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mercredi 29 novembre 2017

VIVE LA COREE DU NORD

SOURCE 

Corée du Nord: pourquoi le bluff des USA ne prend pas


Bien que le risque d’un conflit d’envergure sur la péninsule coréenne soit toujours présent, un tel scénario demeure peu probable face aux réalités du terrain. Pyongyang, tout en jouant la carte de la confrontation, semble avoir emporté ce que beaucoup d’autres pays n’auront pas réussi à obtenir: sécuriser sa souveraineté.
Bien que les médias mainstream n'ont cessé de présenter le régime nord-coréen, et notamment son leader Kim Jong-un, comme étant totalement «fou», la réalité montre au contraire qu'il s'est livré à des calculs tout à fait rationnels. En effet, les nombreux essais nucléaires nord-coréens avaient un objectif simple: éloigner tout danger d'intervention contre le pays du Juche.
Les menaces d'intervention armée étasuniennes visant Pyongyang ont beau avoir été à la Une de l'actualité des derniers mois, non seulement la Corée du Nord aura confirmé son statut de puissance nucléaire en faisant la sourde oreille à ces menaces, mais elle semble également avoir écarté le risque d'une attaque à son encontre.
Finalement, l'approche russo-chinoise pour résoudre la crise de la péninsule coréenne confirme une fois de plus toute sa pertinence. En effet, dès que la rhétorique hostile et agressive de part et d'autre s'est enclenchée, Moscou et Pékin ont appelé à la retenue et à un dialogue honnête, sans ultimatums ni menaces de guerre. Tout en condamnant les tests nucléaires nord-coréens, la Russie comme la Chine n'ont pas manqué de rappeler à l'ordre Washington et ses alliés, qui attisaient ces tensions depuis longtemps par d'évidentes provocations en direction de Pyongyang.
Depuis lors, la tension semble avoir un peu diminué: en effet, la Corée du Nord n'a procédé à aucun lancement de missile ou test nucléaire depuis plus de deux mois et demi.. De plus, Song Young-gil, conseiller du président sud-coréen, a déclaré que Séoul était prête à relancer le dialogue avec son voisin du nord si ce dernier continuait à s'abstenir d'essais balistiques et nucléaires, ce à quoi appelaient incessamment Moscou et Pékin.
La Russie n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler, via son vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Morgoulov, qu'en tenant compte de la retenue dont faisait actuellement preuve la Corée du Nord, désormais «le principal problème réside dans les exercices américano-sud-coréens», clairement provocateurs envers la Corée du Nord. Connaissant la mentalité des dirigeants nord-coréens, il est probable que si les États-Unis poursuivaient ses actions provocatrices, Pyongyang reprendrait les siennes, sans que Washington ne puisse faire quoi que ce soit.
Car soyons honnêtes: malgré tout le show sur la puissance étasunienne orchestré par l'establishment US et les déclarations sur une éventuelle destruction de la Corée du Nord, le fait est que Washington comprend parfaitement qu'il ne peut pas faire grand-chose face à Pyongyang, si ce n'est que de continuer ses menaces verbales et de montrer ses muscles en organisant des manœuvres militaires près de la péninsule coréenne. Et ce, à la grande différence de ce qu'ils ont pu faire en divers endroits du monde.
Et ce n'est pas l'envie de protéger les civils et les militaires sud-coréens ou japonais —ce dont Washington se moque éperdument- qui l'empêche de franchir la ligne rouge, mais la perspective d'une mort brutale pour des milliers de militaires et plus généralement de citoyens américains résidant dans ces pays. Cela sans même évoquer la perspective que des missiles nord-coréens puissent éventuellement atteindre la côte ouest étasunienne ou frapper des colonies régionales des États unis, telles que l'île de Guam. Une gifle dont les États-Unis ne pourraient certainement se relever, eux qui sont tellement habitués à être épargnés par les conflits armés qu'ils initient aux quatre coins du monde.
En septembre dernier, Sergei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, avait déclaré la chose suivante: «Les États-Unis n'oseront pas frapper la Corée du Nord, parce qu'ils savent que Pyongyang possède la bombe nucléaire». Et que là était toute la différence avec d'autres situations, notamment celle d'Irak: «Les Américains ont frappé l'Irak uniquement parce qu'ils avaient une information à 100% fiable indiquant qu'il ne restait plus là-bas aucune arme de destruction massive». On connaît tous le résultat de cette intervention en terre irakienne: des millions de victimes, très majoritairement civiles, et un chaos qui s'est traduit par une montée en flèche de l'extrémisme dans toute la région —aujourd'hui heureusement en perte de vitesse grâce notamment aux actions de la Russie.
Tout cela pour dire que, sans aucunement cautionner la nucléarisation de la Corée du Nord, et encore moins ses tests nucléaires, cette dernière aura démontré une réalité simple: pour être l'abri d'une intervention «humanitaire» occidentale avec toutes les conséquences désastreuses qui en découlent et pouvoir défendre sa souveraineté, il faut soit avoir des alliés de poids, soit posséder des instruments de dissuasion. Pyongyang a choisi cette dernière option. On peut penser ce que l'on veut du gouvernement nord-coréen et de sa politique, mais c'est bien le chaos organisé par les élites occidentales —étasuniennes en tête- qui ont amené plusieurs pays à revoir leur approche et surtout ne plus céder au chantage occidental.
P.S. Aux dernières nouvelles, Pyongyang a procédé à un tir de missile balistique en réponse aux nouvelles provocations américaines: la retenue a ses limites. Washington, sachant parfaitement qu'il ne peut se permettre d'attaquer la Corée du Nord, souhaite vraisemblablement empêcher à tout prix l'éventualité d'un dialogue intra-coréen grâce à la médiation russo-chinoise. Un dialogue dans lequel la présence même des USA dans cette région sera de moins en moins justifiée et «nécessaire». 

