.

.
.

dimanche 3 juin 2018

GUIDE DE SURVIE INTELLECTUELLE

SOURCE

JPEG - 13.3 ko
Oligar-chie
 Dans son célèbre ouvrage « De l’esprit des lois » publié au 18e siècle, Montesquieu théorisa suivant trois axes la répartition et la séparation des pouvoirs de l’état avec le législatifl’exécutif et le judiciaire.
Ultérieurement, un quatrième pouvoir concernant les moyens de communications au sens large ou médias de masses dits « Mainstream » fut ajouté à la liste du fait, dans le cadre d’un régime démocratique, de son énorme influence sur les électeurs.
A l’heure où en occident une oligarchie financière systémique et sans visage a réussit à prendre le quasi contrôle de tous ces pouvoirs, il est nécessaire de comprendre qui elle est ainsi que ses modes de fonctionnement afin d’appliquer l’un des célèbres adages de Sun Tzu :
« Pour vaincre l’ennemi, il faut connaitre l’ennemi ! »
L’objectif pour les peuples est ambitieux, il s’agit de remettre le diable dans sa boite en passant par l’étape incontournable d’une prise de conscience massive des cerveaux.
Ces derniers sont aujourd’hui, comme l’ont dénoncé par exemple Bourdieu [1] ou Chomsky [2], largement sous contrôle de l’influence télévisuelle et plus généralement des médias « Mainstream » encore appelés « MSM » (*) devenus l’un des bras armés de l’oligarchie.
(*) MainStream Médias
L’oligarchie est constituée d’une minorité d’individus qui concentre entre ses mains une part majeure des richesses mondiales.
Que sait on au juste sur cette dernière et sur ses modes d’action ?

 

