.

.
.

mercredi 29 avril 2015

PALESTINE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

!!!!!


Le dé-développement, c’est-à-dire le fait d’empêcher par la force une population de se développer économiquement, et de détruire les industries naissantes et les organisations commerciales qui, laissées à elles-mêmes, en aurait fait un concurrent pour les puissances occidentales, a des racines coloniales qui plongent très loin dans le passé.
En 1838, l’Egypte de Mohammed Ali avait investi 12 Millions de livres sterling (une somme énorme pour l’époque) dans l’industrie lourde, qui employait déjà trente à quarante mille personnes (i). Situation intolérable pour les Européens, comme le soulignait un contemporain (ii) "Tout cet excellent coton qui est gaspillé, au lieu de nous être vendu ! Et c’est d’autant plus exaspérant que les travailleurs qui sont ainsi attirés dans les usines sont ainsi retirés du travail de la terre.". Aussi ne tardèrent-ils pas à y mettre bon ordre : une intervention militaire de la "communauté internationale" en 1839-41 contraignit Mohammed Ali à supprimer son armée (qui était le principal client de son industrie lourde) et supprima les barrières douanières qui protégeaient son industrie naissante. La fin de l’Empire Ottoman consacre la domination économique et militaire de l’Occident. Les grands investissements, comme le canal de Suez, et les ressources naturelles, notamment le pétrole, sont solidement entre des mains étrangères : c’est l’époque où est fondée la Anglo-Persian Oil Company, devenue depuis BP, une des sept soeurs qui se partagent encore aujourd’hui le pétrole mondial.
C’est dans ce contexte général d’exploitation coloniale que se déroule la colonisation de la Palestine, alors sous mandat britannique. L’immigration juive, qui déplace la population autochtone, lui donne un caractère particulier, qui a été largement étudié par ailleurs (iii) après la déclaration d’indépendance, l’état d’Israël continue à appliquer les règlements militaires et administratifs légués par les Britanniques pour contrôler la population autochtone et ses activités économiques. La guerre de 1967 ouvre de nouveaux territoires à la colonisation, en Cisjordanie et à Gaza. Le terme de dé-développement est inventé en 1987(iv) par Sara Roy, économiste à Harvard, pour décrire ce qui se passe à Gaza. Elle décrit une politique consciente et organisée, aménageant le territoire et la réglementation pour favoriser une population aux dépens de l’autre. Sara Roy distingue trois éléments dans le dé-développement : l’expropriation des ressources naturelles (l’eau, et surtout l’espace, dans sa triple dimension de terre agricole, de moyen de communication, et d’habitat), l’externalisation de l’économie palestinienne, privée de ressources propres et fonctionnant comme un marché captif pour l’économie israélienne, et la dé-institutionalisation, c’est-à-dire l’élimination des institutions publiques ou privées qui seraient susceptibles de favoriser le développement économique, par exemple en orientant les investissements vers les secteurs productifs plutôt que le secteur immobilier. Le concept a été repris par d’autres, et l’économie du dé-développement apparaît donc, aux côtés de l’économie du développement, comme une branche nouvelle de la macroéconomie. Tout ceci est maintenant bien compris, et il ne se passe pas d’année que le processus ne soit expliqué et dénoncé par les rapports des Nations Unies, de la Commission Européenne, ou d’organismes indépendants, le dernier en date étant le rapport 2015 des chefs de mission de l’UE à Jérusalem (v).
Mais je voudrais souligner ici un aspect de l’occupation qui est souvent passé sous silence : au-delà des bénéfices habituels de la colonisation, c’est une excellente affaire pour l’économie israélienne. Elle dure depuis bientôt un demi-siècle, et les besoins militaires ont fait naître des industries puissantes et prospères, qui sont aujourd’hui à la pointe des exportations israéliennes. Il faut contrôler une population nombreuse, qui ne s’est jamais résignée à son sort ? On la parque dans des enclaves fermées, comme Gaza, que l’on survole en permanence par des drones, capables de capter les mouvements, de les analyser en temps réel, et de tuer si nécessaire. Il faut contrôler les entrées et les sorties, avec le minimum de personnel ? Le mur qui fait le tour de la Cisjordanie, est hérissé de matériel de surveillance, et aux points de passage le soldat dans son mirador n’est plus en contact avec la foule et les voitures qui se pressent pour passer : tout se fait par voie électronique, hauts-parleurs, télévisions en circuit fermé, portes et couloirs commandés à distance. Le résultat est qu’Israël équipe en drones les armées du monde entier, et que les chercheurs israéliens ont obtenu un nombre impressionnant de contrats de recherche de l’UE sur la surveillance automatique. Les universités sont parties prenantes de ce complexe militaro-industriel. Les chercheurs du Technion, par exemple, ont beaucoup contribué au développement des drones, et cherchent actuellement à les miniaturiser pour qu’ils puissent pénétrer dans les maisons. C’est également au Technion qu’on a équipé un bulldozer géant, le Caterpillar D9, d’un système de pilotage à distance, en vue d’applications militaires : il a été utilisé lors des opérations contre Gaza pour détruire les infrastructures civiles, notamment les maisons, sans risquer la vie des soldats. La contribution des universités israéliennes à l’occupation ne se limite pas à la technologie. Les soldats sont gênés par ce qu’on leur fait faire ? Les opérateurs de drones se demandent de quel droit ils tuent à distance des gens qu’ils ne connaissent pas, et qui sont bien incapables de se défendre, simplement en appuyant sur un bouton ? Qu’à cela ne tienne. Le code d’éthique militaire (vi), conçu à l’Université de Tel-Aviv , les soulagera de ces scrupules, en expliquant dans quelles circonstances la torture et les assassinats sont justifiés. On y trouvera même la définition du terrorisme : c’est une action armée qui n’est pas menée sous l’égide d’un état, et elle est toujours moralement répréhensible. La boucle est bouclée, l’éthique et la force sont enfin du même côté, la résistance armée est non seulement impossible mais immorale.
Ce rappel historique étant fait, quelle est la situation aujourd’hui ? On a, d’une part, une économie palestinienne en régression, notamment dans son domaine traditionnel, l’agriculture, en raison de l’expropriation systématique de la zone C, avec une bulle immobilière, notamment à Ramallah où les immeubles vides poussent comme des champignons (vii), soutenue par une aide internationale destinée à soutenir les forces de sécurité et la police plutôt que les investissements productifs, et qui entretient une caste dirigeante discréditée. Et d’autre part, une économie israélienne basée sur la haute technologie, et qui exporte des armes et des équipements de surveillance et de sécurité, comme les drones. Dans ces secteurs, elle est un des leaders mondiaux, notamment parce qu’elle peut se vanter que ses matériels ont été testés en condition réelle, notamment à Gaza. Cette économie passe pour prospère, mais il faut noter qu’elle est très inégalitaire. Le coefficient de Gini, qui mesure le degré d’inégalité dans une société donnée, et qui va de 0 (égalité totale de tous les citoyens) à 1 (inégalité maximum, toutes les ressources entre les mains d’un seul), est à l’heure où j’écris de 0,38 pour Israël alors qu’il est de 0,365 pour les USA (viii) : les courbes se sont croisées en 2007. En d’autres termes, Israël est la société la plus inégalitaire de tous les pays développés, devant même les États-Unis ! C’est d’ailleurs cette inégalité galopante qui a inquiété Netanyahu pour sa réélection, et non sa politique vis-à-vis des palestiniens, qui n’a guère fait débat durant la campagne. On a donc toute une société militarisée, tournée vers l’Europe et les États-Unis et non vers ses voisins, engagée dans une folle tentative d’effacer les contraintes géographiques, y compris sa population autochtone : tout le réseau de communication est conçu pour que les Israéliens et les Palestiniens ne se rencontrent pas, et les que les premiers puissent vivre en ignorant l’existence des autres. Dorénavant, l’apartheid n’est plus niable, et le mot se retrouve même dans la bouche des plus hauts responsables des États-Unis, à commencer par le Secrétaire d’État John Kerry. Il l’est d’autant moins que Netanyahou a retiré le dernier prétexte qui empêchait encore de le prononcer, en annonçant durant sa campagne électorale que, tant qu’il serait premier ministre, il n’y aurait pas d’état palestinien. Déclaration remarquable de franchise, qui met un point final à des années d’hypocrisie, et qui laisse comme seule perspective aux palestiniens de vivre perpétuellement sous la domination israélienne, dans un état d’apartheid. Il va être extrêmement intéressant de voir si l’UE, et notamment la France, vont maintenir la fiction d’un processus de paix, maintenant qu’Israël a enfin annoncé la couleur.
