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mardi 27 mars 2018

LE MYTHE DU PROGRES

SOURCE

« “Ils ne valaient pas mieux que des chiens“, déclarait en 1835 le révérend Williams Yates, “et vous n’agissiez pas plus mal en tirant sur eux qu’en abattant un chien qui aboie après vous“. Justifiant l’utilisation du fouet, l’un des premiers colons dans l’ouest de l’Australie notait pour sa part : “Rappelons-nous qu’un natif avait un cuir et non une peau ordinaire comme les êtres humains ordinaires“. Les cadavres des Aborigènes abattus étaient suspendus aux branches des arbres et servaient d’épouvantails. “Leur destinée est d’être exterminés et le plus tôt sera le mieux“, écrivait en 1870 Anthony Trollope. En 1902 encore, un élu, King O’Mally, pouvait se lever au Parlement et déclarer froidement : ”Il n’existe aucune preuve scientifique que l’aborigène soit même un être humain”. »
— Wade Davis, Pour ne pas disparaître (Albin Michel, 2011)
Cette description de la manière dont les Aborigènes d’Australie étaient considérés jusqu’à il n’y pas si longtemps — et sont encore considérés par certains — en évoque bien d’autres. La plupart des peuples « sauvages » du continent africain (Pygmées, Sans, etc.), de l’Amérique, de l’Asie et des autres continents du globe, ont été perçus de la sorte par les dirigeants des nations dites « civilisées ». Leurs cultures étaient considérées comme des sous-cultures, des arriérations.
« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. Le paysan africain qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. »
— Nicolas Sarkozy, 26 juillet 2007
Et puis, au cours du XXe siècle, cette perspective raciste, paternaliste et suprémaciste a progressivement laissé place à une perspective plus respectueuse. Les cultures dites « civilisées » ont cessé — du moins en partie, disons que la perspective officielle de la Science civilisée a cessé, mais pas les Sarkozy du monde — de considérer ces peuples comme des arriérés, des populations (au mieux) jamais sorties de l’enfance de l’humanité, « préindustrielles » ou « précapitalistes » (dans le sens où elles n’avaient pas encore inventé la bombe atomique, le Roundup, la centrale nucléaire et la Rolex, mais qu’elles allaient un jour y parvenir, car tel était le destin et l’unique voie de développement de l’humanité).
La nouvelle perspective officielle stipulait que ces peuples avaient simplement choisi des modes d’existence différents, tout aussi valides que les nôtres — que LE nôtre en réalité : le « développementiste-civilisé » qui, loin d’être valide, constitue la catastrophe socio-écologique que l’on sait (ou que l’on devrait savoir).
***
L’anthropologue britannique Edward B. Tylor définit la culture comme « ce tout complexe qui comprend les savoirs, les croyances, l’art, la morale, la coutume et toute capacité ou habitude acquise par l’homme en tant que membre de la société ».
Or de Prachuap Khiri Khan à Marseille, de New-York à Tokyo, de Hong-Kong à Lagos, de Buenos Aires à Phnom Pen et de Kuala Lumpur à Casablanca, les êtres humains partagent désormais en grande partie — si ce n’est totalement — les mêmes coutumes, les mêmes croyances, les mêmes morales, les mêmes habitudes. C’est-à-dire que d’un bout à l’autre de la planète, une seule et même culture s’est imposée, et s’impose, celle des fausses démocraties[1] (ou des vraies dictatures), de la voiture, des routes, du travail en usine pour les mêmes multinationales ou les mêmes banques, celle de la télévision, des smartphones, des ordinateurs et des écrans partout, celle de Facebook, Instagram, Amazon, Google, Apple, HSBC, Goldman Sachs, Monsanto, Total, ExxonMobil, BASF et Dow Chemical.
Et non, le fait que subsiste encore une mince surcouche de folklore (cuisine, musique, vêtements, etc.) issu des cultures qui existaient auparavant en chacun de ces endroits ne permet certainement pas d’affirmer, par exemple, que le Japon a préservé sa culture parce qu’on y mange des sushis (qu’on peut désormais manger à Paris ou à New-York, et n’importe où dans la civilisation industrielle, ou presque). Ce folklore, qui n’a parfois plus rien de pittoresque (comme l’illustre l’internationalisation des sushis), ne sert plus que d’argument de vente pour le tourisme mondialisé, qui est le même partout.
Comme le formule l’anthropologue états-unien James C. Scott[2] :
« En prenant plusieurs centaines de mètres de recul et en ouvrant grand les yeux, il est étonnant de constater à quel point on trouve, partout dans le monde, pratiquement le même ordre institutionnel : un drapeau national, un hymne national, des théâtres nationaux, des orchestres nationaux, des chefs d’État, un parlement (réel ou fictif), une banque centrale, une liste de ministères, tous plus ou moins les mêmes et tous organisés de la même façon, un appareil de sécurité, etc. »
Il ajoute ainsi que partout, l’on retrouve « un modèle vernaculaire unique : l’État-nation de l’Atlantique Nord, tel que codifié au XVIIème siècle et subséquemment déguisé en système universel ».
Il explique :
« Cette tâche supposait un important projet d’homogénéisation. Une grande diversité de langues et de dialectes, souvent mutuellement inintelligibles, a été, principalement par la scolarisation, subordonnée à une langue nationale, qui était la plupart du temps le dialecte de la région dominante. Ceci a mené à la disparition de langues, de littératures locales, orales et écrites, de musiques, de récits épiques et de légendes, d’un grand nombre d’univers porteurs de sens. […]
Une grande diversité de pratiques d’utilisation de la terre a été remplacée par un système national de titres, d’enregistrement et de transfert de propriété, afin d’en faciliter l’imposition. Un très grand nombre de pédagogies locales (apprentissage, tutorat auprès de « maîtres » nomades, guérison, éducation religieuse, cours informels, etc.) a généralement été remplacé par un seul et unique système scolaire national, dont un ministre français de l’Éducation s’est un jour vanté en affirmant que, puisqu’il était précisément 10 h 20, il connaissait le passage précis de Cicéron que tous les étudiants de tel niveau étaient actuellement en train d’étudier partout en France. La vision utopique d’uniformité fut rarement réalisée, mais ces projets ont néanmoins réussi à abolir une multitude de pratiques vernaculaires.
Aujourd’hui, au-delà de l’État-nation comme tel, les forces de la standardisation sont représentées par des organisations internationales. L’objectif principal d’institutions comme la Banque mondiale, le FMI, I’OMC, l’Unesco et même l’Unicef et la Cour internationale est de propager partout dans le monde des standards normatifs (des “pratiques exemplaires“) originaires, encore une fois, des nations de l’Atlantique Nord. […]
Le charmant euphémisme “harmonisation“ désigne maintenant ce processus d’alignement institutionnel. Les sociétés multinationales jouent également un rôle déterminant dans ce projet de standardisation. Elles aussi prospèrent dans des contextes cosmopolites familiers et homogénéisés où l’ordre légal, la réglementation commerciale, le système monétaire, etc. sont uniformes. De plus, elles travaillent constamment, par la vente de leurs produits et services et par la publicité, à fabriquer des consommateurs, dont les goûts et les besoins sont leur matière première.
[…] Le résultat est une sévère réduction de la diversité culturelle, politique et économique, c’est-à-dire une homogénéisation massive des langues, des cultures, des systèmes de propriété, des formes politiques et, surtout, des sensibilités et des mondes vécus qui leur permettent de perdurer. »
Ainsi : « Seuls la cuisine, la musique, les danses et les costumes traditionnels » demeurent « exotiques et folkloriques… bien que complètement commercialisés ».
Bienvenue dans la monoculture mondialisée. Celle dont Lévi-Strauss parlait quand il écrivait, dans Tristes Tropiques, que : « L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat. » Celle qui précipite actuellement une sixième extinction de masse, qui ravage les milieux naturels par le biais de son agriculture, de son extractivisme, et de ses activités industrielles, et qui pollue tout ce qu’elle n’a pas encore détruit.
***
Pour en revenir au début de ce texte, si nous en sommes rendus là, c’est en partie parce que cette monoculture s’est imposée par la violence, initialement, et qu’elle continue à s’imposer par la violence. Et c’est en partie parce qu’en réalité, du fait d’une propagande médiatique allant en ce sens, la plupart des gens, au sein de cette monoculture mondialisée, continuent à croire qu’elle est LA SEULE et l’UNIQUE culture digne de ce nom, qu’elle est LA voie que l’humanité devait et doit emprunter.
En effet, le discours dominant constitue toujours un éloge du « progrès » (selon ses promoteurs : du bonheur de l’humanité et de sa grandeur ; en réalité : de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, des pesticides dans les rivières, des nanoparticules de carbone dans l’air, de la déforestation, de la concentration en particules de plastiques dans les océans, etc.). Par ailleurs, et pour appuyer son éloge du progrès, il suggère fortement que la vie hors de la civilisation est une calamité éreintante, dangereuse, courte, malheureuse, sombre, insignifiante, etc., et que personne de sensé ne voudrait « retourner » à la bougie ou à s’habiller en peaux de bête, renoncer à la modernité. Ce qui témoigne bien du mépris dont cette culture continue à faire preuve vis-à-vis de ces quelques peuples qu’elle n’a pas encore massacrés, qui vivent sans électricité, dont les vêtements ne sont pas synthétiques (c’est-à-dire qu’ils ne disséminent pas de microparticules de plastiques dans les écosystèmes, ne sont pas fabriqués par des enfants, dans des conditions atroces, pour H&M, etc.) puisqu’ils les fabriquent eux-mêmes, parfois à partir de peaux de bêtes (quelle horreur, quelle barbarie, n’est-ce pas).
Autrement dit, une grande partie de l’humanité est persuadée que sa culture, son mode de vie — la monoculture mondialisée — constitue, malgré toutes ses conséquences socio-écologiques désastreuses[3], LA voie à suivre pour l’humanité (il lui faut également, pour cela, se persuader que cette monoculture parviendra à remédier à tous ces problèmes en faisant toujours plus de ce qu’elle fait déjà : en développant de nouvelles technologies qui sauveront la situation).
Cette croyance selon laquelle la vie dans le cadre de la monoculture mondialisée est la meilleure chose qui soit, selon laquelle elle vaut infiniment mieux que la vie en dehors de ce cadre, est une propagande qui émane de la monoculture mondialisée et de ceux qui y vivent (et principalement de ceux qui y détiennent le pouvoir), et non pas de témoignages de ceux qui vivent en dehors d’elle, dans des communautés humaines et des cultures relativement préservées, bien évidemment.
Ce sont toujours les civilisés — et bien souvent, les plus riches ou puissants d’entre eux, ceux qui tirent le plus profit de la civilisation — qui affirment que les peuples qui ne le sont pas vivent dans la misère, des vies horribles, que personne ne pourrait souhaiter vivre.
Un exemple. Dans son livre Pour ne pas disparaître, l’anthropologue canadien Wade Davis expose le sort des Penans de Malaisie, un peuple de chasseurs-cueilleurs décimé par la déforestation et la plantation de palmiers à huile (un des principaux business du pays). « Pour l’État-nation, les nomades sont une gêne », explique-t-il. Aux yeux du gouvernement, « les peuples autochtones comme les Penans » représentent « une entrave au développement ». Le gouvernement cherche à se débarrasser d’eux pour pouvoir déforester en toute impunité, et remplacer les forêts par des plantations, ou pour y développer d’autres activités industrielles. Il lui faut donc un « prétexte pour les déposséder et anéantir leur mode de vie ». C’est ici qu’entre en scène la propagande qui insinue que la vie hors de la monoculture mondialisée est atroce. Le Premier ministre du pays, Mahathir bin Mohamad, déclare :
« Nous voulons peu à peu ramener tous les habitants de la jungle vers la norme. Il n’y a rien de romantique chez ces peuples sans défense, malades et à moitié affamés. »
Et James Wong, ministre du Logement et de la Santé du Sarawak, d’ajouter : « Nous ne tenons pas à ce qu’ils courent partout comme des animaux. Sur le plan éthique, nul n’a le droit de priver les Penans du droit de s’assimiler à la société malaise. »
En contraste, voici ce que déclare Anderson Mutang Urud, un membre du peuple Penan :
« Le gouvernement dit qu’il nous apporte le développement. Mais tout ce que nous en voyons, ce sont des routes forestières poussiéreuses et des camps de relocalisation. Pour nous, ce prétendu progrès signifie seulement la famine, la dépendance, l’impuissance, la destruction de notre culture et la démoralisation de notre peuple. Le gouvernement déclare qu’il crée des emplois pour notre peuple. Pourquoi aurions-nous besoin d’emplois ? Mon père et mon grand-père n’ont pas eu à demander du travail au gouvernement. Ils n’étaient jamais sans travail. La terre et la forêt leur fournissaient le nécessaire. C’était une belle vie. Nous n’avions pas faim, nous n’étions pas dans le besoin. Ces emplois forestiers disparaîtront avec la forêt. Dans dix ans, il n’y en aura plus et la forêt qui nous aura nourris pendant des milliers d’années aura disparu avec eux. »
Ati Quigua, une femme du peuple des Arhuacos (qui vit sur le territoire que l’on appelle la Colombie), affirmait, lors de la 15ème session du Forum permanent de l’ONU sur les questions autochtones, à New-York, en 2016 : « Nous nous battons pour ne pas avoir de routes et d’électricité — cette forme d’autodestruction qui est appelée “développement” c’est précisément ce que nous essayons d’éviter. »
En Colombie, toujours, à Maríalabaja, des communautés d’ascendances africaine, autochtones et paysannes ont vu le paysage écologique de leur région se recouvrir d’une monoculture industrielle de palmiers à huile. L’excellente ONG World Rainforest Movement[4] (Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales) nous rapporte leur histoire dans un article  intitulé « Guatemala et Colombie : Les femmes face aux plantations de palmiers à huile ». On y apprend que :
« Pour elle [Catalina], comme pour beaucoup de membres de sa communauté, le palmier a causé le désastre à Maríalabaja : il a mis fin à l’abondance d’aliments et, surtout, a contaminé l’eau du réservoir, laquelle constitue la seule source d’eau disponible dans le village : “Les produits agrochimiques appliqués aux palmiers ont contaminé l’eau : c’est pourquoi toutes les femmes contractent des infections vaginales ; il y a beaucoup de maladies de la peau surtout chez les enfants et aussi des maladies du rein. “ Il suffit de se baigner pour ressentir des démangeaisons. Et la tâche, toujours plus difficile, d’obtenir de l’eau potable pèse littéralement sur les têtes des femmes qui doivent transporter de lourds bidons d’eau puisée dans les zones du réservoir où l’eau est moins trouble. […]
Catalina rejette cette idée du progrès qui dévalorise leur mode de vie ancestral : “Nous jouissions du bien-être, dans le sens que nous vivions bien. Nous ne disposions pas de technologie, mais nous vivions dans la tranquillité.” Elle défend la dignité de travailler la terre pour produire les aliments traditionnels de la région plutôt que d’exporter l’huile de palme. »
Il est impératif, pour ceux qui bénéficient le plus des arrangements économico-politiques de la monoculture mondialisée, de faire en sorte que la plupart de ceux qui vivent en son sein croient dur comme fer en l’idée que la vie en dehors d’elle est insupportable, intolérable, infernale. C’est dans cette optique qu’est née cette construction idéologique qui glorifie la vie au sein de la civilisation en diabolisant la vie en dehors d’elle, qui vise à instiller la crainte dans une optique de contrôle.
Pour cela, les élites au pouvoir ont travesti et travestissent encore l’histoire de l’expansion de la civilisation, qui se voit lissée, édulcorée et falsifiée — les vainqueurs écrivent l’histoire à leur guise. Ils ont ainsi créé de toutes pièces un narratif selon lequel tous les êtres humains aspirent à vivre à la manière des civilisés, selon lequel le progrès était et est réclamé par tous, ou presque (un mensonge historique bien exposé, entre autres, dans le livre Technocritiques : Du refus des machines à la contestation des technosciences de l’historien François Jarrige), selon lequel ceux qui évoluent en dehors de la civilisation mènent des existences misérables, selon lequel ils sont nécessairement « sans défense, malades et à moitié affamés ».
Les membres de la plupart des cultures humaines apprécient et appréciaient d’y vivre. Au moins autant que les civilisés du monde apprécient leur monoculture mondialisée. Et potentiellement beaucoup plus, au vu de la prévalence croissante des maladies liées au stress (angoisses, dépressions, suicides), des troubles mentaux divers, et de la consommation de psychotropes[5] au sein des populations civilisées. Cela ne signifie pas que les autres cultures, non-civilisées, incarnent ou incarnaient le paradis sur Terre. Elles incarnent autant de manières de vivre, avec leurs problèmes. Mais la seule réalisation du fait qu’elles ne sont pas en train de ravager la planète devrait nous faire comprendre à quel point nous faisons fausse route.
Tant que la majorité d’entre nous sera incapable ou refusera d’imaginer que l’on puisse vivre, et même bien vivre, sans voiture, sans télévision, sans ordinateur, sans route, sans iPod, sans réfrigérateur, sans micro-ondes, etc., au sein de communautés à taille humaine (condition sine qua non d’une véritable démocratie), la course à l’abîme n’a aucune chance de s’arrêter.
Ainsi que le formule Wade Davis :
« Il s’agit de trouver une inspiration et un réconfort dans l’idée qu’il existe des chemins différents du nôtre et que notre destinée n’est donc pas écrite à l’encre indélébile sur un ensemble de choix dont il est prouvé scientifiquement et de manière démontrable qu’ils ne sont pas les bons. »
Nicolas Casaux


