Difficile de présenter des vœux après une année aussi merdique que le fût 2015 ! Surtout lorsque l’on pressent que 2016 a toutes les (mal)chances d’en être la cuisante continuation.
Bilan 2015 : une année cruciale dans l’effondrement du système
2015 fut une étape cruciale et décisive dans l’effondrement systémique du vieux monde, patent depuis 2008 :
- Économie : l’injection chaque mois par la BCE de 60 milliards d’euros de fausse monnaie dans les tuyaux de la machine n’aura servi à rien. La reprise est restée anémique et le chômage RÉEL a encore continué de grimper malgré une manipulation de plus en plus forcenée des statistiques.
- Finance : le sort des banques n’a tenu lui aussi qu’à la planche à billets des banques centrales. Et comme dans toutes les équipes qui perdent, les dissensions internes sont apparues qui viennent encore aggraver l’état du moribond : 2015 aura été une année record en terme de pénalités judiciaires pour les banques (amende de 8,9 milliards de dollars pour la BNP, 787,3 millions pour le Crédit Agricole, 2,17 milliards pour la Deutsche Bank…).
- Politique : corruption à tous les étages de “représentants” de plus en plus coupés de leur “peuple”, triomphe de l’abstention et du vote blanc, montée irrésistible des forces régressives (pas seulement en France : voir le phénomène Donald Trump aux États-Unis), retournement de veste pitoyable de la seule force alternative sortie du chapeau électoral (Syriza en Grèce)… En 2015, le spectacle politique a viré à la déconfiture démocratique.
- Guerre : en 2015, comme c’était hélas prévisible, « l’Empire du Chaos » (ainsi que le journaliste brésilien Pepe Escobar nomme le bloc occidental) s’est pris en pleine figure la désolation guerrière qu’il avait semée aux quatre coins de la planète. Attentats terroristes meurtriers commis au sein de l’Empire, pour la plupart par ses propres ressortissants, déferlement en Europe de vagues de réfugiés accueillis comme des pestiférés…
Non rien, absolument rien de positif à tirer de cette année maudite. Pas même au niveau climatique avec cet “accord” complètement insignifiant de la COP 21, bien incapable d’enrayer le chaos météorologique en cours.
Vœux 2016 : que s’engloutisse leur bateau ivre !
Que souhaiter après ça pour 2016 ? Oublions tout de suite ici les éternels vœux pieux :
- Non, il n’y aura aucune solution démocratique à cette crise, pour une bonne raison : la fin de la démocratie est en train d’être inscrite dans notre constitution par le projet de loi “Protection de la nation” qui mue notre République en un État policier sous état d’urgence chronique (réaction pulsionnelle classique des puissants quand ils se sentent perdre pied).
- Aucune force alternative de gauche en mesure de nous tirer d’affaire par le seul pouvoir des urnes. Les forces obscures qui nous gouvernent réellement (la Troïka, l’OTAN) ne permettront pas à un Podemos ou un Jeremy Corbin de venir saccager le sale petit pré-carré de leurs intérêts. Regardez ce qu’ils ont été capables de faire en Grèce, en Ukraine, au Moyen-Orient…
- Aucun échappatoire régressif d’extrême-droite (FN, Donald Trump…), cette maladie nosocomiale des démocraties moribondes, qui prétend vouloir ressusciter un paradis national d’autrefois et le transforme immanquablement en enfer.
La vérité est que nous sommes aujourd’hui embarqués sur un bateau ivre devenu complètement fou et qu’aucune solution de survie, encore moins de renaissance, ne sera possible tant que survivra ce vieux monde finissant, avec ses élites de plus en plus décadentes, décaties et malfaisantes. Ils ne sont plus la solution du problème, mais LE PROBLÈME !
Mieux vaut nous y faire tout de suite et éradiquer notre peur devant l’épreuve à laquelle, de toute façon, nous ne couperons pas : la seule chose qui nous reste à souhaiter pour 2016 est qu’on en finisse au plus vite avec cette agonie insupportable : que le grand vent de l’Histoire engloutisse enfin leur exécrable Titanic !
En attendant, tous au abri. Nous aurons tout loisir d’y préparer sereinement et résolument sur nos réseaux le monde encore un peu incertain d’après. La vie doit être plus forte que la mort de leur monde pourri. Tchin à tous !
« Le monde ne changera pas si on refuse d’endosser nos responsabilités » (Ai Weiwei, dissident chinois).
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