SOURCE
Imaginer l’inverse fait parfois réfléchir…Que diraient les habitant(e)s de France si des services de renseignements chinois et des commandos tunisiens s’introduisaient en France pour susciter une guerre civile entre une poignée de putschistes appelés rebelles et le peuple pour déstabiliser le pays sur le plan politique en vue de s’emparer de certaines richesses.Que diraient-ils si M. Kadhafi, sous le prétexte qu’un fou se trouve à la tête de la France, affichait la ferme intention de débarrasser le peuple français de ce fou, s’il prenait fait et cause pour une poignée de rebelles français et se coalisait avec la Tunisie et la Chine, par exemple, avec l’aval d’une ONU partiale comme elle l’est, mais pro-orientale, et si des avions militaires de ces pays venaient interdire aux avions français leur espace aérien, pour appuyer des troupes tunisiennes sur le sol français venues, avec des membres d’une Agence Centrale de Renseignement chinoise, (équivalente de la C.I.A. états-unienne), semer la zizanie dans la population française, au point de la diviser en une poignée de rebelles et le peuple ?Que diraient-ils si le C.N.T. (Conseil National de Transition) français – sorti tout à coup ex-nihilo et représentant des seuls rebelles – était reconnu de suite comme un gouvernement provisoire par M. Kadhafi ?Que diraient-ils si des bombardiers libyens, chinois et tunisiens venaient “faire des frappes chirurgicales”, en détruisant les centres militaires français destinés à défendre le territoire, en lâchant leurs bombes, sur Lyon, Toulouse, Marseille, Bordeaux, Nantes, Lille, causant des dommages collatéraux (les fameuses bavures) et visaient la capitale, Paris, pour tenter de détruire le résident de l’Élysée (quel qu’il soit) afin de le remplacer ?Que diraient-ils si, après que la Libye aurait reçu en grande pompe le chef d’Etat français, les avions de la coalition Libye–Chine–Tunisie visaient à imposer à la population française, avec des bombes, un autrechef d’État français (quel qu’il soit), sous le prétexte que l’autre est un fou, qu’il a fait des milliers de morts dans sa population alors que tout aurait été préparé, inventé, amplifié, puis relayé par des médias serviles, porte-parole des gouvernements libyen, chinois, tunisien, pour tromper leurs peuples, pour avoir une raison d’intervenir et de mettre la main sur les richesses du sol et du sous-sol, sur la politique et sur l’économie de la France.Que diraient-ils si la Libye, la Chine et la Tunisie bombardaient les troupes du président français, et la population aussi forcément, avec des missiles à l’uranium appauvri… si elles demandaient le départ du président sous le prétexte qu’il ne serait pas légitime et le retrait de ses troupes sous l’autre prétexte qu’elles auraient envahi Lyon, Marseille, Toulouse…
---------- toute l’intelligence est dans la trompette ---------- l'information déployée par Jean-claude Barthelay ---------j'ai été enfant de choeur, militant socialiste, pilier de bar, artisan du batiment, conseiller municipal, sportif ( course à pied, alpinisme ) et touriste à Chamonix, c'est dire si j'en ai entendu des conneries...........................
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samedi 30 avril 2016
vendredi 29 avril 2016
MISE A MORT DU PARTI SOCIALISTE ET DES VIEUX // BON COURAGE A NUIT DEBOUT
EMMANUEL TODD : « NUIT DEBOUT CONTRE LE GRAND VIDE »
Entretien avec Emmanuel Todd sur le mouvement Nuit Debout
Fakir : C’est un petit truc, Nuit debout…
Emmanuel Todd : Il ne faut pas dire ça. D’abord, c’est peut-être une petite chose mais au milieu de rien. Et ça, le fait que les médias s’intéressent à cette petite chose, c’est aussi un signe du grand vide. Les journalistes, qui certes appartiennent à des grands groupes, liés à l’argent, qui certes ne remettront jamais en cause ni l’euro ni l’Europe ni le libre-échange, mais qui sont des gens diplômés, pas toujours bêtes, ils sentent ce grand vide. Ils savent qu’ils donnent la parole à des hommes politiques méprisables, inexistants, tellement creux. Eh bien, ce qui se dit, ce qui se passe place de la République, et sur les places de province, parce qu’il faut regarder l’ouest de la France, Rennes, Nantes, Toulouse, la jeunesse des villes universitaires, ce qui se dit sur ces places, pour aussi farfelus que ce soit, ça vaut toujours mieux que ce grand vide. Et il ne s’agit pas seulement de remplir des pages, de vendre du papier…
Fakir : Ça remplit l’âme ? C’est l’indice d’une crise métaphysique ?
E.T. : Presque ! Et puis, pour aussi petit que ce soit, c’est peut-être un signe avant-coureur. Regardez Occupy Wall Street. Quelques mois après, je regardais les sondages qui paraissaient aux Etats-Unis, les jeunes devenaient favorables à l’Etat, à du protectionnisme. Et aujourd’hui, certes Bernie Sanders a perdu contre Hillary Clinton, mais il s’est revendiqué du « socialisme » aux Etats-Unis, et ses thèmes font maintenant partie de la campagne.
« Il y a là une ouverture pour se débarrasser du parti socialiste ! »
Fakir : Donc ça pourrait mener à un basculement ?
E.T. : C’est sans doute une étape dans la maturation des esprits. Déjà, si ça pouvait conduire à un engagement simple, chez les jeunes : « Plus jamais nous ne voterons PS ! » Je me porte beaucoup mieux, c’est une libération spirituelle, depuis que j’ai fait ce serment pour moi-même. Je rêverais de la mise à mort du PS. C’est peut-être ce que va nous apporter Hollande, il y a là une ouverture pour se débarrasser du parti socialiste. Et il existe désormais un boulevard à gauche.
Fakir : Mais ce sont des bobos qui se réunissent ?
E.T. : C’est facile de dire ça. Les jeunes diplômés du supérieur, c’est désormais 40 % d’une tranche d’âge. Ce n’est plus une minorité privilégiée, c’est la masse. Il y a donc un énorme potentiel d’extension du bobo. Et surtout, il faut comprendre, faire comprendre, que les stages à répétition, les boulots pourris dans les bureaux, les sous-paies pour des surqualifications, c’est la même chose que la fermeture des usines, que la succession d’intérim pour les jeunes de milieu populaires. La baisse du niveau de vie, c’est pour toute une génération.
« Un territoire libéré, à la fois des vieux et des banques, ça ne me déplait pas ! »
Fakir : Donc la réunion des deux jeunesses est en vue ?
E.T. : Avec un marxisme simpliste, on dirait que oui, ça doit bien se passer, les intérêts objectifs sont les mêmes. Mais le système scolaire, notamment, opère une stratification, il sépare tellement les destins, trie, évalue, que la jonction ne va pas de soi. Et on voit que la jeunesse populaire se tourne massivement vers le Front national…
Fakir : A cause, donc, d’habitudes culturelles différentes ? La techno contre Manu Chao ?
E.T. : Je ne sais pas ça, moi. Il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas jeune !
C’est d’ailleurs une chose très positive : voilà quelque chose qui appartient aux jeunes. Enfin ! La société française est sous la coupe des vieux et des banques. Non seulement pour les richesses, mais pour le pouvoir surtout : le suffrage universel devient un mode d’oppression des jeunes par les vieux, qui décident d’un avenir qu’ils n’auront pas à habiter. Je milite pour la mise à mort de ma génération. Donc, l’idée d’un territoire libéré, à la fois des vieux et des banques, ça ne me déplait pas. C’est pour cette raison que l’éviction de Finkielkraut m’est apparu comme une bonne nouvelle. Jusqu’ici, je trouvais les jeunes trop gentils, au vu de la domination qu’ils subissaient.
C’est d’ailleurs une chose très positive : voilà quelque chose qui appartient aux jeunes. Enfin ! La société française est sous la coupe des vieux et des banques. Non seulement pour les richesses, mais pour le pouvoir surtout : le suffrage universel devient un mode d’oppression des jeunes par les vieux, qui décident d’un avenir qu’ils n’auront pas à habiter. Je milite pour la mise à mort de ma génération. Donc, l’idée d’un territoire libéré, à la fois des vieux et des banques, ça ne me déplait pas. C’est pour cette raison que l’éviction de Finkielkraut m’est apparu comme une bonne nouvelle. Jusqu’ici, je trouvais les jeunes trop gentils, au vu de la domination qu’ils subissaient.