  1. http://partage-le.com/2018/01/8605/ 
  2. Voir ce texte de James C. Scott sur « La standardisation du monde » : http://partage-le.com/2015/01/la-standardisation-du-monde-james-c-scott/ 
  3. https://partage-le.com/2017/12/8414/ 
  4. https://wrm.org.uy/fr/les-articles-du-bulletin-wrm/section1/guatemala-et-colombie-les-femmes-face-aux-plantations-de-palmiers-a-huile/ 

mardi 20 mars 2018

"JE VOIS UN MONDE AVEC LA RUSSIE, OU LE MONDE N'EXISTERA PAS " : VLADIMIR POUTINE

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Après avoir regardé les médias français lors des élections en Russie 
A tous les journalistes français qui avec condescendance ont commenté les élections en Russie j’aimerais rappeler qu’un peu de respect serait un minimum.
N’oubliez jamais que sans le peuple russe et je ne parle pas de ses dirigeants (donc Staline pour ne pas le citer), donc je disais que sans le peuple russe vous parleriez allemand.
Que sans le monstre russe et donc cette fois-ci je parle de Staline, l’Allemagne serait sous la coupe des USA et que pour faire simple sans la Russie d’aujourd’hui le monde serait encore plus pillé par les « amis de la Démocratie et du Bien ».
A tous les donneurs de leçons français je souhaiterais rappeler que ¾ de nos grand parents reconnaissaient à la sortie de la guerre que les russes avaient libéré l’Europe d’Hitler et non les USA (c’est les instituts de sondage français qui le disent et non le KGB). Aujourd’hui après 70 années de bourrage de crâne docile c’est une autre histoire.
Donc pour essayer de faire court, mais ça va être difficile, 55 millions d’électeurs soit 1 sur 2 ont voté Poutine.
Alors maintenant une petite analyse du prisme de lecture des élections russes par les médias occidentaux.

- « il y a des fraudes en Russie, regardez les vidéos de ces bourrages d’urnes »
Evidement qu’il y a des fraudes en Russie comme en France ou ailleurs, mais posez-vous cette question simple. Qui a mis des caméras connectées sur internet dans les bureaux de vote dans un pays qui fait 1/7ème du monde ?
Eh bien, c’est l’Etat russe justement pour voir ces fraudes et pouvoir traiter les problèmes. Et les russes ne sont pas mieux que les français, et oui, il y en a qui fraudent, et alors….

- « Poutine a affrété des bus pour obliger les récalcitrants à aller voter » ou encore « certains sont allé voter car il y avait de la nourriture gratuite dans les bureaux de vote », HONTEUX de dire ça !
Ceux qui connaissent la Russie savent que les distances sont grandes, et pour faciliter le vote les administrations avaient prévu un service de bus gratuit entre les entreprises qui travaillent le dimanche et les bureaux de vote.
Pour ce qui est de la bouffe, je ne sais pas, avec mon fils on a mangé une pomme au bureau de vote, et juste pour vous donner une information qui vous transportera vers la connaissance, en Russie on ne crève pas de faim.

- « les élections n’en étaient pas car l’opposant principal Navalny a été écarté… »
Bon là j’ai un peu de taf pour expliquer
1 – Navalny a appelé au boycott, donc s’il représentait quelque chose en Russie l’abstention serait en hausse par rapport à 2012, et bien c’est le contraire
2 – Navalny a par le passé extorqué de l’argent à un gouverneur (son ami) dans une province dont je ne connais plus le nom. Il a été enregistré (bande audio) et en plus il l’a reconnu au tribunal donc ça le rend inéligible. Je sais qu’en France on peut se présenter avec un casier judiciaire blindé de condamnations, ici ce n’est pas possible.
3 – Je ne m’étendrai pas sur les réguliers et multiples rendez-vous de Navalny à l’ambassade américaine filmés par une journaliste allemande, on va me taxer d’anti américanisme primaire.
Donc les libéraux n’ont pas fait 3% en Russie, c’est peut-être que simplement, le modèle occidental ne convient pas aux russes, à moi non plus d’ailleurs. Le minimum serait de le respecter, mais ça obligerait l’occident à prendre en compte un avis différent du sien et là, je ne me fais pas d’illusion, la tâche est impossible.

Sergueï Skripal, l’invité surprise
Je ne sais pas ce qui s’est passé en Angleterre et d’ailleurs à aujourd’hui personne ne le sait. Mais ce que je sais par contre, c’est que cet agent russe et anglais (car c’est un agent double) a passé du temps dans les prisons russes avant d’être extradé vers l’Angleterre. Ce que je sais aussi, c’est que Theresa May était en guerre contre l’UE avant cette affaire. Enfin, que connaissant le flegme anglais, non avons été les spectateurs du vote le plus rapide de l’histoire à la chambre des Lords.
Bon cela étant dit, tout est possible, ce pourrait être les Russie, les Anglais ou les USA sincèrement j’en ai rien à faire, mais l’hystérie autour de ce sujet fait peur.
J’ai juste une question de béotien, comme souvent dans ce type d’affaire :
A qui profite le crime ???

Pour finir car je pourrai écrire des heures sur ce sujet, mais ça me soule et j’ai des choses plus importantes à faire que d’essayer de persuader ces « va-t-en-guerre », car c’est de cela qu’il s’agit. Aux journalistes, experts de la Russie et à la bien-pensance avant de donner des leçons au monde entier n’oubliez pas :
- qu’une partie de votre pouvoir d’achat vient du pillage de l’Afrique.
- qu’une partie de votre télévision, de votre voiture, des vêtements de vos enfants et de la nourriture de votre frigo, vient du vol pur et simple des richesses des migrants que vous voyez dans vos rues. Que votre smartphone est fabriqué par des fillettes de 8 ans, que votre café est cueilli par des gosses de 10 ans et que leurs parents bossent 15 heures par jours 6 à 7 jours par semaine pour que vous puissiez parler de démocratie et de droit de l’homme.

Je ne juge pas, c’est votre modèle économique, les russes ne vous jugent pas (ceux que je connais en tout cas). Ce fut le mien avant, ça l’est encore un peu aujourd’hui, moi aussi je porte des chaussures fabriquées par des enfants de 8 ans, mais je ne me permets pas de donner des leçons au monde entier.
Alors pour finir, juste un conseil, respectez les russes…
Les français ne supporteraient pas 10% des insultes et jugements que les russes encaissent quotidiennement. Acceptez la différence, ceux qui ne pensent pas comme vous et laisser les autres libres de leur choix. Car ce que je peux vous dire, et ce n’est que mon avis, à un moment il va y avoir un BUG.
Vladimir Poutine dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit, au moins ça change des politiques que j’ai entendus pendant 40 ans.
Alors pour votre information, la semaine dernière il a passé un message qui m’a glacé et qui n’a pas été relayé à l’occident ou très peu (ma traduction est pourrie mais le sens y est) :
« Je vois un monde avec la Russie, ou le monde n’existera pas ! »
Que je sois d’accord ou non avec ce qu’il dit est peu important, je pense qu’il était très réfléchi et sincère. Alors faites très attention, la coupe est pleine….
Donc pour terminer, ce que j’ai vu hier sur les médias de ma patrie et sur les forums m’a définitivement convaincu de demander ma nationalité russe.
Et à tous ceux qui sont curieux de la Russie, intéressez-vous à elle c’est une vraie option.

samedi 10 mars 2018

770 euros/seconde, ET VOUS

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Le 22 mars, journée de mobilisation générale, risque d’être une réponse cinglante à l’acharnement de l’ultra-libéral Macron contre les moins « fortunés ». Le « bas peuple », soi-disant cause de toutes les difficultés de la France, qui pour une partie s’est fourvoyé dans le choix macronien, n’a désormais droit qu’à l’arrogance et au mépris de la part des gouvernants et des députés godillots LREM, à l’heure où l’injustice sociale atteint des sommets.
En perte de popularité vertigineuse, dans les sondages d’opinion, Macron ne fait que subir les conséquences logiques, en termes de rejet, de la politique ultralibérale qu’il mène. Les défections, dans sont propre camp, sont nombreuses, surtout parmi les retraités, qui se sentent, non seulement trahis, mais, à juste titre, également insultés par les propos de certains députés LREM, tels ceux, ignobles, de M. Eric Alauzet (1) : « Les retraités font aujourd’hui partie d’une génération dorée ! Et s’ils ont travaillé toute leur vie, ça ne suffit pas comme argument au moment où il faut trouver de l’argent pour renflouer les caisses de l’État ».
Réaction d’un macroniste : « Par Lazenfort, le 06/03/18 à 18:45. Ce monsieur (Alauzet) est sans aucun doute ce qui fait honte a ce pays. Arrogant, méprisant, insultant et en plus député depuis trop longtemps. Certainement le vent l a fait changer de camps. Lrem dont je suis est foutu.. Pourquoi des millions de retraites nous tournent le dos. Dans nos comités c est la fuite. A cause de personnes comme vous qui insultent et méprisent, qui ne connaissent que leur indemnité grassouillette sans travailler, lrem va couler je quitte ce navire a cause de gras sur nos impôts comme vous monsieur le député tourne veste. »
L’Europe libérale que défend Macron bat de l’aile
Manifestement, ce parlementaire acupuncteur, ex-Les Verts et EELV, dont la cuti a viré au macronisme, oublie que ce sont des politiciens libéraux, comme lui, qui ont privé l’État du droit régalien de battre monnaie et de s’autofinancer, en livrant la finance aux banques, en 1973, sous Pompidou, avec un ministre des Finances, nommé Giscard d’Estaing, sous l’amicale pression d’un certain Rothschild, un richissime banquier d’affaires, dont Macron a été l’associé-gérant de 2008 à 2012.
Dans un contexte de déconfiture des partis classiques (UMPS), le chantre des nantis mènera le coup d’état que l’on connaît, en 2017, pour le compte de la haute finance, en se faisant élire président de la République. Il est donc logique qu’il conduise, aujourd’hui, la politique de casse sociale que lui dictent ses bailleurs de fonds, avec l’assentiment de l’Europe libérale et les forts encouragements du président de la Commission européenne et ex-premier ministre du paradis fiscal luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.
La supercherie Macron durera-t-elle ? Non, à en croire les peuples européens, qui s’éloignent les uns après les autres des partis socio-démocrates -voir la chute du SPD de Martin Schulz, en Allemagne- ou libéraux, tel celui de Matteo Renzi, le jumeau de Macron, qui vient de se prendre une belle claque électorale, aux législatives, en Italie. Le 22 mars sera un premier test, en France, de la capacité des citoyens à dire non à l'inacceptable, que dénonce avec énergie la France Insoumise de Mélenchon ! 
Le système ultralibéral planétaire se fissure sous la pression des peuples
En réalité, les riches de la planète sont aux abois, car le système économique et financier mafieux et destructeur, qu’ils ont imposé aux États, au sortir de la seconde guerre mondiale, grâce à la complicité de politiciens lâches et cupides, se fissure sous la pression des peuples. Des peuples qui prennent de plus en plus conscience, grâce aux réseaux sociaux et l’info libre sur internet, malgré la hargne des médias aux ordres pour contrer toute vérité contraire aux intérêts de leur patron, de l’extrême nuisance de ce système fou, au mains d’une poignée, pour le développement du bien-être des êtres humains.
Aux ordres de la haute finance, Macron, la marionnette des riches, demande des sacrifices aux plus fragiles : les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les cheminots, les agriculteurs, etc.. Au lieu de permettre à ces derniers de s’affranchir des multinationales de l’empoisonnement phytosanitaire, il les laissent crever avec à peine 300 € de revenus mensuels pour certains. A titre d’exemple, un maraîcher qui vend des fruits et légumes, en dehors des catégories Monsanto, est passible de 450 € d’amende.
Suppression de l’ISF, Macron fait un cadeau de 552 millions à Bernard Arnault
Au lieu d’imposer une taxe sur les transactions financières, qui résoudrait immédiatement la plupart des problèmes financiers, Macron préfère taper sur les plus faibles avec la CSG, qui frappe tout le monde, et surtout les petits retraités. Le problème vient-il toujours des mêmes, les bouc-émissaires faciles, taxables sans discernement ? Non, bien sûr ! Il vient des inégalités abyssales de revenus entre ceux qui possèdent et les autres.
Ainsi, le PDG de LVMH, Bernard Arnault, détient une fortune personnelle de 60,5 milliards d’euros, soit davantage que le PIB de l’Éthiopie, avec 58,8 milliards. En supprimant l’ISF, Macron a signé un chèque de 552 millions d’euros à son grand ami Bernard, lequel, grâce à ce cadeau, a accédé à la 4ème place des plus grosses fortunes mondiales.
Pendant ce temps, on égare l’attention des gens dans des débats sociétaux à rallonge, autour du harcèlement, de la procréation, des fausses nouvelles, etc. Certes des sujets importants, pour certains, mais inquiétants dans l’orientation répressive qui est préconisée pour d’autres, comme la tentative de museler la liberté d’expression, en sacralisant davantage les soi-disant médias aux ordres qui entendent défendre leur monopole, en s’en prenant avec virulence à la presse non conforme, tel Le Média, de Gérard Miller, qui dérange de plus en plus la bien-pensance.
Les privilégiés qui profitent de l’argent en France
La France compte 40 milliardaires. Les cinq premiers détiennent un capital de 137 milliards. N’y a-t-il pas là une source de financement évidente, plutôt que de s’en prendre à ceux qui ne gagnent rien, en comparaison des salaires exorbitants des 600 hauts fonctionnaires (2), qui perçoivent, en moyenne, plus de 150 000 € par an, sans compter les avantages, pour une efficience douteuse, épinglée en décembre 2017, par la Cour de Comptes ?
Etait-il urgent, pour Macron, de relever de 40 % le montant des indemnités des élus des grandes villes et des présidents des collectivités territoriales, Conseil régional et Conseil départemental ? Ce dernier, anciennement appelé Conseil général, devait disparaître sous Hollande. Renouvelés en 2015, ces conseils « rente de situation » comptent 4333 conseillers départementaux, parfaitement inutiles et permettent à des hobereaux de province cumulards de privilèges, de vivre des vies princières aux frais des contribuables (3).
A-t-on besoin d’un Sénat, dont les dépenses de fonctionnement sont un luxe, hors de portée du budget de la nation France ? Entretenir grassement 348 sénateurs « fainéants », seuls 90 d’entre eux sont assidus, les autres ne mettent quasi jamais les pieds au Sénat, est une aberration. A titre de comparaison, l’Allemagne (plus de 80 millions d’habitants) ne compte que 70 sénateurs.
Les profits du CAC 40 ont atteint la somme astronomique de 93,4 milliards d’euros. Où est passé cet argent, si ce n’est dans les paradis fiscaux, dans les dépenses futiles de quelques-uns, dans le même temps où d’autres crèvent de faim et de froid, privés de tout ou presque. M. Arnault a-t-il réellement besoin de 47 000 € par minute pour bien vivre ?
« Ceux qui luttent ne sont pas sûr de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu ». Berthold Brecht.
La vie est brève. Un peuple résigné, face à l’injustice, est un peuple d’esclaves.
C’est exactement ce qu’attend Macron, président des nantis et des petits rêveurs de lendemains ubérisés.