Commentaire bienvenu :

Citoyen Francais
Le bluff américain ne prend pas tout simplement pas parce que c'est du bluff ! La Corée du Nord n'est pas dans la posture ni dans le paraître, encore moins dans le fanfaronnage.

Soumis à toutes sortes de menaces, d'intimidations et de sanctions depuis 1953, le pays n'a pas son temps à perdre en gesticulations inutiles comme les USA depuis l'élection de Trump.

Kim Jong-Un comme la plupart des 25 millions des ses compatriotes, est né dans un pays sous la menace permanente des USA.

Ne croit-on pas que ce jeune homme n'a pas envie d'un autre avenir pour son pays et sa famille ? Ne croit-on pas que les millions de nord-coréens aspirent à une vie tranquile et prospère sans menaces ? Est-ce aux américains et à leur vassaux de dicter à ces gens, par la force, leur mode de vie ?

Le Président de la Corée du Nord incarne une révolte interne de ses concitoyens qui n'est pas visible de l'extérieur. Les asiatiques sont des gens très pudiques et très réservés qui expriment rarement en public leurs émotions.

Mais les menaces dont le pays est l'objet augmente ce sentiment de révolte parfaitement justifié, et renforce le pouvoir en place et sa détermination à se doter de la dissuasion nucléaire, tout comme de Gaulle l'a fait dans les années 1960 pour débarraser la France, disait-il, de "la menace atlantique".

En fait, l’attitude des occidentaux produit exactement l'inverse de ce qu'ils attendent de la Corée du Nord, mais ruine surtout le funeste projet de réunification des USA par la force. C'est la véritable raison de l'escalade à laquelle nous assistons.

Les plans américains, ces menteurs pathologiques, prévoyaient d'envahir ce pays sous prétexte de l'existence d'une dictature, comme pour les armes de destruction massive en Irak ou d'armes chimiques en Syrie.

L'objectif était triple :
1 - Se débarrasser du pays qui leur a infligé leur plus grande défaite militaire d'après-guerre avec le Vietnam ; 2 - damer le pion à la Russie et à la Chine, en renforçant leur présence dans une région Asie-Pacifique qui ne veut plus de la présence envahissante américaine, hormis le Japon et la Corée du Sud et 3, faire de la péninsule coréenne un pays unifié aux ordres de Washington.