Fakir : Mais dans ce mouvement, il y a comme un refus de l’organisation…
E.T. : C’est le drame de cette jeunesse : c’est nous, en pire. Les soixante-huitards ont découvert les joies de l’individualisme, mais ils avaient derrière eux, dans leur famille, une solide formation dans des collectifs : le Parti communiste, l’Eglise, les syndicats. Là, ces générations sont nées individualistes, ce sont des soixante-huitards au carré, quasiment ontologiques. Il n’y a même pas le souvenir de ces collectifs forts. Et la volonté de ne pas s’organiser est presque élevée au rang de religion.
Mais c’est terrible parce que s’ils savaient, s’ils savaient à quel point les mecs en face d’eux, les patrons, l’Etat, le Parti socialiste, les banques sont organisés. Ce sont des machines. Et moi qui suis plutôt modéré, keynésien, pour un capitalisme apprivoisé, je me souviens de la leçon de Lénine : « Pas de révolution sans organisation » !
Mais c’est terrible parce que s’ils savaient, s’ils savaient à quel point les mecs en face d’eux, les patrons, l’Etat, le Parti socialiste, les banques sont organisés. Ce sont des machines. Et moi qui suis plutôt modéré, keynésien, pour un capitalisme apprivoisé, je me souviens de la leçon de Lénine : « Pas de révolution sans organisation » !
mercredi 27 avril 2016
NE VOTEZ PAS POUR CE DINGUE
"" Le socialisme"" français est un passe-partout idéologique sans équivalent. Un couteau-suisse politique qui s'adapte à tout. Hier au Nazisme, aujourd’hui à ce fascisme identitaire qui vient. Vous avez aimé le National-socialisme, vous adorerez certainement le Socialisme-identitaire de Valls et compagnie.
C'est que Manuel Valls baigne depuis le début dans l'"identitarisme" et ses dépendances. En effet ce catalan de cœur, médiocrement ambitieux, a épousé en seconde noce le Sionisme français et hérité en conséquent la garde de ses « beaux parents », les officines pro-israéliennes toutes d’extrême droite. Et qui ne lui demandent pas plus que la haine de l'Arabe, du Noir de l'islam et des Musulmans.
D'engager en somme la France, toutes légions confondues, dans le Choc des civilisations, des cultures, des races, des peuples, des religions et des continents. Bref de la guerre totale de tous contre tous.
La logique y est simple pour Israël et ses nombreux suppôts intra-muros. Et elle se révèle dans cette grossière géométrie à deux postulats : les Musulmans sont les ennemis de la France, les Palestiniens sont Musulmans, conclusion : ils sont nos ennemis et forcement donc les israéliens deviennent nos amis.
Une géométrie de haine crasse et totalisante, mais simple et efficace. Spécialement de nos jours, où elle fait un dégât irrémédiable au sein d'une Société française fragile, soumise à une foultitude de vagues scélérates , toutes sociales et économiques.
Et qui, combinées aux enjeux géostratégiques globaux, peuvent s’avérer fatales pour le pays. Dans la mesure que l'on peut facilement les dévier par « canaux interposés » vers les mauvais horizons identitaires, ethniques ou religieux.
Or, «toute action engendre une réaction d’intensité égale mais de sens opposé » et ce principe scientifique garde toute sa teneur en sciences sociales. Autrement dit aux stigmatisations tous azimuts et en réaction à l'identitarisme qui le vise, les Musulmans opposeront demain sans doute une autre attitude radicalement différente que celle qui prévaut jusque ici. A savoir cesser d'étudier dans les écoles publiques, de sévir massivement l’État français et ses forces publiques : armées et police.
En fait un tel risque est devenu aujourd’hui plus que plausible. Car les crispations nourrissent les crispations. Et devant tant de haine envers les Musulmans, une partie de ces derniers envisagent désormais l'option communautaire en échappatoire. Comme par exemple, ouvrir des écoles musulmanes pour accueillir les filles voilées chassées de celles de la République. Ou contourner les discriminations à l'embauche en allant travailler ailleurs voire en créant des structures commerciales communautaires : boucheries ou épicerie hallal.
De même que créer des médias qui leur permettre de s'exprimer, vu qu'ils sont systématiquement exclus de toutes celles déjà existantes. Tout un projet de société parallèle, en somme, auquel ils se sentent contraints et obligés pour ne pas dépérir socialement.
C'est dire combien les mauvais génies qui sifflent aujourd’hui sur la tête de Manuel Valls, l'induisent en erreur s'ils lui mijotent un avenir présidentiel à la Sarkozy. A savoir une élection en récompense d'un torrent d'insultes, de menaces et d’outrances qui, toutes, ne visent que l'islam et les Musulmans. Tant l’époque est tourmentée. Et la coupe est pleine. Gare donc à celui qui verse la goutte de trop. Celle qui fait déborder le vase.
LA RUSSIE SE LANCE MAINTENANT DANS SA REVOLUTION DU BIO
COmme s’il ne suffisait pas que la Russie de Vladimir Poutine couvre de ridicule l’intervention étasunienne « contre ISIS » en Syrie, en infligeant en six mois plus de dommages à l'avance terroriste là-bas que le Pentagone n’ait pu en faire en quatorze mois avec son inefficace campagne suspecte, en décidant à présent de devenir le plus grand exportateur mondial de nourriture saine, ni génétiquement modifiée, ni industrielle, la Russie assène à présent une formidable gifle à la domination de l'agro-alimentaire étasunien sur le commerce alimentaire mondial.
Remarquons que l’allocution présidentielle annuelle qu’a prononcée le 3 décembre le Président Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale, fut ignorée par les médias occidentaux, tout comme bon nombre des développements les plus positifs en Russie. Dans ses remarques, il a pourtant annoncé en tant qu’objectif national pour la Russie, de devenir autosuffisant en nourriture en quatre ans – d’ici à 2020.
L’un des secteurs les moins commentés de l'économie russe – surtout par les économistes occidentaux superficiels qui imaginent la Russie simplement comme un pays dépendant des exportations de gaz et de pétrole, un peu comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar – se trouve être la grande transformation en cours dans l'agriculture. Aujourd'hui, à moins d'un an et demi de la décision d'interdire les grandes importations agricoles venant de l'UE, en représailles à ses sanctions stupides contre la Russie, la production agricole russe connaît une renaissance remarquable et même, dans certains cas, une naissance. S’agissant de dollars, les exportations de produits agricoles russes dépassent en valeur celle des armes, et se montent à un tiers des bénéfices sur l’exportation gazière. Voilà qui est intéressant en soi.
En décembre, lors de son allocution, passant en revue l’état de la nation russe, le Président Poutine a dit aux membres du parlement réunis :
Notre secteur agricole est un exemple positif. Il y a à peine une dizaine d'années, nous importions près de la moitié de nos produits alimentaires et dépendions dangereusement des importations, alors que maintenant la Russie a rejoint le club des exportateurs. L'année dernière, nos exportations agricoles ont totalisé près de 20 milliards de dollars. C’est un quart de plus que nos recettes sur les ventes d'armes, soit environ un tiers des bénéfices sur nos exportations de gaz. Notre agriculture a fait ce bond en une période courte mais productive. Mille mercis à notre population rurale.
Je pense qu’il nous faut fixer un objectif national : pourvoir entièrement le marché intérieur d’aliments produits dans le pays d'ici à 2020. Nous sommes capables de nous nourrir de notre propre terre, et surtout, nous avons les ressources en eau. La Russie peut devenir l’un des plus importants fournisseurs d’aliments sains, de qualité, irréprochables écologiquement, que certaines entreprises occidentales ne produisent plus depuis belle lurette, d’autant plus que la demande mondiale pour ces produits continue degrandir.
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Parmi les autres mesures, le Président Poutine a demandé à la Douma de promulguer un décret afin de remettre en service des millions d’hectares de terres arables laissées actuellement à l’abandon :
Il est nécessaire de tirer profit des millions d'hectares de terres arables inutilisées en ce moment. Elles appartiennent à de grands propriétaires fonciers, dont beaucoup montrent peu d’intérêt pour l’agriculture. Depuis combien d'années parlons-nous de cela ? Pourtant les choses ne progressent pas. Je suggère de reprendre les terres agricoles mal utilisées aux propriétaires contestables, et de les céder lors d’une vente aux enchères à ceux qui peuvent et veulent cultiver la terre.