Géopolitique, oligarchie et état profond

La situation actuelle est la résultante d’une généalogie événementielle dont les origines remontent à 1945 lors du partage du monde entre l’est et l’ouest durant la conférence de Yalta.
A la fin de la seconde guerre mondiale lors des négociations de Yalta entre les vainqueurs russes, américains et britanniques, le monde fut divisé en deux blocs avec d’un coté le bloc-BAO pour « Bloc Américano Occidental » et de l’autre le bloc soviétique constitué de l’URSS et des pays limitrophes d’Europe de l’est.
Dans le domaine financier, le système monétaire mondial fut basé sur l’hégémonie du dollar américain avec les accords de Bretton Woods ayant conduit à la création de deux institutions d’obédience occidentale : la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI).
L’ONU fut également créée à cette époque afin de donner un cadre législatif au droit international ainsi qu’une tribune mondiale permettant de prévenir les conflits par le dialogue.
Cette situation perdura durant un demi siècle jusqu’à la disparition endogène du bloc soviétique en 1991, les États-Unis devinrent durant un temps les leaders d’un monde unipolaire.
Cependant, au début du 21e siècle la progression fulgurante de la Chine puis le retour de la Russie (*) sous l’action très efficace de Vladimir Poutine mirent fin assez rapidement à cette hégémonie.
(*) Après un début de pillage du pays sur le cadavre de l’URSS durant les années 1990.
Ces deux nouvelles superpuissances, économique pour la Chine et militaire pour la Russie, conduisirent à la création du bloc économique BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et surtout de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) trop méconnue en occident.
Ces deux institutions associées à la création de la banque des BRICS sont complètement indépendantes de leurs concurrentes du monde occidental.
Nous sommes entrés aujourd’hui dans une situation multipolaire avec le bloc BAO constitué de deux pôles économiques que sont les USA et l’Europe de l’ouest et en face le bloc BRICS dominé par le couple Chine-Russie.
Économiquement parlant, américains et européens sont dans une situation critique avec leurs déficits chroniques induisant des montagnes de dettes contrairement aux BRICS débiteurs de ces derniers et dont le PIB va bientôt dépasser celui du bloc BAO [3].
A l’heure où un rapprochement économique alternatif se fait à travers l’OCS, le bloc BAO est non seulement en concurrence avec les puissances émergentes mais également en interne. En effet, les USA mènent une guerre économique sans merci à leurs vassaux européens comme l’avait reconnu François Mitterrand peu de temps avant sa disparition.
Pour comprendre le cas américain, il faut avoir à l’esprit quels sont les véritables centres de pouvoir dans ce pays.
Hormis le pouvoir politique exécutif, soit le président des États-Unis et le congrès, on distingue d’abord au sommet de la pyramide la fameuse oligarchie financière mondialisée constituée de ceux qui détiennent les capitaux, à savoir les actionnaires des entreprises multinationales par ailleurs en concurrences entres elles, ce sont les fameux 1% qui détiennent plus de richesses que les 99% restants.
Le seul objectif de cette dernière est de s’enrichir toujours plus quel qu’en soit le moyen et quelles qu’en soient les conséquences, en premier lieu au détriment des salariés qui produisent les richesses par leur travail et en second lieu en minimisant les contributions fiscales et sociales.
Cependant, l’oligarchie n’est pas seule car il existe un second pôle de pouvoir majoritairement basé aux États-Unis appelé « État profond » (Deep State) sur lequel il est indispensable d’attirer l’attention.
Tout commence lorsque les élites américaines se mirent à croire en leur « destinée manifeste« , ces dernières considérèrent alors non sans hybris que ce pays était le dépositaire d’une mission divine pour répandre -de préférence par la force- la « démocratie à l’américaine » sur toute la planète.
L’état profond est une sorte de marécage ténébreux et méphitique où grouille une faune gluante et vénéneuse de psychopathes dont l’objectif est de prendre le contrôle de toutes les ressources de la planète et accessoirement d’imposer son mode de vie. Pour ce faire, ils comptent sur une suprématie militaire qu’ils tentent de conserver à coups de milliards de dollars.
Deep State
L’identification rigoureuse de ses composants est assez complexe dans la mesure où ce dernier, sans se mettre lui même en avant, use de toute son influence pour imposer sa politique hégémonique à l’exécutif.
L’un de ses constituants majeurs évident concerne le complexe militaro-industriel. Le président Eisenhower avait annoncé en 1961 dans son discours de fin de mandat le risque que ce dernier devienne une entité autonome hors de tout contrôle démocratique.
C’est aujourd’hui et depuis longtemps chose faite.
Avec un budget de la défense d’environ 600 Milliards comparable au PIB de la Suisse, le niveau de puissance correspondant est en théorie vertigineux.
Associé à ce complexe, on trouve l’establishment et autres neocons’ avec la frange historique des tenants de la destinée manifeste des États-Unis.
Cet ensemble est complété par les différentes agences de renseignement avec en tête la CIA dont les crimes majeurs commis contre des états « non amis » ne sont plus à démontrer. Comme l’a révélé Edward Snowden, la NSA quand à elle est chargée d’espionner la planète entière, alliés compris…
Citons enfin l’influence exogène considérable du lobby israélien AIPAC (CRIF en France) sur la politique étrangère américaine au Moyen-Orient où tous les coups sont permis.
L’oligarchie et l’état profond constituent un ensemble bipolaire aux intérêts parfois divergents. Sa principale caractéristique est de rester le plus discret possible et de faire agir à sa place ceux qui détiennent le pouvoir politique dit « démocratique » en utilisant la MSM comme porte-voix.
La technique de contrôle utilisée est des plus simple, elle consiste à utiliser tous les moyens possibles pour influencer l’exécutif et l’opinion publique, que ce soit par exemple à travers le lobbying ou avec le rachat massif des médias de masse.
L’élection de Trump malgré l’opposition de 95% des médias et les sondages fut un énorme échec pour l’élite.
La folle belliqueuse Hillary Clinton, championne de l’oligarchie US et de l’état profond fut battue à plate-couture par cet industriel milliardaire, certes assez fruste mais plus préoccupé par la réindustrialisation du pays et par la détente avec la Russie que par la spéculation financière et les guerres d’ingérences sans fin.
Nous assistons depuis cette élection à une quasi guerre civile sans merci entre l’administration Trump et ce fameux état profond qui cherche à l’éliminer ou à minima à le soumettre.
Le résultat est que l’on arrive plus très bien à comprendrez qui gouverne dans ce payscomme on peut l’observer à travers une politique étrangère versatile et contradictoire.
Remarquons en particulier que le financement de l’énorme machine de guerre US est de plus en plus difficilement assuré par un état surendetté qui -cette fois sur ordre de l’oligarchie- supprime l’impôt à tout va et taille sans vergogne dans les dépenses sociales.
Ce contexte explique également la violence mise dans les tentatives de destruction du bloc BRICS [3] des insoumis d’en face -et de ses alliés tels que l’Iran ou la Syrie- qui œuvre par ailleurs à se libérer au plus vite des chaines du dollar, l’un des derniers vecteurs d’une puissance américaine sur le déclin.
La chute du billet vert signera la fin définitive de ce qui reste de la puissance impériale, elle ne pourra plus vivre au dessus de ses moyens en faisant marcher la planche à billets et en exportant son inflation.
Venons en maintenant au système de mise sous tutelle des pouvoirs politiques par l’oligarchie.

