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samedi 30 septembre 2017

LA PATRIE ASSASSINE

COREE DU NORD : LA GRANDE TROMPERIE PAR LES USSALOPES

SOURCE
 

Corée du Nord : La grande tromperie.

En 2003, avec quelques avocats étasuniens, membres de la National Lawyers Guild, j’ai eu la chance de pouvoir voyager en Corée du Nord, c’est-à-dire en République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord), afin de me faire une idée précise de ce pays, de son gouvernement et de son peuple.
Publié à notre retour, cet article a été intitulé “La grande tromperie”. Ce titre a été choisi parce que nous avons découvert que le mythe péjoratif de la propagande occidentale sur la Corée du Nord est une immense tromperie conçue pour cacher aux peuples du monde les réalisations des Nord-Coréens, qui ont réussi à créer leurs propres conditions, leur propre système socio-économique indépendant basé sur les principes socialistes, libres de la domination des puissances occidentales.
Lors de l’un de nos premiers dîners à Pyongyang, notre hôte, Ri Myong Kuk, un avocat, a dit en termes passionnés, au nom du gouvernement, que la force de dissuasion nucléaire de la Corée du Nord est nécessaire au vu des agissements et des menaces du monde étasunienne contre elle. Il a dit, et cela m’a été répété plus tard pendant mon voyage, lors d’une réunion de haut niveau avec des représentants du gouvernement de la Corée du Nord, que si les Étasuniens signaient un traité de paix et un accord de non-agression avec la Corée du Nord, cela rendrait illégitime leur occupation et entraînerait la réunification de la Corée. Ainsi, il n’y aurait plus besoin d’armes nucléaires. Il a dit avec sincérité : « Il est important que des avocats se réunissent pour parler de cela, car les avocats réglementent les interactions sociales au sein de la société et dans le monde » et il a ajouté en toute bonne foi, « le chemin vers la paix exige l’ouverture du cœur ».
Il nous est apparu alors, et c’est maintenant une évidence, qu’en contradiction absolue avec les dires des médias occidentaux, le peuple de la Corée du Nord veut la paix plus que toute autre chose. Il veut pouvoir continuer à vivre et à travailler sans la menace constante d’être anéanti par les armes atomiques des EU. Mais en fait, pourquoi sont-ils menacés d’être exterminés et de qui est-ce la faute ? Ce n’est pas de leur faute.
Ils nous ont montré des documents EU saisis pendant la guerre de Corée. Il s’agit de la preuve irréfutable que les EU avaient prévu d’attaquer la Corée du Nord en 1950. L’attaque a été effectuée par les forces armées EU et sud-coréennes, aidées par des officiers de l’armée japonaise qui avaient envahi et occupé la Corée des décennies auparavant. Les EU on ensuite prétendu que la défense et la contre-attaque nord-coréennes étaient une « agression », et ils ont fait manipuler cela par les médias pour inciter les Nations Unies à soutenir une « opération de police », l’euphémisme qu’ils ont choisi pour qualifier leur guerre d’agression contre la Corée du Nord. Il s’en est suivi trois ans de guerre et 3,5 millions de victimes coréennes, et depuis lors, les EU les menacent de guerre imminente et d’anéantissement.
En 1950, puisque la Russie n’était pas là pour voter au Conseil de sécurité, le vote de l’ONU en faveur de l’« opération de police » était lui-même illégal. En vertu du règlement interne, le quorum au Conseil de sécurité requiert toutes les délégations membres. Tous les membres doivent être présents, sinon la session ne peut pas se dérouler. Les Étasuniens ont sauté sur l’occasion du boycott du Conseil de sécurité par les Russes. Le boycott russe avait été instauré pour défendre la position de la République populaire de Chine, qui devait siéger à la table du Conseil de sécurité, et non pas le gouvernement vaincu du Kuomintang. Comme les Étasuniens refusaient d’accorder ce droit, les Russes ont refusé de s’asseoir à la table jusqu’à ce que le gouvernement chinois légitime puisse le faire.
Les Étasuniens ont profité de cette occasion pour faire une sorte de coup d’État à l’ONU. S’emparant du contrôle de sa machinerie, ils l’ont utilisée dans leurs propres intérêts. Ils se sont arrangés avec les Britanniques, les Français et les Chinois du Kuomintang, pour qu’ils soutiennent leur guerre en Corée, grâce au vote en l’absence des Russes. Les alliés, comme les Étasuniens le leur avaient demandé, ont voté la guerre contre la Corée, mais le vote était invalide et l’opération de police n’était ni une opération de maintien de la paix, ni justifiée par le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, puisque l’article 51 stipule que les nations ont le droit de se défendre contre toute attaque armée, ce qu’ont dû faire les Nord-Coréens. Mais les Étasuniens ne se sont jamais beaucoup souciés de la légalité. Et ils ne s’en sont pas souciés tout au long de leur projet, qui consistait à conquérir et occuper d’abord la Corée du Nord, puis envahir la Mandchourie et la Sibérie.
Beaucoup d’Occidentaux n’ont guère idée des destructions infligées par les Américains et leurs alliés en Corée. Pyongyang s’est retrouvé sous des tapis de bombes, et les civils fuyant le carnage ont été mitraillé par les avions EU en rase-mottes. Le New York Times a écrit à l’époque que plus de sept mille sept cent tonnes de napalm ont été lâchés simplement dans les 20 premiers mois de la guerre en Corée. Les EU ont lâché un tonnage de bombes plus important sur la Corée que sur le Japon durant la Seconde Guerre mondiale. Les forces armées EU ont traqué et assassiné non seulement les membres du parti communiste, mais aussi leurs familles. À Sinchon, nous avons vu la preuve que des soldats EU ont obligé 500 civils à se mettre dans un fossé, les ont aspergés d’essence et les ont brûlés. Nous étions dans un abri antiaérien avec des murs encore noircis avec la chair brûlée de 900 civils, dont des femmes et des enfants qui cherchaient à se protéger lors d’une attaque EU. Des soldats US ont été vus déverser de l’essence dans les bouches d’aération de l’abri et les faire tous mourir carbonisés. C’est la réalité de l’occupation EU pour les Coréens. C’est la réalité qu’ils craignent encore et ne veulent jamais voir se répéter. Pouvons-nous le leur reprocher ?
Malgré cette affaire, les Coréens sont prêts à ouvrir leur cœur à leurs anciens ennemis. Le major Kim Myong Hwan, qui était à l’époque le principal négociateur à Panmunjom, sur la ligne de la zone démilitarisée, nous a révélé que son rêve était d’être écrivain, poète, journaliste, mais il a poursuivi d’un air sombre, en disant que lui et ses cinq frères faisaient des rondes sur la ligne de la zone démilitarisée, comme les soldats, à cause de ce qui était arrivé à leur famille. Il a dit que leur lutte n’était pas contre les Étasuniens, mais leur gouvernement. Il restait le seul de sa famille perdue à Sinchon ; son grand-père avait été accroché à un poteau et torturé, sa grand-mère est morte avec une baïonnette dans l’estomac. Il a dit : « Vous voyez, nous devons le faire. Nous devons nous défendre. Nous ne nous opposons pas aux Étasuniens. Nous nous opposons à la politique belliqueuse des EU et à leurs efforts pour prendre le contrôle du monde entier et déclencher des catastrophes contre les peuples. »
Selon l’avis de notre délégation, grâce à l’instabilité qu’ils entretiennent en Asie, les EU peuvent y maintenir une présence militaire massive qui entrave les relations entre la Chine, la Corée du Sud, la Corée du Nord et le Japon. Et ils utilisent aussi leur présence comme moyen de pression contre la Chine et la Russie. Au Japon, avec la pression constante pour éliminer les bases EU à Okinawa, les opérations militaires en Corée et les manœuvres de guerre restent un aspect central des efforts EU visant à dominer la région.
