Dans le bateau, Nicolas croit qu’il tient encore le gouvernail, Nathalie, Bruno et Jean-François sautent sur lui, Alain et François attendent sereinement leur heure un peu à l’écart, et Jean-Frédéric boude dans la cale.
Le deuxième débat télévisé de la primaire "Les Républicains" pour choisir le candidat à l’élection présidentielle de 2017 a été diffusé en direct de la Salle Wagram, à Paris, ce jeudi 3 novembre 2016 sur BFM-TV et sur i-Télé. Cette dernière chaîne a diffusé l’émission malgré sa grève depuis dix jours en raison du maintien d’une émission de Jean-Marc Morandini mis en examen le 23 septembre 2016 dans une affaire de mœurs ("corruption de mineur aggravée"). Les deux journalistes Ruth Elkrief et Laurence Ferrari ont animé ce débat, et sont intervenus également Apolline de Malherbe et Michaël Darmon.
Il y a eu 2,9 millions de téléspectateurs à comparer aux 5,6 millions de téléspectateurs du premier débat du 13 octobre 2016. Malgré une baisse, cela reste très important, il y a un réel besoin de comprendre et de connaître les candidats. Le débat a duré longtemps en raison du nombre élevé de protagonistes, sept, qui avaient chacun le droit de s’exprimer un peu plus d’un quart d’heure. Le monde médiatique qui se moque du fond et qui ne regarde que la forme, la qualité d’une émission se mesurant par son audience, a salué ce débat très vivace où beaucoup d’interpellations ont eu lieu.
Les candidats n’ont pas hésité à se tutoyer et à s’appeler par leur prénom, même Alain Juppé a failli tutoyer la journaliste Apolline de Malherbe, et il est vrai que ces interpellations, surtout en direction de Nicolas Sarkozy qui était sur la défensive durant cette émission mais avait l’esprit de répartie, ont de quoi étonner dans l’univers feutré sinon calfeutré de la langue de bois politique.
C’étaient les trois "petits candidats", ceux qui n’avaient pas grand chose à perdre, qui ont pris l’audace d’affronter directement leur ancien Président, preuve, si l’on n’en était pas encore convaincu, que Nicolas Sarkozy n’impressionne plus personne dans son parti. À savoir Nathalie Kosciusko-Morizet, qui lui en voulait d’avoir abandonné le Grenelle de l’environnement, Jean-François Copé qui n’a cessé d’agresser Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire, pas le moins timide, qui lui a reproché la nomination de ministres d’ouverture.
Nicolas Sarkozy, dont le véritable rival reste Alain Juppé, a eu du mal ainsi à recadrer sur ce duel car il étai obligé de répondre aux autres candidats qui le mettaient encause. Du coup, Alain Juppé, qui n’était pas agressif et n’a pas attaqué les autres, n’a subi aucune véritable "attaque" des autres.
Au contraire d’un Nicolas Sarkozy toujours assez nerveux et peu souriant, Alain Juppé montrait une certaine sérénité, un sourire même plus crispé, comme s’il était déjà au-dessus de la mêlée, pensant au lendemain de la primaire.
Contrairement au premier débat, Jean-Frédéric Poisson est apparu beaucoup moins plaisant, toujours sur la défensive en tentant d’expliquer qu’il n’était pas au Front national et qu’il n’avait pas trahi la France en serrant la main à Bachar El-Assad.
Enfin, François Fillon a, lui aussi, évité d’entrer dans des polémiques inutiles, a rappelé son fil rouge, à savoir soigner une France malade du chômage, et s’il n’a pas beaucoup de charisme, il a gardé une stature d’homme d’État qui s’était déjà révélée lors du premier débat et c’est sans doute encore lui, cette fois-ci, à qui le débat a le plus profité si l’on en juge par les premières enquêtes d’opinion sur le sujet.
Si Alain Juppé reste toujours celui qui a le mieux convaincu ("détermination, courage, garder le cap" est son credo), François Fillon a pérennisé sa troisième place derrière Nicolas Sarkozy et espère même le dépasser d’ici au 20 novembre 2016.
