David AUERBACH
L’humanité s’éteindra dans cent ans car la planète sera inhabitable, déclare le microbiologiste australien Frank Fenner, une des leaders dans l’effort pour éradiquer la variole durant les années 1970. Il point du doigt le surpeuplement, l’épuisement des ressources et le changement climatique.
La prédiction de Fenner, faite en 2010, n’est pas un pari certain mais il a raison de postuler que la réduction des émission de carbone seront insuffisantes pour nous sauver de notre chemin vers la mort. Et, de toute façon, il ne semble pas y avoir de volonté à l’échelle planétaire de réduire les émissions de carbone. Quand le G7 a appelé lundi tous les pays à réduire les émission de carbone à zéro d’ici 85 ans, la réaction scientifique a été unanime : ce sera trop tard.
Et aucun traité possible émergeant de l’actuelle Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique à Bonn en Allemagne, qui prépare la Conférence Climatique de Paris en Novembre, ne sera suffisant. Au point où on en est, diminuer les émission n’est que la moitié du processus, la moitié la plus facile. La moitié la plus difficile sera un effort pugnace pour trouver les technologies nécessaires pour inverser l’apocalypse climatique qui a déjà commencé.
Depuis des années maintenant, nous avons écouté que nous sommes au point critique. Al Gore nous a prévenu dans Une vérité qui dérange qu’une action immédiate était requise si nous voulions prévenir le réchauffement climatique. En 2007, Sir David King, ancien conseillé scientifique en chef du gouvernement britannique déclara : "Eviter un dangereux changement climatique est impossible, le dangereux changement climatique est déjà là. La question est : pouvons nous éviter un catastrophique changement climatique ?" Dans les années qui ont suivi, les émission ont augmentés ainsi que la température globale. Seul deux conclusions peuvent en être tirées : soit ces deux anciens avertissements étaient alarmistes, soit nous avons un bien plus gros problème que ce que l’ONU déclare. Malheureusement la dernière semble être la bonne.
Diminuer les émissions et évoluer vers des sources d’énergie propre est un pas nécessaire pour prévenir une monté catastrophique des températures. L’objectif général est de ne pas augmenter les températures de plus de 2° Celsius. Une augmentation supérieure, telle les 5°C d’augmentation couramment projetés pour en 2100, amènent un risque d’inondation généralisé, de famine, de sécheresse, d’augmentation du niveau de la mer, d’extinction massive et, pire, le potentiel de dépasser le seuil (couramment mis à 6°C) qui rendra la majorité de la planète inhabitable et qui éliminera la plupart des espèces. Même si la projection à 2°C ne prédit pas plus d’un mètre d’augmentation du niveau de la mer pour 2100, c’est suffisant pour déplacer des millions de personnes. Ce n’est pas étonnant que le Pentagone qualifie le changement climatique de sérieux multiplicateur de menaces et considère sont impact perturbateur potentiellement au delà de tout ses plans.
C’est pourquoi l’ONU sous estime beaucoup la situation. L’objectif présenté par les Etats-Unis (un baisse de 26 à 28% des émissions par rapport à 2005 pour 2025), l’Union Européenne (une baisse de 40% par rapport à 1990 pour 2025) et la Chine (un pic démission pour 2030) sont très loin d’être suffisant pour rester en dessous de l’objectif de 2°C. En 2012 le journaliste Bill McKibben dans un article de Rolling Stone, expliquait en termes de mathématiques la pensée courante sur le réchauffement global. Il concluait que les prévisions des Nations Unies étaient trop optimistes. En particulier, McKibben notait que la température avait déjà augmenté de 0,8°C, et même si nous stoppions toutes nos émissions de dioxine de carbone maintenant elle augmenterait d’encore 0,8°C, simplement avec le dioxyde de carbone déjà dans l’atmosphère. Ce qui qui laisse seulement 0,4°C de marge avant d’atteindre 2°C. Même en assumant que la conférence de Paris mette en place tout ce qui a été promis nous serions en train d’utiliser le "budget carbone" restant, la quantité de carbone que nous pouvons émettre sans dépasser le seuil des 2°C dans deux ou trois décennies, et pas dans un demi siècle.
