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mercredi 27 mai 2015

BOMBE A NEUTRONS LARGUEE AU YEMEN // RAYER DE LA CARTE DU MONDE L'ETAT SIONISTE AURAIT DU ETRE FAIT DEPUIS LONGTEMPS

Une bombe à neutron larguée au Yémen par un avion israélien aux couleurs saoudiennes …

Une bombe à neutron larguée au Yémen par un avion israélien aux couleurs saoudiennes …
Par Gordon Duff et Jeff Smith,
Une vidéo reçue en provenance du Yémen, dont on pense qu’elle a été prise le 20 mai 2015, et montre une explosion qui, après analyse par des experts en armes nucléaires, est, avec une très forte probabilité, une bombe à neutrons qui ne pouvait être qu’une attaque israélienne.

Analyse :
  1. Ce n’est pas une bombe conventionnelle de 2000 livres. Elle est beaucoup plus grosse.
  2. C’est soit une très grosse MOAB (Massive Ordnance Air Blast Bombbombe de destruction massive par souffle) supérieure à 4 000 lb ou??? Le poids maximum pour un F-15 / 16 est d’environ 2 000 lb par support de lancement de bombe, ce qui rend le déploiement d’un MOAB impossible.
  3. Il apparait qu’il s’agit d’une petite bombe à neutrons. La taille, la couleur, les effets lumineux, la durée de la boule de feu suspendue dans les airs et le très grand champignon atomique, sont les principaux signes qui peuvent nous y faire penser. L’appareil CCD qui a filmé les images s’est mis à « scintiller » (détection des Neutrons) avec des flashs de pixels blancs dans la vidéo. Quand une photo contient des flashs de pixels blancs, c’est parce qu’elle est frappée par des neutrons de l’explosion de la boule de feu nucléaire. Ils surchargent le circuit électronique de la CCD, produisant des éclairs blancs. Si les radiations sont trop élevées, elles brûlent la puce. Il y a eu de gros problèmes avec cela au Japon avec les caméras des robots de Fukushima à cause du niveau très élevé de radiations.
  4. Le transport de la bombe a très probablement été effectué par un F-16 de l’armée israélienne repeint en avion saoudien. Ils ne cachent même plus l’utilisation du nucléaire, ils refusent juste de l’admettre publiquement. Et l’AIEA ne fait rien ou ne dit rien. C’est le crime de guerre par excellence. L’ONU se contente de l’ignorer à moins que les États-Unis, la France ou la GB se plaigne… La Russie et la Chine ne disent rien.
  5. C’est maintenant la deuxième utilisation connue d’armes nucléaires au Yémen par l’Arabie Saoudite…
Post-scriptum :
  1. Le champ de la caméra est évalué à environ 6 à 8 km du point d’impact, si l’on se réfère sur le timing de l’onde de choc.
  2. L’Arabie Saoudite ne possède pas de F-16. L’avion censé avoir servi à larguer la bombe au Yémen était un F-16. Les photos et la signature acoustique confirment que le bruit des moteurs provient d’un seul chasseur à réaction de type F-16.
Jeff Smith est un physicien nucléaire et ancien inspecteur de l’AIEA.
Traduit par Avic – Réseau International

dimanche 24 mai 2015

POURQUOI NOTRE HYPER-TITANIC VA COULER

27/09/2012 Rien ni personne ne pourra infléchir la trajectoire implacable de notre hyper-Titanic. Le paquebot est trop lourd, trop grand, impossible à manœuvrer sur une courte distance et glisse trop vite sur l’arête d’un iceberg écologique qui déchire déjà son flanc. De surcroît, aveuglée par les prouesses du monstre qu’elle croit encore contrôler, sa capitainerie n’en finit plus de pousser les moteurs à fond en hurlant si fort «Progrès ! Progrès !», qu’elle parvient à couvrir le vacarme de l’eau s’engouffrant dans les brèches béantes. Seule une panne totale des moteurs pourrait encore éviter le naufrage.
C’est que la feuille de route choisie par les élites du Système est tragiquement simple. Postulat de base : il est hors de question de réduire la voilure d’un vaisseau conçu dans l’illusion d’une croissance infinie dans un monde pourtant fini. Solution : les nouvelles technologies sont la seule option pour réparer les dégâts provoqués par les précédentes.
Fameux pari s’il en est, où se joue la survie même de l’espèce. Non pas que les individus censés présider à nos destinées soient particulièrement fous, déviants ou mal-intentionnés mais, simplement, ils sont les premiers adeptes hallucinés d’une idéologie qui a réussi à berner tout le monde, à commencer par eux-mêmes, et qui a accouché d’un monstre aujourd’hui aussi autonome qu’indomptable.
Avertissement : Pour les lignes qui suivent, nous avons puisé nombre d'arguments chez divers auteurs auxquels nous rendons d’emblée hommage pour éviter de fréquentes références, méritées mais typographiquement pénibles. Il s’agit pour l’essentiel de «La condition inhumaine» d’Ollivier Dyens; du «Paradoxe du Sapiens», de Jean-Paul Baquiast, de «L’homme unidimentionnel», de Herbert Marcuse, ou encore de la «Politique de l’oxymore», de Bertrand Méheust.
Premier constat :
La démocratie libérale n’est pas écolo-compatible
Le modèle proposé par la démocratie libérale prétend offrir à l’ensemble des peuples de notre petite planète le niveau de vie, et donc de consommation, du standard occidental d’aujourd’hui. Une simple mise en parallèle des besoins que nécessiterait la réalisation de cet objectif avec les ressources réellement disponibles suffit à le définir comme insensé, intenable.
C’est pourtant le principal mythe fondateur de notre Système, et son principal slogan à l’exportation.
La mécanique de la démocratie libérale repose en effet sur l’idéologie consumériste, qui place l’individu au cœur du système, avec pour fonction première de consommer et de consommer encore pour garantir cette croissance éternelle seule à même d’assurer la pérennité du modèle.
Ce faisant, ce système impose un déchaînement de la matière permanent, un pillage constant des ressources, une surenchère ininterrompue dans la production pour assurer le gavage de ses ouailles.
Ce n’est pas un hasard si aucune démocratie libérale ne peut se prévaloir d’une empreinte écologique avouable.

Saturation, érotisationConcrètement, le Système fonctionne aujourd’hui sur le mode de la saturation, de l’hyper-stimulation pour susciter un désir permanent, obsessionnel de consommer. La passion de la possession n’est plus contenue, elle est encouragée à l’extrême. Elle est même devenue le sens premier de la vie pour beaucoup d’individus (parce-que je le vaux bien)
Or en tant qu’acte fondamentalement dénué de sens, il en va de la possession des objets comme de la sexualité sur internet : elle ne peut que susciter des désirs, toujours davantage de désirs, sans jamais pouvoir les assouvir. C’est la multiplication sans fin du désir et de son impossibilité.
Le consommateur est donc maintenu en quelque sorte en état d’érotisation permanente face à un acte d’achat qui ne le satisfait jamais, condamné qu’il est dès lors à combler cette absence de sens, de véritable jouis-sance, par d’acquisition de nouvelles possessions (voir l’hystérie suscitée par l’arrivée de l’Iphone 5 à l’heure où nous écrivons ces lignes). C’est un peu le schéma de l’addiction aux drogues avec une phase d’excitation voire d'exaltation à l’approche de la prise (achat), qui procure un bref plateau de satisfaction (plaisir de la découverte du produit) immédiatement suivi d’une lente phase de dépression (habitude puis désintérêt, renaissance du désir).

Epuiser l’universLe déchaînement de la matière ainsi imposé par le consumérisme exerce donc une pression dite «de confort» de plus en plus insoutenable pour la biosphère, entraînant l’épuisement accéléré des ressources et le saccage du vivant.
Il faut créer de la richesse, croître, produire toujours davantage pour alimenter la mécanique du Système et gaver le conso-citoyen de choses en plastique à l’obsolescence programmée, d’objets technologiques rapidement démodés.
La voracité du Système a aujourd’hui bel et bien de quoi «épuiser l’univers».

