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Corée du Nord: pourquoi le bluff des USA ne prend pas
Bien que le risque d’un conflit d’envergure sur la péninsule coréenne soit toujours présent, un tel scénario demeure peu probable face aux réalités du terrain. Pyongyang, tout en jouant la carte de la confrontation, semble avoir emporté ce que beaucoup d’autres pays n’auront pas réussi à obtenir: sécuriser sa souveraineté.
Bien que les médias mainstream n'ont cessé de présenter le régime nord-coréen, et notamment son leader Kim Jong-un, comme étant totalement «fou», la réalité montre au contraire qu'il s'est livré à des calculs tout à fait rationnels. En effet, les nombreux essais nucléaires nord-coréens avaient un objectif simple: éloigner tout danger d'intervention contre le pays du Juche.
© SPUTNIK. EUGUENY BIYATOV
Les menaces d'intervention armée étasuniennes visant Pyongyang ont beau avoir été à la Une de l'actualité des derniers mois, non seulement la Corée du Nord aura confirmé son statut de puissance nucléaire en faisant la sourde oreille à ces menaces, mais elle semble également avoir écarté le risque d'une attaque à son encontre.
Finalement, l'approche russo-chinoise pour résoudre la crise de la péninsule coréenne confirme une fois de plus toute sa pertinence. En effet, dès que la rhétorique hostile et agressive de part et d'autre s'est enclenchée, Moscou et Pékin ont appelé à la retenue et à un dialogue honnête, sans ultimatums ni menaces de guerre. Tout en condamnant les tests nucléaires nord-coréens, la Russie comme la Chine n'ont pas manqué de rappeler à l'ordre Washington et ses alliés, qui attisaient ces tensions depuis longtemps par d'évidentes provocations en direction de Pyongyang.
Depuis lors, la tension semble avoir un peu diminué: en effet, la Corée du Nord n'a procédé à aucun lancement de missile ou test nucléaire depuis plus de deux mois et demi.. De plus, Song Young-gil, conseiller du président sud-coréen, a déclaré que Séoul était prête à relancer le dialogue avec son voisin du nord si ce dernier continuait à s'abstenir d'essais balistiques et nucléaires, ce à quoi appelaient incessamment Moscou et Pékin.
La Russie n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler, via son vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Morgoulov, qu'en tenant compte de la retenue dont faisait actuellement preuve la Corée du Nord, désormais «le principal problème réside dans les exercices américano-sud-coréens», clairement provocateurs envers la Corée du Nord. Connaissant la mentalité des dirigeants nord-coréens, il est probable que si les États-Unis poursuivaient ses actions provocatrices, Pyongyang reprendrait les siennes, sans que Washington ne puisse faire quoi que ce soit.
Car soyons honnêtes: malgré tout le show sur la puissance étasunienne orchestré par l'establishment US et les déclarations sur une éventuelle destruction de la Corée du Nord, le fait est que Washington comprend parfaitement qu'il ne peut pas faire grand-chose face à Pyongyang, si ce n'est que de continuer ses menaces verbales et de montrer ses muscles en organisant des manœuvres militaires près de la péninsule coréenne. Et ce, à la grande différence de ce qu'ils ont pu faire en divers endroits du monde.
Et ce n'est pas l'envie de protéger les civils et les militaires sud-coréens ou japonais —ce dont Washington se moque éperdument- qui l'empêche de franchir la ligne rouge, mais la perspective d'une mort brutale pour des milliers de militaires et plus généralement de citoyens américains résidant dans ces pays. Cela sans même évoquer la perspective que des missiles nord-coréens puissent éventuellement atteindre la côte ouest étasunienne ou frapper des colonies régionales des États unis, telles que l'île de Guam. Une gifle dont les États-Unis ne pourraient certainement se relever, eux qui sont tellement habitués à être épargnés par les conflits armés qu'ils initient aux quatre coins du monde.
En septembre dernier, Sergei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, avait déclaré la chose suivante: «Les États-Unis n'oseront pas frapper la Corée du Nord, parce qu'ils savent que Pyongyang possède la bombe nucléaire». Et que là était toute la différence avec d'autres situations, notamment celle d'Irak: «Les Américains ont frappé l'Irak uniquement parce qu'ils avaient une information à 100% fiable indiquant qu'il ne restait plus là-bas aucune arme de destruction massive». On connaît tous le résultat de cette intervention en terre irakienne: des millions de victimes, très majoritairement civiles, et un chaos qui s'est traduit par une montée en flèche de l'extrémisme dans toute la région —aujourd'hui heureusement en perte de vitesse grâce notamment aux actions de la Russie.
Tout cela pour dire que, sans aucunement cautionner la nucléarisation de la Corée du Nord, et encore moins ses tests nucléaires, cette dernière aura démontré une réalité simple: pour être l'abri d'une intervention «humanitaire» occidentale avec toutes les conséquences désastreuses qui en découlent et pouvoir défendre sa souveraineté, il faut soit avoir des alliés de poids, soit posséder des instruments de dissuasion. Pyongyang a choisi cette dernière option. On peut penser ce que l'on veut du gouvernement nord-coréen et de sa politique, mais c'est bien le chaos organisé par les élites occidentales —étasuniennes en tête- qui ont amené plusieurs pays à revoir leur approche et surtout ne plus céder au chantage occidental.
P.S. Aux dernières nouvelles, Pyongyang a procédé à un tir de missile balistique en réponse aux nouvelles provocations américaines: la retenue a ses limites. Washington, sachant parfaitement qu'il ne peut se permettre d'attaquer la Corée du Nord, souhaite vraisemblablement empêcher à tout prix l'éventualité d'un dialogue intra-coréen grâce à la médiation russo-chinoise. Un dialogue dans lequel la présence même des USA dans cette région sera de moins en moins justifiée et «nécessaire».
Commentaire bienvenu :
Le bluff américain ne prend pas tout simplement pas parce que c'est du bluff ! La Corée du Nord n'est pas dans la posture ni dans le paraître, encore moins dans le fanfaronnage.
Soumis à toutes sortes de menaces, d'intimidations et de sanctions depuis 1953, le pays n'a pas son temps à perdre en gesticulations inutiles comme les USA depuis l'élection de Trump.
Kim Jong-Un comme la plupart des 25 millions des ses compatriotes, est né dans un pays sous la menace permanente des USA.
Ne croit-on pas que ce jeune homme n'a pas envie d'un autre avenir pour son pays et sa famille ? Ne croit-on pas que les millions de nord-coréens aspirent à une vie tranquile et prospère sans menaces ? Est-ce aux américains et à leur vassaux de dicter à ces gens, par la force, leur mode de vie ?
Le Président de la Corée du Nord incarne une révolte interne de ses concitoyens qui n'est pas visible de l'extérieur. Les asiatiques sont des gens très pudiques et très réservés qui expriment rarement en public leurs émotions.
Mais les menaces dont le pays est l'objet augmente ce sentiment de révolte parfaitement justifié, et renforce le pouvoir en place et sa détermination à se doter de la dissuasion nucléaire, tout comme de Gaulle l'a fait dans les années 1960 pour débarraser la France, disait-il, de "la menace atlantique".
En fait, l’attitude des occidentaux produit exactement l'inverse de ce qu'ils attendent de la Corée du Nord, mais ruine surtout le funeste projet de réunification des USA par la force. C'est la véritable raison de l'escalade à laquelle nous assistons.
Les plans américains, ces menteurs pathologiques, prévoyaient d'envahir ce pays sous prétexte de l'existence d'une dictature, comme pour les armes de destruction massive en Irak ou d'armes chimiques en Syrie.
L'objectif était triple :
1 - Se débarrasser du pays qui leur a infligé leur plus grande défaite militaire d'après-guerre avec le Vietnam ; 2 - damer le pion à la Russie et à la Chine, en renforçant leur présence dans une région Asie-Pacifique qui ne veut plus de la présence envahissante américaine, hormis le Japon et la Corée du Sud et 3, faire de la péninsule coréenne un pays unifié aux ordres de Washington.
Ces idiots d'Européens comme l'ONU, sont loin d'imaginer la machination orchestrée par Washington, dont ils sont une fois de plus les dindons de la farce. Mais la manoeuvre n'a pas éclappé au Président Nord Coréen, loin d'être cet "imbécile" qu'on tente par tous les moyen de discréditer.
Le hic c'est que les prédateurs américains n'avaient pas prévu une telle résistance de la part de Kim Jong-Un, ni le " niveau de réaction nucléaire crédible " qu'il leur promet en cas de "bêtise", selon ses propres paroles.
Mais si un conflit éclate, nous ne donnons pas cher de la vie des soldats qui oseront fouler le sol de ce pays, ni de celle des dizaines de millions d'américains qui paieront cash, l'audace criminelle de leurs dirigeants.
Contrairement aux USA, la Corée du Nord n'est pas dans le bluff !
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