Verdi
Vendredi 9 mars 2018

jeudi 8 mars 2018

VLADIMIR VLADIMIROVITCH POUTINE : MOZART DE LA POLITIQUE

Le 1er mars 2018 – Source The Saker via le Kremlin
 Le président de la Russie, Vladimir Poutine :
– Citoyens de Russie, membres du Conseil de la Fédération et de la Douma d’État,

L’allocution d’aujourd’hui est un événement très spécial, tout comme l’époque dans laquelle nous vivons, où les choix que nous faisons et chaque mesure que nous prenons sont appelés à façonner l’avenir de notre pays pour les décennies à venir.
C’est à de tels moments charnières que la Russie a prouvé, à maintes reprises, sa capacité à se développer et à se renouveler, à découvrir de nouveaux territoires, à construire des villes, à conquérir l’espace et à faire des découvertes majeures. Cet élan résolument tourné vers l’avenir, joint à nos traditions et à nos valeurs, a assuré la continuité de l’histoire millénaire de notre nation.
Nous avons connu des transformations importantes et difficiles et nous avons été capables de surmonter de nouveaux défis économiques et sociaux extrêmement complexes, nous avons préservé l’unité de notre pays, édifié une société démocratique et l’avons mise sur la voie de la liberté et de l’indépendance.
Nous avons assuré la viabilité et la stabilité de presque tous les domaines de la vie, ce qui est essentiel pour un immense pays multi-ethnique comme le nôtre, avec sa structure fédérative complexe et la diversité de ses cultures, avec des clivages historiques qui sont encore présents dans la mémoire du peuple et des défis importants auxquels la Russie a dû faire face tout au long de son histoire.
Cependant, si la durabilité est le fondement du développement, elle ne le garantit pas. Nous n’avons pas le droit de permettre qu’une situation, lorsque la stabilité a été atteinte, conduise à l’autosatisfaction, d’autant plus qu’il reste tant de problèmes non résolus.
Aujourd’hui, la Russie se classe parmi les pays chefs de file dans le monde, avec un fort potentiel, tant pour l’économie à l’exportation que pour la défense. Mais nous n’avons pas encore atteint le niveau requis pour mener à bien notre tâche essentielle et garantir la qualité de vie et la prospérité de la population. Mais nous devons le faire et nous le ferons.
Comme je l’ai dit dans le passé, le rôle et la position de l’État dans le monde moderne ne sont pas déterminés uniquement ou principalement par les ressources naturelles ou les capacités de production ; le rôle décisif est joué par le peuple, ainsi que par les conditions de développement, d’affirmation de soi et de créativité de chaque individu. Par conséquent, tout dépend des efforts déployés pour préserver le peuple de Russie et garantir la prospérité de nos citoyens. Nous devons réaliser une percée décisive dans ce domaine.
Je le répète, une base solide a été créée pour cela. Par conséquent, nous pouvons maintenant définir et accomplir de nouvelles tâches. Nous avons déjà une expérience considérable dans la mise en œuvre de programmes et de projets sociaux ambitieux. L’économie russe a fait la preuve de sa résilience et la situation macro-économique stable actuelle nous ouvre de nouvelles perspectives pour aller de l’avant et maintenir une croissance à long terme.
Enfin, le monde accumule actuellement un énorme potentiel technologique qui permet de réaliser une véritable percée dans l’amélioration de la qualité de vie de la population et la modernisation de l’économie, de l’infrastructure et du mode de gouvernement de l’État et de l’administration. L’efficacité avec laquelle nous serons capables d’utiliser les potentialités colossales de la révolution technologique et comment nous répondrons à ses défis dépend de nous seuls. Dans ce sens, les prochaines années seront décisives pour l’avenir du pays. Je répète, ces années seront décisives.
Je vais vous dire pourquoi. Ce que je vais dire maintenant n’a aucun lien avec le cycle politique national ou même avec l’élection présidentielle. Peu importe qui est élu président, chaque citoyen russe et chacun d’entre nous doit être capable de voir ce qui se passe dans le monde, ce qui arrive autour de nous et à quels défis nous sommes confrontés.
La cadence des progrès technologiques s’accélère fortement. Elle augmente de façon spectaculaire. Ceux qui parviendront à profiter de cette vague technologique feront un bond en avant. Ceux qui n’y parviendront pas seront submergés et noyés par cette vague.
Le retard et la dépendance technologiques se traduisent par une réduction de la sécurité et des possibilités économiques du pays et, finalement, par la perte de sa souveraineté. C’est la situation actuelle. Le retard affaiblit et érode inévitablement le potentiel humain. Parce que les nouveaux emplois, les entreprises modernes et une vie attrayante se développeront dans d’autres pays, plus prospères, où iront les jeunes gens instruits et talentueux, ce qui épuisera les pouvoirs vitaux et l’énergie pour développer la société.
Comme je l’ai dit, les changements concernent la civilisation dans son ensemble, et l’ampleur même de ces changements, exigent une réponse tout aussi puissante. Nous sommes prêts à la fournir. Nous sommes prêts pour une véritable percée.
Ma confiance se fonde sur les résultats que nous avons obtenus ensemble, même s’ils peuvent paraître modestes à première vue, ainsi que sur l’unité de la société russe et, encore plus important, sur l’immense potentiel de la Russie et de notre peuple talentueux et ingénieux.
Pour aller de l’avant et nous développer de manière dynamique, nous devons élargir la liberté dans tous les domaines, renforcer les institutions démocratiques, les gouvernements locaux, les institutions de la société civile et les tribunaux ainsi qu’ouvrir le pays au monde, aux idées nouvelles et aux initiatives.
Il est grand temps de prendre un certain nombre de décisions difficiles qui se font attendre depuis longtemps. Nous devons nous débarrasser de tout ce qui entrave notre développement et empêche les gens de libérer pleinement leur potentiel. Il est de notre devoir de concentrer toutes les ressources et de rassembler toutes notre force et notre volonté dans cet effort audacieux qui doit apporter des résultats.
Faute de quoi, il n’y aura pas d’avenir pour nous, nos enfants ou notre pays. Il ne s’agit pas de conquérir ou de dévaster notre terre. Non, le danger n’est pas là. La principale menace et notre principal ennemi est le fait que nous sommes à la traîne. Si nous sommes incapables d’inverser cette tendance, nous le serons encore plus. C’est comme une maladie chronique grave qui ruine constamment l’énergie du corps et le détruit progressivement de l’intérieur. Bien souvent, le corps ne s’aperçoit pas de ce processus destructeur.
Nous devons maîtriser le pouvoir créatif et stimuler le développement de façon à ce qu’aucun obstacle ne nous empêche d’avancer avec confiance et indépendance. Nous devons prendre notre destin en main.
Collègues,
Quelle devrait être notre priorité ? Permettez-moi de répéter que je crois que le principal facteur de développement est le bien-être du peuple et la prospérité des familles russes.
Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2000, 42 millions de personnes vivaient au dessous du seuil de pauvreté, ce qui représentait près de 30% ou 29% de la population. En 2012, cet indicateur est tombé à 10%.
La pauvreté a légèrement augmenté avec la crise économique. Aujourd’hui, 20 millions de Russes vivent dans la pauvreté. Bien sûr, c’est beaucoup moins que les 42 millions de personnes de l’année 2000, mais c’est encore beaucoup trop. Il y a même des travailleurs qui doivent mener des vies très modestes.
Pour la première fois dans notre histoire récente, le salaire minimum a été aligné sur le niveau de subsistance. Cette disposition entrera en vigueur le 1er mai 2018 et profitera à environ 4 millions de personnes. C’est une mesure importante mais qui n’offre pas encore de solution fondamentale.
Nous devons revoir la structure de l’emploi, devenu inefficace et archaïque, proposer de bons emplois qui motivent les gens, améliorer leur bien-être et les aider à découvrir leurs talents. Nous devons créer des emplois décents et bien rémunérés. Cela permettrait d’atteindre l’un des objectifs importants pour la nouvelle décennie, qui est de garantir une croissance soutenue des revenus réels et de réduire le taux de pauvreté d’au moins la moitié au cours des six prochaines années.
Il est de notre devoir moral d’apporter un soutien complet aux membres de la génération plus âgée, qui ont apporté une contribution immense au développement national. Les citoyens âgés doivent jouir de conditions dignes pour une vie longue, active et en bonne santé. Plus important, nous devons augmenter les pensions de retraite et les indexer régulièrement pour qu’elles dépassent l’inflation. Nous nous efforcerons également de réduire l’écart entre le montant des pensions et les salaires de pré-retraites. Et, bien sûr, nous devons augmenter la qualité des soins de santé et de l’aide sociale pour les citoyens âgés et aider les personnes seules et celles confrontées à des problèmes dans leur vie.
Nous devons aborder toutes ces questions selon une approche globale. Comme je le vois, le nouveau gouvernement devra élaborer un programme spécial d’aide systématique aux citoyens âgés et d’amélioration de leur qualité de vie.
Nous considérons que chaque personne est importante et précieuse. Les gens doivent savoir qu’on a besoin d’eux et ils doivent vivre une vie longue et en bonne santé et profiter de leurs petits-enfants et de leurs arrière-petits-enfants. Ils doivent pouvoir voir leurs enfants grandir et réussir dans un pays puissant, prospère et qui se développe rapidement, et atteint de nouveaux niveaux de développement.
La Russie doit s’affirmer fermement parmi les cinq plus grandes économies mondiales et son PIB par habitant doit croître de 50% jusqu’au milieu de la prochaine décennie. C’est une tâche très difficile. Je suis convaincu que nous sommes prêts à l’accomplir.
Bien entendu, l’espérance de vie est un paramètre d’une importance fondamentale pour évaluer le bien-être des citoyens et du pays. En 2000, la Russie affichait une espérance de vie d’un peu plus de 65 ans, celle des hommes tombant au-dessous de 60 ans. Ce n’est pas seulement bas, c’est une tragédie et ce paramètre est tragiquement inadéquat.
Ces dernières années, la Russie a affiché une augmentation importante de son espérance de vie moyenne, qui est parmi les plus élevées au monde. Nous avons réussi à accomplir cette tâche. L’espérance de vie a augmenté de plus de sept ans et se monte actuellement à 73 ans. Mais bien sûr, ce n’est pas suffisant non plus. Aujourd’hui, nous devons nous fixer un tout nouvel objectif. D’ici la fin de la prochaine décennie, la Russie doit rejoindre avec confiance le club des pays affichant une espérance de vie de 80 ans et plus, qui comprend le Japon, la France et l’Allemagne.
En même temps, l’espérance de vie des gens menant une vie en bonne santé, active et pleine lorsqu’ils ne sont pas entravés par la maladie, doit croître plus rapidement que ce qui est prévu. Je suis convaincu que nous pouvons atteindre cet objectif, compte tenu des tendances positives des années précédentes. Pour cela, toute la Russie devra faire un saut quantique dans son développement pour que la vie de chaque personne soit transformée.
Collègues,
Nous devons créer un environnement moderne et transformer les villes et les villages dans tout le pays. Ce faisant, nous devons nous assurer qu’il préservent leur identité et leur héritage historique. Nous avons déjà une expérience positive avec la rénovation de l’environnement et de l’infrastructure urbains. Permettez-moi de développer ce point. Des villes comme Kazan, Vladivostok et Sotchi ont déjà profité de telles améliorations. Le changement est en cours dans de nombreuses capitales régionales et de nombreuses petites villes. Dans l’ensemble, nous savons comment le faire.
Je propose de lancer un programme de développement du territoire à grande échelle en Russie, qui comprendrait le développement des villes et d’autres communautés en doublant les dépenses dans ce domaine au cours des six prochaines années.
Il est évident que l’effort pour développer des villes et d’autres communautés va de pair avec la nécessité de relever des défis dans d’autres domaines, y compris la santé, l’éducation, l’environnement et le transport. Les initiatives dans tous ces secteurs nécessiteront des fonds supplémentaires. J’en parlerai plus loin dans mon discours.
La rénovation urbaine devrait être soutenue par l’introduction de techniques et de matériaux de construction de pointe, de solutions architecturales modernes, de technologie numérique pour les services sociaux, les transports et les services publics. Entre autres choses, cela rendrait le secteur du logement plus transparent et plus efficace, de manière à ce que les gens bénéficient de services de qualité à un coût raisonnable.
Ce projet d’envergure promet de meilleures perspectives de développement économique et social, un cadre de vie moderne et un climat favorable aux initiatives culturelles et civiles, les petites entreprises et les start-ups. Tout cela faciliterait l’émergence d’une classe moyenne importante et créative en Russie.
Bien entendu, beaucoup dépendra des autorités municipales et locales et de si elles seront réceptives aux idées nouvelles. La capacité de répondre aux divers besoins des différentes générations, y compris les familles avec enfants, les retraités et les personnes handicapées, sera également déterminante. La population doit avoir son mot à dire sur l’avenir de ses villes et villages. Nous en avons discuté à maintes reprises avec les dirigeants des municipalités. Aujourd’hui, je ne dis pas cela uniquement pour cocher la case. Je vous demande de le porter à l’attention des décideurs à tous les niveaux.
Il est important que le développement des villes devienne le moteur de tout le pays. La Russie a un vaste territoire et sa vie active et dynamique ne peut pas être concentrée dans quelques métropoles. Les grandes villes doivent répartir leur énergie et servir de soutien pour le développement territorial équilibré et harmonieux de l’ensemble de la Russie.