Les déjections du SystèmeEt puis il faut aussi considérer les dégâts provoqués par les immenses masses de déjections générées par ce processus. Des ordures dont le Système organise un recyclage minimum pour son «image», sa narrative, mais dont l’essentiel, l’incommensurable masse est silencieusement déversée dans les pays en voie de développement ou dans les abysses des océans, formant autant de bombes à retardement écologiques.
Enfin, il faut encore considérer la manipulation du vivant au vu de son appropriation. Pour le Système, la gratuité du vivant est en effet une aberration de la nature qu’il convient de corriger. Alors, abandonnant un principe de précaution anachronique, on fouille, on dissèque, on manipule les ADN de tout ce qui passe pour y coller un brevet et faire du profit, toujours du profit, avec des résultats (déjà) et des perspectives effrayantes pour l’écosystème.
En soixante ans, le capitalisme et son dernier avatar, le système néolibéral, ont donc ainsi orchestré un meurtre systématique de l’environnement* d’une telle ampleur que beaucoup de spécialistes doutent de la possibilité d’un retour en arrière.

Abdication du conso-citoyenStructurellement incapable de s’engager dans un processus de décroissance qui aurait, seul, une chance de faire légèrement dévier notre Hyper-Titanic, le Système s’emploie dès lors à calmer l’angoisse de ses conso-citoyens grâce à une armée de scientifiques grassement payés pour minimiser, voire à démentir l’état d’urgence auquel nous sommes parvenus écologiquement parlant.
Parallèlement, il s’est approprié les slogans écologiques pour se poser en sauveur du désastre dont il est la matrice et l’artisan appliqué, provoquant une confusion efficacement paralysante desdits conso-citoyens (Grenelle de l’environnement, Sommets sur le climat, campagne pédagogie à 2 balles en faveur de l’environnement sur Cartoon TV etc… etc…). Aujourd’hui, même les pubs de l’industrie pétrolière ressemblent à des campagnes de collecte de fonds de Greenpeace.
Prisonniers de leur quotidien, psychologiquement minés par le brouillage des messages, les conso-citoyens abdiquent alors devant cet apaisant mensonge qui leur murmure que le Système prend la question au sérieux, qu’il est le seul à pouvoir réparer les dégâts et qu’à la fin, on trouvera bien le moyen de s’en sortir, de colmater la brèche.
Les derniers pécheurs s’émeuvent bien de savoir que les poissons du Rhône sont désormais impropre à la consommation ; chacun s’inquiète de savoir qu’un tiers des terres émergées sont menacées de désertification ; que les calottes glaciaires fondent à un rythme effarant ; que les abeilles sont en train de mourir ; que plus du quart des espèces animales auront disparu à plus ou moins brève échéance.
Mais on ne s’inquiète plus que confusément.
Et puis, on s’inquiète surtout de savoir quand sortira la nouvelle version du dernier MacdoPhone.
Ce qui nous amène tout naturellement au deuxième constat.
Deuxième constat :
L’hyper-technologie comme illusion du salut
On l’a bien compris, le Système ne peut envisager la décroissance des pays les plus riches – qui permettrait par exemple aux pays les plus pauvres d’approcher du standard sans augmentation exponentielle des dégâts sur l’environnement–, car ce serait tout simplement trahir sa principale promesse de campagne.
La panacée pour le Système, c’est donc toujours davantage de technologie, l’hyper-technologie, la fuite en avant vers la complexité**.

Abdication du politiqueMais le progrès comme solution unique implique l’abdication du politique.
C’est un moyen supplémentaire de transférer les derniers résidus de pouvoir qui subsistent chez les politiques vers la machine-Système, vers le Marché, devenu le réel mais insaisissable centre de pouvoir de notre monde marchandisé.
Le degré de maîtrise formidable de l’outil technologique auquel est parvenu le Système nourrit en effet l’illusion d’une maîtrise des choses, d’une maîtrise des risques et d’une capacité d’infléchir le cours des évènements par toujours davantage de technologies.
Sauf que, là encore, le Système ne fait qu’entretenir une illusion apaisante.
Car même une transition réussie vers des énergies non polluantes, par exemple, prendrait des décennies que nous n’avons plus, et ne résoudrait de toute façon en rien les ravages provoqués par l’hyper-consommation de notre vertueux modèle en termes d’épuisement des ressources et de saccage du vivant.
La technologie comme solution n’est qu’un slogan.

Virtualité contre réalitéEn revanche, insidieusement, l’invasion des technologies du quotidien détache de plus en plus les individus de la nature*, ce qui permet sans doute de leur faire accepter plus sereinement son recul progressif de nos vies.
On pourrait même dire que le monde technologique célébré par la démocratie libérale nous permet de faire peu à peu le deuil de l’ancien monde, le monde biologique. Et cela même si la disparition du monde biologique implique fatalement la nôtre. Ce n’est que l’une des contradictions du Système, contradiction facilement résolue par le déni.
Les productions de science-fiction hollywoodiennes sont à cet égard un miroir intéressant des utopies du Système avec, par exemple, la vision récurrente d’un monde hyper-technologique qui a totalement remplacé une nature confinée sous serres pour de simples besoins nutritionnels.
Dans les faits, la civilisation technologique est tout simplement en train d’absorber l’humanité en nous, de la pénétrer, de la modifier, de transformer la nature de ses perceptions, sa façon de «se» penser.
Elle crée une distance, un gouffre, entre l’humain et le réel.
Troisième constat :
le Système n’est pas réformable.
«Je constate qu’il pleut, alors je prends mon parapluie.»
Cet exemple de décision volontaire est devenu impossible à un système complexe comme celui qui nous gouverne.
Les échecs qui ont ponctué absolument tous les Sommets organisés sur le climat en fournissent une preuve indiscutable.
Comment est-il possible, se dit-on naïvement, que la gravité de la crise climatique (il pleut), empêche les décideurs de prendre des mesures concrètes (un parapluie). C’est le Paradoxe du Sapiens.

Survivre et prospérerC’est que tous les Systèmes complexes qui combinent humain et technologie sont mus par des forces qui échappent au contrôle des individus qui les composent, même de ceux qui les ont créés. Dans ces systèmes dits anthropotechniques, l’humain ne peut plus être distingué de l’outil. L’humain et l’outil forment une nouvelle entité avec sa propre détermination, ses logiques propres.
Autrement dit, un système complexe fonctionne de manière quasi autonome car, ayant été conçu pour performer, il est dès l’origine pensé et placé en compétition darwinienne permanente avec son environnement. Tout système complexe n’a ainsi qu’un seul objectif : survivre et prospérerDans ce super-organisme, la «nature» humaine est une composante parmi d’autres, et son pouvoir de décision devient très relatif.
Mettez José Bové à la tête de Monsanto et, à la fin de l’année, Bové aura été digéré ou rejeté comme un improbable greffon par le Conseil d’administration de la multinationale, et Monsanto aura multiplié ses profits.
On objectera qu’un tel système luttant pour sa survie devrait alors nécessairement éviter de poursuivre dans une voie qui le voue à sa perte à moyen-terme. Sauf que le moyen terme n’existe plus dans la «psychologie» du système.

Présent absolu et plaisir immédiatNotre modernité, et à plus forte raison celle du Marché qui gouverne, ne se pense que dans l’immédiateté (cours de l’action à la cloche ; chiffres du mois ; bonus).
La Système ne peut plus penser l’avenir..
L’iceberg qui déchire la coque de son flanc n’a pas encore touché son cœur, il a donc le temps de faire encore quelques profits pour devancer la concurrence. Dans une société figée dans le présent absolu et l’obsession de la satisfaction immédiate de ses envies, les quelques décennies qui nous séparent du naufrage sont une éternité qui suffit à faire du danger à venir une totale abstraction.
Quand l’eau sera montée jusqu’à recouvrir notre bouche, pensent nos chers CEO, on respirera par le nez et il sera toujours temps de prendre des mesures car la concurrence devra alors faire de même.
La machine néo-libérale est désormais insensible à la logique, aux faits, à l’argument, à l’argument «humain» en particulier. En ce sens, le fantasme de la domination de la machine sur l’homme, habituellement confiné aux récits de science-fiction, est bel et bien une réalité tangible, mesurable, monstrueuse de notre modernité.
La Système, en tant que machine, commande son évolution.