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L’évolution de l’agriculture
En 2000, lors de la première présidence de Vladimir Poutine, la Russie avait entamé la transformation de sa production agricole. Dans les années 1990, au cours des désastreuses années Eltsine, la Russie importait une grande partie de ses denrées alimentaires. C’était dû en partie à la croyance erronée selon laquelle tout le " made in America " ou à l’Ouest est mieux. La Russie importait d’insipides volailles produites en masse dans l’élevage industriel étasunien, au lieu de promouvoir ses poulets naturels, courant en liberté, au goût supérieur. Le pays importait d’Espagne ou de Hollande des tomates insipides aux couleurs artificielles, à la place des délicieuses tomates charnues du potager bio. Je le sais ; j’ai essayé les deux: il n’y a pas de comparaison possible. La nourriture bio russe surpasse les produits occidentaux industriels trompeurs, dénaturés, que l’on fait passer aujourd’hui pour de la nourriture.
Ce qui n’a pas été compris à l’époque Eltsine, c’est que la qualité alimentaire des importations occidentales avait considérablement baissé depuis l’arrivée de l’agro-alimentaire étasunien et de la nourriture industrielle, dans les années 1970. Imitant les méthodes industrielles de façon juste un peu moins extrême qu’aux États-Unis, l’UE leur a emboîté le pas. De plus, avec le recours intensif aux engrais chimiques, herbicides, pesticides, antibiotiques qui passent des animaux dans les champs, tout ceci a conduit à la raréfaction dramatique des micro-organismes essentiels sur de plus en plus de terres agricoles aux États-Unis et dans l’UE. Par ailleurs, c’est aussi devenu le cas en Chine, selon des agronomes bien informés.
Fin 2015, aux États-Unis, le Congrès a abrogé une vieille loi sur l'étiquetage de la viande, qui impose aux détaillants d’indiquer explicitement le pays d'origine des viandes rouges. Aux Là-bas, les lots de bœuf et de porc ne seront plus tenus de porter une étiquette indiquant la provenance des animaux. L'agro-alimentaire a fait pression pour ce changement afin de pouvoir importer des viandes de qualité douteuse venant de pays en développement, où les contrôles sanitaires et de sécurité, et les coûts, sont minimes. Dans de nombreux États où l’agro-alimentaire étasunien pratique ses énormes opérations de nourrissage d’animaux de ferme, les lois locales dites « Ag gag » interdisent aux journalistes ne serait-ce que de photographier ces exploitations agricoles industrielles, souvent de grandes fermes laitières, avicoles et porcines. En effet, si le grand public réalisait ce qui est fait pour mettre de la viande sur la table du dîner aux États-Unis, les gens se convertiraient en masse au végétarisme.
D’importateur net à exportateur
À l’ère soviétique, surtout après 1972, quand les mauvaises récoltes créaient des pénuries, l’URSS utilisait les dollars de ses revenus pétroliers pour devenir un grand importateur de blé et de grain étasuniens. Les compagnies du cartel céréalier étasunien, comme Cargill et Continental Grain, s’entendaient avec le Secrétaire d’État Henry Kissinger pour négocier des prix astronomiques pour la Russie dans ce qu’on appelait « le grand vol de grain. ». Les contribuables étasuniens étaient volés par les subventions aux céréales. Cargill souriait sans discontinuer en se rendant à la banque.
En 2000, la Russie (ainsi que l’Ukraine et dans une moindre mesure, le Kazakhstan), a inversé cette dépendance à l’importation de céréales, et est devenue une fois de plus un géant mondial de l’exportation céréalière et en particulier du blé, comme avant la Révolution russe de 1917.
Même avant la crise des sanctions imposées par les États-Unis en 2011-2013, la Russie exportait en moyenne 23 millions de tonnes de céréales par an. Ensemble, Russie, Ukraine et Kazakhstan vendaient 57 millions de tonnes à l'étranger. Les trois pays réunis ont fourni 19% du total des exportations mondiales de céréales au cours de cette période, et 21% des exportations de blé, évinçant les États-Unis de la première place mondiale des exportateursde blé.
Maintenant, avec l’Ukraine (de facto en faillite à cause du coup d’État du Département d’État US et de l’administration Obama, à Kiev en février 2014), l’importance de l’agriculture russe prend une dimension stratégique mondiale en matière d’aliments et céréales biologiques de haute qualité.
Transformant une crise en opportunité, comme dit le vieux proverbe chinois, l’embargo russe de 2014 sur certaines denrées alimentaires de l'UE, a été rétrospectivement un tournant majeur. Des 39 milliards de dollars du total des importations agricoles et alimentaires russes en 2013, 23,5 milliards de dollars (soit 61% de toutes les importations de produits alimentaires en Russie), portaient sur les catégories de produits concernés par l'interdiction. La dernière décision visant à interdire toute importation de produits alimentaires turcs, rajoutée en tant que sanction après l’avion russe abattu par la Turquie dans l'espace aérien syrien, rehausse le total des importations interdites. L'interdiction d'importer des denrées turques est entrée en vigueur le 1er janvier.
Bien que de nombreux économistes occidentaux aient signalé l’impact de la grande inflation initiale due à l’embargo de l’année précédente, un facteur ayant amené la Banque Centrale russe à garder trop longtemps des taux d’intérêts dangereusement élevés, la réalité sur le plus long terme est que l’interdiction a précipité un tournant spectaculaire vers l’autosuffisance agricole. Comme les aliments importés les plus chers disparaissent des rayons des supermarchés dans toute la Russie, la première inflation des prix alimentaires de 2015 s’est affaiblie d’autant.
La toute dernière chute du rouble, du fait de la baisse mondiale des prix du pétrole libellés en dollars (28 dollars le baril à la dernière cotation), permettra de réduire encore davantage la consommation russe des plus coûteuses importations alimentaires qui restent à l’UE, au profit du " made in Russia ". Loin d’une catastrophe, comme le proclamaient joyeusement le New York Times et d’autres médias occidentaux, la dernière chute du rouble se transformera en avantage pour l’économie agricole russe et même pour toute l’économierusse. Cela donnera un grand coup de pouce aux objectifs d’autosuffisance. Les restrictions russes à l’importation de nourriture ne sont pas susceptibles de prendre fin bientôt, même si l’UE abandonne ses sanctions contre la Russie. Désormais, pour l’économie nationale, il y a trop en jeu avec le développement de l’agriculture de haute qualité biologique, sans OGM.
En plus de la décision russe d’autosuffisance agricole d'ici à 2020, l’embargo russe officiel de septembre 2015 sur toute récolte génétiquement modifiée, a préparé le terrain de la dernière décision prise par le président : transformer l’adversité en vertu.
Cette belle terre noire russe
Pour devenir aujourd'hui le plus important producteur du monde et aussi exportateur d’aliments biologiques de haute qualité et non-OGM, la Russie dispose aussi d’un atout naturel extraordinaire.
La Russie possède aujourd’hui quelques-unes des plus riches et plus fertiles terres agricoles du monde. Pendant la guerre froide, comme les contraintes économiques imposaient de consacrer les produits de l’industrie chimique aux besoins de la Défense nationale, la terre fertile russe n’a pas été exposée à des décennies de destruction par les engrais ou les pulvérisations chimiques agricoles, comme les sols d’une grande partie de l’Ouest. C’est devenu maintenant un mal pour un bien, car les agriculteurs européens et nord-américains se battent à présent contre les effets destructeurs sur leurs sols des produits chimiques qui ont largement éradiqué les micro-organismes essentiels. Les riches terres agricoles mettent des années à se créer et peuvent être détruites en un rien de temps. Quand le climat est chaud et humide, il faut des milliers d’années pour former quelques centimètres d’humus. Les climats froids et secs ont besoin de beaucoup pluslongtemps.
La Russie englobe l’un des deux seuls terroirs du monde connus sous le nom de « régions de tchernoziom ». Il s’étend du Sud de la Russie en Sibérie, à travers les oblasts de Koursk, Lipetsk, Tambov et Voronej. Les tchernozioms, terres noires en russe, sont des sols noirs contenant un pourcentage élevé d'humus, d’acides phosphoriques, de phosphore et d'ammoniac. Le tchernoziom est un sol très fertile produisant un grand rendement agricole. La région de tchernoziom russe s’étend de la Sibérie et du sud de la Russie dans nord de l’Ukraine, aux Balkans le long du Danube.