Malgré les interpellations répétées, l’atmosphère du débat était assez conviviale, avec quelques fous rires et des lapsus qui pouvaient en dire long. Alain Juppé et Jean-François Copé ont buté tous les deux en confondant François Bayrou et François Baroin, et Jean-François Copé, l’un des candidats les plus droitiers, s’est même payé le luxe de proposer, par lapsus, des ministres… de gauche !
Partisan de la "rupture", Jean-François Copé a exprimé son ras-le-bol de l’argument d’autorité sur la diplomatie, entre ceux qui "sauraient" et les autres (Nicolas Sarkozy et François Fillon ont beaucoup manié cet argument d’autorité, notamment sur les relations avec l’Arabie Saoudite, la Russie, etc.).
Les médias retiendront sans doute, à coup d’extraits qui reviendront souvent encore, dans le futur, les échanges assez vifs entre certains candidats, mais il faut bien regretter que ces "altercations" n’ont eu aucun intérêt pour mieux connaître le programme des uns et des autres et qu’il s’agissait plus de postures.
D’ailleurs, comme il est maintenant de coutume d’interroger les participants au débat après le débat, un peu comme les sportifs après leur épreuve sportive, on parlait plutôt de forme psychologique, d’endurance, de combativité, de bière qu’on prend avec des amis… mais pas beaucoup d’explication de projet.
Le thème européen et le thème environnemental n’ont toujours pas été abordés, pas plus qu’au premier débat. Les thèmes retenus furent essentiellement "politiciens" sauf les thèmes de la sécurité, de l’éducation et des relations internationales.
Mandat présidentiel unique
Alain Juppé et François Fillon avaient déjà annoncé que s’ils étaient élus, ils ne solliciteraient pas un second mandat. Cela leur permettrait d’être libres de ne pas suivre les sondages pour une éventuelle campagne en vue de leur réélection.
Nicolas Sarkozy a, lui aussi, affirmé qu’il ne voudrait pas un second (en fait, troisième) mandat en cas d’élection en 2017, précisant qu’il aurait 67 ans en 2022 et qu’il serait alors temps de prendre sa retraite (petite "gifle" à Alain Juppé qui a 71 ans).
Ce sont les trois seuls candidats à véritable stature d’homme d’État qui ne souhaitent pas deux mandats successifs. Étrangement, Bruno Le Maire, qui faisait campagne contre le cumul des mandats en durée, a fait la promotion du double quinquennat, ce qui montre en fait beaucoup d’incohérence intellectuelle ou un besoin irrépressible de s’opposer aux "grands".
Les institutions
Comme souvent lors des campagnes présidentielles, beaucoup de candidats y vont de leur petite réforme des institutions.
Ainsi Nathalie Kosciusko-Morizet voudrait réformer en profondeur la Constitution en créant notamment une chambre des citoyens (tout électeur inscrit y serait membre de droit) et qui permettrait aux citoyens de faire des propositions de loi qui seraient obligatoirement à l’ordre du jour au Parlement si au moins 500 000 citoyens les soutenaient. Elle a cité la pétition contre la loi El-Khomri qui avait eu plus d’un million de signatures. Ce serait peu différent de la "démocratie participative" de Ségolène Royal.
Jean-Frédéric Poisson voudrait revenir au septennat, considérant (avec raison) qu’il n’y a plus de respiration démocratique à part un chèque en blanc signé tous les cinq ans. Il a fustigé la politisation des élections locales, seules occasions pour les électeurs de s’exprimer sur la politique nationale au milieu du quinquennat. Il s’est aussi opposé fermement à l’utilisation des ordonnances qu’ont proposées Jean-François Copé mais aussi Bruno Le Maire, car, connaissant bien la procédure parlementaire (il est un député très actif à l’Hémicycle), il est possible d’aller vite même en agissant avec la loi.
François Fillon, qui cultive son positionnement gaulliste, a expliqué qu’il y a trop d’urgences (chômage, risque terroriste, etc.) pour ouvrir un chantier institutionnel long et clivant, et a affirmé d’ailleurs que ce ne sont pas les institutions qui sont en cause en cas de problème de gouvernance, mais l’attitude des acteurs. Il s’est donc engagé à ne pas toucher aux institutions, même s’il en connaît les défauts, laissant cela à son successeur. Alain Juppé a sagement pris le même engagement.