La question n’est pas de savoir si la Corée du Nord possède des armes nucléaires, comme elle en a le droit, mais si les EU – qui possèdent des capacités nucléaires sur la péninsule coréenne, et qui installent actuellement là-bas leur système de défense antimissile THADD, un système qui menace la sécurité de la Russie et de la Chine – sont disposés à travailler avec la Corée du Nord sur un traité de paix. Nous avons trouvé des Nord-Coréens avides de paix et ne tenant pas à avoir des armes nucléaires si la paix pouvait être établie. Mais la position EU demeure plus arrogante, agressive, menaçante et dangereuse que jamais. À l’ère des « changements de régime », des « guerres préventives » et des tentatives EU pour mettre au point des armes nucléaires miniatures, aussi bien que leur abandon et leur manipulation du droit international, il n’est pas surprenant que la Corée du Nord joue la carte du nucléaire. Ce choix a été fait par les Nord-Coréens depuis que les EU les menacent quotidiennement de guerre nucléaire. La Russie et la Chine, deux pays auxquels la logique dicte de soutenir les Nord-Coréens contre l’agression EU, se joindront aux Étasuniens pour rendre responsables les Coréens de s’être armés eux-mêmes avec la seule arme qui puisse dissuader quiconque de les attaquer.
La raison de ceci n’est pas claire puisque les Russes et les Chinois ont des armes nucléaires et qu’ils s’en sont dotés pour dissuader toute attaque des EU, exactement comme l’a fait la Corée du Nord. Certaines déclarations de leur gouvernement [russe ou chinois] indiquent qu’ils craignent de ne pas avoir le contrôle de la situation, et que si les mesures défensives de la Corée du Nord attirent une attaque des EU, ils seront aussi bien attaqués. On peut comprendre cette anxiété. Mais cela soulève la question de savoir pourquoi ils ne peuvent pas soutenir le droit de la Corée du Nord à l’autodéfense et faire pression sur les Étasuniens pour qu’ils concluent un traité de paix, un accord de non-agression et retirent leurs forces armées et nucléaires de la péninsule coréenne. Mais la grande tragédie est l’incapacité évidente des Étasuniens de penser par eux-mêmes face aux tromperies incessantes, et d’exiger de leurs dirigeants qu’ils épuisent toutes les voies de dialogue et de rétablissement de la paix avant même d’envisager d’agresser la péninsule coréenne.
La base essentielle de la politique nord-coréenne consiste à parvenir à un pacte de non-agression et à un traité de paix avec les EU. Les Nord-Coréens ont dit à plusieurs reprises ne vouloir attaquer personne, ne blesser personne, n’être en guerre contre personne. Mais ils ont vu ce qui est arrivé à la Yougoslavie, à l’Afghanistan, à l’Irak, à la Libye, à la Syrie et à d’innombrables autres pays, et ils n’ont pas l’intention d’être les prochains. Il est évident qu’ils se défendront énergiquement contre toute invasion EU et que la nation pourrait supporter une longue et difficile lutte.
À un autre endroit de la zone démilitarisée, nous avons rencontré un colonel qui avait installé des jumelles à travers lesquelles nous pouvions voir au-delà de la ligne de partage entre le Nord et le Sud. Nous pouvions voir un mur de béton construit sur le côté sud, en violation des accords de trêve. Le major Kim Myong Hwan a dit que cette structure fixe est une « honte pour les Coréens qui sont un peuple homogène ». Un haut-parleur diffusait sans interruption de la propagande et de la musique sortait des haut-parleurs sur le côté sud. Il nous a dit que ce bruit irritant dure 22 heures par jour. Soudain, autre moment surréaliste, les haut-parleurs du bunker ont commencé à entonner l’ouverture de Guillaume Tell, mieux connue aux EU sous le nom de thème de Lone Ranger.
Le colonel nous a exhortés d’aider les gens à comprendre ce qui se passe réellement en Corée du Nord, au lieu de fonder leur opinion sur la désinformation. Il nous a dit : « Nous savons que, comme nous, les Étasuniens aiment la paix, ont des enfants, des parents et des familles. » Nous lui avons dit que nous avions la mission de rentrer chez nous avec un message de paix et que nous espérons revenir un jour et « marcher avec lui librement dans ces belles collines ». Il a fait une pause et dit : « Moi aussi, je crois que c’est possible. »
Ainsi, alors que le peuple de la Corée du Nord espère la paix et la sécurité, les EU et leur régime fantoche du sud de la péninsule coréenne feront la guerre en se livrant durant les trois prochains mois aux plus grands jeux de guerre jamais organisés là-bas, avec des porte-avions, des sous-marins portant des armes atomiques et des bombardiers furtifs, des avions et un grand nombre de troupes, d’artillerie et de blindés.
La campagne de propagande a atteint des niveaux dangereux dans les médias, qui accusent le Nord d’avoir assassiné un parent du chef de la Corée du Nord en Malaisie, bien qu’il n’y en ait aucune preuve et que le Nord n’ait eu aucune raison de le faire. Les seuls à bénéficier du meurtre sont des Étasuniens et leurs médias sous contrôle, qu’ils utilisent pour attiser l’hystérie contre la Corée du Nord, qui aurait maintenant des armes de destruction massive chimiques. Oui, mes amis, ils pensent que nous sommes tous nés d’hier et que nous n’avons pas appris une chose ou deux sur la nature de la domination EU et sa propagande. Est-il étonnant que les Nord-Coréens craignent que ces « jeux » de guerre en cours puissent se transformer un jour en réalité, que ces « jeux » ne soient que la couverture d’une attaque pour créer en même temps un climat de terreur dans la population coréenne ?
Il y a beaucoup de choses à dire sur la nature réelle de la Corée du Nord, sur ses habitants, son système socio-économique et sa culture. Mais il n’y a pas de place pour cela ici. J’espère que des gens pourront se rendre compte par eux-mêmes de l’expérience vécue par notre groupe. Je terminerai avec le dernier paragraphe du rapport commun que nous avons fait à notre retour de la Corée du Nord et j’espère que les gens le comprendront bien, y réfléchiront et agiront pour provoquer des appels à la paix.
L’histoire complète de la Corée et le rôle de notre gouvernement dans la contribution aux déséquilibres et aux conflits doivent être révélés aux peuples du monde. Des mesures doivent être prises par les avocats, les groupes communautaires, les militants pour la paix et tous les citoyens de la planète, pour empêcher le gouvernement EU de mener à bien une campagne de propagande visant à soutenir l’agression contre la Corée du Nord. Les Étasuniens ont été l’objet d’une grande tromperie. Ce qui est en jeu est trop important pour que nous nous laissions berner à nouveau. Cette délégation de paix a appris en Corée du Nord un élément important de la vérité essentielle dans les relations internationales. C’est ainsi que la communication plus large, la négociation suivie de promesses respectées et un profond engagement envers la paix peuvent – littéralement – épargner au monde un sombre avenir nucléaire. L’expérience et la vérité nous libèrent de la menace de la guerre. Notre voyage en Corée du Nord, ce rapport et notre projet en cours, sont de petits efforts pour nous libérer.
Christopher Black est un avocat international de Toronto spécialisé en droit criminel. Il est connu pour un certain nombre d’affaires de crimes de guerre très médiatisés, et a récemment publié son roman Beneath the Clouds [Sous les nuages]. Il écrit des essais sur le droit international, la politique et les événements mondiaux, en particulier pour le magazine en ligne "New Eastern Outlook".
http://journal-neo.org/2017/03/13/north-korea-the-grand-deception-revealed/
Traduction Petrus Lombard
Note du Saker Francophone
Les articles réguliers sur la situation en Corée du Nord, au delà des informations qu’ils fournissent, a aussi pour objectif de mettre une pression constante sur le Système au sens large. Après des années de propagandes hystériques, la révélation de la situation réelle dans ce pays aux antipodes de celle décrite dans les pays est une bombe à retardement pour le Système et ses collaborateurs. Le jour où les populations occidentales vont devoir affronter et résoudre cette dissonance cognitive, la violence de la réaction populaire devrait être de nature révolutionnaire au sens propre du terme.
Ajoutées aux révélations quotidiennes sur la CIA, la NSA, la parodie de démocratie, les problèmes économiques et monétaires, il y a un moment ou la situation va devenir intenable et où certaines élites pour se refaire une virginité vont finir par balancer en direct les quatre vérités du monde réel provoquant un raz-de-marée.

