.

.
.

samedi 26 novembre 2016

638 TENTATIVES D'ASSASSINAT

SOURCE


samedi 26 novembre 2016

Fidel Castro meurt de sa belle mort: l’ultime pied-de-nez à 638 tentatives d’assassinat



Il a survécu à plus de 600 tentatives d'assassinat, défié 10 présidents américains et vu défiler un demi-siècle d'histoire: Fidel Castro, le père de la révolution cubaine, est décédé aujourd’hui à l’age de 90 ans.

Le père de la révolution cubaine Fidel Castro est entré dans le Livre Guinness des records comme « la personne qu'on a le plus souvent tenté d'assassiner », soit 638 fois au total, selon les archives de l'Agence centrale de renseignement (CIA) américaine, principal commanditaire de ces tentatives d'homicides, écrit le site Cubadebate. 


« Les méthodes utilisées pour le tuer ont été multiples, mais toutes ont échoué: des snipers, des explosifs dans ses chaussures, du venin injecté dans un cigare ou dans un stylo, jusqu'à une petite charge explosive dans une balle de base-ball, entre autres », recense le site.


La CIA a même engagé son ex-maîtresse, Marita Lorenz, pour lui faire avaler des capsules empoisonnées. Elle les a dissimulées dans son maquillage, mais les capsules se sont dissoutes…

En 1961, plus d'un millier d'exilés cubains entraînés par la CIA ont débarqué dans la baie des Cochons. L'opération a été un échec cuisant mais les services secrets n'ont pas abandonné l'idée de réfléchir à des moyens — plus ou moins sérieux — de l'éliminer.

En outre, la CIA a tenté, au début des années 1960, d'assassiner le président cubain avec des cachets empoisonnés, grâce à l'aide d'un membre de la mafia de Las Vegas, Johnny Roselli, qui avait des relations indirectes avec des Cubains. 150 000 dollars lui avaient été proposés à l'époque, mais Roselli a refusé l'argent.

Six cachets contenant un poison mortel ont été livrés alors à un responsable cubain, Juan Orta, qui avait accès à Castro. « Après plusieurs semaines de tentatives, Orta apparemment a eu la frousse et a demandé à se retirer du projet », peut-on lire dans un dossier sur les activités illégales de l'agence de renseignement rendu public en 2007.

Un rapport spécial du Sénat américain, en 1975, révèle que les services secrets américains ont envisagé un temps de verser dans ses chaussures un produit chimique qui déclencherait la chute de sa barbe, ce qui aurait grandement entamé son charisme.

En fin de compte, il semble que la CIA ait jeté l'éponge, après tant d'échecs, et n'attende depuis lors que « la solution biologique » au « problème cubain ».


Le 31 juillet 2006, à la suite d'une intervention chirurgicale à l'intestin, Fidel Castro délègue provisoirement ses pouvoirs à son frère cadet, Raul. Mais le provisoire s'éternise et Castro entame une lente et pénible convalescence.

Le vendredi 25 novembre 2016, 10 ans après avoir transmis le pouvoir à son frère, Fidel Castro s'éteint. Raul annonce que le corps de l'ancien dirigeant sera incinéré au plus vite.