Les premiers résultats très positifs
Les premiers résultats de l’importance accordée à l'autosuffisance agricole russe et au développement général sont tout à fait positif. Depuis que l'interdiction des importations des denrées alimentaires de l’UE a été imposée, en août 2014, la production de viande bovine et de pommes de terre a augmenté de 25%, de 18% pour la viande de porc, de 15% pour le fromage et le fromage blanc, de 11% pour la volaille, et de 6% pour le beurre. En 2015, la récolte de légumes russe a aussi été un record, avec une production globalement de plus de 3%.
Les sanctions étasuniennes insensées et la guerre économique livrée contre la Russie produisent le contraire de ce qu’exigent les défenseurs du libre-échange mondialiste. Elles obligent, à bon escient, la Russie à se distancer des accords sur l’agro-alimentaire rédigés par l’Organisation Mondiale du Commerce. Cargill a écrit l’Accord de l’OMC sur l’agriculture. Les sanctions forcent la Russie à abandonner la doctrine libérale de l’Ouest sur le libre écoulement des produits alimentaires internationaux. Elles exigent l’autosuffisance nationale pour l’un des plus stratégiques de tous les biens économiques, sinon le plus stratégique: la qualité de la nourriture de la nation. La Russie a sagement décidé qu’elle a la priorité sur les " droits " à commercer librement de Cargill, ADM ou Monsanto. La révolution agricole russe est un exemple à considérer pour le reste du monde. Elle concerne la qualité primant sur la quantité. La qualité de la nutrition étant plus importante que le rendement à l’hectare.
F. William Engdahl est consultant en risques stratégiques et conférencier. Titulaire d'un diplôme en politique de l'université de Princeton, il est auteur de best-sellers sur le pétrole et la géopolitique. Article original pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.
NEO, F. William Engdahl, 21 avril 2016
Original : journal-neo.org/2016/04/21/now-russia-makes-an-organic-revolution/
Traduction Petrus Lombard révisée par Jean-Maxime Corneille
Original : journal-neo.org/2016/04/21/now-russia-makes-an-organic-revolution/
Traduction Petrus Lombard révisée par Jean-Maxime Corneille
mardi 26 avril 2016
dimanche 24 avril 2016
VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT DEBOUT
Dans son roman Voyage au Bout de la Nuit, Louis-Ferdinand Céline décrivait de manière provocante les soldats qui sont morts durant la Première Guerre mondiale comme des « idiots ». L’écrivain français faisait référence au fait que ces soldats avaient donné leur vie pour une cause qui n’était pas la leur — le massacre futile des pauvres pour le bénéfice des riches. Au long des nombreuses et pertinentes réflexions du livre sur la condition humaine, Céline note combien, dans la modernité, la rue en est venue à constituer le lieu des rêves. « Que fait-on dans la rue, le plus souvent ? On rêve. C’est un des lieux les plus méditatifs de notre époque, c’est notre sanctuaire moderne, la rue ».
Depuis que le gouvernement français a récemment introduit une législation réformant le droit du travail, un nouveau mouvement social « spontané » et sans leadership a pris racine à travers les villes de France — le mouvement Nuit Debout. Comme le suggère son titre, ce mouvement social se déroule pendant la nuit, et l’un de ses slogans est « Rêve Général ! » — un jeu de mots sur le terme « grève générale ». Donc, plutôt que d’appeler à une grève générale afin d’amener le gouvernement à genoux, les activistes appellent à rêver dans les rues !
Le mouvement a pris son envol après la sortie le 23 février du film du journaliste François Ruffin Merci Patron !, un film qui critique la ploutocratie française.
Bien que le film fasse la critique de l’avarice du capitalisme contemporain, il ne traite pas de la relation entre le capitalisme monopolistique, les guerres étrangères de conquête au service de l’accumulation de capital, la lutte des classes et la désinformation médiatique massive.
Le film de Ruffin n’expose pas non plus la complicité de toutes les officines médiatiques françaises dans des crimes de guerre et de génocide au Moyen-Orient et à travers l’Afrique, par la dissémination de mensonges et de désinformation sur le rôle de l’impérialisme occidental dans ces conflits. Il n’y a pas d’évocation du fait que la raison pour laquelle le président de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo s’était fait kidnapper par les forces spéciales françaises en 2010 — son pays bombardé et son image démolie — tenait au fait qu’il avait défié le puissant Club de Paris, le cercle de banquiers français qui contrôlent l’argent de la néo-colonie africaine ; Gbagbo avait proposé que la Côte d’Ivoire imprime son propre argent — un geste courageux qui aurait permis à ce pays riche en ressources de construire sa propre base industrielle, indépendamment d’intérêts coloniaux.
Malgré le fait qu’il se trouve un stand sur la Place de la République affirmant exposer le rôle nuisible de la politique française en Afrique, il n’y a pas de réelles informations sur ce qu’est ce rôle, et aucun des intellectuels pan-africanistes ayant écrit sur le sujet n’a été invité à s’exprimer et à vendre ses livres. Le mouvement Nuit Debout est majoritairement blanc, et de la classe moyenne.
Le film de Ruffin échoue également à démontrer comment les patrons français des industries céréalières ont fricoté avec le terrorisme contre le peuple de Libye quand ils ont secrètement rencontré des traîtres libyens à Paris en novembre 2010, afin d’organiser le bombardement et la destruction du pays le plus riche et le plus démocratique d’Afrique.
La classe dirigeante française n’est pas seulement coupable de la destruction de siècles d’acquis sociaux des travailleurs français, ils sont complices de génocide et de crimes contre l’humanité. Alors pourquoi Ruffin n’en parle-t-il pas ?
Ruffin écrit pour des publications "gauchistes" qui ont soutenu les "rebelles" appuyés par l’Otan en Libye — des rebelles qui étaient en réalité des terroristes d’al-Qaïda au service de l’Otan. En 2011, le mensuel « de gauche » Le Monde diplomatique a publié un article sur la Libye affirmant qu’il n’y avait aucun doute sur la « brutalité du régime », en dépit du fait que tous les crimes imputés au colonel Kadhafi aient été perpétrés par les « rebelles » takfiristes.
Ruffin et les publications malhonnêtes pour lesquelles il écrit sont tous complices du génocide commis par l’Otan contre les peuples des états de l’Hémisphère Sud, du Moyen-Orient et de l’Afrique à l’Amérique latine.
Non, aucune de ces réalités inconfortables n’est décrite dans l’anti-capitalisme de Ruffin. En lieu et place, nous avons des slogans d’extrême gauche, de l’ironie de petit bourgeois et l’occupation écervelée d’une place publique par des jeunes, qui n’ont ni l’éducation ni l’expérience nécessaires pour comprendre les raisons structurelles et les implications profondes de la réforme du travail qu’ils affirment rejeter.
Le mouvement Nuit Debout n’est assurément pas spontané, il ne vient pas non plus de la base et n’est pas sans leadership, ainsi que le prétendent tellement d’observateurs.
Au contraire, il est le résultat de décennies d’analyse politique attentive de la part d’idéologues impériaux étasuniens. Depuis la dissolution non-démocratique de l’URSS en 1991, les États-Unis ont perfectionné une technique de changement de régime communément dénommée comme celle des « révolutions colorées ». La stratégie comprend la cooptation de slogans et de symboles gauchistes pour servir un programme de droite. Lénine et le parti bolchévique avaient plusieurs fois dénoncé Léon Trotsky pour l’utilisation de cette technique contre-révolutionnaire avant comme après la Révolution d’Octobre. C’est désormais devenu l’outil standard de la politique étrangère US.
La manipulation de la naïveté et de la rébellion de la jeunesse dans le but de renverser un gouvernement hostile aux intérêts US, ou la création d’un mouvement d’opposition « de gauche » dans les pays impérialistes conçu pour étouffer toute opposition réelle - c’est une stratégie que tout aspirant activiste a besoin d’étudier s’il espère s’engager dans des mouvements capables de réel changement social, politique et économique.
Le mouvement Nuit Debout est dirigé par des petits-bourgeois-Bohème qui ne comprennent pas ou peu le capitalisme contemporain. Le mouvement est organisé selon les mêmes principes que les révoltions colorées appuyées par les USA en Europe de l’Est et pendant le « Printemps arabe » — des slogans vides de sens, des jeux de mots stupides et un infantilisme politique. Bien que nous ne puissions pas encore le prouver, l’usage du poing fermé comme logo du mouvement couplé à celui de slogans débiles rappelle très fortement les stratégies et tactiques de CANVAS, le Center for Applied Non-Violent Actions and Strategies [Centre pour les Actions et Stratégies Non-Violentes Appliquées, NdT], une organisation de formation de la jeunesse proche de la CIA.