Tic-tac, tic-tac ....
http://lesakerfrancophone.fr/coree-du-nord-la-grande-tromperie
20 mars 2017
»» http://lesakerfrancophone.fr/coree-du-nord-la-grande-tromperie
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REPONSE DE LA COREE DU NORD AUX USSALOPES

SOURCE

Déclaration de S.E. M. RI YONG HO, Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée au débat général de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Ou l’on observera qu’un petit pays anti-impérialiste peut devant l’Assemblée générale des Nations Unies rappeler aux maîtres de cette institution qu’ils ne sont pas les maîtres du monde.
New York, 23 septembre 2017
Monsieur le Président, tout d’abord, permettez-moi de féliciter Votre Excellence M. Miroslav Lajčák pour votre élection à la présidence de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Je souhaite plein succès à la présente session sous votre direction avisée.
Avant d’aborder les principaux points de mon débat, je suis obligé de faire des commentaires sur le discours prononcé il y a 4 jours par quelqu’un, appelé président des États-Unis, qui a souillé cette arène sacrée de ONU. Puisque Trump a prononcé à cette même tribune ces mots violents et irresponsables provoquant la dignité suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), je pense qu’il est assez juste pour moi d’apporter une réponse sur le ton correspondant.
Au cours de ses 8 mois de pouvoir, il a transformé la Maison Blanche en un champ de foire bruyant et plein du cliquetis des perles des bouliers et maintenant il a essayé de transformer le rassemblement de l’ONU en un nid de gangsters où l’argent est respecté et où le bain de sang est à l’ordre du jour.
La réalité est absurde : une personne comme Trump, une personne dérangée mentalement, pleine de mégalomanie et de satisfaction de soi, la personne qui est blâmée même par des Américains comme ’Commandeur de la souffrance’, ’Roi menteur’, ’Président du Mal » occupe maintenant le siège de président américain , la réalité est dangereuse : le joueur qui a vieilli en usant de menaces, de fraudes et d’autres techniques pour acquérir une parcelle de terrain détient le bouton nucléaire ; voilà ce qui constitue aujourd’hui la plus grave menace à la paix internationale et à la sécurité.
En raison de son manque de connaissances communes de base et d’opinions personnelles, il a essayé d’insulter la dignité suprême de mon pays en le comparant à une fusée. Ce faisant, toutefois, il a commis l’erreur irréversible de rendre inévitable la visite de nos fusées dans l’ensemble du territoire des Etats-Unis.
Nul autre que Trump lui-même est en mission suicide. Au cas où des vies innocentes des États-Unis seraient perdues à cause de cette attaque suicide, Trump serait tenu entièrement responsable.
Le leader suprême respecté, le camarade Kim Jong Un a déclaré : « Comme homme représentant la RPDC et au nom de la dignité et de l’honneur de mon état et de mon peuple, et en mon nom propre, je vais faire payer chèrement à l’homme qui tient la prérogative de commandant en chef des États-Unis son discours appelant à détruire totalement la RPDC »
Trump n’était peut-être pas très conscient des propos sortis de sa bouche mais nous allons nous assurer qu’il supportera les conséquences bien au-delà de ses mots, bien au-delà de la portée de ce qu’il peut gérer même s’il est prêt à le faire.
Monsieur le Président, pensons aux peuples : lutter pour la paix et une vie décente pour tous sur une planète durable ; c’est le thème de la session en cours. Pour que tous les pays et tous les peuples puissent jouir de la paix et d’une vie décente, il est impératif de réaliser avant toute autre chose une véritable justice internationale. La réalisation de la justice internationale est l’une des principales missions de l’Organisation des Nations Unies.
Monsieur le Président, l’article 1 de la Charte des Nations Unies stipule ’…apporter par des moyens pacifiques et conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement des différends internationaux ou les situations qui pourraient entraîner une violation de la paix’. (Voir texte intégral ci-après)
Cependant en raison de l’autoritarisme et de l’arbitraire à l’heure actuelle d’une seule grande puissance, l’objet et les principes de la Charte des Nations Unies et d’autres principes de base des relations internationales sont aujourd’hui délibérément ignorés dans l’arène des Nations Unies.
Des actes anormaux justifiant et légitimant le despotisme et l’arbitraire et les actes de violation de la vérité et de la justice sont partagés ou tolérés.
La violation la plus étendue de la justice internationale peut être observée sur la péninsule coréenne.
Des actes d’injustice sans précédents, comme l’imposition de sanctions sévères sur une victime pour la raison que la victime a choisi de résister à l’agresseur sont ouvertement commis au nom de l’ONU.
L’essence de la situation de la péninsule coréenne est une confrontation entre la RPDC et les États-Unis, où celle-là (la RPDC) tente de défendre sa dignité et sa souveraineté nationale contre la politique hostile et les menaces nucléaires des celle-ci (les Etats-Unis).
Les États-Unis sont le pays qui a le premier produit des armes nucléaires et le seul pays qui les a utilisées, massacrant des centaines de milliers de civils innocents.
Ce sont les États-Unis, qui ont menacé d’utiliser l’arme nucléaire contre la RPDC au cours de la guerre de Corée en 1950 et qui ont introduit pour la première fois des armes nucléaires dans la péninsule coréenne après la guerre.
Les États-Unis ont au cours de la guerre froide commencé des exercices militaires conjoints à grande échelle contre la RPDC, et ensuite ont augmenté leur importance et leur caractère agressif après la guerre froide, organisant ces exerces plusieurs fois chaque année et en mobilisant de plus en plus de moyens nucléaires.
Qu’est-ce qui pourrait être une menace plus importante que la violence des remarques telles que ’Le feu et la fureur’, ’Destruction totale’ venant de l’autorité supérieure de la plus grande puissance nucléaire.
Les États-Unis sont la raison même qu’a la RPDC de posséder des armes nucléaires et elle doit renforcer et développer sa force nucléaire sur le niveau actuel pour faire face avec les États-Unis.
La politique hostile des États-Unis et les menaces nucléaires ont continué pendant plus de 70 ans et ont conduit la situation sur la péninsule coréenne à un point de friction permanent. Mais aux Nations unies des résolutions qui légalisent l’injustice sont adoptées sélectivement en raison de la brutalité des États-Unis