Source: Sputniknews

FIDEL LE BIEN NOMME

SOURCE

Fidel Castro avait vu juste. Fidèle à ses idéaux, Fidel le bien-nommé est désormais entré dans l'Histoire par la grande porte.
Fidel Castro vient de partir dans l'autre monde, et déjà on entend la rumeur mensongère propagée par les calomniateurs de service. Les chacals de la presse bourgeoise tournent autour de sa dépouille avec gourmandise. Ceux qui couvrirent Hugo Chavez de leurs ordures sont là, décidés à repasser à table. Pas de doute. Ces journaleux à la solde de leurs maîtres, ces chiens de garde du capital vont le clamer sur tous les tons : Fidel Castro était un tyran.
Un tyran, celui qui risqua sa vie dans la fleur de la jeunesse, balaya la dictature de Batista, restaura la souveraineté nationale, restitua sa fierté au peuple cubain, rendit la terre aux paysans, éradiqua la misère, fit taire le racisme, libéra la femme cubaine des chaînes du patriarcat, créa le meilleur système de santé du Tiers Monde, réduisit la mortalité infantile dans des proportions inconnues dans le reste de l'Amérique latine, élimina l'analphabétisme, offrit l'éducation à tous, et résista victorieusement avec son peuple à l'agression impérialiste ?
Ils ne vous diront pas que Fidel Castro était un tyran parce que c'est vrai. Ces affabulateurs vous le diront parce que le castrisme incarne tout ce qu'ils détestent. L'amour de la liberté, l'exigence avec soi-même, la fierté de n'obéir à personne, l'éthique révolutionnaire alliée au sens du réel, l'élan généreux qui triomphe de l'indifférence, la solidarité sans faille à l'intérieur comme à l'extérieur, le patriotisme qui n'éloigne pas de l'internationalisme, au contraire, mais en rapproche. Tout cela, c'est le castrisme. Un illustre combattant de la libération africaine en savait quelque chose.
Lorsque Nelson Mandela quitte sa prison sud-africaine, son premier voyage hors d'Afrique est pour La Havane. Il vient remercier le peuple cubain qui a versé son sang pour terrasser l'apartheid. En vingt ans, 300 000 Cubains combattirent le colonialisme en Afrique. L'armée sud-africaine repoussée à Cuito Cuanavale, l'indépendance de la Namibie arrachée à Pretoria, l'ANC dotée d'une base-arrière et confortée par la solidarité communiste internationale, la chute finale de l'apartheid rendue inéluctable : ces pages de l'histoire africaine ont aussi été écrites avec du sang cubain. Nous l'avons oublié. Les Sud-Africains et les Cubains, eux, s'en souviennent.
Les intellectuels en service commandé, bien sûr, vous diront avec une moue dédaigneuse que Castro était communiste. Il l'était, en effet ! Parce que l'Union soviétique s'était rangée au côté de cette révolution cubaine que les Etats-Unis voulaient étouffer, parce que l'idéologie communiste soulevait les affamés et les humiliés, parce qu'elle signifiait un avenir meilleur que l'enfer capitaliste. Au cours de son histoire, l'URSS a commis de lourdes erreurs, mais elle fut souvent du bon côté de la barricade.
Oui, Castro était communiste, et il avait bien raison. Lénine fut le premier à proclamer le "droit des nations à disposer d'elles-mêmes" (1916). L'URSS liquida le nazisme au prix de 20 millions de morts, elle joua un rôle décisif dans la décolonisation de l'Asie du sud-est, elle aida les Arabes face à l'agression sioniste en 1967 et 1973, elle soutint la lutte pour les indépendances africaines et donna le coup de grâce à l'apartheid en fournissant un appui décisif à l'ANC. Ce n'est pas si mal. Ennemis jurés de Castro, les USA ont tué Lumumba et Allende, destitué Mossadegh, massacré deux millions de Vietnamiens et un million d'Irakiens, soutenu l'agression sioniste, livré Mandela, assassiné Che Guevara et créé Al-Qaida.

Fidel Castro avait vu juste. Fidèle à ses idéaux, Fidel le bien-nommé est désormais entré dans l'Histoire par la grande porte.

FIDEL CASTRO : " ce que j'ai fait personne d'autre ne l'a fait"

SOURCE 


Fidel Castro le Lider Maximo est mort

La dernière star politique du 20 ème siècle est décédée. Fidel Castro encensé par les uns, détesté par les autres a une place particulière dans l'histoire contemporaine en tant que leader d'un petit pays révolutionnaire qui a eu un rôle exceptionnel hors de ses frontières et qui a transformé durablement la société cubaine avec des succès incontestables dans l'éducation, la santé. Régis Debray a caractérisé "le castrisme, une action empirique et conséquente, qui a rencontré le marxisme sur son chemin, comme sa vérité".