Un système de pouvoir en poupées russes

Régis Chamagne a décrit le système de pouvoir dans les pseudo démocraties occidentales organisé suivant des cercles concentriques [4].
Au centre, on trouve bien entendu l’oligarchie, ce ramassis de ploutocrates constituée des actionnaires, banques et autres multinationales.
Le dominium mundi de cette dernière est basé sur une convergence d’intérêts adossée à une idéologie commune : libre échange, ultra-libéralisme, mondialisation, affaiblissement des états, etc .
L’oligarchie ne possède pas d’organisation pyramidale, elle serait plutôt de type « rhizomatique » (*) car l
es individus importent peu. Il existe cependant plusieurs instances officieuses d’échanges et de rencontres périodiques telles que le Bilderberg ou la Trilatérale.
(*) Structure horizontale dénuée de niveaux hiérarchiques.
Le second cercle qui entoure et protège le premier est constitué de la classe politique au pouvoir associée à la MSM inféodée au premier cercle qui en sont d’ailleurs les propriétaires [5] [6].
Le troisième cercle comprend l’armée et la police aux ordres du pouvoir politique dont le rôle est la protection du second cercle.
Et enfin, le cercle extérieur est constitué de la population où tout est fait pour qu’elle se tienne tranquille et ne remette pas en cause l’hégémonie des différentes strates du pouvoir.
Cercles pouvoir
La puissance potentielle des états forts et non alignés reste cependant un danger pour l’oligarchie.
Cette dernière a aujourd’hui mis en place deux mécanismes de contrôle, ces derniers furent durant un temps limités à l’Europe occidentale mais leur vocation est de s’étendre sans limites :
1) Contrôle économique avec l’UE (Union Européenne)
2) Contrôle militaire avec l’OTAN
Citons également l’anomalie de la gestion privée de la monnaie à travers la privatisation de la FED en 1910 avec le « complot » de l’ile Jekyll.
La partie du monde non alignée (Chine, Russie, certaines nations arabes, etc) avec le bloc BAO fait partie des ennemis à intégrer ou à défaut à détruire. Cette assertion explique la majeure partie des conflits économiques ou géopolitiques que l’on constate aujourd’hui sur la planète comme par exemple en Syrie et en Ukraine.
Coté européen, l’oligarchie avec la complicité de la classe politique [7] a usé de toute son influence pour jeter l’Europe de l’ouest sous la coupe d’institutions supra-nationales à la botte des États-Unis à travers ce qu’Annie Lacroix-Riz a nommé le « Carcan de l’Union Européenne » [8].
L’Amérique possède aussi une arme de destruction massive de ses concurrents économiques à travers l’extraterritorialité du droit US basé sur l’utilisation mondiale du dollar (*) et une institution scélérate dénommée « Advocacy Center« .
(*) Voir en particulier le scandale Alstom où l’état a laissé passer sous contrôle américain une partie de notre industrie nucléaire de défense [9] (résumé ici).
Paradoxe remarquable, le président des États-Unis étant en quasi guerre civile avec l’état profond, ce sont les européistes qui sont maintenant les premiers défenseurs de l’idéologie de ce dernier !
Les dernières élections françaises ont d’ailleurs donné des sueurs froides à l’oligarchie avec le risque d’échec de leur factotum local, cependant tout s’est bien terminé avec la victoire de l’exécutant Macron [10].
Autre paradoxe, la petite Grande Bretagne sortante de l’UE avec son Brexit est devenue le chef de file du bloc BAO dans sa mesquine politique de diabolisation de la Russie (*) pour cause de « trumpisme » pas vraiment aligné avec cette dernière.
(*) Voir par exemple l’affaire Skripal ou les récentes frappes imbéciles contre la Syrie basées sur des fake news.
L’organisation OTAN, émanation obsolète de la guerre froide avec l’URSS est devenue un outil de vassalisation militaire des USA vis à vis des nations d’Europe de l’ouest avec son extension jusqu’aux frontières de la Russie, violant ainsi la parole donnée à cette dernière.
Pour cornaquer les masses populaires, la première phase consistait à prendre le contrôle des médias, c’est chose faite [5][6].
La seconde phase consistait à mettre au point une rhétorique matraquée par ces derniers afin de masquer un totalitarisme qui ne dit pas son nom.
Coup de chance, cette rhétorique existait déjà pour avoir été développée dans le cadre du management des entreprises sous le nom de « théorie de la (bonne) gouvernance ».

Rhétorique de la gouvernance, médiocratie et extrême-centre

Le philosophe Alain Deneault [11] a effectué un remarquable travail d’analyse des techniques manipulatoires modernes issues des travaux états-uniens menés dans les années 1970 sur le management des entreprises.

Alain Deneault
Après l’échec des techniques de management scientifique des grandes entreprises de l’après-guerre, les théoriciens de l’organisation se sont inspirés de la rhétorique théologique afin de construire un nouveau modèle de domination.
Une théologie de l’entreprise fut alors élaborée suivant trois axes :
. une religion de la marque
. un personnel censé accorder une foi sans réserve dans l’activité de l’entreprise
. un communautarisme d’entreprise incluant ses clients « consommateurs croyants »
La mise en place de cette religion fut associée à une casuistique manipulatoire appelée « gouvernance » basée sur des termes creux mais à connotations laudatives : excellence, innovation, progrès, efficience, etc…
Cette rhétorique lénifiante n’a en réalité d’autre but que de détourner l’attention du seul véritable objectif de l’entreprise qui est de tout donner à l’actionnaire (oligarchie) et de ne laisser que la part congrue au salarié selon un mécanisme bien expliqué par Paul Jorion. Le salarié est alors invité à laisser -s’il en possède- sa réflexion au vestiaire et à endosser l’habit du médiocre, qui signifie littéralement « dans la moyenne ».
Le médiocre ne sera donc ni brillant ni totalement incompétent d’où le choix par Alain Deneault du terme « médiocratie ».
Cette manipulation « incite » le collaborateur de l’entreprise à adhérer à la religion, ou du moins à faire semblant, sous peine d’excommunication se traduisant par un licenciement !
En face des ces pratiques, Alain Deneault a identifié cinq typologie comportementales.
On trouve d’abord le « cassé », incapable de s’intégrer au système et qui mène donc une existence précaire.
Vient ensuite le « médiocre par défaut » qui croit naïvement aux mensonges dispensés.
Le pire des profil est appelé « médiocre zélé », c’est une véritable plaie (sic) qui marche totalement dans le système dans le but d’en obtenir quelques faveurs, ce dernier possède en outre la capacité de reconnaitre immédiatement ses semblables pour se constituer en meutes de « petits chefs ».
La quatrième typologie concerne le « médiocre malgré lui » qui n’est pas dupe mais qui doit cependant se nourrir et survit tant bien que mal dans un contexte délétère parfois à coup d’antidépresseurs !
En dernier, on trouve le « rebelle », la tête brulée qui dénonce et qui peut au final être récupéré par le système sous la forme d’une star.
Cette nouvelle forme de religion, parfaitement aliénante au sens orwellien du terme, a donc envahi dans un premier temps le champ de l’entreprise.
L’oligarchie ayant quasiment pris le contrôle de tous les pouvoirs politiques et médiatiques, elle n’eut donc qu’à adapter le discours de la gouvernance à son usage pour le déverser à travers ces derniers.
On observe donc une rhétorique apodictique avec ajout de quelques mots clés pour couvrir les champs politiques, économiques et médiatiques : progrès, réformes, privatisations, croissance, modernité, mondialisation heureuse, vérité, réalité…..
On retrouve donc dans les discours politiques alignés et dans les médias associés la même rhétorique Potemkine que dans le bla bla de la communication des entreprises.
Les typologies précitées se retrouvent peu ou prou dans les champs politiques et médiatiques avec un système opérationnel de contrôle suivant plusieurs axes.

