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A quelques jours de l'ouverture des JO d'hiver en Corée du sud, alors que l'espoir d'une réunification s'exprime dans la présence annoncée d'une équipe composée de nord et de sud Coréens, la menace d'une attaque majeure persiste et s'amplifie à Washington.
Et c'est Jimmy Carter qui confirme ce risque imminent en novembre 2017.
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Carter a dit textuellement :
« Le plus grand danger d’une autre guerre de Corée, c’est que cela menacera même la paix mondiale et il est incontournable que Pyongyang et Washington trouvent un moyen de résoudre la tension montante et arrivent à un accord pacifique et durable. »
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En fait, le problème proviendrait de Washington et non de Pyongyang, qui depuis des décennies aspire à des relations normalisées avec l’Amérique et l’Occident. Carter trouve les chefs d’État nord-coréens et les autres représentants du gouvernement « tout à fait sensés et décidés à préserver leur pays ». Ils ne sont pas fous comme les qualifient faussement les USA et d’autres lignes dures en Occident.
Leurs exigences sont tout à fait légitimes, explique Carter, ils aimeraient des dialogues directs avec Washington, un traité de paix qui mettrait fin à un armistice précaire qui dure depuis des décennies.
« Ils veulent que les sanctions soient levées et ils veulent la garantie qu’il n’y aura pas d’agression arbitraire contre leur pays, comme durant la guerre des années 50. Ils veulent avoir des relations normalisées avec la communauté internationale. Ils ne représentent pas une menace pour l’Amérique ni pour aucun autre pays. Ils veulent que leur indépendance souveraine soit respectée. Et ils méritent qu’on respecte leurs revendications. C’est avec raison qu’ils craignent de la part des USA une guerre prétendument « préventive » contre leur pays, et c’est la raison pour laquelle ils ont opté pour une dissuasion atomique et balistique. Et ceci uniquement pour leur défense et non pour une attaque. »
Carter rappelle que dans toute l’histoire après la Seconde Guerre Mondiale, la Corée du Nord n’a jamais attaqué aucun autre pays. L’Amérique par contre a menacé avec une véritable violence toutes les nations qui ne se sont pas pliées à sa volonté. Elle prévoit d’avance des changements de gouvernement d’Etats indépendants. Au travers de la menace de Washington, il n’y a aucune chance que la Corée du Nord approuve un abandon total du nucléaire et se retrouve de ce fait totalement sans défense.
De son côté, l’ancien secrétaire américain à la Défense William Perry a déclaré, lundi 5 février 2018 :
« Une éventuelle attaque préventive contre la Corée du Nord est une menace majeure, car elle pourrait déboucher sur une guerre nucléaire ..........Cette méthode (attaque nucléaire) censée résoudre les questions liées à la Corée du Nord est inacceptable
Oui… la Corée du Nord détient actuellement plus d’une centaine de missiles transportant des ogives nucléaires. Il se peut que Pyongyang dévoile ses missiles intercontinentaux. Mais je crois que contrairement aux groupes terroristes d’al-Qaïda et de Daech, le Nord n’utilisera jamais ces armes nucléaires et ne procédera point à un acte suicidaire ».
1 - LES MAUVAIS SOUVENIRS DE LA CORÉE DU NORD
A - Rappel historique
Au lendemain de la libération de la Corée (15 août 1945), après 35 ans de colonisation japonaise, le peuple coréen pouvait légitimement prétendre à recouvrer son indépendance et sa souveraineté, comme s’y étaient engagés les pays alliés lors de la Conférence du Caire (novembre 1943).
Cette légitime aspiration de la nation coréenne ne fut malheureusement pas réalisée dans le contexte d’affrontement des grandes puissances : dès le mois de septembre 1945, deux zones d’occupation, soviétique et américaine, se mirent en place de part et d’autre du 38emeparallèle.
En 1948, l’organisation d’élections séparées au sud, sous l’égide de l’ONU où les Etats-Unis disposaient de la majorité, aboutit à la création de deux Etats coréens : la République de Corée au sud, la République populaire démocratique de Corée au nord.
La partition de fait de la Corée était réalisée. La nation coréenne se trouvait dramatiquement divisée contre son gré par la « frontière » artificielle du 38eme parallèle,
Le 10 mars 1948. Synghman Rhee ( pro-US) est élu, grâce à la fraude, président de la Corée du Sud. En réponse à cette forfaiture, le 9 septembre 1948, la république de Corée du Nord est proclamée.