Il est par conséquent urgent de disposer d’une infrastructure moderne adéquate. J’y reviendrai plus loin. Il est cependant évident que des services développés est ce qui permettra aux résidents des petites villes et des villages de jouir de toutes les possibilités et des services modernes disponibles dans les grandes villes, et les petites villes seront étroitement incluses dans l’espace économique et social de la Russie. En même temps, nous soutiendrons des initiatives qui aideront nos petites villes et villages à préserver leur identité culturelle, à redécouvrir leur potentiel unique d’une manière nouvelle.
Une attention particulière sera accordée au développement social et aux infrastructures des zones rurales. L’agriculture russe est déjà devenue une industrie compétitive à l’échelle mondiale. Les gens qui travaillent à cette réussite devraient donc mener une vie confortable et moderne.
Collègues,
Je comprends combien il est important pour chacun, pour chaque famille, d’avoir sa propre maison, son propre foyer. Je sais que c’est le problème des problèmes en Russie. Il perdure de décennie en décennie. Combien de fois les gouvernement on promis et essayé, sincèrement essayé, de le résoudre. Mais nous pouvons et nous devons le faire maintenant.
En 2017, trois millions de familles en Russie ont amélioré leurs conditions de vie. Maintenant, nous devons atteindre un niveau stable (j’insiste sur ce point : c’est la première fois dans l’histoire de la Russie moderne) – un niveau où au moins cinq millions de familles améliorent leurs conditions de logement chaque année. C’est une tâche difficile – passer de trois millions à cinq. Nous avons atteint 3.1 millions l’an dernier, mais nous devons en atteindre cinq. Pourtant, c’est un objectif réalisable.
Je vois trois facteurs clé pour rendre le logement plus accessible. Le premier est l’augmentation des revenus des gens. J’en ai déjà parlé dans le passé et nous devons nous en assurer. Ensuite, une baisse des taux d’intérêt et, bien sûr, une augmentation de l’offre sur le marché du logement.
J’aimerais vous rappeler une chose dont peu de gens se souviennent, à savoir que 4000 prêts hypothécaires seulement ont été consentis en 2001. Seulement 4000. Le taux d’intérêt était de 30%, y compris sur les prêts émis en devises étrangères. Soit dit en passant, la moitié des prêts hypothécaires étaient émis en devises étrangères. Peu de gens pouvaient se permettre de contracter un prêt hypothécaire alors. L’an dernier, le nombre de prêts hypothécaires a presque atteint un million. En décembre, le taux d’intérêt moyen en roubles est descendu pour la première fois en dessous de 10%.
Nous savons bien sûr que les conditions de prêt sont individuelles et peuvent différer d’un emprunteur à l’autre. Mais nous devons continuer à réduire le taux d’intérêt à 7%-8%. Nous avons eu de longues discussions sur le chiffre que je devrais énoncer ici. Je suis sûr que le chiffre que nous devons viser devrait être 7%. Ces six prochaines années, les prêts hypothécaires doivent devenir accessibles à la majorité des familles russes, aux travailleurs et aux jeunes professionnels.
Voici d’autres chiffres. Entre 1950 et 1970, nous avons construit annuellement à peu près 60 millions de mètres carrés de logements par an. Ce chiffre est passé à 70 millions à la fin des années 1990. Aujourd’hui, nous construisons environ 80 millions de mètres carrés de logement chaque année. Nous avons construit encore plus de logements en quelques années, mais le chiffre moyen est de 80 millions. Nous devons avancer et atteindre de nouveaux sommets dans ce domaine, c’est-à-dire augmenter le volume des logements construits chaque année de 80 millions à 120 millions de mètres carrés. C’est un objectif ambitieux mais réaliste, compte tenu des nouvelles technologies, de l’expérience accumulée par nos entreprises de construction ainsi que des nouveaux matériaux. L’augmentation de 80 à 120 millions de mètres carrés est ce que nous devons et pouvons atteindre. Je vais vous dire pourquoi : si nous voulons que 5 millions de familles reçoivent de nouveaux logements chaque année, nous devons atteindre le chiffre de 120 millions de mètres carrés.
Ceux qui investissent leur argent dans des projets de logement doivent être protégés de manière sûre. Nous devrions progressivement passer de la construction unitaire au financement de projets, dans lesquels les promoteurs et les banques, mais pas les gens, assument les risques.
Je propose aussi de réviser l’impôt foncier des particuliers. Il doit être juste et abordable.
Certaines personnes, y compris celles qui sont dans cette salle, ont essayé de me convaincre que cet impôt devrait être basé sur la valeur de la propriété sur le marché. Ils m’ont dit que recourir à l’évaluation désuète du Bureau de l’inventaire technique est un anachronisme. Mais il s’est avéré en réalité que la valeur cadastrale, qui devrait être comparable à la valeur marchande, la dépassait souvent de loin. Ce n’était pas prévu dans l’accord. Et les gens ne s’attendaient pas à cela de nous.
Nous devons revoir le mode de calcul de l’impôt ainsi que celui de la valeur cadastrale de la propriété. D’une manière ou d’une autre, elle ne doit pas dépasser la valeur réelle du marché. Toutes les décisions sur ce plan doivent être prises sans délai au cours du premier semestre de cette année.
Collègues,
Nous devons accéder à tout le pays avec des communications avancées afin de développer les villes et les bourgs, améliorer l’activité commerciale et fusionner tout le territoire de la Russie.
Le pont de Crimée s’ouvrira aux voitures dans quelques mois et aux trains l’année prochaine. Cela stimulera le développement de la Crimée et de toute la région russe de la mer Noire.
Nous avons restructuré les routes fédérales. Maintenant, nous devons moderniser les routes régionales et locales. Je ne parlerai pas des chiffres ici, mais je les connais. C’est un fait que les routes fédérales ont été en grande partie rénovées. La situation est un peu moins bonne pour les routes régionales et elle est totalement inacceptable pour les routes locales. Je m’adresse ici aux dirigeants des régions et des villes : vous devez constamment concentrer votre attention sur les routes. Vous devez améliorer la qualité de la construction des routes en utilisant une technologie et des solutions avancées, des prêts hypothécaires pour les infrastructures et des contrats à long terme.
Bien sûr, une autre tâche essentielle est d’améliorer la sécurité et de réduire au minimum le taux de mortalité dans les accidents de la route.
Dans l’ensemble, ces six prochaines années, nous devons presque doubler les dépenses pour la construction et la réparation des routes et allouer plus de 11 milliards de roubles pour cela, toutes sources confondues. C’est beaucoup ; gardez à l’esprit que nous avons alloué 6.4 milliards de roubles entre 2012 et 2017 roubles, mais nous avons besoin de 11 milliards.
De grands corridor de transport eurasiens se développement également. Une route pour les véhicules automobiles qui fera partie du corridor Europe–Asie Pacifique est déjà en construction. Nos partenaires chinois et kazakhs impliqués avec nous dans ce projet ont déjà accompli leur part. Leurs sections sont déjà ouvertes, donc nous devons accélérer nos travaux.
La capacité de rendement de la ligne de chemin de fer principale Baïkal–Amour et du Transsibérien sera multipliée par 1.5 jusqu’à 180 millions de tonnes, en six ans. Il faudra sept jours pour que des conteneurs de Vladivostok atteignent les frontières occidentales de la Russie. Il ne s’agit là que de l’un des projets d’infrastructure qui apporteront rapidement des retombées économiques rapides. Il inclut le fret, ce qui fait que tous les investissements seront rapidement remboursés et qu’il contribuera au développement de ces régions.
Le volume des cargaisons en transit sur nos chemins de fer doit presque quadrupler. Cela signifie que la Russie deviendra un leader mondial du transit des marchandises entre l’Europe et l’Asie.
En 1990, les ports de l’Union soviétique avaient une capacité globale de 600 millions de tonnes, mais après l’éclatement du pays, nous en avons perdu la moitié. Au début des années 2000, les ports russes ne pouvaient traiter que 300 millions de tonnes. Au cours des 17 dernières années, ce chiffre a triplé. Au début de 2017, la capacité globale des ports en Russie a dépassé un milliard de tonnes pour la première fois dans l’histoire. Comme vous pouvez le voir sur les graphiques, cela dépasse de plus de deux tiers le niveau atteint par l’Union soviétique. Soit dit en passant, ce sont les chiffres du début de l’année 2017 et la capacité actuelle est de 1 025 milliard de tonnes.
Nous devons encore accroître cette capacité, notamment en multipliant par 1,5 la capacité des lignes ferroviaires vers les ports du bassin d’Azov et de la mer Noire, pour la porter à 131 millions de tonnes.
La route maritime du Nord sera la clé du développement de l’Arctique et de l’Extrême-Orient russes. En 2025, le trafic de marchandises sur cette route sera décuplé pour atteindre 80 million de tonnes. Notre but est d’en faire une route de transfert vraiment mondiale et compétitive. Permettez-moi de vous rappeler que la route maritime du Nord était utilisée plus activement à l’époque soviétique comparé à ce que nous avons fait jusqu’à présent. Nous allons certainement développer cette route et atteindre de nouveaux horizons. Je n’en doute pas.
Nous poursuivons notre politique volontariste pour attirer les investissements et créer des centres de croissance économiques et sociaux dans l’Extrême-Orient russe. Nous créerons toutes les conditions pour assurer aux gens un environnement de vie favorable, afin qu’ils puissent s’installer dans cette région, accroissant ainsi sa population.
Un certain nombre de projets industriels à grande échelle ont été lancés dans l’Arctique. Ils répondent aux normes environnementales les plus élevées. Nous renforçons les infrastructures de recherche, de transport, de navigation et militaires qui devraient garantir les intérêts de la Russie dans cette région stratégique. La Russie construit des brise-glace nucléaires d’avant-garde. Nous avons eu la flotte de brise-glace la plus puissante au monde et elle le restera.
Nous rénoverons et étendrons le réseau d’aéroports régionaux dans toute la Russie. Dans six ans, la moitié des régions seront reliées les unes aux autres par des vols directs. La situation où il fallait prendre une correspondance à Moscou lorsqu’on voulait se rendre dans une région voisine appartiendra au passé. Nous y travaillons déjà. Cela inclut des efforts pour développer l’aviation et les aéroports.
La stratégie de développement spatial servira de base à la préparation d’un plan global de modernisation et d’expansion de l’ossature de l’infrastructure du transport. Je pense que c’est une priorité pour le prochain gouvernement.
La Russie doit non seulement devenir la principale plaque tournante mondiale de la logistique et du transport, ce qui est très important, mais aussi un centre mondial pour le stockage, le traitement, le transfert et la protection fiable d’importants volumes d’informations, ce qu’on appelle le Big Data.
Dans l’ensemble, le développement de l’infrastructure doit tenir compte des changements technologiques mondiaux. Autrement dit, les projets que nous envisageons aujourd’hui doivent inclure des solutions pratiques pour combiner l’infrastructure avec les drones et la navigation maritime et aérienne numérique, ainsi que l’utilisation de l’intelligence artificielle pour rationaliser la logistique.
De même, nous devons introduire de nouvelles technologies pour la production, le stockage et la distribution de l’énergie. Au cours des six prochaines années, nous projetons d’attirer quelque 1,5 milliards de roubles d’investissement privé pour moderniser notre secteur de production d’électricité. Tous les réseaux électriques du pays doivent passer à la technologie numérique. Nous devons utiliser la méthode dite de production décentralisée pour fournir de l’électricité aux régions éloignées.
En 2024, l’Internet à haut débit sera accessible dans tout le pays. Nous compléterons la construction de lignes à fibres optiques dans la plus grande partie des zones peuplées de plus de 250 personnes. Les petites villes reculées de l’Extrême-Nord, de Sibérie et de l’Extrême-Orient russe accéderont à l’Internet par le biais d’un réseau de satellites russes.
Nous utiliserons les télécommunications de pointe pour donner à notre population l’accès au monde numérique. Comme nous le savons, il s’agit là de davantage que des services modernes, l’enseignement à distance et la télémédecine, bien que tout cela soit très important. Plus que cela, les gens seront capables d’utiliser l’espace numérique pour mener des recherches, organiser des groupes de volontaires et de projet ou diriger des entreprises. Dans notre immense pays, cette combinaison de talents, de compétences et d’idées constitue une immense ressource d’innovation.
Collègues,
Une tâche essentielle à laquelle nous sommes tous confrontés est de rendre largement accessibles des soins de santé de pointe et de grande qualité. Nous devons être guidés par les standards internationaux les plus élevés dans ce domaine.
De 2019 à 2024, nous devons dépenser chaque année plus de 4% du PIB pour développer le système de soins. En même temps, l’objectif que nous devons garder à l’esprit est 5%. En termes absolus, cela signifie que les dépenses de santé doivent doubler. En outre, nous devons trouver de nouvelles possibilités de financement qui ne limiteraient pas la croissance économique.
Je tiens à remercier les médecins, les ambulanciers et les infirmières pour leur travail difficile et hautement nécessaire. Beaucoup de choses dépendent de ces personnes, ainsi que des enseignants, des conseillers et des travailleurs culturels, et ils doivent toucher des salaires décents.
Nous avons fait beaucoup pour mettre en œuvre les décrets de mai 2012. Je dois dire qu’il y a eu plusieurs échecs, mais dans l’ensemble, malgré les objectifs exigeants de ces décrets, sans eux nous n’aurions pas eu les résultats que nous voyons aujourd’hui. Nous devons toujours nous fixer des objectifs ambitieux.
Nous ne devons pas perdre les positions que nous avons déjà atteintes. Je me réfère au niveau des salaires. Les salaires du secteur public doivent continuer à augmenter, ainsi que la qualité du travail et les compétences des personnes travaillant dans la santé, l’enseignement et d’autres domaines qui définissent le bien-être de la population.
