60 morts, plus de 2000 blessés d’une part, rien de l’autre (si on croit le fait que les informations n’évoquent jamais la moindre victime côté israélien) : ce bilan en dit long sur ce qui s’est passé il y a une semaine en Palestine, le rapport de force en place ou la violence meurtrière et arbitraire d’Israël. Et comme toujours ou presque, nos gouvernements restent bien complaisants…
Un acte de guerre qui ne dit pas son nom
Bien sûr, les défenseurs d’Israël évoquent le fait que ce qui aurait généré cet épouvantable massacre serait la volonté des Palestiniens de rentrer sur le territoire d’Israël, et que l’Etat hébreu cherchait seulement à se protéger, tant cette incursion aurait pu permettre à des terroristes du Hamas de faire des dégâts. Mais cette ligne de défense est au mieux très fragile, au pire, un pur exercice de communication. D’abord, il est tout de même étrange d’évoquer la fragilité de la frontière israélienne, qui ne pourrait être défendue qu’en tirant à balles réelles sur ceux qui veulent la franchir. Israël a mis en place de nombreux murs pour empêcher tout passage et est responsable de cette éventuelle porosité.
Ensuite, il est tout de même frappant de constater que cet épisode a fait tant de victimes côté palestinien et strictement aucune côté israélien. D’abord, l’ampleur du massacre démontre la violence extraordinaire des forces israéliens. Et cela est d’autant plus choquant que l’absence de victime de l’autre côté démontre que les Palestiniens présents étaient dans une démarche non violente, créant un contraste révoltant entre le comportement des Israéliens et des Palestiniens. Le fort a tué par dizaines, blessé par milliers un faible non violent, qui n’a pas répondu de manière violente. Dans cette séquence, Israël ne sort une nouvelle fois pas grandi, et la cause palestinienne sort probablement renforcée.
Déjà, il y a quatre ans, une partie de la communauté internationale s’était émue de la disproportion des actes de l’Etat hébreu. Dominique de Villepin avait pris la parole pour dénoncer « le massacre des innocents et l’honneur perdu d’Israël ». Le Général de Gaulle avait bien raison de parler d’un « peuple sûr de lui et dominateur » il y a plus de cinquante ans. Non seulement, l’acte en lui-même est profondément choquant, mais il porte en lui-même une menace pour Israël. Car si l’Etat hébreu n’est un jour plus le plus puissant de la région, il aura du mal à demander la clémence et la mesure de voisins devenus aussi forts que lui, voir plus, après en avoir tant manqué pendant des décennies.
Outre le sort des Palestiniens, motif plus que suffisant pour dénoncer et sanctionner de manière très ferme les actes d’Israël, c’est paradoxalement la sécurité à long terme de l’Etat hébreu qui devrait nous inciter à une réaction bien plus affirmée. Car alors, pourquoi les autres Etats du Moyen-Orient écouteraient les appels à la mesure de ceux qui auront laissé faire un tel massacre ?
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