En quoi cela nous concerne-t-il ? Le beau temps est revenu, l’hiver a été long, pourquoi nous préoccuper de ce qui se passe à des milliers de kilomètres de nous ? Pourquoi certains d’entre nous ont-ils pris le risque de rejoindre Gaza par les tunnels pour opérer dans les hôpitaux non encore détruits ? Je mets de côté ici toute la dimension morale et personnelle. Pour ceux d’entre nous qui ont été sur place, et qui ont vu de leurs yeux avec quel mépris et quelle brutalité on traitait les palestiniens, la réponse est évidente : parce qu’on ne peut pas supporter cela, on ne peut pas accepter le racisme et la discrimination. Mais bien des militants n’ont jamais été dans les territoires occupés, et ils ne sont pas moins actifs que les autres. Qu’est-ce qui les mobilise ?
Voici ma réponse. Après la première guerre mondiale, et encore plus après la seconde, l’humanité, dans un mouvement collectif, s’est dit : plus jamais cela. Elle a donc cherché à construire un nouvel ordre mondial, basé sur le droit et non plus sur la force. Hobbes avait écrit qu’en l’absence d’état, détenant le monopole de la violence légitime, la vie sociale se résumerait à la lutte de tous contre tous, et la vie individuelle serait "nasty, brutish and short", brutale, bestiale et brève. La même chose est vraie de la vie internationale. C’est pourquoi les puissances dominantes, au sortir des deux guerres, ont voulu créer des institutions internationales qui pourraient faire régner le droit, la SDN d’abord, qui a péri de ne pas avoir de moyen de contrainte, puis l’ONU, qui en a davantage, grâce au Conseil de Sécurité.
C’est cette timide tentative de sortir du cycle infernal des guerres à répétition, de plus en plus meurtrières (le 20ème siècle a été le premier où les victimes des guerres se sont comptées par millions, voire par dizaines de millions, et l’on frémit de penser à ce que serait une guerre nucléaire au 21ème siècle) que le non-règlement de la question palestinienne met en péril. D’une part, il est avéré que l’occupation militaire israélienne, les colonies et le mur de séparation construits sur les terres palestiniennes, le régime d’exception qui prévaut en Cisjordanie, les invasions meurtrières de Gaza et le blocus de la population, sont autant de violations flagrantes du droit international. Elles ont été dénoncées et condamnées à de multiples reprises, les résolutions de l’ONU sur le sujet se comptent par centaines. D’autre part, les moyens de faire respecter ces résolutions existent : ils sont entre les mains des états. Dans d’autres circonstances, ces états n’ont pas hésité à appliquer les résolutions de l’ONU, soit par le biais de sanctions économiques (dans le cas de l’Irak, par exemple), soit par une intervention militaire directe (dans le cas de la première guerre d’Irak). La Cour de Justice Internationale, dans un verdict historique prononcé en 2004 et acquis par quatorze voix contre une, non seulement condamne Israël à démanteler la partie du mur construite sur les terres palestiniennes et à dédommager les palestiniens, mais fait obligation aux parties contractantes, notamment aux États-Unis et aux pays européens, de contraindre Israël à faire respecter le jugement.
Tout cela est resté lettre morte : le gendarme est là, le juge lui demande d’agir, et il ne fait rien. Cela fait un demi-siècle que cela dure, et le plus terrible, dans cette histoire, c’est qu’on en prend l’habitude. Il se produit un glissement des normes : chaque nouvelle génération considère comme normale la situation qu’elle a connu en arrivant à l’âge adulte, et la prend comme point de référence. Ainsi, quand j’étais beaucoup plus jeune, et que je naviguais en Méditerranée, on rencontrait fréquemment des bancs de dauphins qui accompagnaient les bateaux. Je n’en vois plus, et je comprends que les dauphins de Méditerranée sont en train de disparaître, victimes du réchauffement climatique et de la surpêche, qui les prive de nourriture. Mais les jeunes générations, celles qui commencent à naviguer aujourd’hui, n’en ont jamais vus, et considèrent donc une Méditerranée sans dauphins comme parfaitement normale. C’est ainsi que les dauphins (et les poissons) disparaissent dans l’indifférence générale. De même, les jeunes générations considèrent la situation actuelle en Palestine comme normale. Il est normal de ne pas pouvoir se rendre en Palestine ou la quitter sans passer par Israël. Il est normal de devoir répondre aux interrogatoires, de se laisser fouiller à corps, et de donner ses mots de passe à l’aéroport de Lod. Il est normal de ne pas pouvoir se rendre à Gaza. Il est normal que les colons circulent en armes, roulent sans encombre sur des routes interdites aux Palestiniens, tandis que ceux-ci s’entassent devant les checkpoints. Il est normal que les colonies coupent la Cisjordanie en deux et isolent Jérusalem-Est. Nous sommes anesthésiés par l’habitude. Gaza est devenu un endroit privilégié pour faire des photos et des reportages. Enfants tués portés en terre par leurs parents, familles ramassant leurs biens dans les décombres de leur maison détruite, officiels pleurant devant les caméras, ces images font le tour du monde, gagnent des prix, et disparaissent de l’actualité. La mort et la souffrance sont devenues une distraction.
Il s’établit ainsi une nouvelle normalité, qui malheureusement ne se limite pas à la Palestine. Partout, la force prime le droit, partout les libertés individuelles sont suspendues sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Les USA, la plus ancienne et la plus puissante démocratie du monde, se sont abaissés à faire de la torture et de la détention indéfinie sans jugement un moyen normal d’exercer leur pouvoir, et s’arrogent le droit de tuer, loin de leurs frontières, sans autre forme de procès, en leur envoyant des missiles ou des commandos, des citoyens étrangers qui ne leur plaisent pas. Le résultat, comme l’avait prédit Hobbes, est une situation internationale désormais hors de contrôle. Dans cette région du monde, où ils étaient intervenus si souvent depuis deux siècles, les Occidentaux n’osent plus envoyer de troupes au sol, et en Syrie, on ne sait même plus contre qui ou avec qui on se bat ! C’est la fin de l’ordre international construit péniblement après la Deuxième Guerre mondiale, les modes pacifiques de résolution des conflits qui avaient été mis en place sont discrédités les uns après les autres, et il ne reste plus que l’action militaire. La guerre apparaît désormais comme l’alpha et l’omega des relations internationales. Au moment où la planète affronte une crise très grave, le réchauffement climatique, cette crise totale de la coopération internationale est une catastrophe.
Tout cela va se retourner contre nous, citoyens français, que dis-je, cela se retourne déjà contre nous. La nouvelle normalité s’impose déjà, les libertés individuelles disparaissent au profit de mesures dites sécuritaires. On n’apprend plus aux gens à vivre ensemble, on leur apprend à se méfier les uns des autres. La république n’est plus égalitaire ni fraternelle : elle est décomposée en communautés que l’état doit protéger les unes des autres, ce qui lui permet d’asseoir son pouvoir, non sur le consentement des citoyens, mais sur la peur qu’ils éprouvent les uns pour les autres. C’est ainsi que la liberté d’expression, par exemple, disparaît. Depuis la création de l’AURDIP, voici six ans, nous n’avons jamais pu organiser un débat sur la Palestine dans une université française : l’autorisation a toujours été refusée, quelquefois au dernier moment. Le cas le plus célèbre s’est produit en 2011 à l’Ecole Normale Supérieure, où le directeur de l’époque, Monique Canto-Sperber, est allée jusqu’au Conseil d’État pour refuser une salle à ses propres élèves, coupables d’avoir voulu organiser une réunion sur la Palestine avec Stéphane Hessel, lui-même ancien élève de l’Ecole, ancien déporté, grand résistant, couvert de gloire et d’honneurs, âgé alors de 94 ans. Je profite de l’occasion pour faire une page de publicité. Pour ceux d’entre vous qui seraient à New-York le 24 Avril, ne manquez pas de vous rendre au service culturel français (ix) : vous aurez le plaisir d’y entendre Monique Canto-Sperber faire une conférence publique sur, mais oui, la liberté d’expression !
La question palestinienne s’insère dans une crise plus vaste, celle de la démocratie représentative. Comment faire savoir qu’on n’est pas d’accord, et changer l’avenir qu’on nous prépare ? Le grand poète israélien Aaron Shabtai explique que les Grecs distinguaient les idiotai, ceux qui s’occupent de leurs affaires et ne se mêlent pas de politique, des politai, ceux qui s’impliquent dans la vie de la cité, et qui considèrent les affaires publiques comme les leurs. On peut rester le dos courbé, ou se lever pour sauver la collectivité. Comment devenir un polites ? Que peut faire le citoyen quand la démocratie représentative ne fonctionne plus ? Nous vivons dans une société du spectacle, les informations se bousculent, les pétitions, les photos, les tribunes sont éphémères, on vit dans l’instantané, nos émotions ne durent pas plus qu’un tweet. Comment construire une action durable ?
La réponse, c’est le boycott. Le boycott est un moyen d’action
  • démocratique : pour que le boycott soit efficace, il faut être plusieurs, et plus on est nombreux, plus il est efficace
  • non-violent : le boycott se place délibérément sur le terrain de l’exercice des libertés individuelles (acheter ou ne pas acheter, accepter ou non une invitation) et non sur celui de la contrainte. L’affrontement a lieu dans les consciences.
  • pédagogique : on ne boycotte pas de gaîté de coeur, on le fait parce qu’il y a une raison, à savoir la situation en Palestine, et si on veut que le geste soit compris, il faut expliquer celle-ci, de préférence par des exemples précis et ciblés.
  • démocratique derechef : car ces explications donneront lieu à des débats contradictoires, et c’est de la discussion publique que naît la démocratie.
Le boycott est aussi un cri d’alarme, un geste a-normal dans une situation où les normes sont perverties, une manière de réveiller les gens de leur anesthésie, de leur faire prendre conscience que le monde qu’on leur présente n’est pas le vrai, d’ouvrir un débat sur la situation en Palestine en dépit des interdits. Mais peut-être est-il utile maintenant de faire un rappel historique sur les boycotts.
La première chose à remarquer, c’est que les états ne s’en privent pas, et boycottent sans aucun scrupule. À cette échelle, cela s’appelle autrement : ce sont les fameuses sanctions économiques, qui ont fait des centaines de milliers de morts en Irak, et qui sont en train de mettre à genoux l’Iran. Citons aussi le blocus de Gaza, mené par Israël et l’Egypte, sans que le gouvernement français, par exemple, ne s’en émeuve le moins du monde. C’’est le même gouvernement qui déclarera immoral un boycott citoyen d’Israël et mobilisera pour le réprimer tout un arsenal législatif.
Je range dans la même catégorie, celle des boycotts d’État, le boycott des commerces juifs en 1933 en Allemagne : il était organisé par le gouvernement nazi, et la force publique était chargée, dans tout le pays, de le faire respecter, avec le concours musclé des SA. Les boycotts citoyens, issus de mouvements populaires, sont de nature bien différente. Dans ma vie, j’en ai connu deux :
  • le boycott des bus de Montgomery en 1955, à l’appel de Martin Luther King, pour obtenir la fin de la discrimination raciale pratiquée par la compagnie, étape importante dans le mouvement des droits civiques.
  • le boycott international de l’Afrique du Sud, qui a commencé vers 1960, avant d’aboutir en 1994 à l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela. Les états se sont progressivement joints au mouvement, et ont adopté des sanctions économiques, à l’exception d’Israël qui a maintenu jusqu’au bout une coopération suivie avec le gouvernement sud-africain.
De ces précédents historiques on peut tirer quelques leçons. La première est que le boycott est efficace, mais que son efficacité se fait attendre : le boycott des bus de Montgomery a duré 381 jours, plus d’un an, et le boycott de l’Afrique du Sud près de trente ans. La deuxième est que ses adversaires répondent par la violence, et notamment la violence légitime, celle de l’état : la maison de Martin Luther King a été incendiée, lui-même a été traîné devant les tribunaux et condamné pour entrave au commerce, tout comme un vulgaire militant BDS dans la France de 2015. Il fit de la prison, et il devait en faire encore : c’est du fond d’une prison de Birmingham qu’il devait écrire en 1963 une lettre admirable (x), que je n’ai pas le temps de commenter ici, mais dont je voudrais extraire cette phrase : "j’en suis presque arrivé à la regrettable conclusion que le principal obstacle que rencontre le noir dans sa quête de la liberté n’est pas le membre du Ku Klux Klan, mais le blanc modéré, qui est plus attaché à "l’ordre" qu’à la justice, qui préfère une paix négative qui est l’absence de tension à une paix positive, qui est la présence de la justice"
La société civile palestinienne a lancé en 2004 un appel au boycott académique et culturel (PACBI (xi)) suivi en 2005 d’un appel au boycott économique, au désinvestissement dans les compagnies qui soutiennent la colonisation et l’occupation, et à l’application des sanctions internationales prévues par les traités en vigueur (BDS (xii)). Le boycott académique et culturel est un boycott non des personnes, mais des institutions : il ne s’agit pas, pour nous universitaires, de juger nos collègues israéliens ou de ne pas leur parler, il s’agit de refuser de participer à des programmes de recherche ou de coopération organisés ou financés par les institutions israéliennes. La raison en est l’implication constante et avérée de celles-ci dans la colonisation et l’occupation. Dans la droite ligne de ce que j’ai dit sur le boycott, lorsque nous écrivons à des établissements d’enseignement supérieur ou de recherche français pour dénoncer les accords qu’ils pourraient avoir des homologues israéliens, nous prenons soin de détailler ce que nous reprochons à ceux-ci (voir par exemple la lettre de l’AURDIP au directeur de l’Ecole Polytechnique à propos du Technion (xiii)).
Le boycott a maintenant dix ans. En comparaison des trente ans que cela a duré pour l’Afrique du Sud, nous ne sommes encore qu’au tiers du chemin, et nous sommes bien partis. En 2013, le scientifique le plus célèbre du monde, Stephen Hawking, l’auteur d’ "Une brève histoire du temps", refusait de se rendre au 90ème anniversaire de Shimon Peres, et déclarait se joindre au boycott. La même année, l’UE publiait des lignes directrices, demandant aux bénéficiaires israéliens de contrats de recherche de certifier qu’aucune activité n’aurait lieu dans les territoires occupés. Cette année, Veolia Environnement, célèbre dans le monde entier pour avoir construit le tramway qui relie commodément les colonies israéliennes à Jérusalem-Ouest, en passant sur les territoires occupés de Jérusalem-Est, a déclaré avoir vendu toutes ses activités en Israël (eau, déchets, énergie), à l’exception justement de sa participation au tramway, dont elle n’a pas encore pu se débarrasser. Le ministère des Affaires étrangères met dorénavant en garde les entreprises françaises sur les risques juridiques qu’elles courent à investir dans les colonies.
On peut aussi mesurer le succès de la campagne à la férocité de la répression. Partout dans le monde on se heurte aux organisations pro-israéliennes, promptes à brandir l’accusation d’antisémitisme, mais La France est le seul pays où le gouvernement réprime le BDS : la droite, avec Michèle Alliot-Marie, puis la gauche, avec Christiane Taubira, ont donné aux procureurs l’instruction de poursuivre systématiquement les militants, suivant en cela un argumentaire juridique qui a été rejeté à plusieurs reprises par les tribunaux. On revit ainsi en France la situation des militants des droits civiques aux États-Unis, condamnés eux aussi pour entrave au commerce ! Pourquoi cette répression ? Parce qu’au final, notre gouvernement a compris que le boycott est dirigé contre lui : c’est son inertie que le mouvement dénonce, son refus d’appliquer le droit international et de respecter sa propre parole. Si les sanctions économiques prévues au traité d’association entre l’UE et Israël étaient appliquées, ou si le Conseil de Sécurité de l’ONU faisait respecter les résolutions, il n’y aurait pas de boycott citoyen.
Le regretté Yeshayahou Leibowitz (xiv) avait coutume de dire que le véritable courage ne consiste pas à charger l’ennemi, côte à côte avec ses camarades dans l’exaltation du combat, mais à être celui ou celle qui dit non aux siens, seul contre tous, jour après jour dans la réprobation générale. C’est lui, c’est elle, qui change le cours de l’histoire. Je rends hommage aux militants du boycott, en Israël comme en France et ailleurs, qui essaient, non sans risque pour eux-mêmes, de faire régner la paix, la paix positive dont parlait Martin Luther King, dans cette région du monde qui a tant souffert.
Notes
i Eric Hobsbawm, The age of Revolution, (1962), Vintage Books (1996), Ch. 9, p. 181
ii Morley, Life of Cobden. Ch. 3
iii Henri Laurens, La question de Palestine, Fayard, 4 tomes parus
iv Sara Roy, "The Gaza strip : a case of economic de-development", Journal of Palestine Studies, 17 (Autumn 1987). p. 56-88. Voir aussi son livre, The Gaza strip : the political economy of de-development, Institute for Palestine Studies, 1995.
http://www.mediapart.fr/journal/international/280315/document-exclusif...érusalem
vi Asa Kasher, "The spirit of the IDF : values and basic norms", 1994
vii Benjamin Barthe, Ramallah Dream, Editions La Découverte, 2011
viii http://krugman.blogs.nytimes.com/?s=Israël
ix http://mondoweiss.net/2015/04/philosopher-semitic-lecture
http://www.africa.upenn.edu/Articles_Gen/Letter_Birmingham.html
xi http://www.pacbi.org/etemplate.php?id=1108
xii http://www.bdsmovement.net/call
xiii http://www.aurdip.fr/lettre-de-l-aurdip-au-directeur.html?lang=fr
xiv voir les magnifiques DVD que lui consacre Eyal Sivan, http://www.momento-films.com/en/catalogue/
»» http://blogs.mediapart.fr/blog/ivar/200415/la-palestine-et-nous
URL de cet article 28500

mardi 28 avril 2015

EN 2017 NOUS ALLONS LIVRE AU FN UN ARSENAL JURIDIQUE DONT HITLER AURAIT REVE



big brother

« 63 % des Français pour moins de liberté… l’impôt sera désormais convivial ! »

Un peuple de moutons finit par être dirigé par un gouvernement de loups… et il ne faut pas s’en étonner.

Comme vous le savez, le projet de loi sur la sécurité et pour lutter évidemment contre le terrorisme terrorisant ne sera bientôt plus un projet mais une loi.

Une loi liberticide avec le consentement de la population !

Lorsque l’on n’a rien à se reprocher, on n’a rien à cacher… Donc on peut être espionné sans que cela ne pose de problème. Donc vous laisserez vos clefs sur la porte afin que l’on puisse mettre micros et caméra dans votre salon car c’est exactement de cela dont on parle sans que personne ne s’émeuve ni que cela déclenche de manifestations de citoyens abasourdis par le recul des libertés individuelles, par l’augmentation de la répression.

Nous allons livrer au FN un arsenal juridique dont Hitler aurait rêvé !!

J’ai un défaut. J’ai une excellente mémoire. Je me souviens donc parfaitement des arguments que l’on utilisait dans ce genre de débat sur les libertés lorsque j’étais plus jeune. Des arguments notamment portés et développés par les jeunesses de gauche.
« Tu comprends, si aujourd’hui nous sommes en démocratie et que le gouvernement est gentil, rien ne dit que le gouvernement de demain le sera. Regarde, les fascistes comme ceux du Front National, s’ils arrivaient un jour au pouvoir (ce qui, à cette époque, semblait totalement saugrenu et ne restait qu’une hypothèse rhétorique), ils pourraient se servir de ce genre de législation. Imagine si Hitler avait eu ça ? Imagine seulement, c’est la raison pour laquelle aucune loi liberticide ne doit être tolérée. »
Or aujourd’hui, ce que les bien-pensants qualifient d’extrêêêême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir et pourtant, alors que l’on se roule par terre pour dire qu’il faut « combattre le FN », dans le même temps on lui met en place la plus belle des législations répressives ! On dote ce parti d’un arsenal juridique digne des régimes forts et ceux qui votent cette loi sont les partis dits… républicains.
Je ne fais la promotion d’aucun parti et d’aucune idée, je relève juste une ambiguïté majeure et particulièrement gênante.
La seule façon de protéger les peuples des excès des gouvernants, c’est évidemment d’avoir un pouvoir judiciaire indépendant et cela porte le nom de séparation des pouvoirs.
Or dans cette loi, c’est le Premier ministre qui mettra sous surveillance et en fonction de son bon vouloir. Aucun juge pour servir de contre-pouvoir. C’est la définition même de la dictature.

63 % des Français d’accord !

Selon cet article du Point, 63 % des Français sont d’accord, donc tout va bien. Vous pourrez donc les remercier !
Et comme on nous prend vraiment pour des jambons, mais ils ont raison après tout puisque l’on est d’accord… autant ne pas s’en priver, vous pairez sous la contrainte des zimpôts de façon « conviviale » !!

Quand Bercy veut rendre l’impôt « convivial »

Et là je vous livre une perle de propagande dont l’ex-URSS avait le secret avec l’arrivée, mes chers « zamis », de l’impôt convivial, et si vous ne le trouvez pas sympa l’impôt, je sens que l’on vous mettra bien vite sur écoute pour atteinte aux intérêts économiques de la France… Eh oui, l’atteinte aux intérêts économiques c’est passible de microscope dans l’arrière-train. J’espère pour vous que vous êtes d’une clarté totale avec l’administration fiscale… Car sinon gare à vous !
Alors je cite cet article de France télévision parce qu’il vaut son pesant de « caouettes » !!

« Le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert a défendu les charmes de l’impôt sur le revenu lors du lancement de la campagne 2015 de déclaration d’impôts.

Des badges aux couleurs vives, une calligraphie d’écolier sur fond de blancs nuages stylisés : Bercy a défendu, mardi 14 avril, les charmes de l’impôt sur le revenu… qualifié pour l’occasion de « convivial ». »
On rigole bien à Bercy quand même. Mais en plus, la collecte de l’impôt sera populaire cette année… Bon, mon esprit chagrin me fait dire que c’est tous les ans des campagnes populaires vu que l’impôt c’est au peuple qu’il est pris, pas aux très riches qui s’évadent fiscalement sous d’autres cieux et en parfaite légalité…
« La campagne de cette année sera encore plus pédagogique qu’à l’accoutumée – elle se veut populaire et accessible – et, disons-le, plus conviviale. C’est ainsi que le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert a conclu son propos lors de la conférence de presse sur le lancement de la campagne 2015 de déclaration d’impôts à Bercy. »

Voilà, vraiment, il n’y a pas à dire, nous vivons une époque absolument « formidableu » !

Pendant ce temps, de l’autre côté du grand océan, sachez que Wallmart, le plus gros distributeur US, ferme des magasins pour une période de 6 mois car il y aurait des problèmes de « plomberie »… Certains n’hésitent pas à évoquer une fuite massive de clients en raison d’une reprise d’une telle ampleur que plus personne n’aurait d’argent… Mais là-bas aussi, l’austérité, la misère et la précarité doivent être conviviales… et en donnant tous les pouvoirs aux policiers… Or la base de tout équilibre et de toute justice, c’est la séparation des pouvoirs.
En attendant, voilà comment on arrête un suspect aux USA en 2015… Mais c’est vrai que vous n’avez rien à vous reprocher… Et ne vous y trompez pas, cette accumulation de violences policières est le prix à payer… pour votre conviviale tranquillité ! Cela dit, j’en conviens, ces méthodes radicales sont d’une grande efficacité car le suspect a bien été stoppé… net ! Mais, et si ce n’était pas lui ? Et si c’était un simple type qui n’avait rien à cacher, un type comme vous, habillé de façon similaire, qui sortait juste chercher ses gosses à l’école… ?
Tucson News Now
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
« L’Assemblée nationale est toujours otage de Thomas THÉVENOUD qui est toujours député. Pensons à elle. Ne l’oublions pas. »
(Pour protester pacifiquement et avec humour, n’hésitez pas à reprendre cette formule en bas de tous vos mails, de vos articles ou de vos publications, il n’y a aucun droit d’auteur !!)

ENFIN ! UNE TRES BONNE NOUVELLE


macdo

« Reprise mondiale : McDonald’s va fermer 900 restaurants en 2015… ! »

Heureusement que la reprise mondiale est là parce que sinon, qu’est-ce que ce serait ! Imaginez un peu si le monde était en récession, il faudrait que McDo ferme je ne sais pas… au moins un million de restaurants mais comme c’est la reprise – et on ne peut que s’en réjouir –, McDo ne va fermer que 900 restos dans le monde.

Et là où c’est vraiment marrant, c’est que McDo ferme des restos là où la croissance est la plus forte.

Par exemple, aux États-Unis d’Amérique qui, comme tout le monde le sait, tire la croissance mondiale grâce à une reprise économique phénoménale, McDo va fermer 220 restaurants. Pareil en Chine. Pensez donc en Chine, la croissance est tellement forte aussi que plus personne ne peut s’offrir un Big Mac…

La malbouffe en danger ?

Meuh non, pas du tout… En réalité, nous n’avons jamais aussi mal bouffé, avec autant d’OGM, de pesticides et d’hormones… Non, ce mouvement de baisse des ventes n’a pas grand-chose à voir avec les problèmes d’obésité… Un peu certes, mais c’est loin d’être la raison principale.
Le vrai sujet c’est qu’avant, un menu McDo était relativement accessible mais ces dernières années, les menus ont sacrément augmenté (mais pas la qualité) et avec la crise économique – car vous l’aurez compris il n’y a pas de croissance –, eh bien McDo subit de plein fouet une croissance négative de ses résultats.

Le Japon ? 130 fermetures…

Si pour le moment je n’ai entendu parler d’aucune fermeture de McDo en France, ce qui veut dire que finalement c’est pire ailleurs, au Japon, les résultats des plans de relance du Premier sinistre japonais Abbe surnomés les « abénomics » ont été tellement époustouflants que McDo fermera 130 magasins dans le pays du Soleil couchant (c’est un jeu de maux…).

Attention cela ne veut pas dire que McDo est en faillite !!

La vérité c’est que les fermetures ne sont que le côté pile de la réalité économique de la chaîne. En effet, il y aura des ouvertures de restaurants. C’est donc aussi la nécessité pour l’entreprise de fermer des points de vente qui ne sont plus rentables pour s’adapter aussi aux réalités économiques locales évoluant. Par exemple, Détroit, ville sinistrée s’il en est, n’a plus la même richesse qu’il y a 10 ans.
En revanche, il est important de constater que partout où l’on nous vante la reprise économique, les McDo ferment plus qu’ailleurs et c’est cela qui est un indicateur précieux de la réalité économique concrète, pas de ce qui est fantasmé par des élites.
Que les amateurs d’extrait d’essence de cholestérol se rassurent… McDo continuera à vendre ses Double Cheese (mon préféré noyé sous le « képcheup » comme dit ma choupette) mais pour la croissance économique mondiale, évidemment, vous repasserez : n’oubliez pas que tous les ans se calcule le très sérieux indice Big Mac… c’est dire si McDo nous renseigne sur l’état du monde réel.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
« L’Assemblée nationale est toujours otage de Thomas THÉVENOUD qui est toujours député. Pensons à elle. Ne l’oublions pas. »
(Pour protester pacifiquement et avec humour, n’hésitez pas à reprendre cette formule en bas de tous vos mails, de vos articles ou de vos publications, il n’y a aucun droit d’auteur !!)

LA DEMOCRATIE EN 2015 ............


je suis charlie sur écoute

« La démocratie en Europe, une vaste plaisanterie… ! »

Je vous dis régulièrement que nous faisons face à un mouvement mondial de réduction des libertés individuelles, que nous assistons à un recul sans précédent de la démocratie.
Vous le voyez en France où, sous couvert de lutte légitime contre le terrorisme, on cherche en réalité à encadrer et à terroriser le citoyen un peu pétochard qui « n’a rien à se reprocher ou si peu » plus qu’à nous protéger des méchants vilains. Pourquoi peut-on affirmer cela ? Pour une raison très simple. Si les paiements en espèces sont prohibés au-delà de 1 000 euros pour un résident fiscal français, ils restent autorisés jusqu’à 10 000 euros par transaction pour un non-résident fiscal. On se fiche donc ostensiblement aussi bien du financement des filières terroristes que de notre protection. Non, ce qui compte c’est bien évidemment la répression financière, la répression fiscale. Le fait que personne ne puisse échapper à l’État.
Ne soyons pas naïfs, c’est évidemment pour notre bien. Aucune politique de réduction des libertés ne saurait être acceptée par les populations si c’était pour réduire leur liberté. Alors on vous explique que c’est pour votre bien, que c’est pour lutter contre les vilains terroristes ou encore contre les très vilains fraudeurs fiscaux sans doute comme Thévenoud – dont plus personne ne parle mais qui siège toujours sur les bancs bien socialos et bien-pensants de notre gôche moralisatrice pour les autres et nettement moins pour elle-même.

Une justification idéologique évidente : construire l’Europe, augmenter la productivité, globaliser l’économie

Vous devez comprendre, mes chers amis, que lorsque l’on veut construire une Europe des multinationales qui n’a rien à voir avec l’Europe de la paix et de l’amour universel entre les peuples, la démocratie comme l’a si bien dit le ministre allemand de l’Économie c’est assez pénible.
Lorsque l’on veut avancer dans une mondialisation qui n’arrange que les multinationales et les méga-riches et dont personne ne veut, les libertés individuelles ce n’est pas très pratique.
Lorsque l’on veut vous réduire vos « acquis sociaux », vos 35 heures, vos machins formation, ou encore votre sécu ou augmenter le prix des soins, vous laisser protester c’est assez difficile à supporter.
Lorsque l’on veut vous rendre compétitif face à un petit Chinois des champs ou même des villes payé au mieux 500 euros par mois pour les plus chers mais généralement 90 dollars et 10 bols de riz pour la grande masse, enrégimenté et qui n’a pas le droit de grève mais le droit de crève, ce qui n’est pas du tout pareil, les syndicats européens, le droit du travail ou le code du même travail sera toujours trop épais pour un capitaliste exploiteur ne voulant au mieux que vous donner ce que Marx appelait déjà un salaire de « subsistance ».

L’excellence du modèle chinois

Alors face à tout cela, face à cette compétition mondiale, c’est la Chine qui a prouvé l’excellence de son modèle. D’ailleurs, la conclusion intellectuelle c’est qu’il n’y a aucune façon de lutter contre l’efficacité du modèle chinois dans une économie mondiale globale et ouverte sans adopter les mêmes techniques ou sans changer les règles, c’est-à-dire sans fermer l’économie.
Le modèle chinois c’est une dictature politique, avec un parti unique qui n’a rien d’une démocratie, avec la peine de mort pour les vilains y compris ceux qui sont juste pas d’accord avec les mamamouchis de là-bas. C’est l’absence presque totale de droit social ou de droit de grève ou même de droit tout court puisque l’une des plus jeunes professions en Chine c’est… avocat !
Bon, le temps de travail on s’en fiche, le salaire minimum aussi, les normes de sécurité… itou, bref, un paradis pour capitaliste la dictature communiste et c’est ainsi que la boucle fut bouclée et que de l’affrontement entre le capitalisme et le communisme sortit vainqueur non pas le capitalisme, comme tout le monde le pense depuis la chute de l’URSS et l’effondrement du mur de Berlin, mais un nouveau système à l’efficience redoutable, l’hybride mis au point par la Chine que j’appelle le « Co-capitalisme ». Tous les attributs de la dictature communiste mis à la disposition du capital pour produire au meilleur coût et avec la plus grande des efficacités. La seule liberté laissée au peuple étant la liberté de consommer, qui était d’ailleurs absente du monde communiste et qui fut l’une des principales causes de l’échec du système communiste.
Les peuples se fichent pas mal de leur propre liberté. Il leur faut simplement, depuis l’antiquité, du pain et des jeux. La version moderne c’est la télé-réalité et la consommation. L’hyper-consommation. Celle qui abrutit et lobotomise les masses laborieuses.
Alors pour nous adapter à ce nouveau monde, nous devons non pas refuser ce nouveau monde, protéger nos valeurs ou encore nos libertés, nous n’avons pas le droit de penser ou d’imaginer d’autres chemins (sans être taxés de tous les termes euthanasiant la pensée).
Non il n’y a « pas d’alternative », vous dira Macron. « Il faut bien accepter de réduire vos libertés », a ainsi déclaré il y a quelques jours Nicolas Sarkozy dans une confession d’une rare honnêteté et laissant apparaître au grand jour le grand mobile des « réformes » en cours qui, loin d’être uniquement économiques, concernent également chaque jour vos libertés futures et celles que vous laisserez à vos enfants.
Comme je vous le disais, ce mouvement est mondial, il est aussi européen.

Tollé au Portugal face au retour de la censure

Ainsi cet article d’Euronews, qui est loin d’être un organe de presse fasciste, explique que c’est la « bronca des médias au Portugal face au spectre du retour de la censure ».
Un nouveau texte de loi est en discussion pour que les médias soumettent leur plan de couverture du scrutin à la commission électorale et à l’entité de régulation des médias portugais.
Il est également demandé aux journalistes de s’abstenir « de tout commentaire ou jugement de valeur »… ce qui revient à dire qu’en période électorale, le droit à la liberté d’expression – qui est l’un des attributs d’un régime dit démocratique – serait suspendu le temps de la campagne puisqu’il ne pourrait plus y avoir aussi bien commentaires que jugements de valeur…
Vous imaginez à quel point les peuples honnissent désormais leurs dirigeants pour que ces derniers passent ce type de lois, ou encore à quel point ils veulent vous faire avaler de futures couleuvres pour vous empêcher ainsi tout droit de protestation ?
Inutile de vous dire qu’avec une telle loi, il serait impossible d’écrire ce simple billet, oui ce simple article que vous êtes en train de lire. Il est rempli de commentaires et de jugements de valeurs que vous avez d’ailleurs parfaitement le droit de rejeter, de combattre ou d’approuver. D’ailleurs, cela porte le nom d’ »édito ».

Uniquement le droit de dire oui, uniquement le droit de dépenser, uniquement le droit d’acheter des actions…

Je ne sais pas combien de temps durera le crépuscule de ce monde. Ce que je sais c’est qu’il est condamné comme l’était l’URSS car ces systèmes sont devenus fous.
Si vous regardez avec objectivité, la politique des banques centrales n’amène qu’à une obligation d’acheter des actions… puisque cela ne baisse jamais.
Cela est une obligation à utiliser votre épargne et donc à consommer puisque les taux d’intérêt sont à zéro et seront bientôt négatifs, ce qui est la négation de la définition d’une monnaie qui doit être capable de conserver de la valeur dans le temps.
Politiquement, vous n’aurez prochainement que le droit de dire oui. Pour le reste, si vous dites non, vous serez au choix un terroriste, un fasciste, un anarchiste, un criminel, un délinquant ou un individu relevant de la psychiatrie. C’est génial la psychiatrie. Un simple préfet peut vous enfermer sans procès directement en institution sans recours, sans tambour ni trompette. D’ailleurs, l’ex-URSS affectionnait particulièrement ses psychiatres.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.
Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Le Contrarien Matin est un quotidien de décryptage sans concession de l’actualité économique édité par la société AuCOFFRE.com. Article écrit par Charles SANNAT, directeur des études économiques. Merci de visiter notre site. Vous pouvez vous abonner gratuitement www.lecontrarien.com.
« L’Assemblée nationale est toujours otage de Thomas THÉVENOUD qui est toujours député. Pensons à elle. Ne l’oublions pas. »
(Pour protester pacifiquement et avec humour, n’hésitez pas à reprendre cette formule en bas de tous vos mails, de vos articles ou de vos publications, il n’y a aucun droit d’auteur !!)

lundi 27 avril 2015

MARECHAL NOUS VOILA // COLLABOS UN JOUR COLLABOS TOUJOURS



[Reprise] “Anti-Charlie” : Une valbonnaise de 10 ans convoquée par la gendarmerie à Cagnes






« Anti-Charlie » : convoquée à 10 ans par les - 28236921.jpg
Une fillette de 10 ans, scolarisée à l’école de Garbejaïre, a été convoquée à la gendarmerie , accompagnée de ses parents et d’un pédopsychiatre. (P. Clementé)
Pour avoir « soutenu » les auteurs de l’attentat dans un devoir, une élève de CM2 a été entendue, à la demande du parquet, par la gendarmerie de Cagnes.
Est-ce la répétition de l’affaire niçoise du petit Medhi ? Un autre enfant des Alpes-Maritimes, dont les propos ont été jugés « inquiétants », a été entendu il y a deux semaines, à la demande du parquet, par les gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile à Cagnes.
La raison ? Une phrase écrite à la fin d’un devoir en classe de CM2 : «Je suis d’accord avec les terroristes d’avoir tué les journalistes, car ils se sont moqués de notre religion.»
Une rédaction qui a mené la fillette du banc de l’école primaire de Garbejaïre au bureau de la gendarmerie. De la feuille de classe au procès-verbal. À seulement 10 ans.
«C’est toujours inquiétant quand on a ce genre de propos», estime Georges Gutierrez, le procureur de la République de Grasse.
Au point que la justice s’en mêle ? «Tout le monde est sur le qui-vive. Elle peut reproduire un discours entendu chez elle. On a essayé de comprendre pourquoi elle a écrit tout ça…»
Et le procureur d’expliquer la procédure : «Les enseignants voient un comportement qu’ils estiment anormal, ils le signalent à leur hiérarchie. Et cette dernière prévient le parquet…»
Sauf que là, ce ne fut pas le cas. Si la directrice a bien prévenu ses supérieurs, c’est une employée municipale qui a alerté les gendarmes. «En son nom propre», précise le procureur. Déclenchant ainsi la convocation de l’enfant.
«Je ne suis pas persuadé que la réaction du personnel communal a été des plus heureuses,reconnaît le maire, Marc Daunis. Il y a des étapes à respecter.»

«Ce n’est pas explicable»

La fillette, «en compagnie de ses parents et d’un pédopsychiatre», a donc été entendue par les gendarmes. «Le travail mené par le procureur a été respectueux de l’enfant,assure Marc Daunis. Il a veillé à ce que le contexte ne soit pas traumatisant.»
Au sein de l’école, une réponse éducative a aussi été apportée.
«Il y a tout un travail de fond qui a été mis en place», souligne le maire. «Nous avons traité cet incident de manière pédagogique», renchérit le rectorat.Sans fournir plus de détails.Juste en affirmant : «L’élève a compris. Elle n’avait ensuite plus le même message.»
Un message qu’elle n’a pas su expliquer aux enquêteurs. «On ne sait pas pourquoi elle a écrit ça,confie Georges Gutierrez. Ce n’est pas explicable. Elle a été peut-être impressionnée par le contexte, qui l’a un peu perturbée. Ou elle est peut-être influençable – mais elle n’a pas subi de pression.»
Quoi qu’il en soit, l’enquête est désormais close. Classée sans suite. «Ce n’est pas une famille à problèmes. Nous n’avons rien vu d’anormal », confie le procureur, qui souffle :«C’est un non-événement…»
Un non-événement qui a quand même conduit une nouvelle fois un enfant dans des locaux de gendarmerie.
Source : Nice Matin

LA MONDIALISATION DE LA GUERRE


Mondialisation de la guerre: Une «guerre interminable» contre l’humanité

Une recension de l’ouvrage du Dr. Michel Chossudovsky





Cet ouvrage du professeur Michel Chossudovsky, directeur du Centre de recherche sur la Mondialisation, Montréal, Canada, qui vient tout juste de paraître expose avec rigueur, clarté, lucidité et minutie les grands enjeux entourant l’avenir de l’humanité. Le contenu de l’ouvrage, en effet, est consacré à l’analyse des grands dangers qui menacent l’existence des 7,3 milliards d’habitants de cette planète. Un titre très évocateur de l’état du monde actuel:
LA MONDIALISATION DE LA GUERRE. LA « LONGUE » GUERRE DE L’AMÉRIQUE CONTRE L’HUMANITÉ
Les publications de l’auteur, au cours des quinze dernières années, ont été non seulement nombreuses, mais surtout fort à propos et pertinentes pour comprendre la trajectoire du développement mondial. Ses travaux ont, en effet, abordé l’analyse des conditions humaines avec la parution, en 2002, de son ouvrage sur le processus de mondialisation de la pauvreté qui a été traduit dans plus de 20 langues. De très nombreux articles de fond publiés sur les grands problèmes économiques mondiaux et de multiples analyses sur les stratégies de domination et de contrôle des ressources vitales déployées par les grandes puissances ont présidé les réflexions de l’auteur pendant toute cette période.
Possédant une très vaste expérience dans l’analyse politique des questions du développement au Nord comme au Sud le professeur Chossudovsky s’est acquis une réputation mondiale. Il a été non seulement lu, écouté mais aussi consulté par, entre autres, Fidel Castro et Hugo Chavez Frias. La portée de ses ouvrages et de ses articles publiés au Centre de recherche sur la Mondialisation dont il est directeur fondateur est tout à fait remarquable et est illustrée par un nombre impressionnant de consultations par les lecteurs en provenance du monde entier.
Des témoignages élogieux
Les témoignages rendant hommage au Professeur Michel Chossudovsky sont très nombreux dans toutes les sphères de la gouvernance alternative mondiale. Ici, nous en retenons trois qui sont très éloquents.  Selon le Dr Paul Craig Roberts, ancien secrétaire adjoint du Trésor américain «  le Dr Chossudovsky est le plus réaliste de tous les commentateurs de la politique étrangère. II est un modèle d’intégrité dans l’analyse, son livre fournit une évaluation honnête de l’extrême danger hégémonique du néo-conservatisme américain qui se pose à la vie sur la terre ». Il continue ainsi : « La mondialisation de la guerre est opérée sur deux fronts: le club des pays qui peuvent être” achetés “ou déstabilisés et dans les autres, les insurrections, les émeutes et les guerres sont utilisées pour solliciter l’intervention militaire des États-Unis. L’ouvrage de Michel Chossudovsky fournit une lecture incontournable pour tous ceux et celles qui préfèrent la paix et l’espoir plutôt que la guerre perpétuelle, la mort, la dislocation et le désespoir » (globalresearch.ca).
Pour sa part, l’Honorable Paul Hellyer, ancien ministre canadien de la Défense nationale, écrit que  « Michel Chossudosky décrit une mondialisation des armements hégémoniques qui renforcent les élites financières et réduisent en esclavage 99% de la population mondiale ». Enfin, pour Michael Carmichael, président du Mouvement planétaire, “La mondialisation de la guerre” est de la dynamite diplomatique et une mèche qui est en train de brûler rapidement » (globalresearch.ca).
En bref
Extraits de la Préface de l’ouvrage
« La «globalisation de la guerre» est un projet hégémonique. Les grandes opérations militaires et de renseignements secrets sont conduites simultanément au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, en Afrique sub-saharienne, en Asie centrale et en Extrême-Orient. L’armée américaine combine les deux théâtres de planification ainsi que des actions secrètes visant à déstabiliser les États souverains ».
« En vertu d’un ordre du jour militaire global des actions sont menées par l’alliance militaire occidentale (US-OTAN-Israël) en Afghanistan, au Pakistan, en Palestine, en Ukraine, en Syrie et en Irak. Elles sont coordonnées au plus haut niveau de la hiérarchie militaire…En juillet et août 2014 une attaque a été menée contre Gaza par les forces israéliennes en étroite consultation avec les États-Unis et l’OTAN. Les actions en Ukraine et leur calendrier ont coïncidé avec l’assaut contre Gaza ».
« En retour, les entreprises militaires sont étroitement coordonnées avec un processus de guerre économique qui consistent non seulement à imposer des sanctions sur un ensemble de pays souverains, mais aussi se traduisent dans des actes délibérés de déstabilisation des marchés financiers et des devises en vue d’affaiblir les ennemis des économies nationales ».
« Les États-Unis et leurs alliés se sont lancés dans une aventure militaire qui menace l’avenir de l’humanité. Au moment d’aller sous presse, les forces américaines et celles de l’OTAN ont été déployées en Europe orientale y compris en  Ukraine. L’intervention militaire américaine en vertu d’un mandat humanitaire se déroule en Afrique sub-saharienne. Les États-Unis et ses alliés menacent la Chine sous la rubrique «pivot vers l’Asie” du président Obama ».
« À leur tour, les manœuvres militaires sont menées aux portes de la Russie, ce qui pourrait mener à une escalade militaire ».
« Les frappes aériennes étasuniennes lancées en septembre 2014 dirigées contre l’Irak et la Syrie sous le prétexte de combattre l’État islamique font partie d’un scénario de l’escalade militaire s’étendant de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée orientale à l’Asie centrale et du Sud ».
« L’alliance militaire occidentale est dans un état de préparation avancé. Et il en est ainsi aussi de la Russie ».
« La Russie est présentée comme l’ «agresseur». Une confrontation militaire américano-OTAN avec la Russie est envisagée ».
« L’application de la Loi de Prévention de l’agression russe (RAPA) a amené les États-Unis sur la voie d’un conflit militaire direct avec la Russie en Ukraine:
« Toute guerre américano-russe est susceptible de dégénérer en une guerre nucléaire rapidement, étant donné que ni les États-Unis ni la Russie ne seraient disposés à admettre la défaite. Les deux ont des milliers d’armes nucléaires prêtes pour une utilisation immédiate et les deux s’appuient sur la doctrine militaire à l’effet que  la frappe antiforces, en cas de guerre, visant à détruire de façon préventive les forces nucléaires de l’ennemi ».
« La Loi de prévention d’une agression russe (RAPA) est l’aboutissement de plus de vingt ans de préparatifs de guerre de l’US-OTAN, lesquels cherchent à consolider l’encerclement militaire de la Russie et de la Chine:
« Dès le moment où l’Union soviétique s’est effondrée en 1991, les États-Unis ont poursuivi sans relâche une stratégie d’encerclement de la Russie, tout comme ils l’ont fait avec d’autres pays perçus comme ennemis et, notamment, la Chine et l’Iran. Ils ont incorporé 12 pays d’Europe centrale dans le giron de l’OTAN, tous des anciens alliées de Moscou. La puissance militaire des États-Unis se trouve désormais directement sur les frontières de la Russie » (globalresearch.ca).
La structure et le contenu de l’ouvrage
The « Globalization of War » se compose de quatre parties contenant 13 chapitres. La première propose une rétrospective et expose le processus de conquête de l’humanité par les États-Unis. La seconde partie intitulée « The dangers of Nuclear War » présente le témoignage de Fidel Castro concernant la guerre nucléaire et l’avenir de l’humanité, la guerre nucléaire préemptive et le rôle joué par Israël dans le déclenchement d’une attaque contre l’Iran et la menace d’une guerre nucléaire dans le conflit opposant la Corée du Nord et les États-Unis.
La troisième partie composée de six chapitres traite du terrorisme commandité par les États-Unis et l’OTAN ayant comme conséquence la déstabilitation des États souverains : La guerre menée par l’OTAN en Yougoslavie; le coup d’État perpétré en Haïti; l’opération ‘Libye’ et la bataille du pétrole visant à bouleverser la configuration du continent africain; la guerre en Irak et en Syrie et le terrorisme à « visage humain » et l’histoire des escadrons de la mort des Amériques; les guerres d’Israël et le gaz naturel offshore dans l’espace maritime de Gaza; la mise en place par les États-Unis d’un gouvernement néo-nazi en Ukraine.
La quatrième partie propose des avenues en vue de stopper l’inquisition américaine et de renverser cette marée de guerres. Le dernier chapitre fait une analyse de la dissidence fabriquée, des révolutions de couleur et du mouvement antiguerre.
Conclusion
L’ouvrage du Dr Chossudovsky est d’une belle facture. Le texte est fort bien rédigé. La lecture du chapitre II est une incontournable. Nous souhaitons que cet ouvrage ait la plus large distribution possible à travers le monde, ce qui veut dire qu’il pourrait éventuellement, au moins, être traduit dans les six langues officielles des Nations Unies. Cette œuvre doit circuler dans toutes les arènes du pouvoir. Espérons que les grands forums ou conférences mondiales sauront lui donner la place qui lui revient : Une contribution remarquable à la connaissance des grandes menaces qui pèsent sur l’avenir de l’humanité.
Jules Dufour 
Jules Dufour, Ph.D., C.Q., géographe, professeur émérite, consultant, Bureau international de la Paix, Genève, membre du Cercle universel des Ambassadeurs de la Paix, Paris et Genève, membre du Groupe canadien du PUGWASS, Toronto.