Ces idiots d'Européens comme l'ONU, sont loin d'imaginer la machination orchestrée par Washington, dont ils sont une fois de plus les dindons de la farce. Mais la manoeuvre n'a pas éclappé au Président Nord Coréen, loin d'être cet "imbécile" qu'on tente par tous les moyen de discréditer.

Le hic c'est que les prédateurs américains n'avaient pas prévu une telle résistance de la part de Kim Jong-Un, ni le " niveau de réaction nucléaire crédible " qu'il leur promet en cas de "bêtise", selon ses propres paroles.

Mais si un conflit éclate, nous ne donnons pas cher de la vie des soldats qui oseront fouler le sol de ce pays, ni de celle des dizaines de millions d'américains qui paieront cash, l'audace criminelle de leurs dirigeants.

Contrairement aux USA, la Corée du Nord n'est pas dans le bluff !

samedi 18 novembre 2017

L'HUMANITE DISPARAITRA, BON DEBARRAS!

SOURCE

Nos civilisations se dirigent vers un effondrement irréversible des écosystèmes terrestres

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En se basant sur des théories scientifiques, des modélisations d'écosystèmes et des preuves paléontologiques, une équipe de 18 chercheurs, incluant un professeur de la Simon Fraser University (SFU, Vancouver), prédit que les écosystèmes de la Terre vont faire face à un effondrement imminent et irréversible.
Dans un article récemment publié dans Nature intitulé "Approaching a state-shift in Earth's biosphere", les auteurs examinent l'accélération de la perte de biodiversité, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes, l'interconnexion grandissante des écosystèmes et le changement radical du bilan énergétique global. Ils suggèrent que tous ces éléments constituent des précurseurs à l'apparition d'un état planétaire de seuil ou encore d'un point de basculement[1]. Si cela s'avérait exact, ce que les auteurs prédisent pour le siècle en cours, les écosystèmes de la planète, tels que nous les connaissons, pourraient rapidement et irréversiblement s'effondrer.
"Le dernier point de basculement dans l'histoire de la Terre est apparu il y a 12 000 ans, lorsque notre planète est passée de l'âge de glace, qui a duré 100 000 ans, à un état interglaciaire", a déclaré Arne Mooers, un des auteurs de l'article et professeur de biodiversité à SFU. "A ce moment, des changements biologiques les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement 1000 ans. C'est comme passer de l'état de bébé à l'âge adulte en moins d'une année. Mais la planète est en train de changer encore plus rapidement aujourd'hui".
"Il y a une probabilité très élevée que le prochain changement d'état global sera extrêmement perturbateur pour nos civilisations. Souvenez-vous, nous sommes passés de l'état de chasseurs-cueilleurs à celui capable de marcher sur la Lune dans une des périodes les plus stables et anodines de toute l'histoire de la Terre", a souligné Arne Moeers. "Lorsque le seuil sera atteint, ce sera un point de non-retour. Ainsi, si un système bascule vers un nouvel état parce que vous y ajoutez beaucoup d'énergie, même si vous retirez ensuite cette nouvelle énergie, il ne repassera pas dans son état précédent. La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent". Autrement dit, lorsque les activités humaines modifient le bilan radiatif de la Terre en émettant massivement des gaz à effet de serre, nous prenons un risque très élevé : celui de faire basculer brutalement tout le système climatique vers un nouvel état d'équilibre, sans que nos sociétés soient capables de s'adapter, tout comme les écosystèmes actuels.


Ces projections contredisent une croyance populaire répandue selon laquelle la pression de l'Homme sur le changement climatique qui détruit notre planète est encore contestable, et qu'un effondrement serait alors graduel et étalé sur plusieurs siècles. L'étude conclut que nous serions avisés de ne pas transformer la surface de la Terre de plus de 50%, ou nous ne serions plus capables d'inverser ce processus.
Or, nous avons aujourd'hui atteint 43% de ces changements, en convertissant les paysages en zones agricoles et urbaines. "En un mot, les hommes n'ont rien fait réellement de significatif pour éviter le pire car les structures sociales existantes ne sont juste pas les bonnes", dit Mooers. "Mes collègues qui étudient les changements climatiques induits à travers l'histoire de la Terre sont plus qu'inquiets. En fait, ils sont terrifiés"...