La classe dirigeante française a de toute évidence passé plus de temps à lire Marx que leurs prétendus adversaires. Car les alliés objectifs du capitalisme monopolistique en Europe aujourd’hui sont les gens comme François Ruffin et l’autre idéologue éminent de la bourgeoisie gauchiste dans ce mouvement, Frédéric Lordon — qui tous les deux camouflent la nature réactionnaire de leur pseudo-anticapitalisme ou, pour être plus précis, leur « anti-néolibéralisme », avec un mélange de sémantique alambiquée, d’attitude pseudo-intellectuelle et de slogans d’extrême gauche.
Il y a des milliers d’authentiques organisations issues de la base populaire en France, et ils obtiennent une grande part de leurs informations de médias indépendants comme Meta TV, le Cercle des Volontaires, le Réseau Voltaire et beaucoup d’autres. Une réelle analyse du capitalisme est fournie par des organisations communistes telles que l’OCF et l’URCF. Une critique bourgeoise cohérente de l’impérialisme français et européen est fournie par le parti politique UPR.
Les activistes de Nuit Debout parlent d’une « convergence des luttes » alors que des journalistes et des activistes provenant de ces organisations véritablement issues du peuple ont été escortés sous la contrainte hors de la Place de la République et dénoncés comme étant des « fascistes ». Les Antifas sont une organisation qui prétend combattre le fascisme mais passe le plus clair de son temps à attaquer tous les activistes authentiquement anti-impérialistes en souillant leur nom avec l’étiquette « fasciste ».
Les Antifas ont encore été actifs dans le mouvement Nuit Debout où de réels anti-impérialistes français tels que Sylvain Baron ont été forcés de quitter la Place.
L’auteur de ces lignes avait souligné à plusieurs reprises en 2011 que l’échec de la gauche à comprendre l’idéologie réactionnaire du « Printemps arabe », et le rôle des agences US dans son organisation et son exécution auraient de graves conséquences pour la politique progressiste. Dorénavant, des techniques similaires sont employées à travers le monde afin de criminaliser la vraie opposition anti-capitaliste et créer les conditions d’une dictature militaire. Les alliés objectifs de cette stratégie sont des anti-capitalistes petits-bourgeois comme François Ruffin et Frédéric Lordon ; ce sont des intellectuels putatifs et fantasmagoriques qui brillent dans les rues du monde onirique nocturne et métropolitain si éloquemment dépeint par Céline.
La représentation des guerres d’agression étrangères de l’impérialisme en tant que « révolutions » et « interventions humanitaires », mariée à la défense puérile de concepts vaseux comme « l’Europe sociale » — c’est là le rôle néfaste joué par ces « révolutionnaires » post-modernes, qui sont l’avant-garde de l’impérialisme réactionnaire. Une maladie quand l’auteur de ces lignes l’avait dénoncée en 2011, le pseudo-gauchisme a muté en une sérieuse pandémie planétaire. Si cette forme de gauchisme n’existait pas, l’impérialisme aurait été contraint de l’inventer. Le mouvement Nuit Debout s’étend maintenant à travers le monde. Les médias pseudo-gauchistes présenteront avec zèle ce mouvement comme une évocation mondiale du tableau de Delacroix La Liberté guidant le Peuple alors que malheureusement, il s’agit plutôt d’une sinistre version du Joueur de flûte de Hamelin.
Les soi-disant « anti-fascistes » de ce mouvement dénoncent comme « fascistes » ceux qui exposent les mensonges des médias corporatistes utilisés pour justifier les crimes des guerres étrangères de l’Otan — les guerres étrangères de l’accumulation du capital menées par les mêmes multinationales qui imposent domestiquement l’austérité et la lutte des classes ; mais ce sont eux qui sont les fascistes, ce sont eux qui sont les ennemis de la classe laborieuse !
La confusion idéologique est la grande pathologie politique de notre époque. Céline décrit la guerre et la maladie comme les deux « infinités du cauchemar ». L’écrivain français aurait pu inclure le fascisme parmi les cauchemars cités, la pernicieuse idéologie que son cynisme l’amena éventuellement à embrasser. L’on peut décrire les deux « infinités du cauchemar » contemporaines comme la prolifération de guerres d’agression et le triomphe de la répression capitaliste, due à la maladie politique du crétinisme d’extrême gauche qui a supplanté le mouvement travailliste au cours des 30 dernières années. Jusqu’à ce que notre jeunesse s’émancipe de l’influence pernicieuse de l’opposition sous contrôle et de l’idéologie pseudo-gauchiste — qui fait d’eux les idiots utiles du capitalisme monopolistique plutôt que des révolutionnaires — leur activisme de bon aloi est tragiquement destiné à précipiter le voyage au bout de la nuit de la civilisation.
Traduction
Lawrence Desforges
Lawrence Desforges
« NAKBA », LETTRE OUVERTE AUX PEUPLES DU MONDE
SOURCE
Ce texte, déjà publié chez les moutons enragés, nous a été soumis par son auteur, Zénon. Si le gouvernement veut réellement limiter l’immigration, il devrait placarder cette lettre à l’entrée de tous les consulats de France. Au-delà de l’immigration, la lettre s’adresse aussi aux Français eux-mêmes, étalant les mensonges et faux-semblants que nous aimerions ne pas voir. RI
***
Je m’adresse aujourd’hui à tous les enfants de terres exploitées, de pays en guerre, de cours d’eau et de territoires corrompus ou stérilisés par la cupidité humaine à quelque niveau de responsabilité que ce soit. Je m’adresse à tous les déshérités de leurs racines, de leurs ressources et de leurs traditions, qu’ils soient nés de ce côté du monde ou aux antipodes. À l’ensemble de celles et ceux prêts à faire le pari d’un avenir meilleur. Car un malheur commun menace de nous jeter dans la tourmente et la diaspora généralisées. Et que seul d’un commun accord, les peuples de la Terre auront une chance de sauver leurs valeurs et leur liberté.
J’ai grandi dans une modeste banlieue française que la bienpensance politique actuelle qualifierait de « société multiculturelle ». À vrai dire un modèle réussi d’entre elles, car il n’était parmi nous du temps de ma jeunesse ni question de racisme, ni de contradiction déclarée entre la vie citoyenne et les pratiques religieuses.
Il faut dire qu’à l’aube des années quatre-vingt-dix, la France offrait encore assez de possibilités d’emploi et d’accès au confort de vie occidental pour permettre l’intégration de travailleurs du monde entier et de toutes cultures. Le socle idéologique consumériste était à l’époque assez solide. Puis est venu le temps de la désillusion progressive. Prise dans le tourbillon mondialiste, l’Europe a petit à petit vu se fondre sa capacité à assurer le bien-être matériel de ses habitants. Et ses rêves d’égaler le « modèle » américain, sauf en matière d’injustice, de lois liberticides et d’abus policiers. En périphérie des grandes villes, les descendants de la main d’œuvre bon marché de l’époque se sont retrouvés parqués, ethnie par ethnie, confession par confession, dans des cités dortoirs sans âme ni horizon. Ni surtout sans la moindre perspective d’en sortir. Une économie parallèle à celle autorisée légalement s’est organisée afin d’y permettre une survie plus ou moins précaire, avec la complicité d’un pouvoir d’état ici comme ailleurs acteur de sa propre déréliction. Les peuples ont appris à s’y regarder en chiens de faïence. À se croire en compétition dans un système qui de toute évidence pouvait dorénavant se passer d’eux.
Les derniers ressorts de cet empire à bout de souffle, pour se maintenir, ont été ces dernières décennies l’émission par wagons entiers de monnaie de singe ; autrement dit d’argent-dette sans la moindre valeur, l’ingérence ou la guerre pour l’appropriation des ressources naturelles, et la propagande. Si je vous écris aujourd’hui, c’est parce que nous sommes depuis trop longtemps victimes de cette imagerie mensongère qu’entretient de lui-même l’Occident. Je connais la fiction continuellement véhiculée dans vos foyers par Hollywood, la publicité, mais aussi et surtout par les récits idéalisés de vos fils, frères ou voisins déjà expatriés. J’ai rencontré nombre d’entre eux travaillant ici depuis des années, dont la plupart se privaient de tout et envoyaient chaque mois au pays de quoi rembourser dans un premier temps les sommes cotisées pour leur voyage. Et continuer ensuite indéfiniment afin d’entretenir le mythe de leur réussite personnelle, de honte à l’idée que soit révélée la réalité de leur condition. Ils se complaisent par faiblesse à vous entretenir dans l’illusion d’un pays de Cocagne où tout est possible et où vous seriez, vous aussi, les bienvenus. C’est pourquoi je vais tenter de vous décrire le quotidien que beaucoup n’avoueront jamais. Et vous apporter un bref aperçu des revers de ce décor idyllique.