Dès lors les accrochages se sont multipliés entre les deux Corée faisant des milliers de morts de 1948 à 1950.
Au début de l'année 1950, Synghman Rhee fait emprisonner 30 000 communistes. Environ 300 000 autres, soupçonnés de sympathies communistes, sont envoyés dans un mouvement de « rééducation : la Ligue Bodo (*) (ou ligue nationale d’orientation et de réhabilitation ). Ils seront exécutés par les forces armées coréennes du Sud lors de leur retraite en juin devant l'armée du Nord.
L’offensive nord-coréenne du 25 juin 1950 servit de prétexte à une intervention militaire des Etats-Unis d’Amérique, dans le cadre d’une stratégie américaine globale de « refoulement du communisme ».
L’intervention américaine en Corée fut légitimée par le Conseil de sécurité de l’ONU – où l’URSS ne siégeait pas en raison du refus d’y admettre la jeune République populaire de Chine -, le président américain Harry Truman a présenté l’envoi de troupes en Corée comme une « opération de simple police »
(*) Le massacre de la ligue Bodo a été commis sur des communistes et leurs possibles sympathisants en Corée du Sud pendant l’été 1950 au début de la guerre de Corée.
Les estimations concernant le nombre de morts varient. D’après Kim Dong-Choon, un membre de la commission vérité et réconciliation, au moins 100 000 personnes ont été exécutées. Des historiens pensent que jusqu’à 200 000 personnes ont été tuées par la police et l’armée sud-coréenne ' Pendant des décennies, la responsabilité de ces massacres a été attribuée aux forces communistes. !!! (cf : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_ligue_Bodo)
B - Comment la plus meurtrière des campagnes de bombardements de l’histoire a créé la crise actuelle en Corée
Plutôt que d’une guerre « oubliée », mieux vaudrait parler, s’agissant de la guerre de Corée (1950-1953), d’une guerre inconnue. L’effet incroyablement destructeur des campagnes aériennes US contre la Corée du Nord – qui allèrent du largage continu et à grande échelle de bombes incendiaires (essentiellement du napalm) aux menaces de recours aux armes nucléaires et chimiques et à la destruction de gigantesques barrages nord-coréens dans la phase finale de la guerre – est indélébile.
Ces faits sont toutefois peu connus, même des historiens, et les analyses de la presse sur le problème nucléaire nord-coréen ces dix dernières années n’en font jamais fait état. Et pour cause !!!
C _- Pourtant des voix se sont faites entendre pour dénoncer le génocide US :
En mai 1951, une équipe internationale d’enquête déclarait : « Les membres, tout au long de leur voyage, n’ont pas vu une seule ville qui n’avait pas été détruite, et il y avait très peu de villages intacts ».
Le 25 juin 1951, le général O’Donnell, commandant du Far Eastern Air Force Bomber Command, a témoigné en réponse à une question du sénateur Stennis (« … La Corée du Nord a été pratiquement détruite, n’est-ce pas ? »)
« Oh, oui… je dirais que tout, ou presque, du nord de la péninsule coréenne, est dans un état terrible. Tout est détruit. Il n’y a plus rien debout digne de ce nom… Juste avant l’arrivée des Chinois, nos avions étaient cloués au sol. Il n’ y avait plus rien à bombarder en Corée. »
En août 1951, le correspondant de guerre Tibor Meray déclarait qu’il avait été témoin « d’une dévastation totale entre le fleuve Yalu et la capitale » et « qu’il n’y avait plus de villes en Corée du Nord », ajoutant que « j’avais l’impression de voyager sur la Lune parce qu’il n’ y avait que des dévastations… Chaque ville n’était plus qu’un alignement de cheminées. »
D - Posons-nous la question :
combien d’Américains, par exemple, sont conscients du fait que les avions américains ont lâché, sur la péninsule coréenne, plus de bombes (635 000 tonnes) et de napalm (32 557 tonnes) que pendant toute la campagne du Pacifique contre les Japonais au cours de la Seconde Guerre mondiale ?
Cela représente en gros 63 kg de bombes et 3,2 kg de napalm par habitant. Les villes étant principalement visées, par des généraux dont vous découvrirez l’effroyable cynisme. Pour ceux-là, pas de Nuremberg, mais les plus hautes distinctions. Pourtant, le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division Das Reich, si on compare, fait pâle figure.