Répondant sur sa méthode par ordonnances, Jean-François Copé a dit que la concertation, c’était pendant la campagne présidentielle, et qu’ensuite, il fallait "imposer" son programme une fois élu (il a utilisé le verbe "imposer" et a compris qu’il était un peu fort et a cherché la suite de sa phrase pour en atténuer l’esprit : ce n’est pas très électoraliste mais décidément, Jean-François Copé s’est lâché dans son bonapartisme !).
Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il supprimerait les cabinets ministériels (!) et demanderait aux directeurs d’administrations centrales d’être d’accord avec son programme pour qu’il soit appliqué. Une posture très américaine.
Alain Juppé n’a pas exclu de nommer une femme à Matignon mais a refusé toute discussion sur les personnes, déclarant qu’il n’a jamais rien promis à personne, pas même à Valérie Pécresse qui lui a officiellement apporté son soutien le 1er novembre 2016, ni évidemment à François Bayrou qui est devenu carrément un sujet du débat.
François Bayrou
Venant de Nicolas Sarkozy, le sujet des centristes est entré par la grande porte de la primaire LR. Amusant d’imaginer que François Bayrou, qui n’est pas candidat, fait beaucoup parler de lui. Je l’imagine très heureux de cet état de fait.
Dans ses explications, Nicolas Sarkozy a dit par exemple que François Bayrou a refusé de voter la censure des gouvernements nommés par François Hollande, mais c’était un peu normal puisque l’UMP et le PS avaient fait battre le leader centriste dans sa circonscription en juin 2012 et donc, il n’est plus député depuis cette date, donc ne peut plus censurer le gouvernement !
L’autre argument pas très convaincant de Nicolas Sarkozy, c’était de demander à Alain Juppé quel serait "son Fessenheim" pour avoir obtenu le soutien de François Bayrou. L’évocation de la centrale nucléaire alsacienne provient des négociations entre François Hollande et Europe Écologie en 2012 et le PS avait concédé la fermeture de Fessenheim. Oui, il y avait bien eu cet accord, mais il suffit d’écouter les écologistes aujourd’hui pour voir que cet engagement n’a pas été tenu, puisque la centrale nucléaire est encore loin d’être en instance de fermeture !
Jean-François Copé a alors ironisé sur l’attitude de Nicolas Sarkozy dont le premier lieutenant (premier-ministrable) François Baroin avait, le 2 novembre 2016, tenu une conférence de presse assez violente contre François Bayrou. Jean-François Copé a alors rappelé les incohérences du camp sarkozyste puisqu’en 2014, François Baroin était venu soutenir François Bayrou aux municipales à Pau en espérant pouvoir recentrer le débat politique au sein de l’UMP !
Alain Juppé, lui, a été très régalien dans sa réponse et a affirmé qu’il n’a conclu aucun accord avec personne mais comme il est rassembleur, il ne voit pas pourquoi il refuserait le soutien de François Bayrou. Il a aussi rappelé qu’on ne peut pas parler de rassembler les Français sans le faire déjà pour sa propre campagne électorale. Cet argument est très fort.
Jean-Frédéric Poisson a néanmoins insisté en demandant à Alain Juppé, dans la cas de sa non désignation comme candidat LR, ce qu’il ferait si François Bayrou se présentait. Alain Juppé a eu beau jeu de confirmer que s’il échouait, il soutiendrait naturellement le candidat issu de la primaire LR, quelle que soit la position de François Bayrou.
Nicolas Sarkozy fut contesté par Bruno Le Maire pour avoir nommé des ministres de gauche en 2007 (dont Bernard Kouchner) et qu’il y a une incohérence à dénoncer le soutien des centristes qui sont plus proches de LR que certains des ministres qu’il avait nommés. À cette question, Nicolas Sarkozy s’est enfoncé en disant que lui, l’a fait après l’élection, sans tractations électorales ! Et Jean-François Copé de rappliquer : donc, dans le dos des électeurs qui ont découvert cela après l’élection ! C’était donc un argument très contreproductif de Nicolas Sarkozy tellement biberonné à la sauce cynique de François Mitterrand qu’il n’en a pas vu les dangers.