Des techniques de contrôle éprouvées

Il n’a évidemment pas échappé à l’oligarchie que la MSM est un fantastique outil de formatage en masse des cerveaux, leur prise de contrôle fut des plus simples puisqu’il a suffit de les racheter progressivement en quasi totalité.
Les oligarques ont alors juré la main sur le cœur qu’ils n’intervenaient en aucun cas dans les lignes éditoriales, ce pseudo débat a été définitivement tranché par Aude Lancelin, insider involontaire, qui a dénoncé en détail ce qu’elle a vécu durant ses 15 années dans la MSM [12].
Pour la presse écrite, l’hémorragie de lecteurs due à une propagande devenant trop visible fut partiellement compensée par les scandaleuses subventions de l’état.
Paradoxe de cette même presse croupion qui éructe à longueur de temps sur les assistés en oubliant que si elle ne l’était pas elle même, alors elle aurait disparu depuis longtemps.
La situation actuelle est un retour à celle d’avant-guerre, une sorte de progrès inversé.
Pour le cas de la classe politique, la prise de contrôle n’est cependant pas totale.
L’oligarchie agit principalement à travers un lobbying très efficace à l’instar de celui qu’a décrit Philippe De Villiers au sein du parlement Européen (Interview ici). Ce dernier nous explique que les transnationales investissent environ trois milliards annuels pour financer une armée de plus de 30 000 lobbyistes destinés à contrôler les eurodéputés et autres bureaucrates qui établissent les législations rédigées directement par les multinationales.
Une anecdote frappante concerne le classement des eurodéputés selon trois catégories, on distingue d’abord les jaunes qui sont les députés abordables et donc « compréhensifs », viennent ensuite les rouges dans la catégorie récalcitrants et enfin les gris « à démarcher avec doigté ».
Les députés « jaunes » voient leur avenir post-mandat assuré avec en récompense pour services rendus des postes à hauts salaires dans un grand groupe privé, ces derniers peuvent même ensuite revenir en politique pour un nouveau cycle, on nomme ce système d’aller-retour public-privé des revolving doors.
Coté bloc BAO, les atlantistes tentent de pérenniser le futur de leur idéologie en construisent des ponts entre les deux rives avec des programmes tels que les Young Leaders (France-USA) avec sa branche Italienne.

Lorsque l’oligarchie propulse ses champions au pouvoir suprême

Les partis traditionnels ayant épuisé leur crédibilité, des mouvements présentés comme nouveaux, jeunes et dynamiques sont apparus (En Marche). Ces derniers surfent en fait sur une pensée unique réactionnaire à l’identique de celle de ses prédécesseurs, seule la façade change.
En effet ceux qui représentent en particulier la vraie gauche comme la France Insoumise sont qualifiés de partis extrémistes, d’autres sont traités de complotistes comme l’UPR de François Asselineau ostracisé par les médias malgré les obligations légales du CSA.
Le cas du Front national est spécifique car ce parti dénoncé comme xénophobe par ses adversaires a subit durant la période Marine Le Pen une cure de dédiabolisation en particulier sous l’influence de Florian Philippot se réclamant proche des idées de Jean-Pierre Chevènement.
Aujourd’hui, le parti LREM de Macron construit de toutes pièces pour gagner les élections avec le soutien total du bras armé médiatique de l’oligarchie est typiquement un parti qui communique avec un discours de l’extrême centre [11].
Emmanuel Macron est un profil typique issu des grandes écoles françaises, il ne possède pas de pensée personnelle et ne sait qu’appliquer des consignes venues d’autorités supérieures. Le régime Macron est donc 100% favorable à ses sponsors comme on le constate dans les faits.
Coté économie, il applique la politique dictée par l’Union Européenne (GOPE), et pour les affaires étrangères il suit une « politique Daladier » et virevoltante calquée sur celle des anglo-saxons en particulier des USA.
Selon ses thuriféraires, sa communication absconse est l’illustration d’une « pensée complexe », d’autres analystes (probablement mauvaises langues !) parlent plutôt de logorrhée.
Ce contexte d’une oligarchie occidentale dominante et internationalisée explique pourquoi l’on constate dans les principaux pays occidentaux un florilège d’imposteurs au pouvoir qui vont du fou dangereux (W. Bush, Sarkozy) au parfait crétin (Hollande) en passant par le bavard médiocre (Macron).