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Combien d’Américains savent que « sur une période de trois ans ou à peu près », pour citerCurtis LeMay, général de l’Armée de l’Air et chef du Commandement Stratégique Aérien pendant la guerre de Corée, nous avons assassiné… 20% de la population » ?
Les USA veulent-ils de nouveau faire le même job ? Mais la situation a bien changée car Kim Jon-un a réalisé deux coups de maître : l'un économique, l'autre militaire.
2 - COUP DE MAÎTRE ÉCONOMIQUE :
Aujourd’hui, la Corée du Nord est en autosuffisance alimentaire et un pays industriellement moderne. Ainsi, depuis 2010-2011, surtout dans la capitale, mais aussi dans les autres villes, les signes de ce changement et de l’amélioration des conditions de vie des citoyens, commencent à devenir très nets : nouveaux commerces et restaurants, rayons remplis, automobiles et bicyclettes électriques, portables, toutes sortes de marchandises jamais vues auparavant.
Aujourd’hui, 80% de l’approvisionnement en biens de première nécessité passe par les marchés privés. Les petits marchés périodiques (Golmikiang) sont désormais tolérés et discrètement encouragés. Les investissements extérieurs augmentent aussi (il y a désormais des dizaines d’entreprises européennes qui ont investi en Corée du Nord ces dernières années).
Autres exemples :
- Le nombre de médecins et de lits hospitaliers pour mille habitants en 2003 était de respectivement 3,29 et 13,2 (en Corée du Sud, il était de 1,96 et 12,3 en 2008), chiffres comparables et même, dans certains cas, supérieurs, à ceux de certains pays occidentaux (en Allemagne, ils sont respectivement de 3,53 et 8,17).
- L’espérance de vie à la naissance (70 ans) est plus basse que dans les principaux pays occidentaux, mais analogue et, dans certains cas, supérieure à celle de quelques pays asiatiques, et des pays importants ( Indes, Russie, Cambodge, Indonésie, Birmanie....).
- La dépense pour l’éducation et la culture (et les arts) se monte, respectivement, à 9,2 et 6,8% du budget de l’État (en Italie, en 2014, c’était 7,9 et 1,4%), ce qui témoigne d’une attention particulière à l’égard des futures générations
Ainsi, on a assisté, dans les trois dernières années, à une augmentation importante des dépenses de l’État pour de nouvelles infrastructures, qui va de + 4,3% en 2014 à + 13,7% en 2016. Ces chiffres sont à lire avec ceux de l’augmentation du PIB (+3,9% en 2016, le plus élevé des 17 dernières années (Source : Bank of Korea)) et de la balance commerciale, plus dynamique que dans le passé. Les échanges avec la Chine – principal partenaire économique du pays – se montaient à peine à 0,37 milliards de dollars en 1999, maintenant, ils atteignent 6 milliards.
Toutefois, le blocus qu’impose Trump, ce grand humaniste, à la Corée du Nord risque de remettre en question les acquis de ces dernières années.
3 - COUP DE MAÎTRE MILITAIRE :
Les USA et leurs alliés de la région ne cessent de provoquer, notamment chaque année au moment des récoltes : les manœuvres militaires US mobilisent les militaires nord coréens à une période où leur aide aux paysans pour la récolte est indispensable, en raison de terrains très montagneux.
Sans oublier que la Corée du Nord est confrontée à une stratégie d'embargo économique et financier particulièrement cruelle et inhumaine, auquel il faut ajouter en plus d’incessantes provocations militaires simulant une attaque nucléaire de grande envergure contre ses villes.
La Corée du Nord n’a donc d’autre choix possible que de se doter d'un bouclier militaire crédible.
Le Renseignement US a été très surpris de l'avancée militaire de la Corée du Nord.. En effet, la Corée du Nord atteindra son objectif d’armement courant 2018 – alors que les services de renseignement US le prévoyaient à l'horizon 2020-2021.
La Corée du Nord aurait créé de nombreuses infrastructures souterraines qui lui donneraient un avantage si une guerre se déclenchait, selon la revue américaine le National Interest. Ces installations causeraient beaucoup de soucis aux militaires sud-coréens et américains.
Les infrastructures militaires souterraines de la Corée du Nord peuvent devenir « une arme secrète » de Pyongyang en cas d'une guerre sur la péninsule coréenne, écrit The National Interest.