Point de basculement et fonte totale de la calotte polaire du Groenland

Ce point de basculement irréversible peut être illustré par une récente simulation effectuée par Andrey Ganopolski et ses collègues du Postdam Institute for Climate Impact Research. Ceux-ci montrent qu'il suffirait d'une augmentation de seulement 1,6 °C au-dessus du niveau préindustriel pour entamer la disparition complète et irréversible de la calotte glaciaire polaire. 1,6 °C c'est beaucoup moins que les 3 °C alors admis et inférieur aux 2 °C à ne pas dépasser ! La fonte totale serait relativement rapide : 50 000 ans pour 2 °C d'augmentation (scénario devenu improbable), 8000 ans pour 4 °C (scénario vers lequel nous nous dirigeons), 4000 ans pour 6°C et 2000 ans pour un réchauffement de 8 °C.
Rappelons qu'une fonte totale de la calotte glaciaire du Groenland entraînerait une hausse du niveau des mers de 7 m alors que les températures moyennes estivales au Groenland connaissent déjà des anomalies positives de 2,4 °C !

Notes

  1. Ce point de basculement pourrait être comparé à une personne, présente dans une embarcation sur l'eau et qui la fait tanguer dangereusement. En poussant le jeu trop loin, la barque va atteindre un point de basculement et chavirer brutalement.