L’exemple des subprimesUne preuve de ce mécanisme a été fournie lors de la crise des subprimes de 2008. Le Système a opéré un véritable hold-up sur les contribuables, avec la complicité unanime de tout l’appareil politique qui lui est soumis, sans rien chercher à régler des problèmes structurels qui l’avait conduit au bord de l’abîme. Se promettant donc à lui-même de nouveaux éclatement toujours plus spectaculaires, mais plus tard.
Dans l’immédiateté du raisonnement que lui impose sa nature, le contrat était donc rempli puisque la menace d’effondrement était écartée de l’instant présent.
En résumé, même face à la perspective de sa ruine totale, le système néolibéral n’est pas en mesure de se réformer, prisonnier qu’il est de ses déterminismes.
Quatrième constat :
la démocratie libérale est d’essence totalitaire.
L’affirmation peut paraître excessive, elle ne l’est pas.
Selon Francis Fukuyama, la démocratie libérale doit ainsi marquer la fin de l’Histoire, chacun étant occupé à faire des affaires plutôt que la guerre. Ambition d’apparence inoffensive, voire vertueuse, mais qui renferme pourtant une réalité effrayante en pronostiquant l’avènement d’un Système unique qui a dévoré tous les autres, réduit toute opposition, annihilé toute alternative. Une «grande société unique» ayant incorporé, digéré toutes les autres ; un hyper-monde en somme, gouverné par un Système unique, une idéologie unique, une pensée unique.
Ce qui correspond en tout point à la définition du totalitarisme.
Et c’est uniquement le jugement de valeur implicitement contenu dans le pronostic de Fukuyama – à savoir que la démocratie libérale serait bonne et vertueuse pour l’humanité – qui annihile l’effroi que l’avènement de ce totalitarisme devrait naturellement susciter en nous.
Or ce jugement de valeur est faux.

La part sombre du projet libéral La démocratie libérale, aujourd’hui irrémédiablement placée sous la dictature des marchés, est un Système violent, qui soutient son expansion par la violence, qui réduit ses opposants par la violence, et dont l’essence totalitaire ne peut, au fur et à mesure que grandira sa domination, que conduire à une forme élaborée de dictature. L’avènement de la société libérale interdit en effet l’alternative. Les divergences de pures formes, qui opposent ce que l’on nomme les «sensibilités politiques», se discutent à l’intérieur du statuquo qu’elle impose.C’est à cela que se réduit l’opposition. Dans une société qui prétend pourvoir de manière satisfaisante aux besoins du plus grand nombre, l’opposition n’a en effet plus aucune raison d’être, elle est même une menace pour la collectivité.
Les plus grands auteurs d’anticipation, d’Orwell à Philipp K. Dick surtout (ce génie), ont été les premiers à avoir eu l’intuition que la part sombre, la part cachée et inavouable du projet capitaliste*** (devenu néolibéral) finirait par dominer le monde de demain, une fois l’effort de séduction rendu inutile par la victoire globale.
Or les signes de ce grand retournement à venir sont déjà là.

Guerres de conquête…A l’extérieur de ses frontières, on constate ainsi que la démocratie libérale n’hésite jamais à porter le fer dans les régimes et les ensembles territoriaux ou idéologiques qui lui résistent. Passons sur une guerre froide durant laquelle la défense du projet capitaliste a nécessité le déploiement d’une violence inouïe. Nous pourrions cyniquement accepter que c’était «de bonne guerre».
Sauf qu’après la chute de l’URSS,  le sang n’a jamais cessé de couler «pour la bonne cause».
La tentative d’incorporation du Moyen-Orient, entamé avec la première guerre du Golfe, puis relancée sous couvert de guerre contre le terrorisme, a ainsi impliqué le meurtre de plus d’un million et demi de personnes déjà, et la dévastation totale de plusieurs pays.
Actuellement, la guerre sous-traitée en Syrie par le Bloc occidental est le dernier exemple en date de la poursuite d’une expansion du Système par le fer et le feu, expansion exercée au demeurant avec le soutien uniforme de médias de masse désormais totalement incorporés, digérés par le Système.

…et violence intérieureA l’intérieur de sa sphère d’influence, on a également pu constater la brutalité du Système vis-à-vis des manifestants du mouvement des Indignés en Espagne par exemple, ou les méthodes quasi staliniennes déployées vis-à-vis d’un Julian Assange dès l’instant où il est apparu comme une menace pour la stabilité du Système.
Une police de la pensée s’installe parallèlement de manière toujours plus invasive dans nos démocraties libérales, imposant la doxa du Système grâce au contrôle exercé par le plus formidable ensemble d’outils de propagande de tous les temps.
Des instruments de contrôle d’internet sont en train d’être mis en place (p.ex. lois Acta, Sopa, Pipa, et consorts…), non pas pour en éjecter les déjections culturelles qui y pullulent (comme par exemple la pornographie la plus extrême que le Système tolère voire encourage puisqu’elle fait partie de ces «libertés» destinées à distraire le conso-citoyens), mais bien en tant qu’instrument de contrôle de la Toile.
Comme n’importe quel Etat, comme n’importe quel Système, la démocratie libérale est un monstre froid qui écrase pour se propager, qui finira par écraser même ses adeptes pour persévérer dans son être.

L’ultime menaceTous les Systèmes complexes ont en effet une tendance naturelle à l’emballement, à aller au bout de leur logique. Et une fois les oppositions annihilées, une fois le triomphe global réalisé, une fois l’en-dehors incorporé, l’agressivité du Système ne pourra que se retourner contre son espace intérieur. Il s’agira en effet pour lui de prévenir la perversion de son «être» et l’éclatement, qui représenteront alors l’ultime menace à réduire.
A terme, la liberté humaine sera donc contrainte d’abdiquer à l’échelle individuelle face à la toute-puissance du Système, comme elle l’a déjà fait à l’échelle politique.
Conclusions :
l’effondrement comme espérance
Si l’on fait l’impasse sur les meurtres de masse qui lui ont permis de prospérer et sur son essence totalitaire, il est incontestable que grâce à son insouciance criminelle, à son inculpabilité, le Système capitaliste, devenu néolibéral, a réussi à créer une bulle de justice et de prospérité inégalée dans l’histoire de l’humanité. Il serait également stupide d’en nier les conquêtes et les acquis remarquables aux niveaux social ou médical notamment. Même un banlieusard français peut se prévaloir aujourd’hui d’un confort dont n’aurait jamais osé rêver Louis XIV.

La menace d’une ruine totaleMais en même temps, la construction de cette bulle a provoqué le saccage de la biosphère et de tout l’éco-système de notre planète en quelques décennies, au point de menacer l’humanité d’une ruine totale.
Ce Système a fait de nous de vulgaires traders du monde vivant, capables de dévaster jusqu’aux abysses des océans pour s’assurer des bonus confortables, pour pouvoir aller en avion grignoter des tapas à Barcelone pour le prix d’une place de ciné.
La dette ainsi léguée aux générations futures est si énorme, si gigantesque qu’il faudra sans doute des siècles pour la rembourser, si tant est qu’elle puisse l’être un jour.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, la machine-Système est plus que jamais emballée sur elle-même, plus que jamais en phase d’expansion de son modèle mortifère, et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
A moyen terme, de nouvelles grandes guerres vont sans aucun doute opposer les acteurs de cette triste farce pour capter les dernières ressources disponibles, tirant ainsi définitivement la chasse sur l’utopie ridicule de Fukuyama.
Mais à la fin, rien n’empêchera notre paquebot de s’écraser définitivement contre l’iceberg écologique et de couler corps et biens.
Sauf si…

Les moteurs toussentSauf si, comme nous le disions en préambule, une panne totale des moteurs vient stopper la course folle de notre Hyper-Titanic.
Les lecteurs d’entrefilets le savent bien, nous sommes persuadés que, face à l’hyper-puissance d’un Système que personne n’est en mesure de combattre, seul l’effondrement intérieur dudit Système, par indigestion de lui-même, offre une perspective de salut.
Or nous avons atteint des seuils limites où l’utopie d’une richesse illimitée partagée par tous se fracasse désormais contre les réalités d’un modèle économique qui craque de toutes parts. Les Etats-Unis, matrice du Système, sont au bord de la faillite. Plus de 15% de la population y survit déjà grâce à des bons d’alimentation. L’American dream, vitrine du projet néolibéral, a du plomb dans l’aile. La zone euro part de son côté en lambeaux sous les coups de boutoir d’une crise de la dette, mère de toutes les crises, qui devrait bientôt entrer dans sa phase explosive (dettes US et mondiale, ici seulement la dette publique).
Même dans sa zone d’influence, d’abondance, le Système n’est donc plus en mesure de résoudre ses contractions, de gaver tout le monde. Chômage, paupérisation, marginalisation : un pourcentage sans cesse grandissant des populations occidentales rejoignent peu à peu les laissés-pour-compte du Système. Autant d’Indignés en puissance.
La supercherie d’un projet néolibéral définitivement insensé et intenable, est devenue impossible à cacher.