Kim Jong-un a atteint son objectif stratégique. Il a une ogive nucléaire (bombe H), et maintenant il a aussi un missile avec une portée globale de 13 000 kilomètres, qui peut atteindre presque n’importe quelle partie du globe, du moins sur le territoire de son adversaire potentiel. La Corée est en passe de devenir une puissance nucléaire.
Maintenant très habilement le Président Nord-Coréen veut éclaircir et calmer la situation en dialoguant avec le gouvernement Sud Coréen.
Ainsi, il a isolé Trump et désormais, la dénucléarisation de la Corée du Nord ne peut être possible que si les Etats-Unis et la Corée du Nord « deviennent convaincus que leur sécurité peut également être garantie sans armes nucléaires ».
En conclusion, il n’y a vraiment aucune option militaire ouverte aux États-Unis, à l’exception des options comportant un risque énorme de destruction de ses propres ressources et vies humaines.
4 - MENACE D'UNE ATTAQUE LIMITEE PAR LES USA ?
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Sur la photo de gauche à droite :
- le Secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson
- Donald Trump
- le Secrétaire à la Défense James Mattis
( Surnommé le "chien fou" )
patron du Pentagone.
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Récemment les médias américains font état d’une possible « attaque limitée » sur les installations atomiques et balistiques de la Corée du Nord afin de « faire preuve de la fermeté » des États-Unis face à Pyongyang.
Ces spéculations, qui n’ont pas encore été confirmées ni rejetées par l’administration américaine, sont pourtant renforcées par certains éléments dont le refus de Donald Trump de nommer Victor Cha, en tant qu’ambassadeur des États-Unis en Corée du Sud. En effet :
« Cha a dit, en privé, à des responsables du Conseil de sécurité national des États-Unis qu’il s’opposait au lancement d’une attaque limitée contre la Corée du Nord ainsi qu’à la décision de Trump de se retirer de l’accord de libre-échange, signé avec la Corée du Sud », indique The Washington Post.
De plus, Victor Cha a qualifié de « dangereux », le lancement des attaques contre la Corée du Nord, disant qu’une telle mesure risquerait de déclencher une guerre atomique.
Par ailleurs, le général Paul Selva, chef d'état-major adjoint des armées américaines a déclaré, mercredi 31 janvier 2018, que les USA était en mesure de détruire la majeure partie des infrastructures nucléaires de la Corée du Nord.
L’option d’une « frappe préventive » sur la Corée du Nord apparaît plus proche que jamaisaprès que Washington a écarté un diplomate hostile à cette stratégie, l’ambassadeur de la Corée du Sud aux États-Unis, Victor Cha.
Surnommées « Bloody Nose Strategy » (stratégie du nez ensanglanté), ces frappes militaires « limitées » auraient pour objectif d’effrayer le régime de Pyongyang afin de l’obliger à renoncer à son programme nucléaire et balistique.
La « Bloody Nose Strategy » est une sorte de coup de poing dans le nez, expliquait le Wall Street Journal cité par le journal français Le Monde, début janvier, c’est à dire « une réaction à un test de missile ou un essai nucléaire au moyen d’une frappe ciblée sur une installation militaire nord-coréenne ».
« Ce n’est pas la même chose que tirer 59 missiles Tomahawk sur une base militaire en Syrie ou lancer une bombe sur un bunker en Afghanistan. Ça pourrait déclencher une guerre comme on n’en a jamais vu », ajoute ce conseiller du think tank Centre for Strategic and International Studies.
L’option « Bloody Nose » est sérieusement envisagée à Washington. En effet, l’armée américaine est prête à lancer une telle guerre. Elle a déployé en position offensive des bombardiers nucléaires B-2 et B-52 à Guam, et des centaines d’avions de chasse et une armada de navires de guerre dans d’autres bases du Pacifique. Il y a de bonnes raisons de croire que le face à face que Washington a provoqué avec la Corée du Nord, en exigeant que Pyongyang abandonne son programme d’armes nucléaires, est une répétition générale massive pour un futur bras de fer nucléaire avec la Chine.
Tous ces faits ne vont pas vers un apaisement, l'inquiétude grandira à l'approche du printemps car la Corée du Nord reprendra ses essais afin de finaliser son armement. Quelle sera la réaction de Trump ?
« Depuis le premier conflit du golfe Persique de 1990-1991, les États-Unis sont en guerre sans interruption depuis un quart de siècle. Tout en utilisant des slogans de propagande comme la défense des droits de l’Homme et la guerre contre le terrorisme pour dissimuler les véritables objectifs de leurs interventions au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique, ainsi que leur confrontation avec la Russie et la Chine, les Etats-Unis se sont engagés dans une lutte pour l’hégémonie mondiale. Alors que les États-Unis tentent de compenser leur faiblesse économique et contrer les tensions sociales internes, leur escalade incessante des opérations militaires menace de déboucher sur une guerre mondiale à grande échelle, entre États dotés d’armes nucléaires. » David North
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CONCLUSION
Dans ses mémoires, Madeleine Albright raconte qu'en 2000, peu avant la fin du mandat de Bill Clinton, les États-Unis et la Corée du Nord étaient tout près d'obtenir un accord mettant fin à la menace potentielle des missiles de longue portée nord-coréens. À l'époque, de nombreux parlementaires et experts américains s’y sont opposés "craignant qu’un accord avec la Corée du Nord ne fragilise le projet américain de défense antimissile " !!!.
Ils se sont opposés à une possibilité de désarmement nord-coréen, car cela aurait constitué une menace sur le programme d’armement américain… censé protéger contre la menace nord-coréenne ! On voit ici le poids du complexe militaro-industriel.
Puis, a son arrivée l'administration Bush a rompu les négociations avec la Corée du Nord et a traité cet État d’état "voyou".
La fenêtre d’opportunité se refermait. En janvier 2002, le président Bush ajoutait la Corée du Nord dans les pays de "l’axe du mal", ce qui allait contribuer à durcir la position des nord coréens.
Si on veut éviter une autre guerre de Corée, une guerre potentiellement nucléaire, et si, comme l’écrivain d’origine tchèque Milan Kundera l’a écrit dans une phrase célèbre, « la lutte d’un homme contre le pouvoir est la lutte de la mémoire contre l’oubli », alors les Américains ordinaires ne peuvent plus se permettre d’oublier l’héritage de mort, de destruction et d’écrasement de la guerre originelle de Corée.
Le peuple américain doit comprendre que les Coréens du Nord ont le droit de posséder des forces dissuasives, fussent-elles atomiques, pour se protéger d'une barbarie qu'ils ont déjà subi.
Barry Posen, un professeur des sciences politiques à l’Université MIT, a écrit pour le quotidien The New York Times qu’en cas de déclenchement d’une guerre, voire limitée, contre la Codrée du Nord, le résultat serait la pure destruction et elle risquerait la vie des centaines de milliers, même des millions de personnes.
De son côté la Corée du Nord ne va pas renoncer à ses programmes balistiques et atomiques, tant que les États-Unis poursuivent leur politique hostile , destinée à renverser le gouvernement de Pyongyang.
La Corée du Nord ne peut admettre d’être impunément agressée et doit engager une réponse proportionnelle à l'attaque de sa souveraineté, sachant que les USA ont toujours refusé jusqu'à présent la solution diplomatique qui lui a toujours offert la Corée du Nord : traité de paix entre les deux pays.
Kim Jong-un veut, avant tout, amener les Etats-Unis a signer un traité de paix avec son pays ainsi qu'une paix durable pour toute la région.
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Dernières minutes :
Dimanche, 4 février 2018, The New York Times a rapporté que des militaires américains participent aux exercices qui doivent les préparer à une guerre éventuelle contre les Nord-Coréens. Lundi, l’Associated Press a fait état du départ des navires et des avions américains pour la péninsule coréenne. !!!!
De son côté la Chine a placé 300 000 hommes à la frontière avec la Corée du Nord et installé un vaste camp pouvant accueillir 500 000 réfugiés éventuels. !!!
Tous ces indices montrent que les États-Unis se préparent bel et bien à une guerre contre la Corée du Nord, même si rien n'indique que cette guerre aura réellement lieu.
La délégation nord-coréenne de 280 membres a franchi à pied, mercredi 7 février 2018, la ligne de démarcation entre les deux pays (enfin une bonne nouvelle) !!!
REFERENCES
ANNEXE : Les destructions de la Corée du Nord par l'aviation US
En moins de trois semaines après l’assaut initial contre Kanggye, dix villes avaient été incendiées, dont Ch’osan (85 %), Hoeryong (90 %), Huich’on (75 %), Kanggye (75 %), Kointong (90 %), Manp’ochin (95 %), Namsi (90 %), Sakchu (75 %), Sinuichu (60 %) et Uichu (20 %).