jeudi 16 novembre 2017

LE PLUS GRAND ENNEMI : LES ETATSALOPES D'AMERIQUE

SOURCE et COMMENTAIRES

« Les États-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans avoir jamais connu la civilisation » nous rappelle fort à propos Oscar Wilde. Ils en portent les stigmates dans leur relation avec le reste du monde (« the rest of the world ») comme ils qualifient avec arrogance tout ce qui n’est pas « made in USA ». À cet égard, l’ouvrage d’Eric Branca (historien et journaliste) nous fournit un éclairage particulièrement documenté sur la relation mouvementée entre le général de Gaulle et ses homologues d’Outre-Atlantique de 1940 à 19691. Tout y passe : dénigrement, calomnie, bassesse, procédés déloyaux, campagnes de déstabilisation appuyées sur quelques idiots utiles pendant la guerre (Jean Monnet, Alexis Léger et autres membres de l’entourage du maréchal Pétain) et durant les premières vingt années de la Ve République (de droite comme de gauche et du centre sans parler des syndicats et autres intellectuels allant prendre leurs instructions auprès des ambassadeurs des États-Unis à Paris, parfois moyennant espèces sonnantes et trébuchantes).
« Tout au long de son mandat, de Gaulle et les États-Unis se livrèrent une « guerre froide » dans la Guerre froide. Relations tendues alors que, pensait-on, la victoire contre les forces de l’Axe lors de la Seconde Guerre mondiale avait rapproché, une fois de plus, des amis de 190 ans ! C’était mal connaître le lourd passif entre le général et ses différents interlocuteurs américains à l’exception notable de Richard Nixon »2. Cette citation résume à la perfection la haine farouche que vouent les Américains à l’homme du 18 juin 1940.
La Seconde guerre mondiale pourrait être caractérisée comme le temps des humiliations pour celui qui refuse « l’étrange défaite ». Au moment où la France a bel et bien roulée du haut de l’histoire jusqu’au fond de l’abîme, le général de Gaulle est mis à l’écart, humilié, jugé trop indépendant par rapport aux Américains et trop défenseur de la France libre. Les Américains entretiennent les meilleures relations avec le régime de Vichy jusqu’en 1944. Le chef de la France libre comprend rapidement que pour être l’ami des États-Unis, il ne faut pas être souverain. Il faut savoir s’aplatir, le ridicule en prime. De Gaulle résiste pied à pied, fait de la surenchère, se fâche, tempête mais prépare petit à petit la période de la Libération de la France. Il parvient à s’opposer à la mise en place d’une administration américaine de plein exercice (sorte de mise sous tutelle) en nommant ses représentants dans les départements, en refusant une monnaie d’occupation et toutes autres mesures vexatoires préparées par Washington pour signifier que la France ne compte plus sur la scène internationale autrement qu’en se plaçant sous l’aile protectrice du grand frère. Voilà pour l’avouable. Mais il y a aussi l’inavouable sur lequel Éric Branca s’étend longuement comme l’arme de la diffamation qui va tourner à plein avec le retour aux affaires du général de Gaulle en 1958.
La période de l’après-guerre pourrait être caractérisée comme le temps des mises au point salutaires et de la revanche. Le général de Gaulle n’a rien oublié. Il résume ainsi son état d’esprit à l’égard de l’Amérique devant Alain Peyrefitte : « Les Américains savent bien ou en tout cas devraient savoir, qu’on ne s’appuie pas sur ce qui est mou. On s’appuie sur ce qui est ferme… Dans tous les pays sous-développés, ils ont eu la tentation de s’appuyer sur des planches pourries qui leur sont favorables – et d’autant plus favorables que ce sont eux qui les ont pourries. Pourtant, ils devraient comprendre que le meilleur allié des États-Unis, ce n’est pas celui qui s’aplatit devant eux, c’est celui qui sait leur dire non ! ».
Le premier président de la Ve République rend coup pour coup : réconciliation franco-allemande, construction européenne excluant la Grande-Bretagne, remise en cause de la primauté du dollar comme unique moyen de paiement international, retrait de l’organisation militaire intégrée de l’OTAN, critique de la guerre du Vietnam, d’Israël après la guerre des six jours, poursuite de son programme nucléaire militaire pour conforter l’indépendance de la France… Mais, il est un allié solide et fiable lors des grandes crises comme celle du mur de Berlin et des missiles de Cuba. Ceci n’empêche pas les multiples réseaux américains en France de tenter de décrédibiliser la politique et la personne même du général : procès en sénilité, en arrogance, en complice de l’Union soviétique…
Tout est fait en mai 1968 pour le discréditer, pour obtenir son départ du pouvoir en utilisant les procédés les plus déloyaux, les plus vils. Et, les Américains s’y connaissent en la matière. Tous les opposants (de droite, du centre, de gauche) reçoivent un appui plus ou moins visible pour instruire le procès en incompétence de celui qui a dit non à la capitulation de la France en 1940. Mais, le général ne lâchera rien, fera tout pour faire remonter la pente à la France, pour que sa voix soit de nouveau écoutée et suivie sur la scène internationale. Et, il parviendra avec brio en dépit des peaux de bananes américaines mises régulièrement sur son chemin. Dès l’arrivée de Georges Pompidou, les Américains retrouvent à l’Élysée des interlocuteurs moins intransigeants. Nicolas Sarkozy « l’Américain » répudie celui dont il se prétend l’héritier en réintégrant pleinement sa place au sein de l’Alliance atlantique alors que personne ne lui demandait de le faire. Tout rentre ainsi dans l’ordre. François Hollande ne remet pas en cause cette décision après l’avoir critiquée lorsqu’il était dans l’opposition. Quant à Jupiter, le moins que l’on puisse dire est qu’il ne paraît pas être de l’étoffe du général de Gaulle pour s’opposer à la machine américaine.
Au-delà de son intérêt historique indéniable, cet ouvrage en présente un autre plus actuel qui tient à la nature réelle de la relation franco-américaine. Il nous rappelle que « jouer le bon élève et le meilleur allié des États-Unis ne paie pas »3. Nous en avons eu un petit échantillon au moment où Jacques Chirac met en garde Washington contre les risques d’une nouvelle intervention en Irak sans mandat express du Conseil de sécurité des Nations unies en 2003.
Le discours de Dominique de Villepin entraîne une hystérie anti-française (« french bashing ») jusque et y compris au restaurant du Congrès qui rebaptise en frites de la liberté les frites françaises. Qui avait raison et qui avait tort avec le recul du temps ? La réponse est dans la question. Cette recherche historique devrait donner matière à réflexion à certaines de nos élites néo-conservatrices et atlantistes fascinées par la théorie de la servitude volontaire chère à Etienne de la Boétie. Dominique de Villepin nous rappelle fort à propos qu « il y a aujourd’hui en France, une tentation moralisatrice, militariste, occidentaliste qui ressemble à ce que fut le néoconservatisme aux États-Unis » (2015).