Le respecté leader, le camarade Kim Jong Un, président de la Commission des affaires de l’Etat de la RPDC a déclaré : « La justice internationale n’est jamais atteinte d’elle-même ; elle ne peut être atteinte que lorsque les pays anti-impérialistes indépendants sont assez forts. »
À moins que la vraie justice internationale ne devienne réalité, le seul principe philosophique valide est que la force doit être traitée par la force et que les armes nucléaires de la tyrannie doivent être traitées avec les marteaux nucléaires de la justice.
La possession de la dissuasion nucléaire par la RPDC est une juste mesure d’auto-défense prise comme ultime option, conformément à ce principe.
Récemment, la RPDC a testé avec succès un missile balistique capable de porter une bombe H comme une partie des efforts déployés pour atteindre l’objectif de compléter la force nucléaire du pays.
Avec cela, la RPDC est entrée dans une phase où elle complète sa force nucléaire conformément à sa ligne de développement simultané de l’économie et de la force nucléaire.
Notre force nucléaire nationale est, à tous égards, une arme de dissuasion pour mettre un terme à la menace nucléaire des États-Unis et pour empêcher son invasion militaire ; et notre but ultime est d’établir l’équilibre des forces avec les États-Unis.
Mesdames et Messieurs les délégués de tous les pays présents à cette session sont conscients du fait que la RPDC, contrairement aux autres États dotés d’armes nucléaires, a chaque fois rendu public pour le monde entier le processus de test et son résultat dans toutes les étapes de l’élaboration et de l’avancement de sa force nucléaire.
Puisque l’arme de dissuasion pour préserver la paix et la sécurité de la péninsule coréenne et de la région est suffisamment renforcée, les États-Unis et ses disciples doivent maintenant réfléchir à deux fois avant de lancer une provocation militaire contre la RPDC.
Bien qu’ils parlent de ’Feu et de Fureur’, de ’Destruction totale’ et tout le reste, chaque fois ils doivent ajouter diverses conditions telles que ’nous espérons que ce ne sera pas nécessaire’, ’ce n’est pas notre première option’ et ainsi de suite.
En conséquence, nous sommes convaincus que la paix et la sécurité de l’Asie du Nord-Est et de la région dans son ensemble ont été consolidées
Nous n’avons pas besoin de la reconnaissance par quiconque de notre statut d’Etat doté de l’arme nucléaire et de notre capacité de frappe nucléaire.
Le missile balistique marqué du nom sacré de la RPDC a volé au-dessus de l’univers au-dessus du ciel bleu infini, l’ogive de notre fusée a laissé sa trace sur les vagues bleues de l’océan Pacifique et la formidable explosion et vibration de la bombe à hydrogène ont été enregistrées par cette planète.
Bien que notre décision de posséder des armes nucléaires ait été une option inévitable provoquée par les Etats Unis, elle a conduit notre pays à atteindre le statut de puissance nucléaire et de puissance balistique, et ce prestige est maintenant inscrit dans le destin immortel de la RPDC.
Monsieur le Président, l’échec de l’Organisation des Nations Unies dans l’accomplissement de son rôle dans la réalisation d’une véritable justice internationale est principalement dû aux vieilles pratiques non démocratiques du Conseil de sécurité. Personne d’autre que le Conseil de sécurité ne tient pas compte de la Charte des Nations Unies dès le premier article et il n’agit que dans la poursuite de la volonté et de l’intérêt de ses États membres.
Il n’est pas accessoire que la question sur la réforme du Conseil de sécurité ait déjà été posée en 1992 par la résolution 47/62 à la 47ème Session.
Depuis, la question de la réforme du Conseil de sécurité a été discutée chaque année au cours des 25 dernières années mais sans aucun progrès. Ce fait lui-même montre clairement à quel point les membres permanents actuels sont obsédés par l’anachronisme des leurs intérêts acquis.
Seul un membre permanent peut opposer son veto à la volonté générale de plus de 190 états membres des Nations Unies. Le Conseil de sécurité est un tel organe non démocratique de l’ONU.
Dans ce forum, je tiens à rappeler une fois de plus à tous les délégués le caractère injuste et inéquitable des ’résolutions’ adoptées par le Conseil de sécurité contre la RPDC.
Premièrement, le Conseil de sécurité a fabriqué des « résolutions » illégales et à double standard qui interdisent à la seule RPDC le lancement d’un satellite en violation du droit international prescrivant l’utilisation pacifique de l’espace comme un droit souverain de chaque état et sans prendre aucune position contre tous les autres pays qui lancent des satellites.
Deuxièmement, le Conseil de sécurité a concocté des ’résolutions’ illégales et à double standard qui interdisent arbitrairement les essais nucléaires de la RPDC, bien que strictement des essais nucléaires relèvent de la souveraineté de chaque état puisque le droit international sur l’interdiction des essais nucléaires n’est pas encore entré en vigueur et qu’il y a des pays qui ont effectué de nombreux essais nucléaires.
Troisièmement, le Conseil de sécurité a condamné l’élaboration d’armes nucléaires par la RPDC comme une ’menace pour la paix et la sécurité internationales’ et, sur cette base, a fabriqué des ’résolutions’ illégales et à double-standard en violation de l’article 51 de la Charte des Nations Unies qui reconnaît le droit de légitime défense à tout État et sans remettre en question les autres pays qui continuent à développer les plus récentes armes nucléaires de toutes sortes.
La raison pour laquelle ces résolutions injustes et inéquitables continuent d’être adoptées, c’est que les membres permanents du Conseil de sécurité, tous puissances nucléaires, ont un intérêt commun à maintenir leur statut de monopole nucléaire.
Les membres permanents du Conseil de sécurité parlent beaucoup de non-prolifération des armes nucléaires. Vu du point de vue de la non-prolifération nucléaire, la possession par la RPDC, d’armes nucléaires est une mesure d’auto-défense juste.
En fait, l’accord international sur la non-prolifération nucléaire n’a été possible que parce que les puissances nucléaires avaient fait la promesse de ne pas menacer les États non dotés d’armes nucléaires avec les armes nucléaires.
L’article 10 du Traité de Non Prolifération stipule que chaque partie a le droit de se retirer du Traité si elle décide que ses intérêts suprêmes ont été mis en cause. Cet article reconnaît que les intérêts suprêmes des Etats sont au-dessus de la non-prolifération nucléaire.