Bienvenue au royaume de la fausse abondance. L’apparente profusion de denrées de toutes sortes importées des quatre coins du Monde ne fait qu’occulter la pauvreté en nutriments des aliments proposés à nos portefeuilles. Le Codex alimentarius règle en la matière la quantité de vitamines et d’acides aminés que doivent contenir nos tomates, tandis que sont testés les taux de pesticides et produits chimiques supportables par nos organismes. L’empoisonnement généralisé des sols sera le terreau des cancers et autres maladies chroniques faisant la prospérité florissante de notre industrie pharmaceutique. Si vous aussi voulez lui servir de cobaye, vous êtes aimablement invités à vous joindre à nous. Bon appétit !
Pour ce qui est des salaires mirobolants que vous feront miroiter passeurs et autres exploitants de la traite humaine néocoloniale, il faut savoir qu’un emploi non-qualifié ne vous rapportera guère plus que le salaire minimum. Qu’en déduisant de celui-ci impôts et charges, il sera impossible d’entretenir avec une famille. Ce salaire légal est d’ailleurs ici l’objet de constantes remises en question : on proposera au jeune de moins de vingt-cinq ans, entre deux stages non-rémunérés, un « service civique » ou autre boulot de larbin payé au lance-pierre, corvéable à merci et jetable à l’issue de son contrat. Le fonds monétaire international songe d’autre part à faire nos états-vassaux légiférer de sorte à vous employer sans rémunération minimale ni limite horaire. L’opulence ne dissimule ici encore qu’un esclavagisme absolu.
Les naturalisés de longue date auront la chance, s’ils sont seuls, de partager à trois sur des lits superposés une chambre de neuf mètres carrés dans un foyer de travailleurs, ou bien s’ils ont une famille d’occuper un clapier délabré au fin fond d’une cité sans terre ni espace, à la verdure artificielle et où l’imagination se trouve perpétuellement cantonnée entre quatre murs. À ceci de différent avec la vie en prison qu’il vous faudra dans celle-ci payer pour votre cellule. Quant aux arrivants les plus récents d’entre vous, ils auront droit à un confort d’accueil digne de celui de nos camps des années quarante, avec la technologie génétique en renfort. Il vous faudra laisser votre ADN à l’entrée et présenter vos empreintes pour passer la nuit dans un container de transport de fret recyclé pour l’occasion, sans fenêtre, en compagnie d’une soixantaine de compagnons de galère… Une énumération complète serait trop longue pour ce chapitre.
Au contraire de ce que vous avez pu connaître dans vos maisons, dans les rues de vos villes ou de vos villages, la vie de famille a depuis longtemps cessé d’être ici la norme ou la référence. Les générations ne communiquent plus. Les vieux achèvent leur existence loin des leurs, dans des sanatoriums où l’épaisseur des murs et les sédatifs garantissent que ne filtrent pas un écho de leur témoignage ou de leur souffrance. Ici comme dans les autres provinces où nul regard ne peut échapper aux écrans numériques, la parole est de plus en plus notoirement proscrite. Aventurez-vous dans nos quartiers chics ou dans nos ghettos, vous n’y croiserez qu’un essaim de fantômes abîmés dans une dimension parallèle. Quelle que soit enfin votre culture d’origine, nos gouvernements voudront, par tous les moyens institutionnels et publicitaires, y substituer chez vos enfants celle de la suprématie marchande. Derrière son culte de l’individualité narcissique, celle-ci ne vise en définitive qu’à dissoudre toutes nos identités. Condition qu’il vous faudra accepter pour bénéficier des allocations allouées à crédit afin d’ajourner l’effondrement qui nous pend au nez.
Car certes, si vous espérez profiter de notre système social, il vous sera encore possible de vivoter de prestations et d’aides en tous genres sans devoir travailler en contrepartie.
Du moins quelque temps. Car il existe plusieurs revers à cette usine à gaz. D’une part, ne croyez pas que l’assistanat tel que nous le voyons pratiqué relève d’un quelconque humanisme. C’est au contraire l’instrument idéal d’un empire totalitaire pour assujettir définitivement ses ressortissants. L’attribution de ces subsides dépendra en effet de votre soumission à toutes les décisions politiques, à toutes les autorités, à tous les contrôles. L’objectif réel du dispositif est de museler toute contestation, d’éteindre d’avance toute revendication chez des individus dociles et grassouillets. Votre liberté sera le prix à payer de votre confort matériel. L’état réussit en prime le tour de force, en nous entretenant dans la dépendance, de faire oublier que c’est d’abord lui qui dépend de nous. Parallèlement, le maintien constant d’inégalités de traitement entre différentes couches de population ; de privilèges aux uns tandis que d’autres sont exploités, permet au pouvoir de diviser les peuples enferrés dans un faux antagonisme idéologique. Par un effet particulièrement pervers d’inversion des valeurs, la « solidarité » institutionnelle s’avère l’impitoyable broyeuse de toute la cohésion naturelle à nos sociétés.
Du moins quelque temps. Car il existe plusieurs revers à cette usine à gaz. D’une part, ne croyez pas que l’assistanat tel que nous le voyons pratiqué relève d’un quelconque humanisme. C’est au contraire l’instrument idéal d’un empire totalitaire pour assujettir définitivement ses ressortissants. L’attribution de ces subsides dépendra en effet de votre soumission à toutes les décisions politiques, à toutes les autorités, à tous les contrôles. L’objectif réel du dispositif est de museler toute contestation, d’éteindre d’avance toute revendication chez des individus dociles et grassouillets. Votre liberté sera le prix à payer de votre confort matériel. L’état réussit en prime le tour de force, en nous entretenant dans la dépendance, de faire oublier que c’est d’abord lui qui dépend de nous. Parallèlement, le maintien constant d’inégalités de traitement entre différentes couches de population ; de privilèges aux uns tandis que d’autres sont exploités, permet au pouvoir de diviser les peuples enferrés dans un faux antagonisme idéologique. Par un effet particulièrement pervers d’inversion des valeurs, la « solidarité » institutionnelle s’avère l’impitoyable broyeuse de toute la cohésion naturelle à nos sociétés.
J’en arrive ainsi au mythe fondateur d’une des plus grandes impostures jamais mises en scène : je veux parler de la démocratie moderne. Vous savez : cet idéal charitablement bombardé partout sur le globe, assaisonné d’uranium appauvri et de phosphore blanc. Conçu dans les loges britanniques et françaises tout au long du dix-septième siècle, le modèle démocratique actuel ne présente aucune caractéristique en commun avec celui de la Grèce antique dont il se réclame. Cette mascarade avait pour vocation de liquider, en Europe et dans le reste du Monde, l’ordre traditionnel pour lui substituer un régime totalitaire transhumaniste et marchand alors en projet. Il fallait un système de transition propre à fournir au peuple l’illusion de sa liberté, de sa mainmise sur son destin tandis qu’on dressait autour de lui les tours et les barbelés. Ce prétendu « pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple » n’a cessé de mimer une représentativité publique dès le départ purement fictive. Ses dirigeants sont tous préalablement cooptés parmi les ayant-droits des intérêts mondialistes, et leurs gesticulations médiatiques dissimulent à grand peine leur adhésion unanime au dessein final : notre propre signature au bas du contrat de leur totale procuration sur nos vies. Car à présent que sont suffisamment concentrés pouvoirs et richesses, que nous-mêmes y sommes de mieux en mieux préparés, et que science et technologie convergent à leur proposer la matrice adéquate à la réalisation du projet, le moment est venu pour eux de lever le masque. Il serait bien sûr plus simple de déployer l’arsenal militaro-policier comme par le passé. Mais l’Histoire ne leur a que trop bien enseigné qu’une manœuvre violente entraîne mécaniquement une violence équivalente en retour. C’est notamment la raison pour laquelle leurs manœuvres de contre-insurrection restent aussi relativement mesurées, et qu’ils autorisent de si bon gré la diffusion de tant de scandales les concernant. Croyez-vous vraiment qu’une presse majoritairement possédée par des marchands d’armes et des banquiers risquerait de livrer des informations nuisibles aux intérêts de ses maîtres ? La divulgation au grand jour d’affaires de corruption, d’escroqueries, et l’affichage de la vie privée des politiciens dans les tabloïds ne participent en réalité qu’au discrédit volontaire de la forme actuelle d’exercice du pouvoir afin d’encourager l’acceptation de la suivante. Que les âmes optent de leur plein gré pour la damnation n’est-il pas le défi du diable ?