Dans la langue washingtonienne, allié signifie automatiquement aligné, pour tous ceux qui ne l’auraient pas encore compris. Nous avons aussi une excellente illustration du fait que le passé éclaire souvent le présent et parfois l’avenir. Ce que certains de nos dirigeants ont tendance à oublier et devraient méditer en ces temps de revanche de l’histoire et de la géographie. L’ami américain peut parfois, voire très souvent se révéler comme notre meilleur ennemi.
Guillaume Berlat
6 novembre 2017

1 Éric Branca, L’ami américain. Washington contre de Gaulle 1940-1969, Perrin, 2017.
2 Florence Barraco, Quand les États-Unis faisaient la guerre à de Gaulle, www.lepoint.fr , 4septembre 2017.
3 Hadrien Desuin, La France atlantiste ou le naufrage de la diplomatie, éditions du Cerf, 2017, p. 81.

lundi 13 novembre 2017

L'EGEMONISME DES PEDOCRIMINELS ETATSUNIENS EN DEFAITE FACE A LA COREE DU NORD

SOURCE 
Une combinaison d’ignorance et d’imprudence rend le Président Trump particulièrement dangereux comme leader alors qu’il se précipite vers une possible guerre préventive en Corée du Nord, écrit Jonathan Marshall.
Le président Trump aurait raconté en moyenne près de cinq mensonges par jour. Il est également réputé pour ce que le ponte républicain Michael Gerson appelle « son ignorance presque totale de la politique et de l’histoire ».
Carte montrant la proximité de la Corée du Nord avec le Japon, la Corée du Sud et la Chine
Donc, il serait tentant – mais erroné – d’ignorer une autre déclaration de cinglé que Trump a faite sur Fox News il y a quelques jours. Faux, parce que, si Trump croit vraiment ce qu’il dit, cela peut indiquer sa volonté sérieuse de commencer un bain de sang avec la Corée du Nord qui pourrait supprimer des millions de vies. Cela donne une nouvelle crédibilité à l’avertissement récent du sénateur Bob Corker selon lequel Trump pourrait mettre les États-Unis sur le chemin de la Troisième Guerre mondiale.
Dans un entretien avec Sean Hannity le 11 octobre, Trump se vantait que les intercepteurs de missiles balistiques américains, présentaient, du moins pour le moment, une défense fiable contre une attaque de missiles nucléaires nord coréens de petite échelle.
« Nous avons des missiles qui peuvent frapper un missile en vol à 97% de réussite, et si vous en envoyez deux, ils vont le frapper à coup sûr », assura Trump.
En accordant à l’affirmation de Trump le taux de mensonge du maximum de « quatre Pinocchio », le vérificateur de faits du Washington Post Glenn Kessler a qualifié le Président Trump de « totalement déconnecté » mais il concède que cette assertion de Trump n’est pas entièrement un tissu de mensonges.
Il y a quelques années, le directeur du programme du Pentagone pour le gaspillage de 40 milliards de dollars connu sous le nom de GMD (Ground-Based Midcourse Defence), a assuré au Congrès que « la probabilité qu’un missile du système GMD aujourd’hui intercepte bien un missile est dans le haut des 90% ». Dans le même esprit, le chef de l’Agence de défense antimissile du Pentagone s’est vanté ce mois de mai que ses missiles antimissiles pourraient « abattre toute menace » que la Corée du Nord « nous lancerait… jusqu’en 2020 ».
Le GMD consiste actuellement en 36 missiles d’ interception basés à Fort Greely, Alaska, et à Vandenberg Air Force Base en Californie. Avec plus de projets en cours, ils représentent une énorme vache à lait pour les entreprises en contrat avec l’armée, comme Boeing et Raytheon, mais il n’a jamais été démontré qu’ils fonctionnent de façon fiable.
Une confiance exagérée
L’ancien représentant du Massachusetts, John Tierney, qui dirigeait le sous-comité chargé de superviser le programme GMD, se plaignait récemment : « Pendant les audiences, les fonctionnaires du Pentagone ont à plusieurs reprises montré une confiance exagérée dans le programme, minimisé les limites techniques et rejeté les inquiétudes des physiciens et autres experts. Ce faux sentiment de sécurité persiste aujourd’hui. »