Ces dernières années, nous avons optimisé le réseau hospitalier du pays. Cela a été fait pour proposer un système de soins efficace. Cependant, dans certains cas, je dois le dire aujourd’hui, trop de changements administratifs ont été introduits : des hôpitaux dans de petites villes et villages ont été fermés. Personne n’a proposé une alternative, et les gens ont été abandonnés pratiquement sans aide médicale. Le seul conseil qu’on leur donnait était : « Allez en ville pour recevoir un traitement. » Je dois dire que c’est inacceptable. Ils ont oublié l’essentiel : les gens, leurs intérêts et leurs besoins, des chances égales et la justice.
Cela ne doit pas se produire dans la santé ni dans aucun autre domaine. Nous devons fournir, ou restaurer là où c’est nécessaire, un accès facile aux soins primaires. Nous pouvons le faire, nous nous aurions dû le faire dès le début, lorsque nous avons lancé les réformes.
Cela doit être fait aussi rapidement que possible. Dans la période entre 2018 et 2020, il faut s’assurer que chaque bourgade avec une population de 100 à 2000 habitants dispose d’une station paramédicale et d’une clinique ambulatoire. Pour les villages de moins de 100 habitants – nous avons également des villages aussi petits – nous organiserons des unités médicales mobiles, des véhicules tout-terrain avec tout le matériel de diagnostic nécessaire.
Ces projets devraient faire l’objet d’un suivi attentif. Je les considère comme extrêmement importants. Et je demande également au Front populaire russe de rester en contact avec les gens, de garder un œil sur la situation sur le terrain. En même temps, les cliniques ambulatoires et les stations paramédicales, les installations régionales de santé et les centres médicaux de pointe devraient être reliés dans un unique réseau numérique de façon à ce que l’ensemble du système de santé national soit impliqué dans l’aide à chaque personne.
La prévention des maladies est une tâche d’une importance vitale. Dans les années 1990, ce travail a été largement négligé. Nous avons commencé à le restaurer. Nous devons offrir à tous les gens la possibilité d’avoir un examen physique complet au moins une fois par an. C’est aussi important pour encourager à une attitude responsable à l’égard de sa propre santé.
Les diagnostics modernes réduiront la mortalité dans la population en âge de travailler et consolideront les tendances positives dans le traitement des affections cardiovasculaires. Nous pouvons voir ces tendances positives, ce qui est très bien. Mais nous devons aussi combattre d’autres menaces, comme le cancer.
Collègues,
Je pense que pratiquement chacun de nous a des parents ou des amis souffrant de cette maladie – le cancer. Je propose de mettre en place un programme national spécial contre le cancer, d’y impliquer des scientifiques et l’industrie pharmaceutique nationale, pour moderniser les centres d’oncologie, construire un système moderne allant du diagnostic précoce au traitement rapide et efficace qui protégera les patients. Nous avons une expérience positive dans ce domaine. Nous devons atteindre l’avant-garde, le plus haut niveau de tous les indicateurs essentiels qui démontrent l’efficacité des traitements du cancer – les experts doivent connaître ces indicateurs.
Collègues,
L’assistance médicale seule ne suffit pas à protéger la santé publique. Nous devons aussi garantir des normes élevées de sécurité environnementale dans toute la Russie.
Il est difficile d’avoir une longue vie en bonne santé lorsque des millions de personnes boivent de l’eau de mauvaise qualité, lorsque nous voyons de la neige noire, comme c’est arrivé à Krasnoïarsk, et lorsque les gens dans les grands centres industriels tels que Tcherepovets, Nijni Taguil, Tcheliabinsk ou Novokouznetsk ne voient pas le soleil pendant des semaines.
Nous avons renforcé les exigences environnementales pour les entreprises, ce qui devrait réduire la pollution industrielle. À partir de 2019, 300 entreprises industrielles ayant un impact négatif sur l’environnement devront se convertir aux meilleures technologies respectueuses de l’environnement disponibles et toutes les entreprises à haut risque environnemental devront le faire à partir de 2021.
Nous nous sommes attaqués de nombreuses fois à ce problème, et chaque fois nos entreprises se plaignaient des difficultés que cela entraînait. Maintenant, il n’y a plus de retour en arrière. Je veux que tout le monde sache que nous ne retarderons plus ce programme plus longtemps.
Nous devons également moderniser nos centrales thermiques, nos chaufferies et nos services publics, construire des voies de contournement pour décongestionner le trafic de transit dans les grandes villes, ainsi qu’utiliser des véhicules de transport public à faible impact. Les autorités et les volontaires publics ont signalé quelque 22 000 décharges. Nous devons aborder ce problème en priorité, à commencer par la rénovation et la remise en état des décharges à l’intérieur des villes.
Nous devons sérieusement améliorer la qualité de l’eau potable. Dans certaines petites villes, l’eau n’est accessible que quelques heures par jour. Nous devons utiliser les technologies de l’industrie de la défense pour régler ces problèmes.
Nous allons lancer des projets de conservations des systèmes naturels uniques du lac Baïkal et du lac Teletskoïe, ainsi que de tout le bassin de la Volga, ce qui contribuera à améliorer les conditions de vie de près de la moitié de la population de Russie.
Nous allons créer 24 nouvelles réserves et parc naturels. Ils doivent être ouverts pour l’écotourisme, ce qui est important pour encourager une attitude soigneuse et responsable à l’égard de la nature.
Collègues,
L’an 2018 en Russie a été déclaré Année des volontaires. Il est hautement symbolique que l’année ait commencé avec l’adoption d’une loi qui chargeait les autorités à tous les niveaux d’assister les volontaires. Aujourd’hui, des citoyens déterminés et conscients et des ONG à but social contribuent à résoudre les problèmes cruciaux. C’est l’implication du peuple dans les affaires nationales et son engagement civique ainsi que les valeurs culturelles, morales et spirituelles qui font de nous un peuple unique capable d’atteindre des objectifs ambitieux.
Il est essentiel que nous préservions notre identité à l’ère des grands changements technologiques. À cet égard, la culture a un rôle clé à jouer en tant que code civilisationnel national qui peut libérer le potentiel créatif humain.
Je propose de lancer un programme de création de complexes culturels, éducatifs et muséaux dans les régions. Ils offriront des salles de concert, des écoles de théâtre, de musique et de danse et d’autres institutions créatives, ainsi que des espaces d’exposition où les principaux musées du pays pourront exposer leurs trésors. Pourquoi stocker tant d’œuvres dans les entrepôts des musées ? Je parle de centres de culture qui seraient ouverts aux jeunes et aux personnes de tous âges. Le premier projet de ce type sera réalisé à Vladivostok, et d’autres régions et villes dans toute la Russie seront sélectionnées ultérieurement.
Chers collègues,
Nos enfants veulent voir une Russie tournée vers l’avenir. Vous trouverez beaucoup de réflexions sincères à ce sujet dans les dissertations scolaires. Avoir des rêves audacieux aide, si vous cherchez à atteindre un objectif ambitieux. Nous devons aider chaque enfant à découvrir son talent et à réaliser son potentiel. L’avenir de la Russie est dans ses salles de classe. Les écoles doivent répondre aux défis actuels pour que le pays fasse de même.
Les experts internationaux s’accordent pour dire que la Russie a l’un des meilleurs systèmes d’enseignement primaire au monde. Nous poursuivrons nos efforts pour développer l’enseignement général à tous les niveaux. Permettez-moi de souligner que tous les enfants devraient avoir accès à un enseignement de qualité. L’égalité des chances en matière d’enseignement est un puissant facteur de promotion du développement national et de la justice sociale.
Nous devons passer à des méthodes d’enseignement totalement nouvelles, incluant l’apprentissage personnalisé, afin de cultiver chez nos enfants la disposition au changement et la curiosité créative, leur enseigner à travailler en groupe, ce qui est très important dans le monde moderne, et à acquérir d’autres compétences applicables à l’ère numérique. Nous soutiendrons absolument les enseignants talentueux qui sont motivés à poursuivre une croissance professionnelle continue. Et bien sûr, nous devons construire un système ouvert et moderne pour la sélection et la formation des directions scolaires. Ce sont les directeurs des écoles qui sont chargés de construire un corps professoral et un état d’esprit productif.
Nous continuerons d’améliorer le système complet pour soutenir et développer les compétences et les talents créatifs de nos enfants. Le système doit s’étendre au pays entier et y intégrer les ressources de projets tels que Sirius et Quantorium, ainsi que des centres d’éducation extra-scolaires et les centres de création pour enfants dans toute la Russie.
Nous devons mettre en place un système d’orientation professionnelle moderne, où les écoles travaillent en partenariat avec les universités, les groupes de recherche et les entreprises performantes. Je propose de lancer un nouveau programme d’orientation professionnelle pour les écoliers, Ticket pour le futur, à partir de la prochaine année académique. Le programme permettra aux enfants d’essayer des emplois réels dans les grandes entreprises russes. Nous attribuerons un milliard de roubles à ce projet rien que cette année.
Je crois que le mentorat est un autre aspect important à améliorer. Ce n’est qu’en réunissant connaissances de pointe et fondements moraux, en assurant un véritable partenariat et une compréhension mutuelle entre les générations que nous pourrons devenir plus forts.
Collègues,
La connaissance, la technologie et l’expertise d’aujourd’hui sont les avantages compétitifs les plus importants. Ils sont la clé d’une véritable percée et d’une meilleure qualité de vie.
Dès que possible, nous devons développer un cadre légal progressiste et éliminer tous les obstacles au développement et à un large usage des équipements robotiques, de l’intelligence artificielle, des véhicules sans pilote, du commerce électronique et de la technologie de traitement des Big Data. Et ce cadre légal doit être revu en permanence et se baser sur une approche souple de chaque domaine et de chaque technologie.
Nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour mettre rapidement en œuvre les technologies 5G et l’internet des objets.
Nous devons construire nos propres plate-formes numériques. Il va sans dire qu’elles devront être compatibles avec l’espace mondial de l’information. Cela ouvrirait la voie à la réorganisation des processus de fabrication, des services financiers et de la logistique, y compris en utilisant la technologie des blockchains, qui est très importante lorsqu’il s’agit de transactions financières, de droits de propriété, etc. Ces initiatives ont une application concrète.
Nous devons commencer à élaborer ou à localiser des technologies et des solutions essentielles y compris celles utilisées pour développer l’Arctique et les plate-formes de forage marines, construire de nouveaux systèmes énergétiques, de transport et d’infrastructure urbaine. C’est aussi important dans les domaines liés à l’amélioration de la qualité de vie, tels que les outils de réadaptation de pointe pour les personnes handicapées.
Il est de notre devoir de soutenir les entreprises de haute technologie, de procurer aux start-ups un environnement favorable et d’introduire de nouvelles solutions industrielles. Je parle d’une infrastructure conviviale, de systèmes fiscaux, de règlements techniques et de financement du risque.
Le développement technologique doit être solidement ancré dans la recherche fondamentale. Ces dernières années, nous avons été en mesure d’élargir notre activité de recherche et nous sommes maintenant à l’avant-garde dans un certain nombre de domaines. L’Académie des sciences et les principaux instituts de recherche de Russie y ont largement contribué.
En nous appuyant sur les progrès réalisés les années précédentes, y compris en développement l’infrastructure de recherche, nous devons amener nos recherches à un nouveau niveau. Des projets de construction de méga installations de recherche scientifique de pointe sont déjà en cours à Gatchina et Doubna. Le Conseil de la science et de l’éducation a récemment pris la décision de construire un puissant collisionneur de particules synchrotron à l’Akademgorodok de Novossibirsk et un collisionneur de particules nouvelle génération à Pritvino, dans la région de Moscou.
Grâce à ces installations, la Russie deviendra l’un des pays pionniers dans le monde en termes de capacité et de performance de son infrastructure de recherche. Ces unités donneront un important avantage concurrentiel aux équipes de recherche et aux entreprises de haute technologie russes, par exemple dans le développement de nouveaux médicaments, de matériaux et de micro-électronique.
Évidemment, cette infrastructure et ces projets de recherche ambitieux ne manqueront pas d’attirer nos compatriotes et des chercheurs de l’étranger. À cet égard, nous devons créer un cadre légal qui permettrait à des équipes de recherche internationales de travailler en Russie.
Les grands centres de recherche et d’enseignement devraient commencer à travailler à pleine capacité. Ils intégreront les possibilités des universités, des instituts académiques et des entreprises de haute technologie. De tels centres sont déjà en cours de création à Kazan et Samara, à Tomsk et Bivossibirsk, à Iekaterinenbourg et Tioumen, à Vladivostok et Kaliningrad, et dans d’autres villes.
Il est important qu’ils se concentrent sur la mise en œuvre de grands projets interdisciplinaires, y compris dans un domaine aussi prometteur que la recherche sur le génome. Une percée capitale dans ce domaine ouvrira la voie pour développer de nouvelles méthodes de diagnostic, de prévention et de traitement de nombreuses maladies et élargira les possibilités de sélection en agriculture.