Les années de formation
Le père Castro, émigré espagnol pauvre à la fin du 19ème siècle, s'est constitué une finca, grosse exploitation agricole dans le Cuba dominé par les banques américaines qui possèdent 80% de la production de sucre, qui ont le monopole dans les chemins de fer, l'électricité, le téléphone.
Le fils nait avant la grande crise mondiale de 1929, reçoit une éducation au collège puis au lycée jésuite, avec l' éthique, l'anti-américanisme qui caractérisent les jésuites cubains des années 30.
Grand sportif, étudiant il obtient ses diplômes en droit et sciences sociales à l'université de la Havane à la fin de la seconde guerre mondiale.
Il adhère à la nouvelle ligue anti-impérialiste des étudiants latino-américains, il fonde le mouvement étudiant pour l'action dans les Caraïbes, il préside la fédération des étudiants de l'université.On remarque déjà ses talents d'orateur.
En 1948 il participe à l'insurrection du Bogotazo en Colombie.
Il lit Marx Engels Lénine.
En 1950 il est docteur en droit après s'être spécialisé dans la législation du travail et le droit diplomatique. Il devient avocat au bénéfice des plus pauvres.
En 1951 il se présente aux élections pour le Partido Orthodoxo et il crée en son sein l'Action radicale orthodoxe.
La lutte contre Batista
En 1952 à la suite du coup d'état de Fulgencio Batista, Castro exige l'arrestation du dictateur et entre dans la lutte clandestine et la préparation d'un projet révolutionnaire. Après l'attaque de la caserne de la Moncada et l'assaut repoussé par les troupes gouvernementales, Castro est arrêté et lors de son procès il dénonce la misère des cubains et propose un programme politique avec le partage des terres, le logement, la santé, l'éducation pour les plus pauvres, la nationalisation des trusts, la création des coopératives agricoles. La publication de "l'histoire m'absoudra" fera connaitre ce discours aux références nombreuses : Rousseau, la république romaine, St Thomas d'Aquin, Martin Luther, Montesquieu, José Marti.
Il est condamné à 15 ans de prison, sur l'île des Pins, avec 20 de ses compagnons. C'est pendant sa détention qu'une véritable école révolutionnaire sera mise en place, avec pragmatisme, formation intellectuelle et entrainement physique au programme. Une loi d'amnistie en mai 1955 le fera sortir de prison. Il crée alors le Mouvement révolutionnaire du 26 juillet. Il s'exile au Mexique, rencontre Che Guevara médecin argentin, continue à s'entrainer à la lutte avec ses compagnons, collecte des fonds au USA.
Quittant le Mexique, il va à bord du Granma, avec 81 hommes armés, débarquer à Cuba, et mener à partir de décembre 1956 la guérilla dans la Sierra Maestra. 2 années de lutte contre le régime de Batista, mais aussi 2 années de discussion programmatique pour l'après Batista et la création d'une administration civile du territoire libéré au fur et à mesure.
Nuevo Cuba
En fin 1958 les troupes castristes balayent le pays d'est en ouest, les populations se ralliant à elles. Et le 8 janvier 1959 Fidel Castro est à la Havane où il installe le nouveau pouvoir en mettant en place une vie spartiate des différents protagonistes. Le Nuevo Cuba est né. Se retrouve au pouvoir une majorité de ministres réformistes, le M-26-7, le parti de Castro apparait à peine. Très vite le gouvernement mis en place se trouve face à une double pression, celle des cubains qui cautionnent les messages politiques du M-26-7 et celle des castristes. Le Parti communiste cubain est ensuite associé au pouvoir. Le gouvernement est remanié, y restent quelques indépendants. L'effervescence révolutionnaire côtoie la justice révolutionnaire qui punit lourdement petits et grands tenants de l'ancien régime. Un million de cubains choisit l'exil. Les réformes annoncées sont appliquées : baisse des loyers, contrôle des prix, salaire minimum, réforme agraire, nationalisations des entreprises américaines, de la santé, construction de logements cédés en usufruit à chaque famille. Des comités de défense de la révolution sont créés.
Dans le pays d'anciens compagnons de Castro se rebellent contre le nouveau cours pris par la révolution ; l'église catholique manifeste et regroupe des centaines de milliers de personnes pour la liberté et la propriété. Des groupes de rebelles se forment.
