Espérance de vie en baisse | Pourquoi les français mourront plus tôt
Jamais à court d’euphémismes pour réduire la portée des faits qui ne rentrent pas dans ses cases préétablies, l’Insee présente la baisse historique de l’espérance de vie française ainsi : « elle a marqué le pas en 2012″. L’institut national de la statistique et des études économiques s’était bien gardé de commenter publiquement ces chiffres quand ils ont été découverts un an plus tôt ; notre gouvernement et nos « grands » médias, de relayer l’information.
Après une hausse continue depuis qu’elle est mesurée, l’espérance de vie des hommes de 60 ans est passée cette année de 22,7 à 22,6 ans. Celle des femmes du même âge, de 27,4 à 27,2 ans. À la naissance, on leur pronostiquait 84,8 ans à vivre, contre 85 années en 2011. La différence n’est pas grande, elle peut même paraître négligeable pour le profane ; en réalité, elle marque une évolution sensible, qui tranche avec tout ce qui avait été constaté jusqu’alors.
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A contre-courant des considérations abstraites, l’espérance de vie est un phénomène socio-économique résultant de facteurs spécifiques. Ce n’est donc pas une surprise si elle a baissé en 2012, stagne depuis, et risque de connaître bientôt une diminution continue. L’augmentation du temps de travail et le renoncement aux soins vont finir par atrophier sérieusement la santé des Français, précisément ceux qui appartiennent à la classe ouvrière contemporaine – celle qui subit des pressions au travail dans les magasins, les centres d’appel, les administrations ou qui se trouve privée d’emploi. C’est le prix à payer de notre époque, dont l’idéologie dominante ne rencontre pas de résistance dans la population. Pour imposer un idéal profitable exclusivement aux plus riches, nos dirigeants sacrifient notre longévité.
Note personnelle : Ce sujet me rappelle un autre article que j’ai lu il y a peu ici dans le cadre professionnel.
« Championne de l’espérance de vie, la France déplore une forte baisse d’espérance de vie sans incapacité (EVSI).
Elle est de 74 % pour une femme qui nait aujourd’hui alors qu’elle était de de 77 % il y a dix ans ! Ce qui se traduirait par 22 années de vie en incapacité (contre 15 pour une femme née en 2004).
Les spécialistes incriminent volontiers une politique de santé davantage axée sur la prolongation de la durée de vie que sur le maintien en bonne santé. Mais il faut aussi y voir les effets de la crise économique non contrebalancés par un renforcement du système de protection sociale.
Une étude publiée par The Lancet affirme que la santé des Européens se dégrade, en particulier dans les pays où sont pratiquées de sévères politiques d’austérité.
L’étude pointe également une hausse des suicides depuis 2007 dans l’ensemble de l’Union européenne. »
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