Le Front national
Dans le choix des alliances, il y a une véritable ligne de fracture entre ceux qui considèrent qu’il ne faut pas d’accord avec le FN et ceux qui pourraient le tolérer.
Nicolas Sarkozy a réaffirmé son opposition au front républicain (tous contre le FN) car cela mettrait le FN en situation d’être un parti d’alternance. En revanche, il refuserait de voir Marine Le Pen s’asseoir dans le fauteuil présidentiel car elle n’en a pas la stature.
Nathalie Kosciusko-Morizet a beaucoup bousculé Nicolas Sarkozy sur ce thème, considérant que la politique du ni-ni (ni FN ni PS) était une faute morale. Jean-François Copé s’est contenté de dire que c’était lui l’auteur du ni-ni et pas Nicolas Sarkozy.
Alain Juppé et François Fillon ont déclaré qu’ils ne voteraient jamais pour Marine Le Pen, mais jamais non plus pour François Hollande puisque s’il était candidat, il ne serait sûrement pas au second tour, et donc que cette discussion était sans objet. Alain Juppé a exprimé sa cohérence d’accepter le soutien des centristes car pour être au second tour et éviter ce choix terrible entre Marine Le Pen et François Hollande, il fallait savoir rassembler dès le premier tour, ce que lui sait faire.
En revanche, le maire de Bordeaux s’est déclaré stupéfait d’entendre que Jean-Frédéric Poisson était plus proche des positions de Marion Maréchal-Le Pen que de celles de Nathalie Kosciusko-Morizet.
L’éducation
Jean-Frédéric Poisson et François Fillon sont favorables au retour de l’uniforme à l’école. François Fillon voudrait faire commencer l’école primaire à 5 ans pour qu’il y ait une année de plus pour savoir parler, lire et compter, mais c’est ne pas vraiment connaître la situation puisque les écoliers en maternelle commencent déjà à apprendre à parler et à lire. Ce serait une mesure qui ne changerait rien.
Jean-Frédéric Poisson a obtenu sans doute la palme de la ringardise, voulant peut-être retrouver l’école quand il était petit ou même avant, celle des années 1950, avec le retour du certificat de fin d’études élémentaires. Ou même celle des années 1910, puisqu’il voudrait le retour du Ministère de l’Instruction publique (et des Beaux-arts ?), car l’État n’a pas à éduquer les enfants, c’est le rôle des parents (ce qui est vrai sur le fond, mais ce changement est dérisoire par rapport à l’enjeu).
Le temps de travail des enseignants a été aussi fustigé, que ce soit par Bruno Le Maire (les enseignants travailleraient beaucoup moins que les policiers) que par Nicolas Sarkozy (qui voudrait que les professeurs soient présents plus longtemps à l’école). Rappelons quand même que les enseignants sont payés au prorata de leur temps de travail, c’est-à-dire qu’au bout d’un année, ils sont payés comme s’ils n’avaient travaillé effectivement que dix mois (cela a scandalisé Nicolas Sarkozy que les jeune enseignants ne soient payés que 1 600 euros par mois).
Nathalie Kosciusko-Morizet a défendu le principe du collège unique car il ne faut pas que la République compartimente les individus à partir de l’âge de 11 ans, la maturité vient bien plus tard.
Bruno Le Maire, et ce n’est pas nouveau, voudrait au contraire supprimer le collège unique et pour donner un argument, il a montré encore une fois sa malhonnêteté intellectuelle, ou du moins, des failles de raisonnement logique : il s’est dit fortement opposé à la réforme du collègue de Najat Vallaud-Belkacem (Nathalie Kosciusko-Morizet aussi y est fermement opposée) et "donc", opposé au collège unique ! Alors que le collègue unique a été mis en place par la réforme Haby, mise en place par le ministre venu de Lorraine René Haby avec la loi n°75-620 du 11 juillet 1975, et à cette époque, la jeune Ministre de l’Éducation n’était pas née, pas même conçue !
L’objectif de la réforme Haby, indispensable, il y a quarante et un ans : « Les nouveaux collèges (…) sont désormais investis d’une double mission : donner à tous les jeunes Français une même culture de base et préparer leur orientation. ». L’article 4 proclamait : « [La formation secondaire] repose sur un équilibre des disciplines intellectuelles, artistiques, manuelles, physiques et sportives et permet de révéler les aptitudes et les goûts. ».