Après tout, les États-Unis eux-mêmes ont entravé les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire en ne renonçant pas à la menace nucléaire contre la RPDC, mais plutôt en obligeant celle-ci à posséder des armes nucléaires.
Ceci démontre éloquemment que les ’résolutions’ anti-RPDC ne sont pas fondées sur des principes établis et qu’elles ne sont rien de moins que les produits de l’ancienne pratique non démocratique du Conseil de sécurité, de la conspiration et de la collusion des forces obsédées uniquement par leurs intérêts acquis.
Les États-Unis prétendent que la possession par la RPDC, de missiles balistiques et de bombes H constitue une ’menace globale’, même au sein l’ONU. Mais cette affirmation est un gros mensonge qui s’apparente au tristement célèbre ’grand mensonge’ fabriqué par les États-Unis en 2003 à propos de l’existence en Irak d’armes de destruction massive afin d’envahir ce pays.
La République populaire démocratique de Corée est un état nucléaire responsable.
Nous allons prendre des mesures préventives sous forme d’actions préventives impitoyables au cas où les États-Unis et leurs forces vassales donneraient des signes de préparation d’une sorte d’opération de ’décapitation’ de notre quartier général ou d’une attaque militaire contre notre pays. Cependant, nous n’avons aucune intention d’utiliser ou de menacer d’utiliser nos armes nucléaires contre les pays qui ne s’associent pas aux actions militaires des États-Unis contre la RPDC.
Les États-Unis ont recours à une intrigue pour condamner la possession d’armes nucléaires par la RPDC comme ’une menace globale’ afin de trouver un prétexte pour contraindre les autres États membres des Nations Unies à mettre en oeuvre des ’résolutions’ sanctions contre la RPDC
C’est une tentative égoïste et sournoise des États-Unis pour échapper à leur responsabilité dans la question nucléaire de la péninsule coréenne et pour défendre leurs propres intérêts en utilisant et sacrifiant d’autres pays qui n’ont rien à voir avec la question.
Le gouvernement de la RPDC a fait une demande au Secrétariat de l’ONU pour qu’un forum d’experts en droit international soit organisé pour évaluer les arguments de droit et de légalité des « résolutions » du Conseil de Sécurité mais nous n’avons eu aucun écho du Secrétariat depuis 9 mois déjà.
Il en va de même du fait que la RPDC a fait des demandes répétées à l’ONU pour discuter de la menace grave pour la paix et la sécurité internationales causée par les exercices militaires agressifs et provocants conjoints, de la Corée du sud et les Etats-Unis mais ces demandes n’ont jamais été mises à l’ordre du jour du Conseil de sécurité et refoulées chaque fois.
La Charte des Nations Unies stipule que les membres de l’Organisation des Nations Unies acceptent et appliquent les décisions du Conseil de sécurité.
Si les ’résolutions’ sur la RPDC adoptées au Conseil de sécurité sont vraiment justes et légitimes, il n’est pas nécessaire que tous les ambassadeurs américains à l’étranger et même le président et le secrétaire d’Etat s’affairent à contraindre d’autres pays à la mise en oeuvre des ’résolutions’. En outre, il n’est pas nécessaire pour les États-Unis de faire participer leurs fantoches comme la Corée et le Japon à cette activité.
Les États membres des Nations Unies ne doivent pas céder aux pressions d’une grande puissance, en appliquant les résolutions du Conseil de sécurité mais se faire un jugement indépendant sur la légalité, l’impartialité et la moralité des résolutions et contribuer à la promotion de la réforme de l’ONU en élevant leurs voix contre le despotisme et l’arbitraire.
Monsieur le Président, les États-Unis ont pris des sanctions contre notre pays depuis le tout premier jour de sa fondation et on peut dire que les plus de 70 ans de la longue histoire de la RPDC sont une une histoire de lutte, de persévérance dans la voie de l’auto-développement dans le cadre des sanctions les plus dures dans le monde.
Grâce à une lutte si longue et si difficile, nous sommes enfin maintenant à seulement quelques pas de la porte finale de l’achèvement de notre force nucléaire nationale. Imaginer la possibilité que la RPDC soit ébranlée d’un pouce ou modifie sa position en raison des sanctions par les forces hostiles n’est rien d’autre qu’un espoir désespéré
Le jour viendra certainement dans un avenir proche, où nous en finirons avec tous les dommages infligés à notre développement économique pacifique et à l’amélioration du niveau de vie du peuple et avec toutes les souffrances imposées à nos femmes, enfants et personnes âgées par les sanctions odieuses et barbares contre notre République.
La RPDC a déjà organisé un comité national d’enquête de dommages pour faire une étude approfondie de l’ensemble des dommages infligés à notre République par tous les types de sanctions.
Ce comité fera une enquête approfondie et recensera tous les dommages physiques et moraux imposés à la RPDC par les États-Unis, leurs disciples et également par les pays qui se sont soumis à la coercition des États-Unis.
Au moment où ce racket des sanctions et la pression atteint un point critique, entraînant la péninsule coréenne dans une situation incontrôlable, les résultats de l’enquête de ce comité auront un effet énorme en désignant les responsables.
Monsieur le Président, ma délégation saisit cette occasion pour exprimer un soutien fort à sa solidarité avec le gouvernement cubain et les peuples qui se battent pour défendre leur souveraineté nationale et réaliser la justice internationale contre le despotisme, l’arbitraire et l’embargo unilatéral des États-Unis
Nous exprimons également un appui ferme et notre solidarité au Gouvernement et au peuple du Venezuela qui luttent pour défendre la souveraineté nationale et la cause du socialisme. Les actes injustes et méprisables tels que fermer les yeux sur les actes odieux d’Israël en condamnant simultanément et de toutes les manières possibles le seul gouvernement syrien qui se bat pour protéger sa souveraineté nationale et la sécurité ne devraient pas être tolérés plus longtemps.
Le gouvernement de la RPDC défendra certainement la paix et la sécurité du pays avec sa puissante dissuasion nucléaire et contribuera également à la sauvegarde de la paix mondiale et de la sécurité.
Traduction COMAGUER à partir du texte en anglais 
http://comaguer.over-blog.com
Bulletin n° 354- semaine 39- 2017