Fidel Castro avait fait un voyage d'explications aux USA auprès des médias, des associations amies, mais le gouvernement américain ne peut tolérer le nouveau régime jugé trop proche des communistes et les nationalisations heurtent le business.
Le rapprochement avec l'Union Soviétique a lieu sur la base du "Cuba si, Yanquis no" alors qu'en octobre 1960 les premières mesures du "bloqueo" sont prises par les Etats-Unis qui ferment leur ambassade en janvier 1961.
En avril de la même année c'est l'invasion américaine de la Baie des cochons qui échoue avec la mobilisation de l'île contre "l'impérialisme américain". 1961 c'est aussi l'année de l'éducation cubaine avec la grande "ley de nacionalizacion general y gratuidad de la ensenanza" et l'affirmation dans le domaine artistique : " nous apprécierons toujours la création au travers du prisme du cristal révolutionnaire".
Ernesto Guevara avocat de la planification économique proclame : " l'homme socialiste doit travailler pour la société et non pour un gain personnel". L'agriculture devient la priorité des priorités pour nourrir la population, en comptant sur les propres forces de l'île.
En octobre 1962 c'est la crise des missiles au cours de laquelle le monde a bien cru au déclenchement d'un conflit nucléaire, les soviétiques ayant installé des rampes de lancement de missiles nucléaires. Grâce à l'intervention des 2 K Kennedy et Khrouchtchev, la crise s'achevera.
1962-1989 Cuba état communiste
Même si Castro a toujours jugé le modèle soviétique trop bureaucratique, l'économie et la politique cubaine s'inspirent largement des recettes de l'Union soviétique. Dans l'agriculture, le secteur d'état représente 63% des terres cultivées. En octobre 1965 Castro crée le PCC parti communiste cubain. En occident des listes de centres de détention à régime sévère pour les opposants, circulent. En août 1968 Castro approuve l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Ce qui n'empêche pas les 2 dirigeants européens le suédois Olof Palme et l'allemand Willy Brandt de reconnaitre en 1969 les avancées sociales de la révolution castriste notamment dans l'éducation et la santé.
En 1970 la zafra, la récolte de la canne à sucre, devait dépasser le chiffre record de 10 millions de tonnes ; elle se terminera par un chiffre inférieur de 8,5 millions.
En 1972 Cuba rejoint le Conseil d'assistance économique mutuelle qui regroupe l'URSS et les pays communistes d'Europe de l'est.
En 1976 Castro à la tête du conseil d'état cumule les fonctions de chef de gouvernement et de chef d'état. Mais contrairement à l'Union Soviétique, aucun culte de la personnalité, pas une école, pas une usine, pas une rue, pas un hôpital, ne porte son nom. Il n'y a pas de statue à son effigie, pas de portrait officiel.
A l'été 80 une crise migratoire forte touche Cuba avec les marielitos qui veulent rejoindre les Etats-Unis. Des actions terroristes sont menées par des exilés cubains enrôlés par la CIA.
En 1976 pour desserrer quelque peu une économie très corsetée, le gouvernement autorise les vendeurs ambulants et en 1980 on voit poindre une libéralisation des marchés agricoles pour l'amélioration de l'approvisionnement alimentaire des cubains.
En 1986 une campagne est menée pour rectifier "les erreurs et déficiences" du système.
En juillet 89 le général Ochoa, le colonel Tony de la Guardia sont condamnés à mort pour un trafic de drogue à grande échelle et exécutés. Fidel Castro accuse le coup, car il s'agit là de la trahison de très proches responsables.
1962-1989 Cuba leader du tiers-monde
Dans cette période qui voit Cuba se développer en tant que pays communiste, Fidel Castro fait de l'île un des leaders du tiers-monde, des pays pauvres et en voie de développement.
Des guérillas se développent en Afrique, au Congo, en Amérique latine, au Pérou, en Bolivie, en Argentine. Le rôle de Cuba et de Che Guevara (abattu en 1967) est attesté dans l'ensemble de ces mouvements.La Havane devient le siège de l'organisation tricontinentale de solidarité des peuples, de l'organisation latino-américaine de solidarité.