Nathalie Kosciusko-Morizet a néanmoins montré qu’elle avait une connaissance tronquée de la situation de l’enseignement car elle a proposé que les directeurs d’établissement puissent avoir autorité sur les enseignants (les recruter, les évaluer, etc.) pour que les enseignants puissent avoir autorité sur leurs élèves.
Les directeurs ont déjà la possibilité de noter les enseignants (même s’il y a une note pédagogique qui relève des inspecteurs d’académie), mais le problème d’autorité avec les élèves se situe au contraire dans les établissements dont la direction ne soutient pas assez les enseignants au profit des parents d’élèves. C’est lorsque la direction est en osmose avec les enseignants que les élèves respectent l’autorité scolaire (au même titre que si deux parents, séparés ou pas, ne sont pas solidaires dans l’éducation de leur enfant, ils auront sur lui moins d’autorité).
Bruno Le Maire a aussi dit qu’il voulait qu’il y ait des entrepreneurs dans les lycées professionnels, mais souvent, il y en a déjà dans leurs conseils d’administration. Jean-Frédéric Poisson voudrait d’ailleurs protéger le monde scolaire du monde économique et que l’objectif de l’école n’est pas d’avoir un emploi ni un métier mais d’avoir une culture de base permettant de se former à un emploi ensuite (c’était le docteur en philosophie qui s’exprimait).
Rappelant à deux ou trois reprises qu’elle a fait son service militaire (comme élève à l’X), Nathalie Kosciusko-Morizet est favorable au rétablissement d’un service national, comme Jean-Frédéric Poisson (entre autres). Tandis que Nicolas Sarkozy a déclaré qu’un jeune qui n’a pas de formation ni d’emploi, on l’enverrait …j’ai cru, par mauvaise pensée, qu’il dirait : "en Syrie", mais heureusement, non, juste …au service national (l’intérêt d’un service national, c’est justement la mixité sociale, donc, que tous les jeunes Français puissent se retrouver sans considération de diplôme ou de niveau professionnel).
Peu d’évolution à l’issue de ce débat
Le principe de la primaire ouverte fait que des personnes qui ont gouverné ensemble se retrouvent publiquement en confrontation. C’était nouveau pour le PS en 2011 et c’est nouveau pour "Les Républicains" en 2016. Les commentateurs ont souligné que Jean-François Copé et Nathalie Koscusko-Morizet, par leur pugnacité (NKM a aussi souvent interpellé Jean-Frédéric Poisson) étaient des "agents d’ambiance" de la soirée.
En effet, Jean-François Copé, promoteur de "la France décomplexée" (expression qui ne veut rien dire !), s’est montré largement débridé dans l’expression, tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet, avec un dynamisme nouveau, a voulu représenter aussi les femmes en politique. Elle ne réclame pas la parité mais la mixité dans les lieux du pouvoir.
Bruno Le Maire a évité l’embardée du premier débat mais a confirmé sa malhonnêteté intellectuelle dans son argumentation. Il s’est astreint à un certain nombre de sujets et ne s’en éloigne plus. Il est peu accessible à l’imprévu de certaines questions. Jean-Frédéric Poisson a montré qu’il était de plus en plus "le cousin de province" (comme l’ont appelé certains commentateurs) "qu’on invite par politesse au bout de la table".
Alain Juppé, lui, a surplombé les polémiques par une sérénité souriante assez étonnante de sa part. François Fillon, qui a encore du "retard" à rattraper dans les sondages, reste confiant et compétent, convaincu que le sérieux payera même si son manque de charisme lui est préjudiciable. Il a montré une volonté inflexible qui le démarque de la réputation de mollesse qu’on voulait lui accoler et qui illustre une colonne vertébrale en acier.
Le troisième et dernier débat aura lieu le jeudi 17 novembre 2016 et sera diffusé sur France 2 et LCP. La primaire LR est ouverte à tous les électeurs inscrits qui pourront voter dans environ 10 000 bureaux de vote les 20 et 27 novembre 2016 (deux euros par scrutin).
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