Le 17 novembre 1950, le général MacArthur dit à l’ambassadeur US en Corée John J. Muccio, « Malheureusement, cette région sera transformée en désert ». Par « cette région », MacArthur voulait dire toute la zone comprise entre « nos positions actuelles et la frontière ».
Pendant que la Force aérienne continuait de brûler des villes, elle suivait attentivement les niveaux de destruction qui en résultaient :
* Anju – 15% * Chinnampo (Namp’o) - 80% * Chongju (Chŏngju) – 60% * Haeju – 75% * Hamhung (Hamhŭng) – 80% * Hungnam (Hŭngnam) – 85% * Hwangju (Hwangju County) – 97% * Kanggye – 60% * Kunu-ri (Kunu-dong)- 100% * Kyomipo (Songnim) – 80%
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* Musan – 5% * Najin (Rashin) – 5% * Pyongyang – 75% * Sariwon (Sariwŏn) – 95% * Sinanju – 100% * Sinuiju – 50% * Songjin (Kimchaek) – 50% * Sunan (Sunan-guyok) – 90% * Unggi (Sonbong County) – 5% * Wonsan (Wŏnsan)- 80%
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L'explication de ces destructions massives :
Comme on l’avait appris au cours de la Seconde Guerre mondiale, les attaques incendiaires pouvaient dévaster les villes à une vitesse incroyable : l’attaque à la bombe incendiaire de la Royal Air Force à Würzburg, en Allemagne, dans les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale, n’avait pris que 20 minutes pour envelopper la ville dans une tempête de feu avec des températures estimées à 1500-2000°C.
L’utilisation intensive du napalm. Mis au point à l’Université Harvard en 1942, la substance collante et inflammable a été utilisée pour la première fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est devenu une arme clé pendant la guerre de Corée, où 32 557 tonnes ont été utilisées, selon une logique que l’historien Bruce Cumings caractérisait ainsi : « Ce sont des sauvages, ce qui nous donne le droit de répandre du napalm sur des innocents ». Longtemps après la guerre, Cumings a décrit une rencontre avec un survivant âgé :
« Dans un coin de rue se tenait un homme (je pense que c’était un homme ou une femme avec de larges épaules) qui avait une curieuse croûte violette sur chaque partie visible de sa peau – épaisse sur ses mains, mince sur ses bras, couvrant entièrement sa tête et son visage. Il était chauve, il n’avait pas d’oreilles ni de lèvres, et ses yeux, sans paupières, étaient d’un blanc grisâtre, sans pupilles… Cette croûte violacée est le résultat d’un contact avec le napalm, puis le corps de la victime, non traitée, a été laissé pour guérir d’une façon ou d’une autre. »
Pendant les pourparlers d’armistice à la fin des combats, les commandants américains n’avaient plus de villes à prendre pour cible. Afin de mettre la pression sur les négociations, ils ont dirigé les bombardiers vers les grands barrages coréens. Comme l’a rapporté le New York Times, l’inondation causée par la destruction d’un barrage « a nettoyé » 40 km de la vallée et détruit des milliers d’hectares de riz récemment semé.
Les USA sont détestés parce que le peuple coréen (du Nord) a de la mémoire, et que cette mémoire est gravée dans leur chair, à cause des effroyables massacres commis par l’armée américaine, sans doute les pires massacres de l’histoire de l’humanité, qui n’en a pas été avare pourtant. En fait les Nord-Coréens ont peur, et ce n’est pas sans raison, on va le voir. Ils ont peur que ces fou-furieux d’américains, culs-bénis bien-pensants et confits dans leur bigoterie et leur bonne conscience, réitèrent ce qu’ils ont déjà fait il y a 65 ans. Les avions américains ont lâché, sur la péninsule coréenne, plus de bombes – 635 000 tonnes – et de napalm – 32 557 tonnes – que pendant toute la campagne du Pacifique contre les Japonais au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Cela représente en gros 63 kg de bombes et 3,2 kg de napalm par habitant. Les villes étant principalement visées, par des généraux dont vous découvrirez l’effroyable cynisme. Pour ceux-là, pas de Nuremberg, mais les plus hautes distinctions. Pourtant, le massacre d’Oradour-sur-Glane par la division Das Reich, si on compare, fait pâle figure.
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