VIDEO DOUBLEE EN FRANCAIS :
IRRUPTION D’ELTON JOHN SUR LA SCENE DIPLOMATIQUE INTERNATIONALE
Dans son intervention tonitruante devant l’Assemblée générale de l’ONU, Donald Trump a qualifié KIM JONG UN de ROCKET MAN (« l’homme à la fusée ou l’homme-fusée ») allusion à un titre fameux d’Elton John. Démontrant son extrême maitrise de soi et sa parfaite connaissance de la culture occidentale le Président de la RPDK a aussitôt répondu avec humour en associant dans une petite vidéo Donald Trump à d’autres titres du chanteur britannique et en particulier celui de DANSEUR MINUSCULE.

https://www.youtube.com/watch?v=QBP9RtcNROc

Article 1 : Les buts des Nations Unies sont les suivants :

1. Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ; 
2. Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ; 
3. Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion ; 
4. Être un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.
URL de cet article 32371
   

mardi 26 septembre 2017

C'EST PARCE QUE LA COREE DU NORD EST SOUVERAINE QU'ELLE EXISTE TOUJOURS

SOURCE

Source : Robert Charvin , 04-09-2017
Cet été la crise diplomatique entre les Etats-Unis et la Corée du Nord a refait surface. Les déclarations du président Donald Trump, qui a menacé de déclencher une guerre « avec le feux et la furie comme le monde n’en a jamais vu », ont marqué le ton. Loin de décrypter les questions-clés, les discours politiques et médiatiques occidentaux n’envisagent ni la réunification de la Corée, ni l’option diplomatique comme début de solution. L’appétit inconfessable du monde des affaires serait-il en train de justifier une nouvelle guerre? Dans son livre « Comment peut-on être Coréen (du Nord)? », le spécialiste en droit international Robert Charvin nous éclaire sur les dessous de cette dangereuse crise politique héritée de la Guerre Froide.
Alex Anfruns: Quels sont les enjeux de la crise qui a éclaté entre la Corée du Nord et Trump?
Robert Charvin : La crise actuelle n’est que le prolongement d’une tension qui n’a pas cessé depuis des décennies (à l’exception des courtes périodes où Séoul et les Etats-Unis acceptaient d’amorcer un dialogue). Elle ne peut se résoudre que par la négociation afin que soit conclu enfin le traité de paix supprimant l’état de belligérance qui demeure depuis 1953 !
Ce traité doit garantir des relations diplomatiques et commerciales normales, permettant un rapprochement progressif entre le Nord et le Sud de la Péninsule en vue d’une réunification ultérieure, résolvant de nombreux problèmes socio-économiques.
Pour beaucoup Pyongyang est un « régime dictatorial » qui menacerait la paix dans le monde. Vous qui connaissez bien la Corée du Nord, quel est votre avis?
La Corée du Nord, c’est-à-dire la République Démocratique et Populaire de Corée (RPDC), Etat membre des Nations Unies, n’est pas une puissance « provocatrice » : ce n’est pas elle qui a des bases militaires à proximité immédiate des frontières américaines et des armes nucléaires depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L’empire étatsunien exerce son hégémonie sur une large partie du monde, pas la Corée populaire.
La théorie du Djoutché, idéologie de Pyongyang ne s’impose pas aux peuples comme l’American Way of Life! Si l’on craint, malgré tout, les forces armées de la RPDC, pourquoi ne pas souscrire, comme elle le propose depuis longtemps, un accord de dénucléarisation régional englobant évidemment les Etats-Unis?
Quant aux champions des droits de l’homme, civils et politiques, bien entendu occidentaux, pourquoi ne proposent-ils pas la détente, seul moyen de favoriser tous les droits du peuple coréen, au Nord comme au Sud?
Le point de vue de Pyongyang est systématiquement écarté dans les débats… Pourquoi un tel consensus?
La Corée du Nord est un cas d’école depuis plusieurs décennies. Malheureusement, ni les médias ni les partis politiques occidentaux, ne la traitent comme tel. Il est admis que l’on puisse dire n’importe quoi sur ce pays, « incarnation du Mal », dirigée par des « fous fanatiques », de surcroît « encore » communiste, même s’il s’agit d’un socialisme teinté de confucianisme.
Les raisons de ce consensus, qu’a fini par absorber diverses forces progressistes qui ont eu peur de s’affaiblir davantage en allant « trop» à contre-courant (électoralisme et crétinisme parlementaire obligent !) ne sont pas mystérieux. La Corée est loin des Etats-Unis et de l’Europe : difficile de distinguer la vérité de ce qui est politiquement utile à certains intérêts. Le citoyen moyen est plus facilement convaincu par des arguments faciles, cultivés par de pseudo-intellectuels et une presse répétitive, que par des explications historiques, sociologiques et économiques, sans parler de la géopolitique ignorée, oubliée, même par une « gauche» atteignant les limites de l’inculture.
Il y a longtemps, pourtant, que le monde capitaliste fait usage, pour légitimer son hégémonie, des difficultés dont il est souvent à l’origine, mais dont souffrent les peuples décrétés « ennemis » : il s’agit de convaincre « qu’ailleurs, c’est pire», et qu’il faut donc accepter les « bons maîtres» qui règnent à Paris, à Bruxelles ou à Washington.
Il ne peut évidemment s’agir des dictatures protégées parce que rentable pour les affaires, du style Arabie Saoudite ou Etats africains sous contrôle dont les élections sont des mascarades, et la répression des oppositions, la règle. Il faut qu’elle soit « rouge » ou assimilée, du Chili de Salvador Allende jusqu’à Kim Jong Un, via Castro, Chavez ou Maduro… Ce sont d’« excellents » contre-feux à ceux qu’en Occident dénoncent le règne délirant de l’argent et la concurrence – toujours faussée –.
Les Etats-Unis et leurs alliés locaux ont pu tuer Lumumba, Allende et tants d’autres, et renverser de nombreux pouvoirs fragiles parce qu’il est très difficile d’édifier le socialisme, en rupture totale avec le monde dominant. Mais la Corée populaire demeure, comble du scandale et de la provocation !
Qu’est-ce qui explique la ténacité du système politique au pouvoir à Pyongyang ?
Le peuple coréen a la « peau dure»: presque un demi-siècle de colonialisme japonais – féroce ! –; une guerre dévastatrice avec les Américains en 1950-1953 : un seul édifice debout dans la capitale, Pyongyang, en 1953 ! Près de 70 ans d’embargo imposé unilatéralement – et donc illicite –, créant un « effet citadelle assiégée », qualifiée avec cynisme de paranoïa !
Sans compter les drames provoqués, y compris des coûts alimentaires, par la disparition de l’allié soviétique, des Etats d’Europe de l’Est et l’évolution de la Chine qui ne fait qu’assurer à Pyongyang le « service minimum », Séoul étant économiquement plus « rentable ».
Malgré tout, et en payant le prix, la Corée Populaire est restée souveraine, ne comptant avant tout que sur ses propres capacités, créant chez elle un esprit de résistance à toute épreuve jusqu’à ce jour, mêlant dans son idéologie marxisme et confucianisme, ce dont les journaleux de la grande presse occidentale ne s’intéressent pas le moins du monde.
Bref, un modèle à ne pas suivre selon les Occidentaux qui ne vivent qu’en pillant la planète. Il faudrait 5 planètes entières pour que les habitants de la terre vivent au niveau des Etatsuniens. La Corée du Nord est un manque à gagner qui ne doit pas être contagieux ; elle occupe une position stratégique aux frontières de la Russie, de la Chine et du Japon. Elle doit être « réduite » au maximum et si possible, un jour, disparaître face à l’armada militaire nord-américaine (basée en Corée du Sud, à Guam, etc.)
En attendant cette chute annoncée, la Corée du Nord sert de prétexte au maintien de la présence militaire nord-américaine à des milliers de kilomètres de là, mais tout près des frontières de la Russie (une alliée de Pyongyang) et de la Chine dont « les ambitions sont menaçantes », si l’on en croît les économistes occidentaux !
Le comble est le cynisme des « observateurs » : tout est entrepris depuis des décennies pour étouffer la Corée du Nord, mais on lui reproche de respirer mal ! Les autorités de Pyongyang n’ont pourtant qu’un seul choix : résister ou capituler et s’aligner sur Séoul, soumise directement aux dollars et aux soldats yankees.
Pourtant, Pyongyang semble être assez isolé sur la scène politique mondiale. Comment l’expliquez-vous?
Un drame politique : l’internationalisme est mort. L’anticommunisme qui sévit contre la Corée du Nord ne rencontre pas d’obstacle. Ayant perdu la plupart des batailles idéologiques, certains partis communistes ont quitté le terrain de la solidarité internationale : être aux côtés des Coréens est trop « coûteux», le socialisme nord-coréen trop « différent » ; le monolithisme idéologique est le contraire du « droit de l’hommisme » encore à la mode. On a renoncé à la notion de « modèle » unique du socialisme, mais l’occidentalisme et l’ethnocentrisme imprègnent nombre de communistes occidentaux.
A la limite, les quelques rares gaullistes qui ont survécu en France, comprennent mieux la volonté coréenne de posséder une force de dissuasion nucléaire que les milieux « progressistes » se refusant à toute approche géopolitique et moins sensibles à la question de l’indépendance nationale !
A l’évidence, le socialisme capable de résister à la mondialisation néolibérale et aux intérêts spéculatifs et pilleurs des grandes firmes, ne peut que s’appuyer sur la Nation, sur les particularismes historiques et sur l’héritage : ce sont les syncrétismes qui font l’Histoire.
Le socialisme français, belge, américain ou italien ne peut être « standard » : seul le marché, c’est-à-dire un monde centré sur les « affaires» et le capital, uniformise, au détriment des valeurs populaires.
La Corée est coréenne : c’est parce que Pyongyang est avant tout souveraine, sans compromis, y compris vis-à-vis de la Chine, la grande voisine très différente, que la RPDC, Etat membre des Nations Unies, en voie de développement malgré tout, existe toujours.
Avez-vous un message d’espoir sur l’issue de ce conflit, qui est étroitement lié à notre histoire récente ?
Il est possible qu’un jour prochain, à la suite de la folie impériale d’un Trump, des manœuvres de Wall Street, ou de telle ou telle puissance, chaque peuple, au Sud évidemment mais en Europe aussi, puisse comprendre qu’il ne peut compter avant tout que sur lui-même car il n’existe pas de philanthropie internationale, les alliances et la coopération ne pouvant être que complémentaire.
C’est le message de la RPDC : il est respectable par les tristes temps qui courent. Par contre, la violence et les menaces des « Grands» ne méritent que le mépris. Il n’y a aucune excuse à ceux qui, par delà toutes les frontières se croient tout permis.
Source : Robert Charvin , 04-09-2017
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Crise États-Unis-Corée : l’analyse de Robert Charvin, spécialiste de la Corée