On fait quoi maintenant ?

La lutte pour le pouvoir entre des classes dominantes minoritaires et des classes dominées majoritaires est vieille comme le monde.
Depuis 1789, plusieurs révolutions ont eu lieu en France où une partie de la légitime souveraineté du peuple fut acquise grâce à l’avènement de la République associée au pouvoir des urnes.
Aujourd’hui, le balancier penche une fois de plus en faveur de l’oligarchie avec en parallèle une lutte d’arrière garde de la dernière puissance impériale pour empêcher l’avènement d’un monde multipolaire.
Les gouvernements d’Europe de l’ouest, en particulier de la France qui avait résisté jusqu’à la fin du XXe siècle, ont choisit le mauvais camp qui est celui de la vassalisation à une puissance en déclin.
Pour ceux qui rêvent d’une nouvelle révolution violente, rappelons que ce type d’action est parfaitement inutile s’il n’existe pas un système de rechange intelligemment construit pour prendre le relais. Citons Soljenitsyne qui a rappelé les leçons de l’histoire avec des révolutions qui finissent souvent très mal comme celle de Russie avec 70 ans de totalitarisme et des millions de morts.
Le visionnaire Orwell avait parfaitement anticipé un principe de novlangue aujourd’hui appliqué quotidiennement par nos élites au pouvoir : « l’ignorance c’est la force ».
La véritable révolution consiste donc bien à casser ce mécanisme et à faire prendre massivement conscience de la situation réelle à la population. La première étape est de cesser de croire à la propagande médiatique, la seconde de faire usage de son droit de vote à bon escient pour reprendre sa souveraineté.
Cependant, éjecter cette coterie ne suffira pas s’il n’existe pas une alternative crédible à la politique de classe de cette dernière.
Il semblerait bien que cette alternative soit devant nos yeux !

mercredi 23 mai 2018

L'INACCEPTABLE MASSACRE

SOURCE


Un acte de guerre qui ne dit pas son nom
 
Bien sûr, les défenseurs d’Israël évoquent le fait que ce qui aurait généré cet épouvantable massacre serait la volonté des Palestiniens de rentrer sur le territoire d’Israël, et que l’Etat hébreu cherchait seulement à se protéger, tant cette incursion aurait pu permettre à des terroristes du Hamas de faire des dégâts. Mais cette ligne de défense est au mieux très fragile, au pire, un pur exercice de communication. D’abord, il est tout de même étrange d’évoquer la fragilité de la frontière israélienne, qui ne pourrait être défendue qu’en tirant à balles réelles sur ceux qui veulent la franchir. Israël a mis en place de nombreux murs pour empêcher tout passage et est responsable de cette éventuelle porosité.
 
 
Ensuite, il est tout de même frappant de constater que cet épisode a fait tant de victimes côté palestinien et strictement aucune côté israélien. D’abord, l’ampleur du massacre démontre la violence extraordinaire des forces israéliens. Et cela est d’autant plus choquant que l’absence de victime de l’autre côté démontre que les Palestiniens présents étaient dans une démarche non violente, créant un contraste révoltant entre le comportement des Israéliens et des Palestiniens. Le fort a tué par dizaines, blessé par milliers un faible non violent, qui n’a pas répondu de manière violente. Dans cette séquence, Israël ne sort une nouvelle fois pas grandi, et la cause palestinienne sort probablement renforcée.
 
 
 
Outre le sort des Palestiniens, motif plus que suffisant pour dénoncer et sanctionner de manière très ferme les actes d’Israël, c’est paradoxalement la sécurité à long terme de l’Etat hébreu qui devrait nous inciter à une réaction bien plus affirmée. Car alors, pourquoi les autres Etats du Moyen-Orient écouteraient les appels à la mesure de ceux qui auront laissé faire un tel massacre ?

samedi 19 mai 2018

QUAND CESSERONS-NOUS DE DESHUMANISER LES PALESTINIENS ?