Nous devons renforcer la supériorité de l’école nationale de mathématiques. Elle donne à la Russie un fort avantage compétitif à l’ère de l’économie numérique. Les centres internationaux de mathématiques fourniront également des plate-formes pour ces travaux. Ceux-ci opèrent déjà à Kazan et Novossibirsk. Suite aux décisions adoptées, nous ouvrirons davantage Saint-Pétersbourg, Moscou et Sotchi.
Les jeunes Russes prouvent déjà leur position dominante dans la science et d’autres domaines. L’an dernier, des écolier russes ont remporté 38 médailles dans des compétitions académiques internationales. Nos équipes ont triomphalement remporté l’Olympiade en sciences naturelles et en robotique, l’Olympiade des métiers, et nos étudiants ont obtenu les meilleurs résultats en programmation pour la douzième fois.
Sur la base des meilleures pratiques et de l’expérience, nous devons moderniser rapidement le système d’enseignement professionnel, procéder à des changements qualitatifs dans la formation des étudiants, en particulier dans les domaines de pointe du développement technologique, instaurer le niveau « baccalauréat en sciences appliquées » dans ces professions techniques qui requièrent effectivement un diplôme d’ingénieur, et organiser également des centres de recyclage professionnel avancé et de développement professionnel.
Je propose également de créer les conditions les plus confortables et les plus attrayantes pour que les jeunes gens talentueux issus d’autres pays puissent aussi s’inscrire dans nos universités. Ils viennent déjà étudier ici. Mais nous devons également créer les conditions pour que les meilleurs diplômés étrangers de nos universités travaillent en Russie. Cela s’applique pleinement aux scientifiques et aux spécialistes qualifiés étrangers.
Je pense que nous devons sérieusement améliorer la procédure d’octroi de la nationalité russe. L’accent devrait être mis sur les ressortissants étrangers dont la Russie a besoin : des jeunes, en bonne santé et instruits. Pour eux, nous devons créer un système simplifié pour obtenir la nationalité russe.
Collègues,
Pour assurer un développement décisif et améliorer l’éducation, les soins de santé et la qualité de l’environnement urbain et de l’infrastructure, il sera nécessaire d’allouer des fonds supplémentaires considérables dans les six prochaines années à ces fins.
Question : à quel coût ? Où trouvons-nous ces fonds ? Tout d’abord, il est essentiel de hiérarchiser clairement ces tâches et d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Il est nécessaire d’impliquer plus activement les entreprises privées dans le financement de grands projets. Le futur gouvernement devra établir de nouvelles règles d’imposition dès que possible. Elles devraient être stables et fixes pour les prochaines années.
Permettez-moi d’insister sur le fait que nous avons besoin de solutions fiscales qui assureraient des recettes budgétaires à tous les niveaux et garantiraient la mise en œuvre de tous les engagements sociaux. Fait important, ils devraient encourager plutôt qu’entraver la croissance économique. C’est la mise en valeur du potentiel économique du pays et de chacune de ses régions qui constitue la principale source de ressources supplémentaires. Pour y parvenir, nos taux de croissance économique devraient dépasser ceux du reste du monde. C’est une tâche difficile mais pas un exemple de vœu pieux. C’est une condition fondamentale pour une percée dans la solution des questions sociales, infrastructurelles, de défense et autres. Le nouveau gouvernement devrait se fixer comme objectif d’atteindre de tels taux de croissance.
Au cours des dernières années, nous avons amélioré la résilience de notre économie. La dépendance de l’économie vis-à-vis des prix des hydrocarbures a été considérablement réduite. Nous avons augmenté nos réserves d’or et de devises. L’inflation a chuté à un niveau jamais vu – un peu plus de 2%. Bien sûr, nous comprenons tous que l’augmentation des prix pour de nombreux produits de première nécessité est beaucoup plus élevée. Cela devrait être strictement contrôlé par différentes agences, y compris le service anti-monopole. Mais dans l’ensemble, ce faible niveau d’inflation crée des possibilités supplémentaires de développement. Permettez-moi de vous rappeler que, tout récemment, en 2015, l’inflation était de près de 13%, 12,9% pour être précis.
En effet, la Russie a créé une nouvelle réalité macroéconomique avec une inflation faible et durable dans l’économique générale. Pour les gens, c’est une condition de la croissance du revenu réel et de prêts hypothécaires moins chers. Pour les entrepreneurs, cela signifie une prévisibilité dans les affaires et des prêts moins chers. Les entreprises devraient également s’adapter à ces nouvelles conditions macroéconomiques. Enfin, cela permet d’attirer des prêts à long terme et des investissements privés dans des projets d’infrastructure à grande échelle.
Nous avons maintenant la possibilité, sans accélérer l’inflation, et en maintenant une approche prudente et responsable, de réduire graduellement les taux d’intérêt et de rendre les prêts plus abordables. Je compte sur le soutien de la Banque de Russie pour que, en prenant ses décisions, en mettant en œuvre des mesures de politique monétaire et en développant les marchés financiers, elle travaille en contact avec le gouvernement dans l’objectif commun de créer un environnement propice à la croissance économique.
Afin de modifier davantage la structure de l’économie nationale et d’améliorer sa compétitivité, il est impératif d’utiliser les sources de croissance à un niveau fondamentalement différent. Où sont-elles ? Tout d’abord, il est important d’augmenter la productivité de la main-d’œuvre sur une nouvelle base technologique, gestionnaire et personnelle. Nous accusons toujours un retard important par rapport à cet indicateur.
Il est nécessaire de faire en sorte que la productivité du travail dans les moyennes et grandes entreprises des industries de base, telles que la fabrication, la construction, les transports, l’agriculture et le commerce, augmente d’au moins 5% par an, ce qui nous mettra niveau des principales économies mondiales d’ici la fin de la prochaine décennie.
Je tiens à souligner que l’augmentation de la productivité signifie aussi des salaires plus élevés et, par conséquent, une demande accrue des consommateurs. À son tour, cela constitue un facteur supplémentaire de croissance économique.
Toutes nos actions devraient pousser les entreprises à offrir des produits techniquement complexes et à mettre en œuvre des technologies plus efficaces. Il est nécessaire de faire un inventaire des subventions et autres instruments pour le soutien direct des industries, et de les cibler sur la fabrication de biens compétitifs.
L’augmentation des investissements est la deuxième source de croissance. Nous avons déjà fixé la tâche de les amener à 25% du PIB, puis à 27%. Malheureusement, cet objectif n’a pas encore été atteint. Pour assurer une croissance durable, nous devons le faire à tout prix. J’espère que le nouveau gouvernement, en collaboration avec la Banque de Russie, présentera un plan d’action concret dans ce domaine.
L’investissement devrait être principalement employé à moderniser et rééquiper les industries et à rénover en retour l’industrie manufacturière. Nous devons assurer la dynamique la plus élevée ici, pour atteindre un niveau où, en moyenne, une entreprise sur deux entreprend des changements technologiques en une année. C’est alors que l’effort de renouvellement dans l’économie et l’industrie sera perceptible.
La promotion des petites entreprises est la troisième réserve de croissance économique à grande échelle. Au milieu de la prochaine décennie, leur contribution au PIB du pays devrait approcher les 40%, et le nombre de personnes employées devrait passer de 19 à 25 millions de personnes. L’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les entrepreneurs est l’accès aux ressources financières. Il existe un programme gouvernemental pour les petites entreprises de production qui offre des prêts à seulement 6,5% d’intérêt. Je pense que ce programme doit continuer. Dans l’ensemble, ce mécanisme de soutien doit devenir plus largement disponible.
Enfin, une autre source de croissance est le développement des exportations hors matières premières. Il est nécessaire de supprimer toutes les barrières administratives et de créer les conditions les plus favorables pour les entreprises entrant sur les marchés étrangers.
Dans les six prochaines années, nous devons doubler la quantité d’exportations hors matières premières et non énergétiques pour atteindre 250 milliards de dollars – en particulier amener les exportations d’ingénierie à 50 milliards de dollars. Les exportations de services, y compris l’éducation, la santé, le tourisme et les transports, doivent atteindre 100 milliards de dollars par an.
Au début des années 2000, nous étions profondément dépendants des importations alimentaires. La situation a complètement changé. Nous sommes maintenant à l’aube de nouveaux changements. Dans quatre ans à peine, nous prévoyons d’approvisionner davantage les marchés mondiaux que ce que nous importons de l’étranger. Nous devons augmenter les exportations de viande et de produits à haute valeur ajoutée, et rendre le pays plus autosuffisant en viande bovine, lait et légumes.
Je tiens à souligner que le développement de l’industrie agricole est étroitement lié à la production de produits de base. Cependant, ce développement ne doit pas se faire au détriment des petites exploitations et de leurs travailleurs. Nous devons soutenir les entreprises familiales et les agriculteurs. Nous développerons une agriculture coopérative et créerons des conditions permettant aux résidents des zones rurales d’augmenter leurs revenus. De temps en temps, nous entendons parler de problèmes qui affectent les intérêts des gens, j’en suis conscient. De tels cas doivent être pris très au sérieux.
Néanmoins, je tiens à remercier les travailleurs de l’industrie agricole pour la récolte record de 134 millions de tonnes. Notez que c’est plus que la récolte record en Union soviétique. En 1978, l’URSS a produit 127,4 millions de tonnes. Maintenant, il est courant que la Russie dépasse les 100 millions de tonnes.
Effectivement, une récolte aussi importante a aussi un inconvénient. Les prix ont baissé ; il y a quelques problèmes de stockage et de transport. Nous avons établi des rabais pour le transport des céréales par chemin de fer jusqu’au 1er juillet 2018 pour soutenir nos producteurs.
Il est nécessaire d’étendre cette mesure aux prochaines saisons de récolte et d’organiser des livraisons supplémentaires en Oural, en Sibérie et dans les régions éloignées, loin des ports. Nous devons aider ceux qui veulent et peuvent transformer les cultures localement. La valeur ajoutée doit être augmentée. Ensuite, nous pouvons aller dans l’industrie du bétail. Nous discuterons certainement de ces problèmes et d’autres signalés par les travailleurs agricoles lors du forum des producteurs agricoles en mars, et élaborerons des mesures supplémentaires pour soutenir l’industrie.
Collègues
Pour que l’économie fonctionne à sa pleine capacité, nous devons radicalement améliorer le climat des affaires et garantir la liberté entrepreneuriale et la concurrence.
Laissez-moi souligner un point fondamental à cet égard. L’État doit progressivement réduire sa part dans l’économie. À cet égard, il convient de noter que celui-ci a repris un certain nombre d’actifs financiers dans le but de relancer le secteur bancaire. Ces initiatives vont dans la bonne direction et ont mon soutien. Cela dit, ces actifs doivent être mis sur le marché et vendus sans délai.
Nous devons nous débarrasser de tout ce qui permet aux fonctionnaires corrompus et aux forces de l’ordre de faire pression sur les entreprises. Le Code pénal ne devrait pas servir d’outil de règlement des différends corporatifs.
Je demande au groupe de travail sur le suivi et l’analyse des pratiques d’application de la loi dans l’activité entrepreneuriale, en collaboration avec la Cour suprême, les services de répression, le Parquet et les représentants du monde des affaires de rédiger des propositions spécifiques sur ce sujet. Cette question ne doit pas être prise à la légère. Toutes les propositions doivent être soigneusement examinées et approuvées, et cela doit être fait le plus tôt possible.
En même temps, le droit pénal devrait être strictement appliqué dans le cas d’infractions portant atteinte aux intérêts des citoyens ou de la société, ou violant les libertés économiques. Je veux parler des infractions contre les biens et avoirs détenus par les citoyens, des prises de contrôle illégales, des violations du droit de la concurrence, de l’évasion fiscale et du détournement de fonds publics.
J’aimerais maintenant passer à un autre sujet important. Lors de réunions avec des entreprises, alors que le nombre d’inspections semble diminuer, j’entends souvent que les changements radicaux ne se sont pas encore matérialisés. La présence d’inspecteurs dans les entreprises devrait devenir l’exception et se limiter aux installations à haut risque. Sinon, des méthodes de surveillance à distance peuvent être utilisées. L’ensemble du système de contrôle et de surveillance devrait adopter une approche axée sur les risques dans un délai de deux ans. Permettez-moi de vous rappeler que le cadre législatif pertinent est déjà en place.
Il est important de soutenir les entrepreneurs de start-up, d’aider les gens à faire le premier pas, afin qu’ils puissent ouvrir leurs propres entreprises en un seul clic, effectuer les paiements obligatoires, recevoir des services et des prêts en ligne.
Les entreprises individuelles et les travailleurs indépendants qui utilisent des services numériques doivent généralement être libérés des activités bureaucratiques, et autorisés à payer des taxes via une simple transaction en mode automatique. En ce qui concerne les entreprises qui utilisent des équipements de caisse enregistreuse, leurs déclarations fiscales doivent être simplifiées. Vous savez, c’est une question de routine, à première vue, mais cette routine fastidieuse est ce qui nous empêche d’avancer vigoureusement. Nous devons tout faire pour nettoyer cet espace. J’ajouterai que l’introduction intensive des technologies et des plates-formes numériques nous permettra de faire des progrès constants vers une plus grande transparence à l’abri de l’économie souterraine.