Je ne me suis pas livré à cette assez longue énumération dans l’idée de vous faire croire que la vie d’ici serait pire que chez vous. Mais pour que vous puissiez vous représenter ces réalités, au lieu de phénomènes distincts, comme les différents rouages d’un même processus. La police et la publicité, la pollution et la technologie, les guerres, les famines, l’économie et la politique se trouvent aussi étroitement liées qu’est intégré chaque être à son environnement extérieur. Les grandes vagues de migrations prévues, financées et logistiquement soutenues par les pouvoirs en place concourent de la même manière à l’instauration de l’ordre qu’ils entendent imposer par le chaos. Leur objectif n’est pas le remplacement de population que craignent tant les plus attachés d’entre nous à leur territoire ou à leurs coutumes. Il s’agit de mettre en œuvre la spoliation généralisée non seulement de nos biens et de nos ressources, mais aussi des vôtres. Car tandis que vous occuperez nos emplois pour vos salaires d’origine, personne ne défendra vos pays des juntes mercenaires y sécurisant le pillage des richesses devant vous revenir… Rien ne condamne pourtant quiconque à n’être qu’un simple pion sur leur échiquier. Il suffit pour commencer de ne pas céder aux chants des sirènes.
Car le grand basculement se dessine déjà ; à travers l’effondrement économique du bloc occidental, la disparition progressive du dollar dans les échanges internationaux ou celle de l’argent physique aux guichets des banques. Nous sommes actuellement près du point de rupture. L’ancien système est en état de mort clinique, tandis que le prochain tarde à se mettre en place en raison de dissensions au sommet quant à la répartition des profits. Tout est par définition possible dans un pays sans loi. Il en est également ainsi à l’échelle du Monde. Ce moment historique offre certes la perspective d’un enfer total, mais aussi l’opportunité d’un profond rééquilibrage entre les pouvoirs et dans nos rapports. Nous avons le choix de souscrire à l’idéologie dominante et de travailler à notre propre perte, ou de participer activement à bâtir un autre avenir.
Alors, d’abord aux expatriés d’ici pour s’enrichir des métastases de notre système aux quatre coins du globe : vous ne serez pas à l’abri des vents dans l’œil du cyclone. Vous condamnez vous-mêmes vos enfants à grandir dans des cités-bulles en perpétuel état de siège. La consanguinité aura eu raison de vos murs avant la troisième génération.
À tous les trimards et déshérités ne rêvant que d’Eldorado, sachez que la terre promise n’est, à l’instar de l’âge d’or, que pure et simple vue de l’esprit. Le seul paradis qui vous tend les bras réside en l’état intérieur que vous cultivez ici et maintenant. Dans votre volonté de lui donner corps à travers vos actes. A quoi bon dès lors désespérément vouloir grappiller quelques dernières miettes d’un consumérisme à crédit, surtout quand celui-ci ne demeure principalement possible que par l’expropriation des fruits de votre travail et de vos ressources, alors qu’aussi bien l’instinct de conservation que la logique exigerait de vous battre pour libérer vos pays de l’emprise de ses exploiteurs ? Beaucoup sourient en effet ici des « républiques bananières » instituées pour accréditer l’émancipation des anciennes colonies. Ils gagneraient à considérer qu’elles ne sont que les plus récents avatars des nôtres. Vendus à la même cause. Rappelons-nous du sort de ceux ayant sincèrement œuvré au bien-être de leur peuple : Sankara, Chavez ou Kadhafi. Probablement bientôt Bachar-Al-Assad… Vous m’aurez compris. Nous avons chacun du ménage à faire parmi nos délégués et nos ambassades. Vous me demanderez comment renverser les choses à notre niveau. Je ne suis pas spécialiste en insurrection contre-impériale, mais s’ils ont fait de la technologie leur arme principale, nous devons partir du présupposé que c’est également leur talon d’Achille. Quand je parlais tout à l’heure de se battre, il s’agissait avant tout de ne pas déserter le terrain ni de se tromper d’ennemi. Puisque la mobilisation constante est l’artifice par lequel ils arrivent à nous déposséder de notre présence à nous-mêmes, la désidentification doit devenir notre mode d’action conscient. Le désintérêt pour les signes d’appartenance à telle ou telle catégorie sociale doit nous conduire à réinvestir le langage, l’espace public, ainsi que chaque interstice de liberté laissé vacant. S’il peut paraître insensé d’opposer la simple parole aux canons des chars et aux bombes, songez que leur armement leur confère seulement le pouvoir de détruire ce Monde, tandis que le Verbe nous offre celui d’en inventer de nouveaux.
Aux égarés qui voient en la perspective d’investir l’Europe l’opportunité d’une revanche au colonialisme ; qui considèrent l’ensemble des Occidentaux comme les bénéficiaires de l’exploitation dont ont fait l’objet leurs aïeux, je répondrai de ne pas tant se focaliser sur l’esclavage passé que sur celui à venir. Et de surtout garder à l’esprit que la traite ou bien l’expansionnisme impérial de l’époque n’ont pas profité à la majorité des visages-pâles, loin s’en faut, mais à une petite minorité dont descendent les milliardaires finançant et soutenant aujourd’hui les réseaux de passeurs pour votre venue… Je laisse à chacun le soin d’effectuer ses propres recherches sur le sujet. En tout état de cause, il convient de se demander toujours ce que dissimulent la gratuité, l’humanisme, ou encore l’apparente hospitalité des pays visés. Et si votre désir de vengeance est tel que vous ne pouvez vous empêcher de passer à l’acte, alors veillez à ce que celui-ci ne se trompe pas d’ennemi. Qu’il s’attaque en priorité aux responsables de la situation : c’est-à-dire les générations de politiciens corrompus qui se sont succédées à superviser votre asservissement pour le compte de multinationales apatrides. Comme je le disais, nous avons le même ménage à faire de notre côté. Probablement d’ailleurs depuis plus longtemps.
À ceux enfin qui rêvent de mourir en martyr et ne croient pouvoir donner un sens à leur vie qu’en la sacrifiant, qui se repaissent des larmes et du sang de leurs anciens frères en humanité : vous n’êtes à la face du Monde que les putes au rabais des maîtres que vous prétendez combattre. Le wahhabisme n’est qu’une énième émanation talmudique visant à concrétiser le projet du grand Israël. En vous réclamant de l’Islam pour perpétrer vos crimes, vous dévoyez la foi et la recherche spirituelle d’un milliard et demi de croyants sincères… Il n’existe ici-bas nulle autre guerre sainte que celle qui consiste à traquer inlassablement l’Ennemi en soi. Vous prétendez au Paradis pour avoir semé autour de vous les grains du chaos ? Je dis que si Dieu existe comme je le crois, vous découvrirez bientôt que le ridicule sera votre seule immortalité.
Il est certes très difficile d’avancer debout les yeux grands ouverts en ces temps de confusion et de tromperie généralisées. Tellement plus simple de céder aux promesses d’une secte ou d’une autre. De se soumettre à la première croyance ou autorité pour se déresponsabiliser de ses actes. Pourtant… La libération commence par l’acceptation de notre implication dans le processus décrit plus haut. Dans son inscription profonde en notre subconscient et dans nos réflexes. « Dieu se rit des hommes dénonçant les effets dont ils chérissent les causes », écrivait Bossuet. Il nous faut comprendre en quoi nous alimentons le système de prédation actuel non seulement par l’emploi que nous acceptons d’y occuper et par nos choix de consommation, mais aussi dans notre rapport à l’autre ainsi qu’à nous-mêmes. Parce qu’effectivement, asseoir l’hégémonie des banques en s’endettant pour acheter des merdes inutiles dont la production implique l’exploitation d’enfants, la ruine de notre habitat naturel et la disparition de la plupart des espèces vivantes, est une participation active à la mécanique mortifère dans laquelle nous sommes engoncés. Ceci n’est qu’un exemple de toutes les façons par lesquelles, entre d’un côté la peur et de l’autre la tentation, nous entretenons notre propre esclavage et celui des autres. Mais nous préférons fuir ces réalités du regard, d’abord par orgueil : comment ai-je été assez sot pour me laisser abuser à ce point ? Mais peut-être aussi, et plus sournoisement, de réticence à admettre que nous ne sommes qu’Un.