Doyen honoraire de la Faculté de droit de Nice, militant communiste, auteur d’un livre récent paru chez Delga (Comment peut-on être Coréen du nord ?), Robert Charvin livre son analyse sur la situation dans la péninsule coréenne aux lecteurs d’Initiative communiste.

Initiative Communiste : Votre ouvrage s’inspire de la question de Montesquieu “Comment peut-on être persan?” Est-ce que la façon de traiter la  dans l’espace médiatique en France, fondée sur les préjugés, n’est-elle pas indigne de l’esprit d’examen propre aux Lumières ?

Robert Charvin : Montesquieu ironisait sur les incultes ethnocentristes de son temps qui ne concevaient pas que l’on « puisse être persan » ! Quelques siècles plus tard, il en est de même au sein de la « patrie » des droits de l’homme (en réalité, l’homme occidental) dont les valeurs seules sont « universelles ».
Les Autres n’ont que des leçons à recevoir du haut de notre grandeur éternelle : les « Trumpistes » français ont précédé les Américains !
Les pays qui ne s’alignent pas sont dans l’erreur et leurs gouvernants des voyous dangereux pour le monde !
À Paris, comme à Washington, on sait que la seule démocratie qui vaille est élective, peu importe que l’argent ou la violence (selon les pays) décident des résultats. Quant aux droits économiques et sociaux, ils n’ont pas à être pris en compte pour procéder à l’évaluation… et aux sanctions contre les régimes qui « déplaisent » ! Les Euraméricains, maîtres (provisoires) du monde, s’autoproclament ainsi juges du « Bien et du Mal » dans l’ordre international. Les principaux médias et les partis suivent sans examen ces jugements de cour. La  du Nord fait consensus : elle serait l’incarnation de la malfaisance, bien que nul de fasse allusion à la tragique histoire nationale (colonisation japonaise féroce,  américaine dévastatrice, embargo et sanctions à répétition depuis 1953, etc.). Rares sont ceux qui connaissent son syncrétisme idéologique fait de marxisme et de confucianisme. Pour se conforter dans leur « bon droit », nombre d’Occidentaux préfèrent ne pas savoir !

Initiative Communiste :Dans votre ouvrage, vous rappelez certaines réalités de l’histoire coréenne (un ambassadeur coréen se suicidant dans l’indifférence générale devant les grandes puissances entérinant la colonisation de son pays par le Japon, un seul immeuble debout à Pyongyang après les bombardements US pendant la guerre de Corée etc.). Est-ce cette histoire tragique qui explique la résistance patriotique farouche que la RPDC oppose toujours à l’impérialisme?