SOURCE

Rappelez-vous comment on les a accusés, il y a 70 ans, d’être responsables de leur propre exode, parce qu’ils auraient obéi à la radio qui les appelait à quitter leurs maisons en attendant que les Juifs d’Israël soient « jetés à la mer ». Sauf que, bien sûr, ces appels n’ont jamais existé.
Monstrueux. Effrayant. Diabolique. C’est étrange comment les mots manquent pour décrire ce qui se passe au Moyen-Orient aujourd’hui. Soixante Palestiniens morts. En une seule journée. Deux mille quatre cents blessés, dont plus de la moitié par des tirs à balle réelles. En une seule journée. C’est scandaleux, immoral, n’importe quelle armée du monde aurait honte d’avoir fait une chose pareille …
Et nous devons continuer à croire que l’armée israélienne est une armée dont les armes sont « pures » ? En tout cas, nous devons nous poser la question suivante : ils ont tué 60 Palestiniens en une journée cette semaine, et s’ils en tuaient 600 la semaine prochaine ? Ou 6 000 le mois prochain ? Les consternantes justifications d’Israël – et la réaction brutale de l’Amérique – soulèvent cette question. Si nous pouvons maintenant accepter sans broncher un massacre de cette ampleur, qu’est-ce que notre système immunitaire va nous permettre d’accepter dans les jours, les semaines et les mois à venir ?
Oui, nous connaissons par cœur toutes leurs justifications. Le Hamas – corrompu, cynique, pas « pur » du tout – était derrière les manifestations de Gaza. Certains manifestants étaient violents, ils ont envoyé des cerfs-volants en feu – des cerfs-volants, pour l’amour du ciel ! – de l’autre côté de la clôture, d’autres ont jeté des pierres ; mais depuis quand le lancer de pierres est-il une infraction passible de la peine capitale dans un pays civilisé ? Un bébé de huit mois est mort après avoir inhalé des gaz lacrymogènes, eh bien ses parents n’avaient qu’à ne pas l’amener près de la clôture de séparation entre Gaza et Israël ! Et ainsi de suite. Est-ce bien grave, la mort de quelques Palestiniens, en comparaison de ce que font les Sissi en Égypte, et les Assad en Syrie et les Saoudiens au Yémen ? Et puis de toute façon, c’est de leur faute, aux Palestiniens !
Les victimes sont les coupables. Voilà très précisément le cœur des insupportables accusations que subissent les Palestiniens depuis 70 ans. Rappelez-vous comment on les a accusés, il y a 70 ans, d’être responsables de leur propre exode, parce qu’ils avaient obéi aux appels de la radio leur enjoignant de quitter leurs maisons en attendant que les Juifs d’Israël soient « jetés à la mer ». Sauf que, bien sûr, il n’y a jamais eu de tels appels. Il ne faut jamais cesser de remercier les « nouveaux historiens » d’Israël qui ont démontré cela. Les appels radio étaient un mythe qui faisait partie du récit national de la création d’Israël. Ils avaient été inventés pour faire croire que le nouvel État – loin d’être fondé sur les ruines des maisons d’autrui – avait été instauré dans une terre sans peuple.
Et nos yeux consternés ont pu observer la même vieille lâcheté se remettre à pourrir les reportages médiatiques des événements de Gaza. CNN a qualifié les assassinats israéliens de « mesure de répression ». Dans de nombreux médias, l’exode forcé des Palestiniens il y a 70 ans, a été qualifié de « déplacement » comme s’ils se trouvaient en vacances au moment de la « Nakba », la catastrophe, comme les Palestiniens nomment cette tragédie, et qu’ils ne pouvaient simplement pas rentrer chez eux. Le mot qu’il faut utiliser est pourtant parfaitement clair, c’est : dépossession. Parce que c’est ce qui est arrivé aux Palestiniens, il y a toutes ces années, et c’est ce qui se passe encore en Cisjordanie – aujourd’hui, au moment où vous lisez ceci – grâce à des hommes comme Jared Kushner, le gendre de Donald Trump qui soutient ces odieuses colonies illégales construites sur les terres volées aux Arabes qui y vivaient depuis des générations.
Et maintenant nous arrivons à l’événement le plus atroce de tous les événements déplorables de la semaine dernière : le bain de sang de Gaza qui a accompagné la glorieuse inauguration de la nouvelle ambassade des États-Unis à Jérusalem.
« C’est un grand jour pour la paix », a annoncé le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Quand j’ai entendu cela, je me suis demandé si j’avais bien entendu. A-t-il vraiment osé dire ça ? Hélas, oui ! Dans des moments comme celui-ci, c’est un immense soulagement de constater qu’il y a quand même quelques journaux comme le quotidien israélien Haaretz qui ont encore le sens de l’honneur. Mais l’article le plus remarquable a été publié dans le New York Times par Michelle Goldberg qui a parfaitement saisi l’horreur conjuguée de Gaza et de l’inauguration de l’ambassade à Jérusalem.
Cette inauguration, a-t-elle écrit, était « grotesque…. le parachèvement de l’alliance cynique entre les faucons juifs et les évangélistes sionistes qui croient que le retour des juifs en Israël ouvrira la voie à l’apocalypse et au retour du Christ, suite à quoi les juifs qui ne se convertiraient pas brûleraient à jamais ». Goldberg a souligné que Robert Jeffress, un pasteur de Dallas, a prononcé la prière d’ouverture de la cérémonie d’inauguration de l’ambassade.
Jeffress, qui a un jour affirmé que des religions comme « le mormonisme, l’islam, le judaïsme, l’hindouisme » conduisent les gens « loin de Dieu pour toute l’éternité, c’est à dire en enfer ». La bénédiction de clôture a été prononcée par John Hagee, un prédicateur messianique qui, selon Goldberg, a dit un jour qu’Hitler avait été envoyé par Dieu pour ramener les Juifs dans leur patrie ancestrale.
Elle a ajouté, à propos de Gaza : « Même si l’on rejette complètement le droit au retour des Palestiniens – ce que je trouve plus difficile à faire maintenant qu’Israël a pratiquement abandonné la possibilité d’un État palestinien – cela n’excuse guère la violence disproportionnée de l’armée israélienne.
Moi, je ne crois pas que les Démocrates se soient autant enhardis à remettre en question l’occupation israélienne qu’elle le pense. Mais je crois qu’elle a raison de dire que, tant que Trump sera président, « Israël pourra sans doute se permettre de tuer des Palestiniens, de démolir leurs maisons et de s’approprier leurs terres en toute impunité ».
Nous avons rarement, dans les temps modernes, vu un peuple entier – les Palestiniens – traité comme un non-peuple. Au milieu des ordures et des rats des camps de réfugiés de Sabra et Shatila au Liban – ah! comme ces noms ont une résonance fatidique – il y a une hutte qui fait fonction de musée et qui expose des objets apportés au Liban depuis la Galilée par ces premiers réfugiés de la fin des années 1940 : des pots à café et des clés de portes d’entrée de maisons détruites depuis longtemps. Ils ont fermé leurs maisons à clé, beaucoup d’entre eux, en pensant revenir quelques jours plus tard.
Mais ils meurent vite, ceux de cette génération, comme les morts de la seconde guerre mondiale. Même dans les archives orales de l’expulsion palestinienne (au moins 800 survivants sont enregistrés), compilées à l’Université américaine de Beyrouth, on constate que beaucoup de ceux dont les voix ont été enregistrées à la fin des années 1990 sont morts depuis.
Alors, vont-ils pouvoir rentrer chez eux ? « Retourner » chez eux ? C’est, je pense, la plus grande peur d’Israël, non pas parce qu’il y aurait des maisons à « retourner [rendre] », mais parce qu’il y a des millions de Palestiniens qui revendiquent leur droit – en vertu des résolutions de l’ONU – et qu’il pourrait en venir des dizaines de milliers à la clôture de séparation de Gaza la prochaine fois.
Combien de tireurs d’élite faudra-t-il alors à Israël ? Et, bien sûr, il y a de douloureuses ironies du sort. Car il y a à Gaza des familles dont les grands-pères et les grands-mères ont été chassés de terres et de maisons situées à moins de deux kilomètres de Gaza, dans deux villages qui se trouvaient exactement là où se trouve aujourd’hui la ville israélienne de Sderot, si souvent ciblée par les roquettes du Hamas. Ils peuvent encore voir leurs terres. Et quand vous pouvez voir votre terre, vous voulez rentrer chez vous.