Répression à venirMais comme tous les systèmes, le Système néo-libéral cherchera donc à persévérer dans son être. Tant que ses moteurs ne seront pas totalement à l’arrêt, la violence va aller grandissant à l’intérieur de sa zone d’influence et les hordes de laissés-pour-compte qui vont vouloir affronter sa machine de répression seront criminalisées et combattues.
Ce sera une étape difficile, dangereuse, car l’hyper-puissance technologique du Système est capable de permettre à une très petite minorité de se maintenir au pouvoir par la violence.
Il suffit d’observer le modèle israélien et sa capacité de contenir, militairement, une insurrection quasi permanente à l’intérieur même de son périmètre (d’aucuns pensent d’ailleurs qu’Israël est un champ d’expériences dans le domaine particulier des techniques de répression des insurrections massives).
Mais des alternatives sont possibles pour un autre monde, si tant est que la panne totale des moteurs du vaisseau ne tarde pas trop.
Un monde qui saura certainement préserver les acquis valables de l’ancien, tout en se délestant de sa toxicité et de ses logiques mortifères.
Des projets, il y en a plein les cartons des Indignés.
La décroissance raisonnée, la dissolution des Marchés, la primauté du pouvoir politique sur le pouvoir économique et, enfin, l’élaboration d’une Déclaration universelle des DROITS DE LA VIE apparaissent toutefois comme les conditions premières et minimales d’une renaissance.
*Dans une lettre datée de mai 68, l’écrivain et poète suisse Maurice Chappaz écrivait : «J’ai localisé le pouvoir réel, brutal dans l’économie et vu les velléités, les complicités, les mensonges, le blanc qui devient noir dans les partis politiques, tous les partis. Et le social a comporté pour moi un élément de dégoût que tu ne peux imaginer : le nazisme. Le commercial totalitaire le resuce en lui : cette tuerie d’arbres, de phoques, cet empoisonnement de l’air, des eaux, ces massacres divers et cette propagande, cette réclame pour l’englobant industriel, le «progrès» carrément détachés de l’humain. Les vrais parasites modernes ne sont pas les clochards, les beatniks, mais justement les activistes de la construction inutile, du gaspillage des sources et des ressources, spéculateurs, menteurs en tous produits et appétits. Nous connaissons aussi ces volontés de puissance à l’œil parfois très intelligent de Surmorts, qui délèguent aux fonctions publiques les bureaucrates, des types, des espèces de chauves graisseux moins costaux qu’eux-mêmes. Les Surmorts ont besoin d’otages, de médiocres qui limitent toujours un pays aux affaires. »
** Dans The Singularity is near, Ray Kurzweil relève que «selon la loi du retour accéléré, la croissance est maintenant telle que nous parviendrons bientôt à un état de transformations si profondes, si rapides, si denses que toute l’existence humaine basculera. Les cent années du XXème siècle, par exemple, équivalent à vingt ans d’innovations à la vitesse des transformations des années 2000. A ce rythme, les cent années du XXIème siècle seront l’équivalent de ving mille ans de progrès au rythme d’aujourd’hui.»
***Dans "La politique de l'oxymore", Bertrant Méheust relève combien il est étrange de constater que le Système néolibéral a recyclé avec zèle l’héritage nazi : autoroutes, fusées, avions à réaction, voiture pour tous, propagande de masse, politique spectacle, guerre spectacle, grand’messe sportive, voyages organisés, exaltation narcissique du corps… D’où la question : le nazisme comme préfiguration paroxystique du triomphe néolibéral ?
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CONTRE L'IMPERIALISME FRANCAIS




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Bella Ciao – CONTRE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS  – de : Comité anti-impérialiste  – mercredi 13 mai 2015
Depuis la nouvelle invasion de l’Irak par l’administration Bush en 2003, le mot impérialisme est réapparu subitement sur le théâtre de la politique bourgeoise. Mais ce terme subit une distorsion majeure. Lorsque le terme impérialisme apparaît aujourd’hui il ne s’agit que rarement d’une prise de conscience des rapports réels de domination dans le monde[1]. En paraphrasant Sartre on pourrait dire « l’impérialisme, c’est les autres ». En fait, plus que jamais, le terme impérialisme désigne en France la politique étrangère des autres. L’impérialisme, ce serait uniquement et dans le meilleur des cas, la pax americana, avec son contrôle militaire de la planète, sa torture officielle, sa volonté de redessiner le Moyen-Orient par des massacres sectaires. Ou encore, l’impérialisme désignerait les menées du « nouveau tsar » Poutine en Ukraine. La France quant à elle échappe à toute réprobation. La France impérialiste ce serait du passé. D’ailleurs, pour les cyniques qui se piquent de finesse géopolitique, la Françafrique est le moindre mal à l’heure d’une « nouvelle ruée » chinoise et américaine sur l’Afrique. Pour les propagandistes plats, la France est la blanche colombe des « droits de l’homme » qui intervient pour aider des Etats « faillis » comme au Mali et en Centrafrique et pour sauver les populations du Moyen-Orient qui vivent l’enfer de « Daesh ». Bref, la notion d’impérialisme ne concernerait plus la France. Mais cette absolution ne concerne pas seulement les baratineurs professionnels qui ont toujours défendu les crimes au nom de la « grandeur de la France ». Jamais la France n’a été engagée sur autant de théâtres d’opérations et jamais elle n’a essuyé si peu de critiques sur sa politique de domination. Tout se passe comme si les guerres actuelles n’étaient plus impérialistes. A telle enseigne que les dernières opérations militaires françaises ne sont pas considérées par la plupart des « observateurs critiques » comme motivées par une recherche d’hégémonie politique et de mainmise économique. La première conséquence de cet angélisme, en fait de cette bérézina idéologique, est l’absence en France d’un mouvement anti-guerre et d’un mouvement anti-impérialiste. Les guerres en Libye (en mars 2011), au Mali (depuis janvier 2013) et en Centrafrique (depuis décembre 2013), auxquelles il faut ajouter l’opération actuelle en Irak-Syrie et l’intervention « Licorne » pour évincer Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire (avril 2011) se déroulent sans que la moindre contestation d’importance ne se manifeste en France. Lorsqu’une opposition populaire franche se manifeste enfin contre l’impérialisme français, comme après la prise de position immonde de Hollande en faveur du massacre de Gaza le 9 juillet 2014, ce qui s’affiche jusque dans les écuries de la « gauche radicale » c’est la morgue et la « peur des masses », la peur notamment de la radicalité d’une jeunesse arabe des quartiers populaires qu’on a vite fait de dépolitiser en la taxant de « religieuse et communautaire ».
Nous voulons analyser les raisons d’une telle situation. Nous ne dresserons pas ici un tableau historique même succint de l’impérialisme français, ni une analyse même lapidaire de sa stratégie actuelle mais nous chercherons à répondre à des questions précises et immédiates qui concernent l’absence d’opposition conséquente à « notre » impérialisme. Cette absence, disons le directement, vient des tares de la gauche anti-capitaliste en France. Car c’est à elle qu’incombe logiquement, ici en métropole, le rôle de force principale dans la construction d’un mouvement anti-impérialiste. Or, c’est loin d’être le cas. D’où vient le fait qu’à chaque nouvelle guerre, sous une approche humanitaire ou émotive, des franges croissantes de la « gauche radicale » passent « l’arme à droite » et désertent le camp de ceux qui s’opposent au système impérialiste et en premier lieu le camp de ceux qui s’opposent à l’impérialisme français ? D’où vient l’absence de positions claires contre l’impérialisme français ? Pourquoi n’existe-t-il pas de rejet explicite, pratique, de la « guerre contre le terrorisme » à laquelle s’est ralliée la France et qui n’est que la forme actuelle de la guerre contre les peuples opprimés ? Identifier ces raisons c’est comprendre un des secrets d’une domination qui perdure. Ce que nous voudrions montrer dans cet article c’est que cette faiblesse de l’anti-impérialisme en France est constitutive et non conjoncturelle. Elle vient de raisons politiques et idéologiques profondes qui pourrissent littéralement les courants qui se réclament de l’anti-impérialisme en France.
1) Il s’agit en premier lieu de l’aboutissement de positions pacifistes défendues par la plupart des courants de la « gauche radicale ». Le pacifisme place dans le meilleur des cas les dirigeants impérialistes et les groupes et pays visés par les impérialistes au même niveau, en les condamnant tous les deux tout en prétendant être du camp « vraiment anti-capitaliste ». L’anticapitalisme se résume pour ces courants à lutter pour les salaires ou contre les licenciements ou à organiser des contre-sommets altermondialistes. Mais, contre les forces armées du capital et contre leurs guerres, ces courants se contentent de condamner le « choc des barbaries » au prétexte que ceux qui luttent actuellement contre ces guerres sont des forces réactionnaires, obscurantistes, ou même « fascistes ». En affirmant que l’islamisme est un ennemi au même titre que l’impérialisme de nos démocraties de marché, les courants de la gauche radicale obscurcissent la nature du combat et ne permettent pas de lutter contre l’influence de l’islamisme qui a des raisons objectives. Cette position très confortable et indolore pour le capital, surtout quand on vit dans un pays impérialiste, est globalement celle du Front de Gauche et du NPA. Cette position se résume dans des slogans déconcertants et pourtant rabâchés comme « Ni Bush, Ni Saddam », « Ni Clinton, ni Milosevic », « Ni Bush, ni Ben Laden », « Ni les impérialistes, Ni les fous de Dieu ». L’absurdité de ces parallèles apparaît en prenant un peu de recul. C’est comme si lors de la guerre d’Algérie la position « vraiment anticapitaliste » n’était pas « Indépendance pour l’Algérie » ou même « FLN vaincra » mais était « Ni les tortionnaires français, Ni le terrorisme du FLN ». Cette position d’équivalence revient à ne pas mener un combat contre son propre impérialisme. Elle consiste donc à renforcer toutes les chapelles réactionnaires qui s’emparent du drapeau anti-impérialiste. Mais cette déplorable ligne s’est quelque peu modifiée à l’aune des « révolutions arabes » en se dégradant un peu plus. La gauche radicale en soutenant mordicus et sans le moindre point de vue de classe les « rébellions » (fussent-elles dirigées par les intégristes habituellement conspués) s’est ralliée concrètement les projets occidentaux de renversement des régimes libyens et syriens. On passe ainsi subrepticement du pacifisme au soutien direct à son propre impérialisme.
2) La seconde position qui explique l’absence d’un courant anti-impérialiste d’importance en France est celle du souverainisme chauvin. Elle s’exprime par le rejet du seul impérialisme américain et de sa base avancée sioniste. Elle condamne non pas l’impérialisme français en tant que tel mais l’indiscutable alignement complet de ses dirigeants actuels sur l’atlantisme. Dans les conditions d’un « impérialisme secondaire » comme la France, cette position que l’on retrouve dans les idées de démondialisation et de protectionnisme intelligent chères au Monde diplomatique signifie que le combat actuel prioritaire serait celui pour l’ « indépendance » et la « souveraineté » de la France. Une France alliée si possible avec ceux qui comme la Russie et la Chine refuse l’hégémonisme américain. Chacun connaît bien l’expression nationaliste d’extrême-droite de ce courant. Mais on connaît moins sa version « anticapitaliste ». L’impérialisme est alors confondu avec les USA et l’Union européenne libérale, et on insiste sur le contenu « révolutionnaire » de la résistance de certains pays « émergents » comme la Russie ou mieux le Venezuela. L’opposition à l’impérialisme ne devient qu’une recette pour répondre à la crise capitaliste avec les moyens d’une gestion capitaliste alternative. La « solution » nationaliste sans rupture avec le capitalisme mondial est une vaste escroquerie et en aucun cas une remise en cause du règne de la bourgeoisie.
3) Ces deux courants ont beau se considérer car radicalement opposés, ils partagent une série de présupposés idéologiques. Ses positions ne sont pas nouvelles, elles viennent d’une tradition de la gauche française. La lutte contre ces deux positions est une condition pour la construction d’un courant anti-impérialiste en France.
a) Les racines historiques du pacifisme et du chauvinisme viennent du soutien aux guerres coloniales.
 On condamne les violences des régimes de Côte d’Ivoire, de Libye, de Syrie. On présente ces pays comme des cas pathologiques isolés, tenus par des tyrans paranoïaques. En utilisant le vocabulaire dominant, en parlant de dictature, on s’empêche de penser l’origine du conflit. Or ces conflits viennent pour la plupart d’une remise en cause même partielle de l’ordre mondial. Mais se révolter contre le droit de voler et d’exploiter ne peut être que du terrorisme. La gauche radicale prétend ne pas prendre partie mais elle dénonce en premier lieu les atrocités des groupes ciblés par les impérialistes. Dans la littérature de la gauche radicale c’est avant tout Bachar qui a favorisé l’EI et non la guerre en Irak depuis 2003 ou les manœuvres des régimes du Golfe. Les Ubu rois fanatisés sont désignés comme la source des guerres et non pas les impérialistes.
 Les militants anticolonialistes en France, les saboteurs des ports et des rails, les « soldats blancs » d’Ho Chi Minh, Audin, Yveton, Alleg, les porteurs de valises ont été placé en marge du PCF et contre sa ligne pacifiste. Ligne qui s’oppose à la 8ème condition d’adhésion à l’IC. Pas de reconnaissance du droit à l’indépendance. En 1945 en Indochine le PCF soutient la recolonisation et le 8 mai il soutient la répression effroyable dans le Constantinois, en 1954 le PCF condamne le soulèvement FLN. Au nom de l’intégrité de la France et des intérêts français. Négation de l’internationalisme prolétarien. Pourtant, l’internationalisme est fondateur du mouvement communiste « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous », l’unité du monde des opprimés face à l’unité du monde du capital. L’unité internationale est même plus importante que l’unité des ouvriers à l’échelle nationale. Deuxième argument souvent repris aujourd’hui : il ne faut pas laisser la place à un autre impérialisme.
b) Percevoir la dictature de la bourgeoisie comme étant la démocratie, c’est ignorer que la démocratie bourgeoisie organise ses intérêts de classe par la force brutale. Par la guerre et le pillage à l’extérieur, par la division raciste des masses populaires, la destruction des conquêtes sociales à l’intérieur. Le consensus n’est possible que par la corruption de l’aristocratie ouvrière qui tire profit du statut quo et de l’exploitation des pays dominés. Il y a un lien de fer entre la violence dissimulée de la propriété privée, du règne de la marchandise et la violence ouverte des guerres impérialistes. Le pillage de la plus-value se fait selon des règles pacifiques du droit. Accepter la forme non violente du capitalisme, c’est accepter sa conséquence, la forme violente du règne mondial du capital. c) Accepter la démocratie bourgeoise à l’intérieur de la métropole, son fonctionnement politique, ses financements publics, c’est accepter les rapports sociaux du capitalisme, c’est accepter l’impérialisme français. Combattre l’impérialisme français ne peut se faire qu’en dénonçant la démocratie bourgeoise ; c.a.d en défendant la destruction des rapports sociaux bourgeois. La démocratie capitaliste n’est pas le meilleur régime possible mais le meilleur régime pour le règne de l’impérialisme.
[1] Cf. notre texte sur l’impérialisme aujourd’hui. L’impérialisme est le système actuel du capitalisme mondial. La définition marxiste de l’impérialisme a été formulée par Lénine en 1916. « L’impérialisme est un stade historique du capitalisme. Cette particularité est de trois ordres : l’impérialisme est (1) le capitalisme monopoliste ; (2) le capitalisme parasitaire ou pourrissant ; (3) le capitalisme agonisant. ». La particularité de l’impérialisme n’est donc pas qu’il soit une mondialisation. Le capitalisme est d’emblée international, il constitue dès son acte de naissance un marché mondial comme le rappelle l’établit dès 1848 le Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels. La particularité de l’impérialisme est d’être le dernier stade du capitalisme car il pousse à son maximum toutes les contradictions du capitalisme. C’est une donnée objective. L’époque de l’impérialisme est donc celle des crises générales, des guerres mondiales et des révolutions. Cette époque ouvre la voie à la révolution prolétarienne mondiale (c’est-à-dire aux révolutions socialistes et aux révolutions de nouvelle démocratie). L’époque de l’impérialisme est l’époque des premiers pas du socialisme, c’est-à-dire des premiers pas de la transition du capitalisme au communisme. La restauration du capitalisme en URSS puis en Chine ne change pas la nature de l’époque impérialiste.
Comité anti-impérialiste http://anti-imperialiste.org/contre…
SOURCE : http://www.anti-k.org/2015/05/14/33383/

LES VIEUX VONT MOURIR ...... PLUS JEUNES

Espérance de vie en baisse | Pourquoi les français mourront plus tôt



Jamais à court d’euphémismes pour réduire la portée des faits qui ne rentrent pas dans ses cases préétablies, l’Insee présente la baisse historique de l’espérance de vie française ainsi : « elle a marqué le pas en 2012″. L’institut national de la statistique et des études économiques s’était bien gardé de commenter publiquement ces chiffres quand ils ont été découverts un an plus tôt ; notre gouvernement et nos « grands » médias, de relayer l’information.
Après une hausse continue depuis qu’elle est mesurée, l’espérance de vie des hommes de 60 ans est passée cette année de 22,7 à 22,6 ans. Celle des femmes du même âge, de 27,4 à 27,2 ans. À la naissance, on leur pronostiquait 84,8 ans à vivre, contre 85 années en 2011. La différence n’est pas grande, elle peut même paraître négligeable pour le profane ; en réalité, elle marque une évolution sensible, qui tranche avec tout ce qui avait été constaté jusqu’alors.
…………………………………………………
A contre-courant des considérations abstraites, l’espérance de vie est un phénomène socio-économique résultant de facteurs spécifiques. Ce n’est donc pas une surprise si elle a baissé en 2012, stagne depuis, et risque de connaître bientôt une diminution continue. L’augmentation du temps de travail et le renoncement aux soins vont finir par atrophier sérieusement la santé des Français, précisément ceux qui appartiennent à la classe ouvrière contemporaine – celle qui subit des pressions au travail dans les magasins, les centres d’appel, les administrations ou qui se trouve privée d’emploi. C’est le prix à payer de notre époque, dont l’idéologie dominante ne rencontre pas de résistance dans la population. Pour imposer un idéal profitable exclusivement aux plus riches, nos dirigeants sacrifient notre longévité.

« Championne de l’espérance de vie, la France déplore une forte baisse d’espérance de vie sans incapacité (EVSI).
Elle est de 74 % pour une femme qui nait aujourd’hui alors qu’elle était de de 77 % il y a dix ans ! Ce qui se traduirait par 22 années de vie en incapacité (contre 15 pour une femme née en 2004).
Les spécialistes incriminent volontiers une politique de santé davantage axée sur la prolongation de la durée de vie que sur le maintien en bonne santé. Mais il faut aussi y voir les effets de la crise économique non contrebalancés par un renforcement du système de protection sociale.
Une étude publiée par The Lancet affirme que la santé des Européens se dégrade, en particulier dans les pays où sont pratiquées de sévères politiques d’austérité. 
L’étude pointe également une hausse des suicides depuis 2007 dans l’ensemble de l’Union européenne. »

samedi 23 mai 2015

REQUIEM POUR L'ESPECE HUMAINE


 Nous sommes en train d'installer l'enfer sur terre !! .............................................on préfère les mensonges qui rassurent à la vérité qui dérange ..................................................................

A ECOUTER SUR FRANCE CULTURE VIA CETTE ADRESSE http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4740328#

TRANSCRIPTION A CETTE ADRESSE : http://www.les-crises.fr/clive-hamilton-requiem-pour-lespece-humaine/







lundi 18 mai 2015

"" QUAND LA CHINE S'EVEILLERA "" CA C'EST FAIT !!

La Chine est morte (mais elle bouge encore)


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Je l’ai dit et ne fais que me répéter : la Chine est un nœud. Le nœud central et même gordien de nos contradictions. Un nœud coulant qui ne cesse de se resserrer autour de nos cous à tous, sans qu’on y songe réellement. Il manque à notre connaissance un livre direct, qui raconterait ce que le soi-disant « développement » de ce monstre est en train de provoquer. Il devient aisé de voir ce que donne une croissance maintenue de 7, 8 ou 10 % chaque année dans un pays doté de tant de moyens, et de besoins.
Sur place, c’est déjà l’Apocalypse. Vous avez le droit de penser que j’exagère, mais enfin, les faits sont les faits. Des dizaines de milliers de rivières ont d’ores et déjà disparu, victimes d’une surexploitation de leurs eaux (ici). Le désert avance et s’approche dangereusement de mégapoles comme Pékin. L’air des villes est un toxique mortel, et les normes légales de pollution sont pulvérisées. Des milliers d’usines atrocement dangereuses empoisonnent leur entourage, au point qu’une carte du cancer a été dressée, qui compte des centaines et des centaines de points incandescents. Le charbon, sur quoi repose encore la plupart de ces drames, aggrave dans des proportions qu’on ignore en détail - mais qu’on sait lourdes en tout cas - le dérèglement climatique.
Que penser de cette puissance de feu ? Vous le savez aussi bien que moi. Mais je me dois de mettre mon grain de sel. Quand l’Europe s’empara des Amériques, et d’une bonne part de l’Asie, et du plus grand de l’Afrique, les équilibres écologiques fondateurs étaient toujours là. La destruction avait déjà commencé, mais d’une manière qui demeurait invisible. Il y avait pour sûr un vastehinterland - un arrière-pays - disponible pour l’expansion. Songez avec moi, et ce n’est qu’un exemple, aux prairies sans rivage du continent nord-américain. On « pouvait » dévaster, surtout au pays des Indiens, dont le nombre avait été opportunément réduit par une série d’épidémies, dont la variole.
En cette époque si vaporeuse qu’elle semble n’avoir jamais existé, il y avait de la place. Du poisson. Des bêtes. Si vous voulez avoir une idée du paradis que nous avons piétiné, je vous conseille le récit de la première traversée de l’Amérique du Nord, sous la conduite des capitaines Clarke et Lewis (deux tomes chez Phébus, en poche). Des imbéciles qui nous ressemblent tant ont tout ruiné en quelques maigres générations. Et voilà que la Chine est en train d’imposer au monde sa propre accumulation du capital, aux dimensions inconnues.
Mais le monde a bel et bien changé de base et la Chine est obligée de s’en prendre à une planète épuisée, en outre plus peuplée qu’elle n’a jamais été. Je vous demande de penser quelques minutes à ce que je vais vous raconter en quelques phrases : la Chine n’est rien d’autre qu’un incendie aux dimensions bibliques. Les forêts du Cambodge, du Laos, du Vietnam, de Sibérie, du Guyana, du bassin du Congo, crament à des rythmes variés dans la folle chaudière.
Le pétrole d’Afrique - ô Soudan ! - et de dizaines d’autres pays est préempté à coup de bakchichs pour couvrir les démentiels besoins du pays. Les barrages poussent au Tibet, pour tenter de calmer une crise de l’eau sans issue, mais au risque de la guerre avec l’Inde. Des millions d’hectares de terres agricoles ont déjà été volées dans les pays du Sud pour assurer l’alimentation - y compris carnée - de près d’1,5 milliard d’habitants. La Chine est partout, construit des routes, des villes, vend des voitures dans les pays les plus pauvres, corruption massive en bandoulière. Ses chalutiers ruinent, à jamais peut-être, les si merveilleuses pêcheries d’Afrique de l’Ouest. Des systèmes aussi choquants que notre sinistre Françafrique sont d’ores et dépassés, et de loin.
La fabuleuse gueule avale et recrache par millions de tonnes des produits qui inondent les marchés, dont les nôtres. Attention ! il ne s’agit plus depuis longtemps que de cotonnades et joujoux. La Chine exporte des objets hautement manufacturés - télés, bagnoles, ordinateurs, électroménager - et nous les achetons avidement parce qu’ils sont moins chers. Et que nous sommes désespérément cons. Toute l’économie, ici en France, tourne autour de l’existence de marchés porteurs en expansion, et donc la Chine en tête. Si nous étions un poil plus responsables, nous lancerions de vastes campagnes visant à briser ce cercle vicieux. Ce cercle où l’on trouve notre soif inextinguible de colifichets, l’insupportable croissance chinoise et la destruction de plus en plus accélérée du monde. Inutile de me le dire, nous en sommes tristement loin.
Le saviez-vous ? Vers Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, on trouve aujourd’hui des centaines d’entrepôts où ne travaillent que des Chinois. Écrivant cela, je ne cède évidemment pas à une quelconque récrimination xénophobe contre eux. Le problème est NOTRE problème, à eux comme à nous. Lisez ou relisez si l’occasion se présente les cinquante premières pages du livre de Roberto Saviano, Gomorra (Folio, 2009). Vous y verrez où nous en sommes déjà. Et peut-être penserez-vous autrement à Aubervilliers, Le Havre (le port), Toulouse (l’aéroport).
Je vous laisse ci-après quelques liens d’articles sur la Chine, publiés ici. Mais avant cela, ce formidable documentaire chinois (sous-titres français), Sous le dôme. Avant que les bureaucrates de Pékin ne comprennent le danger et n’agissent en empêchant son téléchargement, ce film a été vu par près de 160 millions de Chinois ! Le voici : https://www.youtube.com/watch?v=ZS9qSjflwck
DES ARTICLES DE PLANÈTE SANS VISA :