Ces plans de réductions d’émissions, c’est simple à dire, sont simplement insuffisants. Par eux mêmes ils offrent seulement une petite chance de prévenir que la Terre ne devienne inhabitable, pour les humains du moins, durant les prochains siècles. Pour que la conférence ne soit pas juste un placebo, il faut inclure un plan volontariste de réduction de effets climatiques, avec la supposition que les objectifs actuels ne seront pas atteints.
Mis à part la coordination pour surmonter les crises causées par le changement climatique et l’instabilité associée, il faut encourager et financer le développement de techniques pour inverser ce que nous ne sommes pas capable de faire pour notre planète. Beaucoup de ces techniques tombent sous la rubrique de la séquestration du carbone, stockant du carbone au lieu de l’émettre. Des stratégies risquées, comme injecter des sulfates dans l’air pour réfléchir plus d’énergie solaire dans l’espace ou la fertilisation de l’océan par du fer pour faire pousser des algues pour pomper le carbone, comporte un risque élevé de conséquence inattendues. Des solutions meilleures et plus sûres pour réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’existent pas encore. Nous avons besoin de les découvrir et de les réguler pour éviter le chaos que les économistes comme Gernot Wagner et Martin L. Weitzman nomment la "géoingénierie sauvage" dans leur livre Climate shock.
Aucune de ces approches ne sont des substituts pour la réduction d’émission. Obtenir une société neutre en carbone est un but nécessaire à long terme peu importe les autre réparation techniques. La technique peut nous faire gagner le temps nécessaire pour y arriver sans que notre planète ne devienne brûlante. Pour terminer nous avons besoin d’un niveau d’investissement digne de la Guerre Froide dans la recherche dans de nouvelles techniques pour atténuer les effets à venir du réchauffement climatique. Sans cela le travail des Nations Unies est un beau geste, mais certainement pas un geste suffisant.
David Auerbach
Illustration : Un couple s’étreint sur une colline en regardant Le Caire lors d’un jour brumeux et poussiéreux où les température atteignaient 45°C - 27 mai 2015
Et aucun traité possible émergeant de l’actuelle Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique à Bonn en Allemagne, qui prépare la Conférence Climatique de Paris en Novembre, ne sera suffisant. Au point où on en est, diminuer les émission n’est que la moitié du processus, la moitié la plus facile. La moitié la plus difficile sera un effort pugnace pour trouver les technologies nécessaires pour inverser l’apocalypse climatique qui a déjà commencé.
Depuis des années maintenant, nous avons écouté que nous sommes au point critique. Al Gore nous a prévenu dans Une vérité qui dérange qu’une action immédiate était requise si nous voulions prévenir le réchauffement climatique. En 2007, Sir David King, ancien conseillé scientifique en chef du gouvernement britannique déclara : "Eviter un dangereux changement climatique est impossible, le dangereux changement climatique est déjà là. La question est : pouvons nous éviter un catastrophique changement climatique ?" Dans les années qui ont suivi, les émission ont augmentés ainsi que la température globale. Seul deux conclusions peuvent en être tirées : soit ces deux anciens avertissements étaient alarmistes, soit nous avons un bien plus gros problème que ce que l’ONU déclare. Malheureusement la dernière semble être la bonne.
Diminuer les émissions et évoluer vers des sources d’énergie propre est un pas nécessaire pour prévenir une monté catastrophique des températures. L’objectif général est de ne pas augmenter les températures de plus de 2° Celsius. Une augmentation supérieure, telle les 5°C d’augmentation couramment projetés pour en 2100, amènent un risque d’inondation généralisé, de famine, de sécheresse, d’augmentation du niveau de la mer, d’extinction massive et, pire, le potentiel de dépasser le seuil (couramment mis à 6°C) qui rendra la majorité de la planète inhabitable et qui éliminera la plupart des espèces. Même si la projection à 2°C ne prédit pas plus d’un mètre d’augmentation du niveau de la mer pour 2100, c’est suffisant pour déplacer des millions de personnes. Ce n’est pas étonnant que le Pentagone qualifie le changement climatique de sérieux multiplicateur de menaces et considère sont impact perturbateur potentiellement au delà de tout ses plans.
C’est pourquoi l’ONU sous estime beaucoup la situation. L’objectif présenté par les Etats-Unis (un baisse de 26 à 28% des émissions par rapport à 2005 pour 2025), l’Union Européenne (une baisse de 40% par rapport à 1990 pour 2025) et la Chine (un pic démission pour 2030) sont très loin d’être suffisant pour rester en dessous de l’objectif de 2°C. En 2012 le journaliste Bill McKibben dans un article de Rolling Stone, expliquait en termes de mathématiques la pensée courante sur le réchauffement global. Il concluait que les prévisions des Nations Unies étaient trop optimistes. En particulier, McKibben notait que la température avait déjà augmenté de 0,8°C, et même si nous stoppions toutes nos émissions de dioxine de carbone maintenant elle augmenterait d’encore 0,8°C, simplement avec le dioxyde de carbone déjà dans l’atmosphère. Ce qui qui laisse seulement 0,4°C de marge avant d’atteindre 2°C. Même en assumant que la conférence de Paris mette en place tout ce qui a été promis nous serions en train d’utiliser le "budget carbone" restant, la quantité de carbone que nous pouvons émettre sans dépasser le seuil des 2°C dans deux ou trois décennies, et pas dans un demi siècle.
Ces plans de réductions d’émissions, c’est simple à dire, sont simplement insuffisants. Par eux mêmes ils offrent seulement une petite chance de prévenir que la Terre ne devienne inhabitable, pour les humains du moins, durant les prochains siècles. Pour que la conférence ne soit pas juste un placebo, il faut inclure un plan volontariste de réduction de effets climatiques, avec la supposition que les objectifs actuels ne seront pas atteints.
Mis à part la coordination pour surmonter les crises causées par le changement climatique et l’instabilité associée, il faut encourager et financer le développement de techniques pour inverser ce que nous ne sommes pas capable de faire pour notre planète. Beaucoup de ces techniques tombent sous la rubrique de la séquestration du carbone, stockant du carbone au lieu de l’émettre. Des stratégies risquées, comme injecter des sulfates dans l’air pour réfléchir plus d’énergie solaire dans l’espace ou la fertilisation de l’océan par du fer pour faire pousser des algues pour pomper le carbone, comporte un risque élevé de conséquence inattendues. Des solutions meilleures et plus sûres pour réduire la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’existent pas encore. Nous avons besoin de les découvrir et de les réguler pour éviter le chaos que les économistes comme Gernot Wagner et Martin L. Weitzman nomment la "géoingénierie sauvage" dans leur livre Climate shock.
Aucune de ces approches ne sont des substituts pour la réduction d’émission. Obtenir une société neutre en carbone est un but nécessaire à long terme peu importe les autre réparation techniques. La technique peut nous faire gagner le temps nécessaire pour y arriver sans que notre planète ne devienne brûlante. Pour terminer nous avons besoin d’un niveau d’investissement digne de la Guerre Froide dans la recherche dans de nouvelles techniques pour atténuer les effets à venir du réchauffement climatique. Sans cela le travail des Nations Unies est un beau geste, mais certainement pas un geste suffisant.
David Auerbach
Illustration : Un couple s’étreint sur une colline en regardant Le Caire lors d’un jour brumeux et poussiéreux où les température atteignaient 45°C - 27 mai 2015
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