* Robert Fisk est le correspondant du journal The Independent pour le Moyen Orient. Il a écrit de nombreux livres sur cette région dont : La grande guerre pour la civilisation : L’Occident à la conquête du Moyen-Orient.
17 avril 2018 – The Independent – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet

  En savoir plus sur  
 https://french.palinfo.com/39271
 @Copyright Le  Centre Palestinien D'Information

POUTINE . LE NOUVEL EMPIRE . HOURRA

jeudi 17 mai 2018

ISRAEL EN MARCHE VERS LA BARBARIE DEPUIS PLUS DE 70 ANS

SOURCE

Une fois encore, l'Etat sioniste d'Israël, sous l'aile protectrice de l'impérialisme américain, vient de commettre un nouveau massacre. Son armée a tiré sur des manifestants désarmés faisant en quelques heures des dizaines de morts et des centaines de blessés.

Mais les crimes d’Israël datent depuis sa création en 1948 et même avant. L’histoire de cet Etat est chargée de massacres que l’on peut cacher, mais que personne ne peut nier : Sa’sa’, Qastal, Deir Yassin, al-Dawayma, Eilaboun, Lydda, Kufur Qasim, Sabra et Chatila, Jenine et aujourd’hui Gaza. A quand les prochaines tueries ? Ben Gourion ne disait-il pas qu’il fallait « attaquer sur tout le front et non seulement à l’intérieur de l’Etat d’Israël ou aux frontières de la Palestine, mais de rechercher l’ennemi et de l’écraser partout où il peut être » (1). Le massacre des palestiniens ne date donc pas d’aujourd’hui. Tous les grands dirigeants du sionisme politique (Weizmann, Ben Gourion, Jabotinsky etc.) malgré leurs divergences sur les moyens, avaient le même but final : faire de la Palestine l’Etat du « peuple juif ».

Le sionisme politique, depuis sa fondation au congrès de Bâle en 1897, porte en lui les germes de la négation des palestiniens. « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » dit le slogan sioniste. Le Grand Israël est incompatible avec l’existence même de ce peuple : Il constitue l’obstacle vivant à la réalisation de ce grand rêve. Il faut donc l’exterminer ou tout du moins le chasser loin de sa terre, la Palestine. « Expulsez-les » disait déjà Ben Gourion en 1948 en parlant de ces mêmes palestiniens.

Israël est un État au-dessus de toutes les lois, qui viole tous les jours le droit international et toutes les résolutions de l’ONU. Israël est un Etat dirigé par un gouvernement d’extrémistes et de fanatiques qui commettent des crimes de guerre en toute impunité.

