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lundi 7 août 2017

NEYMAR : JUSTE LA VITRINE DE LA CONNERIE HUMAINE

SOURCE 

NEYMAR
OU
L’HORREUR ECONOMIQUE DU FOOT BUSINESS

Le ballon rond aurait-il donc pris soudain la place du cerveau dans la tête de la majorité des Français, pays qui se vante pourtant d’être, depuis un certain René Descartes, l’inventeur du « rationalisme » ? Pis : ce « bon sens » que ce même auteur du célèbre « Discours de la Méthode » dit, en guise d’introduction à son livre, « la chose du monde la mieux partagée » se serait-il désormais éclipsé, par on ne sait quel absurde miracle inversé, de la Ville Lumière ?
A voir cette gigantesque hystérie collective qui est brusquement en train de s’emparer de Paris avec la venue quasi messianique et hyper médiatisée de Neymar au sein de son principal club de football, c’est là, en tout cas, ce que l’on est légitimement en droit de se demander !
Davantage : la noble loi du sport serait-elle donc en train de devenir, conformément à cet air vicié du temps présent, l’ignoble loi du marché ? Et ce, comble de cette « horreur économique » que dénonça naguère un poète tel qu’Arthur Rimbaud, sans que personne, à de rares exceptions près, ne s’en scandalise, ni même ne s’en émeuve véritablement, sinon du bout des lèvres : histoire de se faire, en guise d'insidieux mais efficace alibi, bonne conscience ?

LE BALLON CACHE-MISERE
On savait depuis longtemps déjà que le sport de haut niveau - celui pour lequel la compétition humaine se confond maintenant avec la stratégie financière - ne jouissait guère d’une conscience sociale très développée : que les stars du foot, tels Christiano Ronaldo ou Lionel Messi, et aujourd’hui plus encore Neymar précisément, gagnent en un mois, pour taper dans un vulgaire ballon, ce que le commun des mortels ne gagne pas en toute une vie, en matière de salaire, ne l’a jamais vraiment dérangé. Pas même en ces temps de crise où notre chère Union Européenne, adepte de la mondialisation tous azimuts, pratique une drastique politique d’austérité, tandis qu’elle ne cesse de renflouer ses banques, à l’encontre de sa population, notamment à l’encontre de la pauvre Grèce !
Au contraire, cette flagrante injustice économique, particulièrement indécente, a toujours été justifiée, sous prétexte que la carrière d’un sportif était limitée dans le temps, par les athlètes eux-mêmes : il faut faire son business le plus vite possible, quitte à se doper quelque peu pour améliorer ses performances (un certain Lance Armstrong, champion toutes catégories de la dope, en sait quelque chose, lui qui a longtemps discrédité, avec un aplomb défiant tout cynisme, une course cycliste telle que le Tour de France), avant que l’âge ne vienne altérer la condition physique.
Mais ce que l’on savait moins, en revanche, c’est que ce même monde du sport - du moins celui, encore, de haut niveau - était également dénué, chose plus grave, de toute conscience morale.
Car c’est bien à cette triste réalité - l’abandon de toute éthique face à l’ampleur des intérêts financiers et autres calculs politiques - à laquelle nous assistons, ces jours-ci, avec ce transfert mirobolant (222 millions d’euros comme clause libératoire en faveur du FC Barcelone, auxquels s’ajoute un salaire annuel net de 35 millions d’euros pour ladite vedette brésilienne) de Neymar au PSG. Cette extrème richesse de quelques nantis, qui s'étale ainsi ostensiblement, sans pudeur ni réserve face à la masse des déshérités, est le symbole le plus éhonté des dérives désormais incontrôlables du capitalisme sauvage, d'un égoïsme, dans ses outrances, sans pareil.
Les cohorte de démunis dans nos banlieues ouvrières, les millions d’affamés des bidonvilles partout dans le monde, les migrants qui se noient par centaines dans la mer après avoir fui des pays en guerre, les citoyens sans travail, les étudiants sans le sou, les artistes marginalisés et les miséreux de toutes sortes peuvent toujours manifester par dizaines de milliers dans la rue, fût-ce pour leur simple survie, rien n'y fera : le grand barnum du foot business, ses footballeurs milliardaires comme ses cupides dirigeants feront encore et toujours semblant de ne pas les voir ni de les entendre. Cachez donc, avec ce petit ballon, cette immense misère que je ne saurais voir !

LA NAUSEABONDE ODEUR DES PETRODOLLARS
 Le Qatar, pays propriétaire, justement, du PSG : rien d’étonnant donc, le hasard faisant là étrangement bien les choses, si c’est ce même Neymar qui en sera encore, lors du mondial de football de 2022, le principal « ambassadeur » ! Conflits d’intérêts, avez-vous dit ? Ou, pis, pure et simple corruption ? Le cercle, en tout cas, est là très vicieux, plus encore que vicié !
Il est vrai que le Qatar, pays pratiquant impunément la charia la plus obscurantiste mais auquel l’inénarrable FIFA a néanmoins attribué, à une unanimité quasi soviétique, le mondial de football pour 2022, croule sous une telle manne de pétrodollars qu’il peut s’acheter désormais n’importe qui et n’importe quoi, y compris (aux dires mêmes d’un pays pourtant assez peu regardant, en matière de droits de l’homme, que l’Arabie Saoudite) les criminels services d’une organisation terroriste telle que Daesh, mieux connue sous l’abominable nom d’ « Etat Islamique » ! 
D’où, non moins tragique, cette désolante conclusion : s’il est exact que le sport de haut niveau semble désormais dépourvu de toute conscience sociale, il est encore bien plus vrai que bon nombre de ses institutions les plus officielles, telles la très mal nommée FIFA (Fédération Internationale de Football Amateur), manquent singulièrement de courage moral, pour ne pas dire intellectuel, face à l’iniquité de ces diverses manœuvres politico-financières qui ne cessent, entre indifférence et duplicité, de les discréditer chaque jour un peu plus, jusqu’à porter définitivement atteinte à leur fameuse et très bénéficiaire « image de marque ». C'est dire si la planète footballistique, aujourd'hui en émoi, ne tourne, paradoxalement, plus rond !
  Il est des exploits sportifs qui, en ces temps de vaine notoriété mais de réelle idolâtrie, de fausses valeurs mais de vraies turpitudes, ont de nauséabonds relents d’argent bien mal acquis.

Oui, ce monde est immonde : logique, hélas, avec cet amas d’argent sale, blanchi, là aussi, par on ne sait quel irrationnel mais redoutable miracle !

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