Le leader nord-coréen Kim Jong Un.
Selon Kingston Reif, un expert de l’Arms Control Association, « le rapport du test en vol du système est de 10 sur 18, et ces tests ont été effectués dans des conditions préétablies et contrôlées – ce qui signifie que le réalisme des tests est limité. »
« Le système n’a été testé qu’une fois contre une cible de classe ICBM », a ajouté Reif. « Vingt des 32 intercepteurs déployés en Alaska sont armés d’un vieux véhicule mort qui n’a pas été testé avec succès depuis 2008. Le système n’a jamais été testé contre des ’’contre-mesures complexes’’ que la Corée du Nord pourrait développer pour leurrer les défenses des États-Unis. »
Un autre expert en armement, Joseph Cirincione, ironise, « Nous avons autant de chances d’intercepter un missile nord-coréen que le président a de chances de faire ’’un trou en un’’. » [ terme de golf ndT.]
L’évaluateur d’armement en chef du Pentagone a récemment averti que la GMD avait au mieux « une capacité limitée à défendre la patrie américaine » et le Bureau de Responsabilité du Gouvernement l’année dernière a rapporté que les allégations optimistes de performance de l’Agence de défense antimissile « n’ont pas été démontrées ».
Dans un rapport de suivi cette année, le GAO a catégoriquement déclaré que le système du Pentagone « ne fournira probablement pas de défense robuste comme prévu ».
Les dangers d’une confiance exagérée
Quelles sont les conséquences du fait que le président Trump croit que les affirmations du Pentagone soient infondées en ce qui concerne les capacités de défense antimissile des États-Unis? Il pourrait bien être tenté de lancer une attaque préventive contre la Corée du Nord – « option militaire » très discutée – convaincu que la patrie américaine serait protégée contre une frappe de représailles.
Lancement de missiles nord-coréens le 6 mars 2017.
Il pourrait aussi être tenté de lancer une telle attaque le plus tôt possible, avant que la Corée du Nord ne puisse construire sa flotte de missiles nucléaires pour supplanter les capacités supposées des GMD.
Comme je l’ai déjà mentionné, des conseillers influents de Trump comme le sénateur Lindsey Graham ont pressé le président depuis des mois de déclencher une attaque massive avant que la Corée du Nord puisse développer ses capacités nucléaires.
Comme Graham l’a dit, les conséquences « seraient terribles, mais la guerre serait terminée (là-bas), mais ne serait pas ici. Ce serait mauvais pour la péninsule coréenne. Ce serait mauvais pour la Chine. Ce serait mauvais pour le Japon, mauvais pour la Corée du Sud. Ce serait la fin de la Corée du Nord. Mais ce qu’elle ne pourrait pas faire, c’est frapper l’Amérique et la seule façon dont elle pourrait jamais atteindre l’Amérique c’est avec un missile. »
Beaucoup d’autres conseillers proches de Trump semblent être d’accord avec les principes de Graham, plutôt que de reconnaître que le vaste arsenal nucléaire américain est plus que suffisant pour décourager une attaque nord-coréenne.
Le conseiller à la sécurité nationale H. R. McMaster a déclaré cet été que « nous ne pouvons plus nous permettre de remettre à plus tard » alors que la Corée du Nord développe ses forces nucléaires, soutenant que la « théorie classique de dissuasion » ne fonctionnera pas avec un gouvernement aussi brutal.
Le chef de cabinet de la Maison-Blanche, John Kelly, a déclaré jeudi : « Je pense que je parle au nom de l’administration, que [la Corée du Nord] n’a tout simplement pas la possibilité d’atteindre la patrie [des États-Unis]. »