Maintenant, je voudrais m’adresser à tous les représentants des entreprises russes, ceux qui dirigent leur propre petite entreprise, une entreprise familiale ou une ferme, une entreprise innovante ou une grande entreprise industrielle. Je sais, je sais que nous avons encore beaucoup à faire. Et je vous assure que nous ferons tout pour donner à nos entrepreneurs de nouvelles possibilités d’expansion de la production, d’ouverture d’entreprises et de création d’emplois modernes. Mais en même temps, je m’attends à ce que les entreprises russes augmentent leur contribution à la percée du développement du pays et que le respect pour le travail entrepreneurial augmente dans la société. C’est très important.
Collègues,
Nous devons construire des services modernes pour les entreprises, mais ce n’est pas tout ; le système d’interaction entre l’État et la société, entre l’État et la population doit être clair et compréhensible, pratique et confortable.
Nous avons déjà mis en place un réseau de centres multifonctionnels. Toute personne, n’importe où dans le pays, peut maintenant utiliser les services publics comme un guichet unique. Permettez-moi de vous rappeler qu’il s’agissait d’un programme spécial que nous avons développé et mis en œuvre.
Nous devons aller de l’avant, assurer la fourniture de pratiquement tous les services publics en temps réel via des services à distance dans un délai de six ans. Tous les documents circulant entre les agences de l’État devraient être numérisés, ce qui est important à la fois pour les organismes d’État et pour les citoyens, afin de ne pas naviguer sur Internet pendant des heures à la recherche d’information. Il sera possible de tout mettre au même endroit. J’ajouterai que la numérisation de l’ensemble du système d’administration publique et sa plus grande transparence sont également un puissant facteur de lutte contre la corruption.
Les fonctionnaires de tous les niveaux devraient être intéressés à améliorer leur efficacité et à se concentrer uniquement sur l’obtention de résultats concrets. Soit dit en passant, nous parlons toujours de corruption et de fonctionnaires. Je dois dire, et je n’ai pas le droit de ne pas le dire : la grande majorité de nos fonctionnaires sont des gens honnêtes, décents et axés sur leurs buts. Cependant, ce que j’ai dit aidera tout le monde, y compris les représentants du gouvernement et les utilisateurs des services gouvernementaux. Cette ligne de pensée devrait être utilisée pour reconstruire le système de service public, le cas échéant, et pour introduire des méthodes de travail par projet.
Bien sûr, il est nécessaire d’assurer l’avancement du personnel professionnel moderne dans les services gouvernementaux et municipaux, les affaires, l’économie, la science, l’industrie, et toutes les autres sphères.
Comme vous le savez peut-être, le premier concours des Dirigeants de la Russie a eu lieu et plusieurs autres projets sont mis en œuvre pour soutenir les jeunes travailleurs, les entrepreneurs, les innovateurs, les bénévoles, les écoliers et les étudiants. Ces projets ont rassemblé des centaines de milliers de jeunes de toutes les régions et sont devenus une étape importante dans leur vie et leur carrière professionnelle.
Je tiens à le souligner : pour tous ceux qui veulent travailler, se mettre en avant et qui sont prêts à servir honnêtement la Patrie et le peuple, et veulent réussir, la Russie sera toujours un pays offrant des chances. C’est la garantie de la réussite de notre développement et d’un pas en avant vers la confiance.
Tous les projets et les priorités que j’ai évoqués aujourd’hui, tels que le développement spatial, l’investissement dans les infrastructures, l’éducation, la santé, l’environnement, les technologies innovantes et la recherche, la promotion du talent, la jeunesse, tout cela est conçu pour travailler à une tâche stratégique – la percée du développement de la Russie. En même temps, nous ne pouvons pas oublier d’assurer, de manière fiable, sa sécurité.
Collègues,
L’opération en Syrie a prouvé les capacités accrues des forces armées russes. Au cours des dernières années, beaucoup a été fait pour améliorer l’armée et la marine. Les forces armées ont maintenant 3,7 fois plus d’armes modernes. Plus de 300 nouvelles unités d’équipement ont été mises en service. Les troupes de missiles stratégiques ont reçu 80 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux, 102 missiles balistiques lancés par des sous-marins et trois sous-marins nucléaires, de la classe Boreiemportant des missiles balistiques. Douze régiments de missiles ont reçu le nouveau missile balistique intercontinental Yars. Le nombre de porteurs d’armes de haute précision à longue portée a été multiplié par 12, tandis que le nombre de missiles de croisière guidés a augmenté de plus de 30 fois. L’Armée de terre, les Forces aérospatiales et la Marine se sont également considérablement renforcées.
La Russie et le monde entier connaissent les noms de nos plus récents avions, sous-marins, armes antiaériennes, ainsi que les systèmes de missiles guidés terrestres, aéroportés et maritimes. Toutes ces armes sont à la pointe de la technologie. Un réseau de radars d’alerte pour avertir d’une attaque de missile a été créé le long du périmètre de la Russie (c’est très important). D’énormes lacunes sont apparues après la désintégration de l’URSS. Toutes ont été réparées.
Un bond en avant a été fait dans le développement d’avions sans pilote ; le centre de contrôle de la défense nationale a été créé ; et le commandement opérationnel de la zone maritime lointaine a été mis en place. Le nombre de membres des services professionnels a augmenté de 2,4 fois et la disponibilité de l’équipement dans les forces armées est passée de 70% à 95-100%. La longue file d’attente pour les logements permanents (des personnels) a été éliminée et la période d’attente a été réduite de 83%.
Maintenant, sur le problème de défense le plus important.
Je parlerai des plus nouveaux systèmes d’armes stratégiques que nous créons en réponse au retrait unilatéral des États-Unis d’Amérique du Traité antimissile balistique et du déploiement, en pratique, de leurs systèmes de défense antimissile aux États-Unis et au-delà de leurs frontières nationales.
Je voudrais faire un petit voyage dans le passé récent.
En 2000, les États-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les missiles anti-balistiques. La Russie était catégoriquement opposée à cette décision. Nous avons vu le Traité ABM Soviétique-US, signé en 1972, comme la pierre angulaire du système de sécurité international. En vertu de ce traité, les parties avaient le droit de déployer des systèmes de défense antimissile balistique uniquement dans l’une de ses régions. La Russie a déployé ces systèmes autour de Moscou et les États-Unis autour de la base ICBM de Grand Forks.
Conjointement avec le Traité de réduction des armements stratégiques, le Traité ABM a non seulement créé un climat de confiance, mais a aussi empêché les deux parties d’utiliser imprudemment des armes nucléaires qui auraient mis en danger l’humanité, car le nombre limité de systèmes de défense antimissile balistique rendait l’agresseur potentiel vulnérable à une riposte.
Nous avons fait de notre mieux pour dissuader les Américains de se retirer du traité. Tout à fait en vain. Les États-Unis se sont retirés du traité en 2002. Même après cela, nous avons essayé de développer un dialogue constructif avec les Américains. Nous avons proposé de travailler ensemble dans ce domaine pour apaiser les inquiétudes et maintenir une atmosphère de confiance. À un moment donné, j’ai pensé qu’un compromis était possible, mais ce n’était pas le cas. Toutes nos propositions, absolument toutes, ont été rejetées. Et puis nous avons dit que nous devrions moderniser nos systèmes de frappe pour protéger notre sécurité. En réponse, les États-Unis ont déclaré qu’ils ne créaient pas un système BMD (système anti-missile) global contre la Russie, qui est libre de faire ce qu’elle veut, et que les États-Unis présumeront que nos actions ne sont pas dirigées contre eux.
Les raisons derrière cette position sont évidentes. Après l’effondrement de l’URSS, la Russie, connue sous le nom d’URSS ou de Russie soviétique à l’étranger, a perdu 23,8% de son territoire national, 48,5% de sa population, 41% de son PIB, 39,4% de son potentiel industriel (près de la moitié de notre potentiel, je voudrais le souligner), ainsi que 44,6% de sa capacité militaire en raison de la division des forces armées soviétiques entre les anciennes républiques soviétiques. L’équipement militaire de l’armée russe devenait obsolète et les forces armées étaient dans un état pitoyable. Une guerre civile faisait rage dans le Caucase, et les inspecteurs américains supervisaient le fonctionnement de nos principales usines d’enrichissement d’uranium.
Pendant un certain temps, la question n’était pas de savoir si nous serions en mesure de développer un système d’armes stratégiques – certains se demandaient si notre pays serait même en mesure de stocker et de conserver en toute sécurité les armes nucléaires dont nous avons hérité après l’effondrement de l’URSS. La Russie avait d’énormes dettes, son économie ne pouvait fonctionner sans des prêts du FMI et de la Banque mondiale ; la politique sociale était impossible à soutenir.
Apparemment, nos partenaires ont eu l’impression qu’il était impossible pour notre pays, dans un avenir prévisible, de relancer son économie, son industrie, son industrie de défense et ses forces armées à des niveaux soutenant le potentiel stratégique nécessaire. Et si tel est le cas, il est inutile de tenir compte de l’opinion de la Russie, il est nécessaire de poursuivre l’ultime avantage militaire unilatéral afin de dicter les termes à l’avenir, dans toutes les domaines.
Fondamentalement, cette position, cette logique, à partir des réalités de cette période, est compréhensible, et nous sommes nous-mêmes à blâmer. Durant ces 15 années écoulées depuis le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles anti-balistiques, nous avons constamment essayé de réengager le côté américain dans des discussions sérieuses, pour obtenir des arrangements dans la sphère de la stabilité stratégique.
Nous avons réussi à atteindre certains de ces objectifs. En 2010, la Russie et les États-Unis ont signé le nouveau traité START, contenant des mesures pour la réduction et la limitation des armes offensives stratégiques. Cependant, à la lumière des projets de construction d’un système mondial de missiles anti-balistiques, qui sont toujours en cours aujourd’hui, tous les accords signés dans le cadre du nouveau START commencent à être progressivement dévalués car pendant que le nombre de vecteurs porteurs et d’armes se réduit, l’une des parties, à savoir les États-Unis, s’autorise une croissance constante et incontrôlée du nombre de missiles anti-balistiques, améliore leur qualité et crée de nouvelles zones de lancement de missiles. Si nous ne faisons rien, cela aboutira finalement à la dévaluation complète du potentiel nucléaire de la Russie. Cela signifie que tous nos missiles pourraient tout simplement être interceptés.
Malgré nos nombreuses protestations et plaidoyers, la machine américaine a été mise en mouvement, la chaîne de production continue. De nouveaux systèmes de défense antimissile ont été installés en Alaska et en Californie ; à la suite de l’expansion de l’OTAN à l’est, deux nouvelles zones de défense antimissile ont été créées en Europe occidentale : une a déjà été créée en Roumanie, alors que le déploiement du système en Pologne est maintenant presque achevé. Leur gamme continuera d’augmenter ; de nouvelles zones de lancement doivent être créées au Japon et en Corée du Sud. Le système de défense antimissile mondial américain comprend également cinq croiseurs et 30 destroyers qui, à notre connaissance, ont été déployés dans des régions proches des frontières de la Russie. Je n’exagère pas le moins du monde ; et ce travail avance rapidement.
Qu’avons-nous fait, en dehors de la protestation et de l’avertissement ? Comment la Russie répondra-t-elle à ce défi ? Voici comment.
Durant toutes ces années, depuis le retrait unilatéral des États-Unis du Traité ABM, nous avons travaillé intensivement sur les équipements avancés et les armes, ce qui nous a permis de faire une percée dans le développement de nouveaux modèles d’armes stratégiques.
Laissez-moi rappeler que les États-Unis sont en train de créer un système de défense antimissile mondial, principalement pour contrer les armes stratégiques qui suivent des trajectoires balistiques. Ces armes forment l’épine dorsale de nos forces de dissuasion nucléaire, tout comme chez les autres membres du club nucléaire.
En tant que telle, la Russie a développé et continue de perfectionner des systèmes hautement efficaces mais à prix modique pour vaincre la défense antimissile. Ils sont installés sur tous nos systèmes de missiles balistiques intercontinentaux.
En outre, nous nous sommes lancés dans le développement de la prochaine génération de missiles. Par exemple, le ministère de la Défense et les entreprises de l’industrie des missiles et de l’aérospatiale sont en phase active de test d’un nouveau système de missiles doté d’un lourd missile intercontinental. Nous l’avons appelé Sarmat.
Sarmat remplacera le système Voevoda fabriqué par l’URSS. Son immense pouvoir était universellement reconnu. Nos collègues étrangers lui ont même donné un nom assez menaçant (SS-18 Satan).
Cela dit, les capacités du missile Sarmat sont beaucoup plus grandes. Pesant plus de 200 tonnes, il a une phase de décollage courte, ce qui le rend plus difficile à intercepter pour les systèmes de défense antimissile. La portée du nouveau missile lourd, le nombre et la puissance de ses ogives sont plus importants que ceux de Voevoda. Sarmat sera équipé d’un large éventail de têtes nucléaires puissantes, y compris hypersoniques, et les moyens les plus modernes d’échapper à la défense antimissile. Le haut degré de protection des lanceurs de missiles et les capacités énergétiques importantes du système permettront de l’utiliser dans n’importe quelles conditions.
Pourriez-vous montrer la vidéo, s’il vous plaît ?