SUCCES RUSSES


Il est intéressant de constater qu’aujourd’hui un nombre croissant de commentateurs évoque la « victoire de Poutine ». En tous les cas, il est incontestable que la Russie accumule les succès. Et il semble bien que ceci soit un résultat, certes indirect, des manifestations du 9 mai mais aussi de la prise en considération de l’inefficacité totale des sanctions économiques et de l’efficacité aujourd’hui décroissante des sanctions financières décrétées contre la Russie.

Une victoire diplomatique ?

D’un point de vue diplomatique, la récente visite du Secrétaire d’Etat américain, John Kerry à Sotchi le 12 mai a signifié qu’Obama avait pris acte de l’échec de sa politique d’isolement de la Russie. Non seulement cette politique n’a ni freiné ni déstabilisé la politique russe, mais elle a même renforcé les liens entre ce pays, la Chine et l’Inde. En Europe aussi, la présence de chefs d’Etat européens aux cérémonies du 9 mai a été importante. La présence à Moscou pour ces cérémonies du 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, des présidents de la Bosnie, de la Macédoine mais aussi de la Serbie (dont les troupes ont défilé sur la Place Rouge) et de la République Tchèque ainsi que de la Slovaquie, montre que dans les Balkans, et pas seulement dans les Balkans, les amis de la Russie sont nombreux.
Il convient de noter, d’ailleurs, qu’en juillet les pays de l’Union Européenne devront revoter sur les « sanctions » vis-à-vis de la Russie. Une opposition de la Grèce et de Chypre, opposition qui pourrait être soutenue par la Hongrie et la Slovaquie, aboutirait en effet à la fin de ces sanctions qui doivent être votées à l’unanimité des membres de l’UE. Notons, enfin, que les gouvernements russes et chinois se sont payés le luxe de faire des manœuvres navales communes en Mer Noire et en Mer Egée dans les premiers jours de mai 2015. Histoire, visiblement, d’enfoncer le clou et de rappeler qu’il n’y a pas que les Etats-Unis et l’OTAN qui peuvent « montrer leurs muscles » dans la région.
La visite de John Kerry a porté à la fois sur l’Ukraine, où – pour la première fois – le Secrétaire d’Etat américain a reconnu la validité de l’accord de Minsk, et s’est engagé à le faire respecter par la partie ukrainienne, et sur l’Iran où Obama a désespérément besoin de la Russie pour aboutir à un accord. De manière significative, la question de la Crimée na pas été évoquée[1]. Il n’est pas sans ironie que cette rencontre se soit déroulée à Sotchi, dans cette ville où s’étaient tenus les Jeux Olympiques d’hiver de 2014 qui avaient marqué le début du froid entre certains pays occidentaux et la Russie, mais surtout le début de la crise ukrainienne. Il est tout aussi significatif que le Président américain se soit trouvé en position de demandeur face à Vladimir Poutine. Ceci jette un éclairage pour le moins intéressant sur le soi-disant « isolement » dans lequel on prétend que la Russie serait.
Notons, enfin, que l’état désastreux de l’économie ukrainienne constitue aujourd’hui un véritable problème à la fois pour les Etats-Unis et pour l’Union Européenne. Le soutien politique au gouvernement de M. Porochenko se traduira par un soutien économique, largement à fonds perdus. Dans les différentes chancelleries on fait les comptes et, à l’évidence, l’addition se révèle trop salée pour de nombreux pays.

Une victoire économique.

Cette victoire diplomatique, Vladimir Poutine la doit aussi à la résistance de l’économie russe aux « sanctions » et aux différentes manœuvres de déstabilisation. La décision annoncée le 14 mai par la Banque Centrale de Russie de reprendre de manière officielle ses achats de devises sur le marché des changes, confirme que la Russie a repris la main sur les questions financières et monétaires. Désormais, la question n’est plus de freiner la dépréciation du rouble mais de freiner au contraire son appréciation et de stabiliser le taux de change autour de 50 roubles pour 1 USD. Après l’épisode spéculatif de décembre 2014, le rouble a commencé à s’apprécier de manière rapide dès le mois de février 2015 et à atteint, depuis quelques jours, le taux de 50 roubles pour 1 USD, ce qui semble être le niveau que la BCR entend préserver. Pour cela, elle a donc annoncé qu’elle achètera des devises (essentiellement du dollar) sur le marché des changes, ce qui est une manière d’avertir officiellement qu’elle entend défendre une parité autour de 50/1. Cette décision se comprend si l’on regarde l’évolution du taux de change réel du rouble (soit le taux nominal déflaté de l’inflation). Ce taux était probablement surévalué de 10% à 15% en décembre 2013. C’est pourquoi, et ceci avant le début d’un tour dramatique de la crise ukrainienne, la BCR avait laissé glisser le taux de change. Ce dernier s’était alors stabilisé entre son ancien niveau (corrigé de l’inflation) et le niveau que l’on peut considérer comme optimal d’un point de vue économique (lui aussi corrigé de l’inflation). En choisissant un taux de référence de 50 roubles pour 1 dollar, la BCR se laisse donc une marge confortable en cas de poursuite de l’inflation.
Graphique 1
Evolution du taux de change du Rouble
A-Gr1TdC-copie
Source : Banque Centrale de Russie et CEMI-EHESS
Cette politique assure donc que les produits russes deviendront plus compétitifs sur le marché intérieur, mais aussi sur les marchés d’exportations. La production industrielle dépend en Russie des exportations (pour le secteur de l’aéronautique et des armements) mais la croissance se fait essentiellement sur le marché intérieur. Sur le marché intérieur le principal indicateur de la compétitivité des producteurs « russes » reste le niveau du taux de change. On comprend alors la très grande sensitivité de l’économie russe et de la production au taux de change. Cette sensitivité s’exprime à la fois sur des effets de volume de production (et en particulier à l’export, mais pas uniquement) mais aussi sur le taux de marges des entreprises russes ou « basées en Russie » (essentiellement sur le marché intérieur). On sait que la contraction de la croissance au premier trimestre de 2015 a été moins importante que ce qui avait été anticipé par le gouvernement russe lui-même. La Russie devrait donc retrouver le chemin de la croissance dès le troisième trimestre de 2015.
Par ailleurs, le fait que la Banque Centrale de Russie rachète des devises équivaut à injecter du rouble dans l’économie. Cette annonceofficielle doit être interprétée comme un signal de politique monétaire. Cette dernière, si elle aura encore des aspects restrictifs par la politique des taux, devrait être en réalité plus laxiste du point de vue de l’alimentation quantitative du marché. Cela signifie aussi que, en l’absence (que l’on peut espérer temporaire) de réformes structurelles importantes portant sur le système bancaire russe, les autorités de la Banque Centrale comptent sur les profits réalisés par les entreprises (et essentiellement les PME) pour relancer l’investissement. Et ceci est une autre raison qui a sans doute conduit à adopter un taux de change déprécié par rapport à ce que les besoins de l’industrie impliqueraient techniquement.