La grande Bretagne, les Etats-Unis et le sionisme politique ont enfanté ensemble un monstre. Aucun Etat au monde ne semble pouvoir arrêter aujourd’hui sa marche vers la barbarie.
La facilité avec laquelle les dirigeants de ce monde, à quelques exceptions près, acceptent de se soumettre totalement et aveuglément à l’Etat d’Israël constitue en soi un véritable danger pour le monde.

Malgré la douleur et la souffrance liées à la disparition des êtres chers, malgré les privations, les restrictions, les humiliations et les sanctions collectives, l’attachement instinctif à la vie des hommes, des femmes et des enfants de Gaza est plus fort que la machine de mort d’Israël. Cette folle envie de vivre des palestiniens, vaille que vaille, à Gaza assiégée n’a d’égale que la farouche volonté d’Israël de les exterminer. Cette dialectique de la vie et de la mort déroute Israël et son armée. Il s’agit là peut-être d’une nouvelle forme de résistance palestinienne : vivre pour résister et résister pour vivre.

lundi 14 mai 2018

TERRORISME D'ETAT : LES CRIMINELS ET CHIENS ISRAELIENS MASSACRENT 52 PALESTINIENS


SOURCE ACTUALITE DU JOUR

52 Palestiniens tués par des tirs israéliens à Gaza, les autorités accusent Israël de «massacre»

52 Palestiniens tués par des tirs israéliens à Gaza, les autorités accusent Israël de «massacre» © MOHAMMED ABED Source: AFP
Des Palestiniens brandissent leur drapeau alors qu'ils manifestent près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, contre l'inauguration de l'ambassade des Etats-Unis après son transfert controversé à Jérusalem, le 14 mai 2018
Selon un bilan provisoire, 52 Palestiniens ont été tués et des centaines blessés par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza, où des milliers de personnes protestent contre le transfert à Jérusalem de l'ambassade américaine en Israël.
La tension est de nouveau montée d'un cran dans la bande de Gaza où 52 Palestiniens ont été abattus par des tirs israéliens le 14 mai, selon un bilan provisoire fourni par les autorités gazaouies. L'ambasadeur palestinien à l'ONU a évoqué de son côté la mort de «huit enfants de moins de 16 ans» et au moins 2 000 blessés.
L'armée israélienne a en outre affirmé avoir mené des raids contre des cibles du Hamas, sans fournir de bilan de ces bombardements. Des milliers de personnes manifestent dans les territoires palestiniens contre le transfert de l'ambassade des Etats-Unis en Israël, de Tel-Aviv à Jérusalem.

Les autorités palestiniennes dénoncent un «horrible massacre»

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a dénoncé un «massacre» israélien. Qualifiant l'ambassade étasunienne de «nouveau poste avancé de la colonisation», Mahmoud Abbas a affirmé : «Les Etats-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient.» Il a en outre annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens et une grève générale le 15 mai.
Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf al-Mahmoud, a réagi dans un communiqué, réclamant une «intervention internationale immédiate pour stopper l'horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque». Amnesty International a pour sa part dénoncé une «violation abjecte» des droits de l'homme, accusant Israël de commettre des «crimes de guerre».
«Nous demandons à toutes les parties d'agir avec la plus grande retenue afin d'éviter des pertes de vie humaine supplémentaires», a pour sa part affirmé le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué. 
EN CONTINU : Inauguration de l'ambassade US à Jérusalem



Tens of thousands of took to the - fence in the biggest massive protest in the history of Gaza , our producer in Gaza says more that 80,000 participated in the protest .
L'armée israélienne avait largué auparavant des tracts mettant en garde les Gazaouis : «Vous prenez part à des rassemblements violents au péril de votre vie [...] Ne laissez pas le Hamas, de la manière la plus cynique, se servir de vous comme de ses jouets.» Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a prévenu que l'armée emploierait «tous les moyens» pour défendre la frontière, les soldats et les civils israéliens riverains de l'enclave.

Plus de 100 morts depuis le 30 mars

Ces décès portent à 106 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars afin de réclamer l'application du droit au retour des Palestiniens, qui ont fui ou ont été chassés de leur terre en 1948 lors de la création de l'Etat hébreu. Le 14 mai est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave. 
En plus de leur opposition au transfert de l'ambassade, les Palestiniens protestent aussi contre le blocus de Gaza imposé par Israël et l'occupation militaire. L'armée israélienne a dénié le caractère pacifiste de la mobilisation, revendiqué par les participants, la qualifiant «d'opération terroriste» conduite par le Hamas, qui gouverne l'enclave palestinienne et auquel il a livré trois guerres.

Ivanka Trump représentera les Etats-Unis lors de la cérémonie du transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem

L'ambassade des Etats-Unis en Israël a été officiellement inaugurée à Jérusalem le 14 mai en présence d'Ivanka Trump et Jared Kushner, la fille et le gendre du président américain qui sont aussi ses conseillers. La cérémonie concrétise l'une des promesses de campagne du président Donald Trump. La promesse avait déjà été faite par d'autres présidents américains, et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israël ainsi que le principe du déplacement de l'ambassade des Etats-Unis sont l'objet d'une loi adoptée à une écrasante majorité par les deux chambres du Congrès en octobre 1995. 
Salué comme «historique» par Israël, ce déménagement est largement perçu comme un acte de défi envers la communauté internationale dans une période de grande inquiétude pour la stabilité régionale.