La portée du Vevevoda est de 11 000 km alors que le Sarmat n’a pratiquement aucune restriction de portée.
Comme le montre la vidéo, il peut attaquer des cibles à la fois via les pôles Nord et Sud.
Sarmat est un missile formidable et, en raison de ses caractéristiques, n’est pas troublé par les systèmes de défense antimissile les plus avancés.
Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous avons commencé à développer de nouveaux types d’armes stratégiques qui n’utilisent pas du tout des trajectoires balistiques lorsqu’elles se dirigent vers une cible et, par conséquent, les systèmes de défense antimissile sont inutiles contre elles, absolument inutiles.
Permettez-moi d’apporter des précisions concernant ces armes.
Les armes avancées de la Russie sont à la pointe de la technologie, une réalisation unique de nos scientifiques, concepteurs et ingénieurs. L’une d’entre elles est une unité de production d’énergie nucléaire à petite échelle qui peut être installée dans un missile comme notre dernier missile lancé par air X-101 ou le missile américain Tomahawk – un type similaire mais avec une portée des dizaines de fois supérieure, des dizaines, en pratique une portée illimitée. Il s’agit d’un missile furtif volant à basse altitude transportant une ogive nucléaire, avec une portée presque illimitée, une trajectoire imprévisible et une capacité à contourner les zones d’interception. Il est invincible contre tous les systèmes de défense antimissile et de défense anti-aérienne existants et à venir. Je vais le répéter plusieurs fois aujourd’hui.
Fin 2017, la Russie a lancé avec succès son plus récent missile à propulsion nucléaire sur le terrain d’entraînement central. Pendant son vol, le moteur nucléaire a atteint sa capacité de conception en fournissant la propulsion nécessaire.
Maintenant que le lancement du missiles et les essais au sol ont été couronnés de succès, nous pouvons commencer à développer un type d’arme complètement nouveau, une arme nucléaire stratégique équipant un missile avec un système de propulsion nucléaire.
Envoyez la vidéo, s’il vous plaît.
Vous pouvez voir comment le missile contourne les intercepteurs. Comme la portée est illimitée, le missile peut manœuvrer aussi longtemps que nécessaire.
Comme vous le savez sans doute, aucun autre pays n’a développé quelque chose comme ça. Il y aura quelque chose de similaire un jour mais à ce moment-là, nos gars auront trouvé encore mieux.
Maintenant, nous savons tous que la conception et le développement de systèmes d’armes sans pilote est une autre tendance commune dans le monde. En ce qui concerne la Russie, nous avons développé des engins submersibles sans pilote qui peuvent se déplacer à de grandes profondeurs (je dirais des profondeurs extrêmes) par des voies intercontinentales, à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle des sous-marins, des torpilles de pointe et de toutes sortes de navires de surface, même les plus rapides. C’est vraiment fantastique. Ils sont silencieux, très maniables et n’ont pratiquement aucune vulnérabilité à exploiter par l’ennemi. Il n’y a tout simplement rien dans le monde capable de leur résister.
Les véhicules sous-marins sans pilote peuvent transporter des ogives conventionnelles ou nucléaires, ce qui leur permet d’engager diverses cibles, notamment des groupes d’aéronefs, des fortifications côtières et des infrastructures.
En décembre 2017, une unité de production d’énergie nucléaire innovante pour ce véhicule sous-marin sans équipage a complété un cycle d’essai qui a duré de nombreuses années. Le moteur nucléaire est unique pour sa petite taille tout en offrant un rapport poids/puissance incroyable. Il est cent fois plus petit que les unités qui alimentent les sous-marins modernes, mais il est encore plus puissant et peut passer en mode combat, c’est-à-dire atteindre une capacité maximale 200 fois plus vite.
Les tests effectués nous ont permis de commencer à développer un nouveau type de vecteur stratégique qui peut transporter des armes nucléaire massives.
Lancez la vidéo, s’il vous plaît.
À propos, nous n’avons pas encore choisi de noms pour ces deux nouvelles armes stratégiques, le missile de croisière à portée illimitée et le véhicule sous-marin sans pilote. Nous attendons des suggestions du ministère de la Défense.
On sait que les pays à fort potentiel de recherche et de technologie de pointe développent activement des armes dites hypersoniques. La vitesse du son est généralement mesurée en nombre de Mach en l’honneur du scientifique autrichien Ernst Mach, connu pour ses recherches dans ce domaine. Un Mach est égal à 1 062 kilomètres par heure à une altitude de 11 kilomètres. La vitesse du son est Mach 1, les vitesses entre Mach 1 et Mach 5 sont appelées supersoniques, et l’hypersonique est supérieure à Mach 5. Bien sûr, ce type d’arme procure des avantages substantiels dans un conflit armé. Les experts militaires pensent que ce système serait extrêmement puissant et que sa vitesse le rendrait invulnérable aux systèmes actuels de défense antimissile et aérienne, puisque les missiles intercepteurs ne sont, en termes simples, pas assez rapides. À cet égard, il est tout à fait compréhensible que les principales armées du monde cherchent à posséder une telle arme idéale.
Amis, la Russie a déjà une telle arme.
L’étape la plus importante dans le développement des systèmes d’armes modernes a été la création d’un système de missile hypersonique de haute précision ; comme vous le savez déjà, c’est le seul du genre au monde. Les essais ont été achevés avec succès et, en outre, le 1er décembre de l’année dernière, ces systèmes ont commencé leur service d’essai sur les aérodromes du District militaire sud.
Les caractéristiques de vol uniques de l’avion transporteur à grande vitesse permettent la livraison du missile au point de décharge en quelques minutes. Le missile volant à une vitesse hypersonique, dix fois plus rapide que la vitesse du son, peut également manœuvrer pendant toutes les phases de sa trajectoire de vol, ce qui lui permet également de vaincre tout système de défense anti-aérienne et anti-missile actuel, et je pense futur, délivrant des ogives nucléaires et conventionnelles à une distance de plus de 2 000 kilomètres. Nous avons appelé ce système Kinzhal (Dagger).
Vidéo, s’il vous plaît.
Mais ce n’est pas tout ce que j’ai à dire. Une véritable percée technologique est le développement d’un système de missiles stratégiques avec un équipement de combat fondamentalement nouveau, une aile volante, qui a également été testée avec succès. Je vais répéter une fois de plus ce que nous avons dit à plusieurs reprises à nos partenaires américains et européens membres de l’OTAN : nous ferons les efforts nécessaires pour neutraliser les menaces posées par le déploiement du système de défense antimissile américain. Nous l’avons mentionné lors des discussions et nous l’avons même dit publiquement. Retour en 2004, après les exercices des forces nucléaires stratégiques lorsque le système a été testé pour la première fois, j’avais dit ce qui suit lors d’une réunion avec la presse (C’est embarrassant de me citer, mais c’est la bonne chose à dire ici) :
Ainsi, j’avais dit : « Alors que d’autres pays augmentent le nombre et la qualité de leurs armes et de leur potentiel militaire, la Russie devra également s’assurer qu’elle possède des armes et une technologie de nouvelle génération. 
À cet égard, je suis ravi de vous informer que les expérimentations réussies au cours de ces exercices nous permettent de confirmer que les forces armées russes, les Strategic Missile Forces, recevront prochainement de nouveaux systèmes d’armes à haute vitesse hypersonique et à haute précision capables de frapper des cibles à des distances intercontinentales et pouvant ajuster leur altitude et leur trajectoire pendant qu’ils voyagent. C’est une déclaration très importante car aucun pays dans le monde n’a à ce jour de telles armes dans son arsenal militaire. » Fin de citation.
Bien sûr, chaque mot a un sens parce que nous parlons de la possibilité de contourner les zones d’interception. Pourquoi avons-nous fait tout cela ? Pourquoi en avons-nous parlé ? Comme vous pouvez le voir, nous n’avons pas caché nos plans et nous en avons parlé ouvertement, principalement pour encourager nos partenaires à discuter. Je le répète, c’était en 2004. Il est étonnant qu’en dépit de tous les problèmes économiques, financiers et ceux de l’industrie de la défense, la Russie soit restée une grande puissance nucléaire. Non, personne ne voulait vraiment nous parler du problème et personne ne voulait nous écouter. Alors écoutez maintenant.
Contrairement aux types d’équipements de combat existants, ce système est capable d’effectuer un vol intercontinental à des vitesses supérieures à Mach 20.
Comme je l’ai dit en 2004, en atteignant sa cible, le missile de croisière en vol plané s’engage dans des manœuvres latérales intensives – horizontales et verticales – sur plusieurs milliers de kilomètres. C’est ce qui le rend absolument invulnérable à tout système de défense aérienne ou antimissile. L’utilisation de nouveaux matériaux composites a permis à ce type de missile de réaliser un vol guidé à longue distance pratiquement dans des conditions de formation d’un plasma. Il vole vers sa cible comme une météorite, comme une boule de feu. La température à sa surface atteint 1600-2000 degrés Celsius, mais le missile est guidé de manière fiable.
Lancez la vidéo, s’il vous plaît.
Pour des raisons évidentes, nous ne pouvons pas montrer l’apparence extérieure de ce système ici. C’est toujours très important. J’espère que tout le monde comprend cela. Mais laissez-moi vous assurer que nous avons tout cela et que cela fonctionne bien. De plus, les entreprises industrielles russes se sont lancées dans le développement d’un nouveau type d’arme stratégique. Nous l’avons appelé l’Avangard.
Nous sommes bien conscients qu’un certain nombre d’autres pays développent des armes avancées avec de nouvelles propriétés physiques. Nous avons toutes les raisons de croire que nous avons une longueur d’avance à ce propos – du moins dans les domaines les plus essentiels.
Nous avons réalisé des progrès significatifs dans le domaine des armes laser. Ce n’est plus seulement un concept ou un plan. Ce n’est même pas dans les premières étapes de production. Depuis l’année dernière, nos troupes ont été armées d’armes laser.
Je ne veux pas révéler plus de détails. Ce n’est pas encore le moment. Mais les experts comprendront qu’avec de tels armements, la capacité de défense de la Russie s’est multipliée.
Voici une autre courte vidéo.
Ceux qui s’intéressent aux équipements militaires sont invités à suggérer un nom pour ce nouvel armement, ce système de pointe.
Bien sûr, nous allons affiner cette technologie de pointe. Évidemment, il y a beaucoup plus de développement que ce que j’ai mentionné aujourd’hui. Mais cela suffit pour l’instant.
Je tiens spécialement à souligner que les armes stratégiques nouvellement développées – en fait, de nouveaux types d’armes stratégiques – ne sont pas le résultat de quelque chose qui nous est resté de l’Union soviétique. Bien sûr, nous nous sommes appuyés sur quelques idées de nos prédécesseurs ingénieux. Mais tout ce que j’ai décrit aujourd’hui est le résultat de plusieurs dizaines d’organismes de recherche, de bureaux d’études et d’instituts.
Des milliers, littéralement des milliers de nos experts, des scientifiques exceptionnels, des designers, des ingénieurs, des travailleurs passionnés et talentueux ont travaillé pendant des années, tranquillement, humblement, de façon désintéressée, avec un dévouement total. Il y a beaucoup de jeunes professionnels parmi eux. Ils sont nos vrais héros, avec notre personnel militaire qui a démontré les meilleures qualités de l’armée russe au combat. Je veux m’adresser à chacun d’entre eux et dire qu’il y aura absolument des prix, des prix et des titres honorifiques, mais comme j’ai souvent rencontré de nombreux participants en personne, je sais que vous n’êtes pas à la recherche de prix. Le plus important est d’assurer la sécurité de notre pays et de notre peuple de manière fiable. En tant que président et au nom du peuple russe, je tiens à vous remercier pour votre travail acharné et ses résultats. Notre pays en a tellement besoin.
Comme je l’ai déjà dit, tous les futurs produits militaires sont basés sur des progrès remarquables qui peuvent, devraient être et seront utilisés dans les secteurs civils de haute technologie. Je voudrais souligner que seul un pays doté du plus haut niveau de recherche fondamentale et d’éducation, d’une recherche développée, de la technologie, des infrastructures industrielles et des ressources humaines peut développer avec succès des armes uniques et complexes de ce type. Vous pouvez voir que la Russie a toutes ces ressources.
Nous allons développer ce potentiel et nous concentrer sur la réalisation des objectifs ambitieux que notre pays s’est fixés en termes de développement économique, social et d’infrastructure. Une défense efficace servira de garantie au développement à long terme de la Russie.
Je tiens à réaffirmer que chacun des systèmes d’armement que j’ai mentionnés est particulièrement important. Plus important encore, l’ensemble de ces avancées permet au ministère de la Défense et à l’état-major général de développer un système de défense complet, dans lequel chaque pièce du nouvel équipement militaire se verra attribuer un rôle approprié. En plus des armes stratégiques actuellement en alerte de combat et bénéficiant de mises à jour régulières, la Russie disposera d’une capacité de défense qui garantira sa sécurité à long terme.
Bien sûr, il y a beaucoup de choses à faire en matière de construction militaire, mais une chose est déjà claire : la Russie possède une armée moderne, de haute technologie, assez compacte compte tenu de la taille du territoire, centrée sur le corps des officiers, dévouée à son pays et prête à tout sacrifier pour son peuple. Tôt ou tard, d’autres armées auront également la technologie, les armes, même les plus avancées. Mais cela ne nous inquiète pas, puisque nous les avons déjà et que nous aurons de meilleurs armements à l’avenir. Ce qui importe, c’est qu’ils n’auront jamais des gens ou des officiers comme le pilote major Romain Filipov.
J’espère que tout ce qui a été dit aujourd’hui fera réfléchir à deux fois un agresseur éventuel, puisque des mesures hostiles contre la Russie, telles que le déploiement de défenses antimissiles et le rapprochement des infrastructures de l’OTAN à la frontière russe, deviennent inefficaces en termes militaires et entraînent des coûts injustifiés, les rendant inutiles pour ceux qui promeuvent ces initiatives.
Il était de notre devoir d’informer nos partenaires de ce que j’ai dit aujourd’hui sous les engagements internationaux auxquels la Russie avait souscrit. Le moment venu, les experts des ministères des Affaires étrangères et de la Défense auront de nombreuses occasions de discuter de toutes ces questions avec nos partenaires, si bien entendu ils le désirent.
Pour ma part, je dois noter que nous avons mené le travail de renforcement des capacités de défense de la Russie dans le cadre des accords actuels de contrôle des armements ; nous ne violons rien. Je devrais dire spécifiquement que la force militaire croissante de la Russie n’est une menace pour personne ; nous n’avons jamais eu l’intention d’utiliser ce potentiel pour des objectifs offensifs et encore moins agressifs.
Nous ne menaçons personne, nous n’attaquerons personne et nous ne saisirons rien de qui que ce soit sous la menace des armes. Nous n’avons besoin de rien. C’est exactement le contraire. J’estime nécessaire de souligner (et c’est très important) que la puissance militaire croissante de la Russie est une garantie solide de la paix mondiale car cette puissance préserve et maintiendra la parité stratégique et l’équilibre des forces dans le monde, qui, comme on le sait, a été et reste un facteur clé de la sécurité internationale après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à nos jours.
Et à ceux qui, au cours des 15 dernières années, ont essayé d’accélérer une course aux armements et cherché un avantage unilatéral contre la Russie, ont introduit des restrictions et des sanctions illégales du point de vue du droit international visant à restreindre le développement de notre nation, y compris dans le domaine militaire, je dirai ceci : tout ce que vous avez essayé d’empêcher par une telle politique est déjà advenu. Personne n’a réussi à brider la Russie.
Maintenant, nous devons être conscients de cette réalité et être sûrs que tout ce que j’ai dit aujourd’hui n’est pas un bluff – et ce n’est pas un bluff, croyez-moi – et donnera à réfléchir, et éloignera, ceux qui vivent dans le passé et sont incapables de regarder vers l’avenir, pour qu’ils cessent de faire tanguer le bateau dans lequel nous sommes tous et qui s’appelle la Terre.
À ce propos, je voudrais noter ce qui suit. Nous sommes grandement préoccupés par certaines dispositions de la révision de la posture nucléaire [des États-Unis], qui élargissent les possibilités de réduire le seuil d’utilisation des armes nucléaires. Derrière des portes closes, on peut dire n’importe quoi pour calmer quelqu’un, mais on lit ce qui est écrit. Et ce qui est écrit est que cette stratégie peut être mise en action en réponse aux attaques d’armes conventionnelles et même à une cyber-menace.
Je dois noter que notre doctrine militaire dit que la Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires uniquement en réponse à une attaque nucléaire, ou une attaque avec d’autres armes de destruction massive contre le pays ou ses alliés, ou un acte d’agression contre nous avec l’utilisation d’armes conventionnelles qui menacent l’existence même de l’État. Tout cela est très clair et spécifique.
Ainsi, je vois qu’il est de mon devoir d’annoncer ce qui suit. Toute utilisation d’armes nucléaires contre la Russie ou ses alliés, armes de courte, moyenne ou de portée quelconque, sera considérée comme une attaque nucléaire contre notre pays. Les représailles seront immédiates, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Il ne devrait y avoir aucun doute à ce sujet. Il n’y a pas besoin de créer plus de menaces pour le monde. Au lieu de cela, asseyons-nous à la table des négociations et imaginons ensemble un système nouveau et pertinent de sécurité internationale et de développement durable pour la civilisation humaine. Nous disons cela depuis le début. Toutes ces propositions sont toujours valables. La Russie est prête pour cela.
Nos politiques ne seront jamais basées sur des déclarations prétendant à l’exceptionnalisme. Nous protégeons nos intérêts et respectons les intérêts des autres pays. Nous observons le droit international et croyons au rôle central inviolable de l’ONU. Ce sont les principes et les approches qui nous permettent de construire des relations fortes, amicales et égalitaires avec la majorité absolue des pays.
Notre partenariat stratégique global avec la République populaire de Chine en est un exemple. La Russie et l’Inde bénéficient également d’une relation stratégique spéciale privilégiée. Nos relations avec de nombreux autres pays dans le monde entrent dans une nouvelle phase dynamique.
La Russie est largement impliquée dans les organisations internationales. Avec nos partenaires, nous faisons progresser des associations et des groupes tels que l’OTSC, l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS. Nous faisons la promotion d’un programme positif à l’ONU, au G20 et à l’APEC. Nous sommes intéressés par une coopération normale et constructive avec les États-Unis et l’Union européenne. Nous espérons que le bon sens prévaudra et que nos partenaires opteront pour un travail honnête sur un pied d’égalité.
Même si nos points de vue divergent sur certains points, nous demeurons des partenaires parce que nous devons travailler ensemble pour relever les défis les plus complexes, assurer la sécurité mondiale et construire le monde futur, de plus en plus interconnecté, avec des processus d’intégration de plus en plus dynamiques.
La Russie et ses partenaires de l’Union économique eurasienne cherchent à faire un groupe d’intégration mondialement compétitif. L’agenda de l’UEE comprend la construction d’un marché commun pour l’électricité, le pétrole, les produits pétroliers et le gaz, l’harmonisation des marchés financiers et la mise en relation de nos autorités douanières. Nous continuerons également à travailler à un plus grand partenariat eurasien.
Collègues,
C’est une période de changement pour le monde entier et ceux qui sont prêts et capables de changer, ceux qui agissent et progressent prendront les devants. La Russie et son peuple ont exprimé cette volonté à chaque moment décisif de notre histoire. En seulement 30 ans, nous avons subi des changements qui ont pris des siècles dans d’autres pays.
Nous continuerons à tracer notre propre chemin avec confiance, comme nous l’avons toujours fait. Nous allons rester unis, comme nous l’avons toujours fait. Notre unité est la base la plus durable pour les progrès futurs. Dans les années à venir, notre objectif est de renforcer davantage cette unité afin que nous formions une équipe qui comprenne que le changement est nécessaire et soit prête à consacrer son énergie, ses connaissances, son expérience et son talent à la réalisation d’objectifs communs.
Les défis et les objectifs ambitieux donnent un sens particulier à nos vies. Nous devons être audacieux dans nos plans et nos actions, prendre des responsabilités et des initiatives, et devenir plus forts, ce qui signifie être utiles à nos familles, à nos enfants, à tout le pays ; changer le monde et notre pays pour le mieux ; et créer la Russie dont nous rêvons tous. Ce n’est qu’alors que la prochaine décennie et l’ensemble du XXIe siècle seront sans aucun doute l’âge des triomphes exceptionnels pour la Russie et notre succès commun. Je crois que ce sera le cas.
Merci.
Traduit par Diane et jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone