Une oligarchie en déliquescence
François, Serge, Patrick, Jérôme,
Nicolas et les autres …
Rassurez-vous ! il y en a pour tous les camps, tous les goûts et toutes les couleurs. Les canailles de la République sont légion : le joli fruit d’une consanguinité entre deux mondes qui devraient pourtant se montrer étanches : celui de la politique et celui des grandes fortunes. Mais voilà, pour les seconds, il convient de flatter ceux qui détiennent le pouvoir, de leur octroyer quelques cadeaux, de leur accorder quelques avantages. Quand on a de l’argent, on peut tout s’acheter y compris -et cela semble dérisoirement facile- un élu.
Les canailles de la République sont donc des professionnels de la politique qui ont tanné leur cuir sur les bancs d’un parlement, dans quelques assemblées locales, dans de nombreux ministères et qui ont donc pris l’habitude d’être servis, conduits, nourris, logés, choyés à l’œil et dans tout le confort dû à la haute idée qu’ils ont d’eux-mêmes. Car le plus effarant c’est qu’ils trouvent normal de vivre bien au-dessus des mortels, d’avoir droit à des places réservées au théâtre ou pour stationner, de bénéficier d’une escorte et de molosses hirsutes pour les protéger.
Les canailles de la République se prennent pour des vedettes, des étoiles, certes, mais pas filantes. Celles-là durent, s'incrustent, passent tout une vie à mentir, à tromper, à tricher, à s’en mettre plein les poches. Il y a toujours un poste de remplacement pour ces coquins en cas de malentendu électoral, d’ingratitude ou d’erreur d’appréciation des électeurs. L'un sera ambassadeur , l'autre directeur d’un institut quelconque, un autre encore, membre du conseil constitutionnel ou bien responsable d’un groupe de réflexion.
Pour les canailles de la République, le service de l’État c’est un puits sans fond. Elles y puisent toute leur existence de quoi vivre grassement aux crochets de la société. Si nos profiteurs sont un peu désargentés,-ça arrive chez les meilleurs d’entre eux tant ils ont un besoin effréné de liquidités-ils iront faire quelques conférences dans des pays douteux pour des sommes extravagantes. Il faut leur reconnaître ce mérite : eux, ils ne viennent jamais nous ennuyer dans les supermarchés !
Les canailles de la République ont des cartes de visite longues comme des faire-part. C’est la démocratie qu’elles ont enterrée par leur comportement, les habitudes prises, la morgue acquise, le mépris affiché pour les pauvres bougres que nous sommes. Nous leur devons le respect, la priorité, le confort, l’aisance financière, l’immunité et même la reconnaissance car elles se sont sacrifiées pour nous ! De leur côté, curieusement, elles ne nous doivent rien alors que c’est nous qui les avons entretenues tout ce temps.
Les canailles de la République votent ou font appliquer des lois qu’elles ont conçues en pratiquant quelques petits interstices pour se faufiler, elles et leurs magouilles : quelques alinéas judicieux pour échapper, le cas échéant, à la justice et à ses foudres. Elles font même commerce de la chose comme notre cher Ulysse, en vendant leurs conseils à aussi mafieux qu’elles.
Les canailles de la République ont toutes un bien curieux insigne sur le revers de leur veste. Une rosette, signe de reconnaissance des hommes du milieu. Non pas de ce milieu mais bien du Milieu de la pègre politique : celle qui évolue au plus haut niveau de l’État. C’est à pleurer de rire que de penser que ces gens méprisables se décorent les uns les autres en se réclamant de l’Honneur, ce qui justement leur fait le plus défaut.
Les canailles de la République se tiennent les coudes. Elles sont solidaires, s’insurgent qu’on puisse montrer du doigt un tout aussi margoulin que les autres. Elles défilent , viennent défendre le malheureux qui, l’espace d’une campagne de presse, est sous le feu de la rampe. Puis le temps passe, la justice se noie dans la procédure et les renvois, et l’affaire finit par être oubliée. Alors, elles sautent comme des cabris en disant : « Présomption d’innocence ! » pour cacher leur face sombre et leurs âmes noires.
Les canailles de la République sont les meilleurs éléments de ces petits groupuscules à fabriquer des ambitieux et à détourner de l’argent. Elles nomment ces officines de la pègre en col blanc : un parti politique. C’est au départ, un formidable apprentissage du coup bas, de la combine, des arrangements et des trahisons pour monter petit à petit dans la hiérarchie. Puis, après avoir un peu de sang sur les mains, elles héritent d’un siège, d’une place au soleil et la fête peut commencer. Nous voyons le résultat : les meilleurs sont en tous points les plus exemplaires de ces produits honteux.
Les canailles de la République ont encore de beaux jours devant elles tant que les citoyens ne décident pas de changer cette constitution qui engendre de tels personnages. Tout est à revoir du sol au plafond dans ce système. La politique n’est pas un métier. Les amateurs seront, en tout état de cause, moins racailles que ces virtuoses indignes, ces prévaricateurs insatiables qu’il convient de ranger enfin dans les oubliettes de l’Histoire.
Révolutionnement leur.
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