Il ne saurait ici être question de philosophie, ni d’une quelconque référence à la doctrine du nouvel-âge. Ce fait tend à être prouvé aussi bien par l’observation des fonctions d’apprentissage chez les animaux, la synchronicité de la maîtrise du feu comme de la découverte de la roue parmi des peuples n’ayant pu communiquer entre eux, ou bien la floraison simultanée des bambous partout sur le globe, que par les découvertes scientifiques les plus récentes quant à la transmission de l’information au niveau quantique. Bien que sur le plan matériel chaque chose nous apparaisse distincte des autres, les éléments qui les constituent sont en perpétuelle interaction au niveau de l’infiniment petit, dans lequel se fondent toute frontière et toute notion de temps et d’espace. Il semblerait que l’univers que nous percevons soit en réalité de nature holographique. À ce titre, le Tout serait alors dans son principe indivisible de ses parties. Ce paradigme expliquerait de façon cohérente non seulement l’omniprésence du nombre d’or et la géométrie fractale que l’on retrouve dans toutes les structures du vivant, mais également les phénomènes moins tangibles de visualisation à distance et de transmission de pensée. Une connexion intime à cette dimension de nous-mêmes incluse dans l’esprit du Tout rendrait possibles les miracles attribués aux plus grands mages. Je n’aurai pas la prétention intellectuelle de confirmer ou d’infirmer une telle théorie. La recherche rejoint néanmoins dans ce domaine les enseignements traditionnels notamment amérindiens, gnostiques, bouddhistes et hindous.
Nous devons alors nous pencher sur cet attachement maladif à nous croire uniques et distincts de ce qui nous entoure. Sur cette peur du lâcher-prise, de notre perméabilité au monde extérieur nécessitant pour s’en prémunir de dessiner toute une architecture de lignes imaginaires. Nous sommes d’abord collectivement soumis à un conditionnement multiséculaire à la dissociation et au dualisme. Devenu aujourd’hui injonction quasiment acceptée par tous à perpétuellement se définir. Si l’on remonte le fil de notre généalogie, on trouve la plus ancienne expression de ce penchant chez les premiers de nos ancêtres à avoir enterré leurs morts. Même si des raisons sanitaires peuvent en avoir expliqué la cause, je trouve intéressant que l’anthropologie considère cette distinction de notre part entre vie et trépas comme ce qui différencie également l’homme de l’animal… Mais il ne s’agit pas de gloser sur nos origines. Cette peur de disparaître est assurément à la base des limites que nous mettons nous-mêmes à notre perception. Elle est l’exact pendant à notre incapacité d’assumer l’arborescence infinie des conséquences de nos actes. En somme, l’envers de notre peur de vivre… L’interprétation volontairement biaisée par les religions du Déluge et des catastrophes ; cette vision infantilisante du châtiment d’un Dieu à l’image que l’homme se fait de lui-même, voudrait nous faire occulter la parfaite résonnance entre nos émotions, négatives ou positives, et le degré d’harmonie possible sur la planète. Notre responsabilité directe en tout ce qui se manifeste. Mais une fois admise la porosité entre notre autofiction et ce qui nous entoure, une fois pleinement acceptée l’absence de barrière entre quoi que ce soit, il nous redevient possible de voir l’étendue des implications de notre simple présence au Monde. De notre capacité d’agir à notre niveau à y bâtir un enfer techno-moderne ou une antichambre du paradis.
Il apparaît certes probable à l’aune de plusieurs constats précités qu’une nouvelle guerre Mondiale est inscrite au calendrier. Mais cet avenir que l’on nous promet et nous vend ne dépend que de notre soumission aux desiderata de nos maîtres. Il va de soi que toute insurrection populaire serait aujourd’hui plus violemment que jamais réprimée. Mais il n’appartient qu’à nous de cesser de nous enchaîner davantage à ce système d’illusions qui voudrait que le bien-être soit nécessairement matériel. Que nous soit gravée sur le front l’obligation de travailler encore et encore, de courir d’urgence en urgence à des tâches toujours plus absurdes afin de seulement pouvoir prétendre « s’en sortir »… Il n’existe en réalité aucune issue positive à cette fuite en avant. Ni individuelle ni collective. Notre course après plus d’argent, de croissance, de produit intérieur brut et de consommation ne constitue pas la solution à nos maux : elle en est au contraire la cause. Elle est à l’origine de la plupart des conflits entre personnes ou nations. De la pollution de l’air, des eaux et des sols par l’industrie lourde et le nucléaire. Elle est le prétexte à nous faire œuvrer quotidiennement contre notre propre intérêt, ainsi que l’instrument par excellence de notre aliénation. N’importe qui a cependant la capacité de conjurer ce mauvais sort. Il suffit pour cela de commencer à ne plus y croire. De ne plus légitimer par un bulletin de vote la présence au pouvoir d’escrocs, d’assassins et de vendus notoires. De ne plus accorder de crédit aux paroles de journalistes employés par des marchands d’armes. Ni d’acheter la dernière connerie technologique importée de l’autre bout du globe et qui, loin de vous rapprocher de votre entourage, vous isolera toujours plus. Il convient enfin de considérer l’argent pour ce qu’il est réellement : à savoir l’instrument de domination d’une poignée de magiciens noirs sur l’humanité. Le Veau d’or de la nouvelle Babylone… Mes frères, mes sœurs, il est plus que grand temps de mettre le feu aux idoles. De nous réapproprier notre temps, notre énergie. Notre liberté. De rompre avec nos comportements dictés par la peur et nos dépendances à de faux besoins. Car nous valons tous autant que nous sommes infiniment plus que cela. Plus que nous ne pouvons même l’imaginer. Notre conscience est l’intermédiaire entre l’unicité de l’Esprit et son action jusque dans la division cellulaire. Elle est de nature intrinsèquement magique et tissée de reflets d’étoiles. Aussi ne devons ni ne pouvons-nous laisser s’éteindre cette flamme. Ni oublier l’Enfant, plus que quiconque ouvert à l’amour et à la beauté. Nous avons l’incroyable chance d’être au Monde ici et maintenant. De pouvoir absolument tout faire pour le sauver. Qu’attendons-nous pour rendre son sens à nos vies ?
L’Histoire nous a plus de fois qu’il n’en fallait enseigné que les renversements de régime, utopies ou révolutions imposées du collectif à l’individu n’ouvrent la porte qu’aux pires catastrophes humaines. Aucun bonheur ni salut n’est à rechercher ailleurs qu’en nous-mêmes. La seule structure sociale harmonieuse et viable dans la durée sera celle que nous mettrons en œuvre une fois opérée cette libération intérieure. Trop de générations avant nous se sont fourvoyées à de vains combats, ou bien par lâcheté ou paresse ont préféré commettre leurs descendants au soin d’assumer leurs erreurs. Devant l’état d’avancement du projet de grand génocide avant le transhumanisme, nous sommes probablement la dernière à disposer d’une chance – même si je concède qu’elle semble infime – de s’émanciper. Il sera trop tard lorsque nos héritiers porteront des implants informatiques au cerveau et seront physiquement dépendants de la robotique pour survivre. Devant le soleil qui nous illumine, devant les cours d’eau qui nous baignent et sous les cieux qui nous guident, au nom de nos plus beaux souvenirs et de nos rêves les plus sacrés, nous ne pouvons pas tolérer de laisser perpétrer une telle infamie. Alors levons-nous, camarades, avant de regretter d’avoir gardé les bras croisés sur Terre en cette fin de cycle. Le château de cartes du grand Architecte est plus que jamais branlant, vulnérable à la moindre secousse. Il nous est possible, par notre simple désertion des champs de bataille qu’ils voudraient nous voir investir, de renverser en à peine quelques jours ce système inique. Saisissons cette ultime occasion d’honorer la lumière en chacun de nous et la liberté qui coule en nos veines. Nous avons reçu la grâce infinie de pouvoir nous transcender au travers des épreuves qui nous incombent. Le moment où jamais est venu de nous en rendre dignes.
Zénon
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