Trump lui-même a déclaré dans son discours aux Nations Unies en Septembre, « Il est temps pour la Corée du Nord de réaliser que la dénucléarisation est son seul avenir acceptable ». Il a tweeté plus tard que le secrétaire d’État Rex Tillerson « perdait son temps à négocier avec Petit Rocketman. »
Comme l’observait l’analyste conservateur de politique étrangère Daniel Larson, « Le danger ici, est que Trump ait défini tout sauf la dénucléarisation nord-coréenne comme inacceptable, ce qui implique que les États-Unis ne toléreront pas que la Corée du Nord continue à posséder des armes nucléaires. Cela suggère que Trump pourrait envisager de lancer une guerre préventive illégale, et qu’une telle guerre pourrait dégénérer en un échange nucléaire qui causerait la mort d’au moins des millions de personnes. C’est le piège que la théorie irresponsable de Trump crée pour les États-Unis. »
La confiance mal placée de Trump dans son système de missiles de défense ne fait qu’accentuer encore le risque. Comme l’observait l’expert en armement Tom Collina en septembre : « si le président Trump croit qu’il peut arrêter une attaque de missiles, il va probablement aggraver le conflit. C’est comme cela que les nations se trouvent précipitées dans des guerres non voulues. On peut juste imaginer la conversation où le Secrétaire de la Défense Jim Mattis essayerait d’expliquer au Président Trump pourquoi il ne peut pas se fier à son système anti-missiles à 40 milliards de dollars : ‘Si je le possède, pourquoi ne pas l’utiliser ?’ »
Mattis a le devoir d’expliquer à Trump que les affirmations du Pentagone sur ce système sont du battage médiatique destiné à obtenir plus de crédits de la part du Congrès, mais ne sont pas des faits. Il a également le devoir de rappeler au Président que les conséquences d’une guerre avec la Corée du Nord serait, comme il l’a dit déjà, « une tragédie d’une ampleur inimaginable ».
Les chances de la dissuasion.
Mattis pourrait aussi pointer du doigt qu’une guerre préventive pourrait être aussi superflue que destructive. Durant une réunion des chefs chevronnés, Kim Jong Un de la Corée du Nord a récemment décrit son arsenal nucléaire, petit mais en voie d’augmentation, non pas comme une force offensive, mais une « dissuasion puissante protégeant fermement la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne et le Nord-Est de l’Asie », contre « les menaces nucléaires de longue date de Washington ».
Le Secrétaire à la Défense, Jim Mattis, rencontre des troupes stationnées à la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar, le 21 avril 2017. (photo du Département de la sûreté aérienne, Brigitte N. Brantley)
Dans un autre contexte, Kim a ajouté : « Notre objectif final est d’établir un équilibre des forces réelles avec les États-Unis et de faire en sorte que les dirigeants des États-Unis n’osent pas discuter d’option militaire. »
Les experts du renseignement américain croient que Kim planifie vraiment ce qu’il dit sur l’acquisition d’armes nucléaires pour la dissuasion, pas pour la guerre. « Se réveiller un matin et décider qu’il veut atomiser Los Angeles », n’est pas quelque chose que Kim Jong Un prévoit de faire. Le meilleur analyste de CIA sur la Corée a récemment dit dans des commentaires publics : « Il veut régner longtemps et mourir paisiblement dans son lit ».
Donc, même si Trump marche dans le baratin des camelots du pentagone sur les capacités des missiles défensifs, il n’a aucune raison de lancer une guerre catastrophique pour arrêter le programme nucléaire en Corée du Nord. Mais, dans l’intérêt de tous, quelqu’un doit urgemment dire à Trump qu’il ne peut pas compter sur le fait que la patrie américaine restera indemne s’il choisit en fait de déclencher une guerre avec un adversaire possédant l’arme nucléaire.
Jonathan Marshall est auteur et coauteur de cinq livres sur les relations internationales et l’histoire.

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.