Robert Charvin : Maltraiter un peuple, comme l’a été le peuple soviétique dès la Révolution d’Octobre, le peuple palestinien depuis plus d’un siècle, le peuple cubain après 1958, ou le peuple nord-coréen, c’est provoquer en leur sein ce qu’on peut appeler un « effet citadelle ». Assaillis de toutes parts, par tous les moyens, menacés d’agression militaire, mis en difficultés économiques, discrédités par les puissances médiatiques dans l’opinion internationale, ces peuples ne peuvent qu’avoir une réaction défensive faite d’un patriotisme virulent, d’une mobilisation farouche, d’un monolithisme sans faille. Toute critique ne peut être que trahison dans une situation de belligérance chronique !
Toute concession devient marche vers la capitulation.
Si l’Occident et ses « droits-de-l’hommistes » professionnels avaient réellement la volonté de favoriser les droits humains en Corée et dans le monde, comme ils le prétendent, ils dénonceraient les sanctions collectives et favoriseraient la détente et la coopération. La politique d’agression et les condamnations médiatiques systématiques sont incompatibles avec « l’aide au développement de la démocratie ». Étrangler un peuple le conduit à respirer mal et à se débattre !
Cette pathologie féroce, liée au fait que le capitalisme a besoin d’ennemis, présente cependant des avantages pour les victimes. Le peuple coréen est concrètement informé de ce qu’ est l’impérialisme et ses tares destructives. Il a su se constituer en une force de résistance homogène, cohérente, et il a appris à surmonter toutes les difficultés imposées. Il est grave que les progressistes et de nombreux communistes en Occident n’en aient pas une conscience claire, à croire qu’ils préfèrent l’impérialisme des grands à la souveraineté des petits !

Initiative Communiste : Manœuvres militaires géantes, déploiement de missiles, de sous-marins et porte-avions nucléaires, les États-Unis choisissent une stratégie de la tension en Corée : est-ce exagéré de parler de menace sur la  mondiale ?

Robert Charvin : En permanence, depuis des décennies, les États-Unis et leurs alliés (en particulier ceux de Séoul et de Tokyo, mais aussi de Paris) menacent l’existence même de la Corée du Nord en invoquant paradoxalement ses « provocations » ! La plus gigantesque armée du monde, celle des États-Unis, est pourtant à sa porte, dotée des armes les plus sophistiquées, y compris nucléaires. Chaque année, elle manoeuvre aux frontières avec les armées sud-coréennes et autres, mimant encerclement et attaques ! Le peuple coréen a déjà subi les massacres, notamment sur les populations civiles, que pratiquent les armées occidentales lorsqu’elles veulent détruire un système ne leur convenant pas : la guerre de 1950-1952 n’est pas oubliée !
Ce sont les États-Unis qui, bien loin de leur territoire national, provoquent tous les peuples de la région qu’ils veulent garder ou mettre sous tutelle !
Ce sont les États-Unis qui jouent dangereusement de leur puissance nucléaire en osant invoquer la légitime défense. Au discours délirant de Trump s’ajoute une propagande massive et sans nuance contre la Corée du Nord, reprise par les Européens. Certains films américains vont jusqu’à imaginer une invasion militaire nord-coréenne du territoire des États-Unis : le film “L’Aube rouge” , par exemple, passé récemment sur une chaîne TV française !
En fait, cette paranoïa anti-coréenne est totalement feinte. Elle dissimule une réalité géostratégique de première importance pour les États-Unis : la Corée est une zone de contacts avec la Chine, la Russie et le Japon. Le maintien de la présence militaire américaine est jugé nécessaire aux intérêts des États-Unis. La petite Corée du Nord est l’ennemi « utile ». Il faut entretenir sa mauvaise réputation communiste, il faut empêcher sa réunification avec le Sud afin de conserver un abcès de fixation justifiant l’ingérence étasunienne dans la région (notamment les bases en Corée du Sud, à Guam, etc.). Tous les moyens sont bons pour maintenir un état de guerre larvée empêchant un développement rapide de la Corée du Nord, au risque de déclencher un affrontement entre les puissances.
Là encore, un regret s’impose : certains courants progressistes, obsédés par l’électoralisme, négligent le fait que la RPDC propose depuis toujours la dénucléarisation de toute la région, est prête à conclure un traité de paix avec les États-Unis garantissant sa souveraineté et à coopérer avec tous les États du monde. Renvoyer dos à dos les parties en présence, comme cela est fait pour les Palestiniens et les Israéliens, pour la Russie et les États-Unis, au nom d’une paix dont on ne précise pas le contenu, c’est en fait crier avec les loups !

Initiative Communiste : En 2016 et 2017 un très important mouvement populaire a conduit à la chute du gouvernement Park. Y a-t-il une évolution vers une démocratisation du régime autoritaire du sud ? Les premières annonces du nouveau président, sur la réouverture d’un dialogue direct avec la Corée du Nord, sur le système anti-missile américain en cours de déploiement, soufflent le chaud et le froid. N’est-ce pas le peuple coréen le principal atout pour la paix ?

Robert Charvin : La force décisive pour des changements positifs en Corée, c’est le peuple coréen tout entier. S’il n’y a pas encore de bonnes relations entre le Nord et le Sud depuis la fin de la guerre mondiale, c’est du fait des grandes puissances, en premier lieu des États-Unis.
Lorsqu’il se produit des changements à Séoul (comme ce fut le cas avec l’élection de Kim Dae-jung ou récemment avec l’élimination de la présidence corrompue de Mme Park (aujourd’hui incarcérée), le rapprochement Nord-Sud se réalise. Les médias occidentaux sont restés très
discrets sur le vaste mouvement de masse qui a renversé à Séoul l’équipe dirigeante, grande alliée de Washington ! Malheureusement, la nouvelle équipe qui n’est plus systématiquement hostile au Nord, reste subordonnée aux États-Unis et sa ligne politique n’est pas encore libre.
Mais le peuple sud-coréen, y compris les grands groupes économiques comme Hyundai, comme le peuple du Nord, souhaite la réunification et la paix : la coréanité a pour les deux parties plus de vertus, n’en déplaise à l’Occident, que l’American Way of Life, importé au sud après 1949.
On peut raisonnablement concevoir que le Nord et le Sud, malgré tous les obstacles, trouvent la voie vers une confédération, respectueuse dans un premier temps des deux souverainetés et des deux régimes socio-économiques, premiers pas d’une marche vers l’unité qui ferait de la Corée une nouvelle puissance émergente d’importance.
La solidarité internationale, amputée aujourd’hui par la contamination des thèses des néo-conservateurs et par les conceptions de la social-démocratie (à l’exception de quelques cas individuels comme celui de J. Lang) qui ont envahi le courant progressiste, doit pouvoir renaître si la lucidité l’emporte sur l’ethnocentrisme et l’oubli de la . La cause coréenne le mérite.
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Voire aussi la thèse de Florent Charles : La question coréenne et le problème de la réunification