Politique de l’énergie.

Mais, cette victoire de la Russie peut aussi se vérifier sur un autre terrain, la question de la politique énergétique européenne et des gazoducs. Différents indicateurs montrent qu’aujourd’hui de « grandes manœuvres » dans le domaine de l’énergie ont lieu en Europe. Ces « grandes manœuvres » impliquent, naturellement, la Russie.
Deux importants projets sont morts à la fin de 2014. Le premier est celui, soutenu par la Russie, du gazoduc (et oléoduc) « South Stream » qui devait permettre de contourner l’Ukraine et d’approvisionner le sud de l’Europe et les Balkans. C’est peu dire que l’Union Européenne était opposée à ce projet dont la crédibilité était d’autant plus importante que celle du projet fétiche de l’UE, le gazoduc « NABUCCO », n’était jamais parvenu à réellement décoller. L’Union Européenne a multiplié les pressions sur la Roumanie et la Bulgarie. En réaction, la Russie a décidé d’annuler « South Stream ». On peut donc considérer qu’il s’agit d’un échec russe. Mais, la réalité est différente. Dans son format d’origine, « South Stream » était un projet extrêmement coûteux, et qui n’aurait été rentable qu’à la condition de faire transiter des quantités énormes de gaz. Or, compte tenu des projets de développement de gazoducs en direction de la Chine, et des accords entre Gazprom, la compagnie gazière russe et le gouvernement chinois, il était devenu clair que la Russie n’aurait pas assez de gaz pour servir à la fois les Européens et les Chinois. Du moins, pas dans les quantités qui étaient prévues pour « South Stream ». En fait, et la rapidité de la décision russe le prouve, les obstacles mis sur le chemin de « South Stream » ont été un merveilleux prétexte pour Vladimir Poutine pour annuler un projet qui devenait embarrassant.
Ce fut l’Union Européenne qui se trouva alors bien dépourvue. Alors même qu’elle avait multiplié les obstacles et suscité de nombreuses procédures contre « South Stream », elle découvrait que sa disparition laissait un énorme vide pour l’approvisionnement en énergie du Sud de l’Europe. Et ceci d’autant plus qu’elle devait acter la fin d’un projet – certes un peu fumeux – dans lequel elle avait mis beaucoup d’espoirs : le développement massif des gaz (et des huiles) de schistes. On sait que l’exploitation des gaz et des huiles de schistes a été présentée comme une alternative à la fourniture du gaz (et du pétrole) par la Russie. Mais, différends facteurs ont fait sombrer ce rêve. Tout d’abord, les gisements semblent bien plus faibles, et bien plus profonds, que ce que l’on pensait à l’origine. Cela impliquerait que le coût d’extraction soit élevé, nettement plus qu’aux Etats-Unis. Ensuite, la baisse des prix du pétrole (et du gaz) rend l’exploitation des hydrocarbures de schistes non rentable et ceci même aux Etats-Unis. Il semble qu’en moyenne, il faut un prix de 80 dollars le baril de pétrole pour que l’exploitation soit rentable aux Etats-Unis, et probablement entre 95 et 105 dollars en Europe. Or, le prix du pétrole, même s’il s’est légèrement redressé (autour de 60 dollars le baril pour le WTI et vers les 67-68 dollars pour le BRENT), ne devrait pas excéder 70-75 dollars d’ici la fin de l’année.
Exit donc le rêve d’indépendance énergétique (que ce soit pour l’Europe ou les Etats-Unis), et retour à la case départ. On se retrouve dans une situation où, surprise- surprise, les russes ont sorti de leur chapeau un nouveau projet. Le projet ici serait de dériver d’un gazoduc déjà existant vers la Turquie (le « Blue Stream »), et avec un raccord sur le gazoduc TransAnatolien, un gazoduc qui traverserait le Bosphore et pourrait, selon les besoins, soit remonter par la Macédoine et la Serbie pour alimenter la Hongrie, la Slovaquie, l’Autriche et l’Italie, soit passer par le projet de gazoduc entre la Grèce et l’Italie (à travers le Canal d’Otrante) et alimenter directement l’Italie. Ce projet est bien moins coûteux que le défunt « South Stream », avec des volumes bien sûr plus réduits, mais il pourrait être en service d’ici à deux ans.

Géopolitique « à la russe ».

On découvre ainsi que les relations entre la Russie et la Turquie, sont finalement meilleures qu’on ne le croyait. La Russie est prête à accroître son alimentation en gaz de la Turquie, et même à construire des centrales nucléaires sur son territoire. Quant à Erdogan, il n’est pas fâché de faire ce pied de nez à l’Union Européenne qui le snobe et à montrer ses bonnes dispositions envers le nouveau gouvernement grec.
La Grèce est, on le sait bien, en conflit avec les institutions européennes, et en particulier la Banque Centrale Européenne et l’Eurogroupe. Faute d’un accord, qui est bien mal engagé[2], la Grèce sera contrainte de faire défaut sur sa dette souveraine et vraisemblablement de sortir de la zone Euro. Or, ce nouveau gazoduc serait très avantageux à la fois par les royalties qu’il apporterait au budget grec, mais aussi par la disposition d’une énergie à bon marché, un facteur important si l’on se place dans la perspective d’une sortie de l’Euro et de la nécessité de reconstruire le potentiel industriel grec. Mais, par ailleurs, ce projet de gazoduc permet aux gouvernements grecs et russes de discuter d’une possible adhésion de la Grèce aux « BRICS ». Une telle adhésion aurait des effets tant géopolitiques qu’économiques. Elle permettrait, entre autres, à la Grèce d’emprunter au fond de stabilisation monétaire que les BRICS ont mis sur pied en 2014. On découvre que là où l’on pouvait penser que la Russie avait subi un échec avec la mort de « South Stream », elle rebondit pour embarrasser à la fois économiquement et politiquement l’Union Européenne.

L’importance de la Russie en Europe.

Le projet de gazoducs présenté par la Russie se fera très probablement. Mais, alors qu’il aurait pu être une occasion de réunir des pays d’Europe, il va au contraire être le symbole d’une division. Il en est ainsi du fait de l’attitude de l’UE et des Etats-Unis..
Bruxelles peut se plaindre de ce que la politique russe vise à dégager des pays amis de la Russie en Europe. Mais, ceci est parfaitement normal. Le jeu de la division a été mis en place par l’Union Européenne, même si – aujourd’hui – elle constate amèrement que face à elle la Russie a plus de divisions. Dans ce contexte, la politique de François Hollande semble avoir été particulièrement maladroite.
[1] Herszenhorn D.M., A Diplomatic Victory, and Affirmation, for Putin, The New York Times, 15 mai 2015,http://www.nytimes.com/2015/05/16/world/europe/a-diplomatic-victory-and-affirmation-for-putin.html?_r=2