En 1972 Cuba ratifie la convention internationale sur l'élimination de la discrimination raciale. En 1974 Fidel Castro soutient en Angola le mouvement populaire de libération MPLA face à l'UNITA soutenu par les USA et l'Afrique du sud, le pays de l'Apartheid. Il a apporté son aide à la révolution sandiniste au Nicaragua. En 1979 à la Havane se tient le sommet du mouvement des non-alignés. En 1985 c'est la conférence internationale sur la crise de la dette du tiers-monde, toujours à la Havane.
1989-2005 la période spéciale
En 1989 Fidel Castro reçoit Mikhaïl Gorbatchev. Il est très dubitatif sur le nouveau cours donné par ce dernier à la transformation de l'URSS et de ses alliés. La chute du mur de Berlin, l'exécution de Ceaucescu en Roumanie, la fin de la révolution sandiniste, la fuite d'Ethiopie de Mengistu, l'effondrement de l'URSS, vont provoquer un véritable séisme à Cuba.
En 1990 Castro ouvre" la période spéciale en temps de paix", pour faire face à l'urgence avec la défection dramatique du bloc de l'est, de ses exportations et de ses importations.. De 1992 à 1994 le PIB cubain chute de 35%, les salaires de 25%, la consommation de 27%. Des cultures hors-sol sont pratiquées pour nourrir les villes. Les cubains ont faim, les restrictions tous azimuts touchent le pays.
En 1994 la fuite des balseros sur des embarcations de fortune montre une situation très dégradée, voire catastrophique.
Aux Etats-Unis la loi Torricelli en 92, puis la loi Helms-Burton en 96 accentuent, aggravent le bloqueo. En 97 une série d'attentats à la bombe touche l'île.
Fidel Castro trouve une nouvelle alliance économique en se tournant vers le Vénézuela de Chavez ( du pétrole contre des médecins et des enseignants) et la Chine communiste, pour remplacer l'URSS défaillante.Les énergies renouvelables sont appelées à la rescousse avec le solaire. 200 instituts scientifiques sont boostés pour la recherche biologique, pharmaceutique, le génie génétique. Une université des sciences informatiques est lancée, des produits pharmaceutiques sont créés.
Parallèlement, ces années voient par la volonté de Fidel Castro des changements politiques : en 1992 les premières élections municipales au suffrage universel direct ; en 93 les premières législatives au suffrage universel pour la moitié de l'Assemblée nationale. Au plan économique, en 93, les marchés libres paysans sont autorisés, le travail pour son propre compte est toléré.L'ouverture de l'économie aux investissements étrangers est actée. Tous ces changements pour éviter le naufrage et permettre une amélioration de la vie quotidienne des cubains, tout en maintenant le régime né de la révolution.
En janvier 1998 le pape Jean-Paul II est en visite à Cuba. En 2000 Castro rencontre le président Clinton à un sommet de l'ONU. En 2002 il invite l'ancien président Carter à la Havane mais le président G W Bush inscrit Cuba sur la liste noire des pays dangereux.
Alors que Fidel Castro a prédit une crise économique mondiale provoquée par la spéculation, les récessions, le saccage de l'environnement, en mars 2005 il annonce la fin de la période spéciale avec des résultats économiques meilleurs que prévus. Ce qui ne l'empêche pas de critiquer vertement les nouveaux riches parmi les cadres dirigeants du parti et de l'état. L'année suivante il crée avec Chavez, Evo Morales pour la Bolivie, l'ALBA Alternativa Bolivariana para las Americas.
Une succession familiale
Le 26 juillet 2006 lors de la commémoration de l'assaut de la Moncada il est pris d' "une crise intestinale aigüe avec saignements permanents". Le 31 juillet il organise une délégation de pouvoirs à son frère Raul Castro. Il va perdre jusqu'à 18 kg !
En 2008 Raul Castro devient président du Conseil d'état.
Fidel continuera à alimenter la politique de son pays avec ses "Reflexiones". Il avait dit :" nous avons besoin d'efficacité, de rentabilité. Nous avons démontré que nous ne sommes pas de bons gestionnaires". En bon praticien, pragmatique. Il a aussi écrit ses Mémoires.
"Le tacticien, le praticien" a maintenu officiellement l'essentiel du socialisme cubain. Alors que le blocus nord-américain sévissait, l'état a ouvert l'économie pour sa survie, aux investissements étrangers, en préservant l'éducation, la santé et l'armée. Fidèle à son objectif de créer et maintenir contre vents et marées un Cuba révolutionnaire et socialiste, Fidel Castro peut dire :" ce que j'ai fait personne d'autre ne l'a fait".

Il est décédé.

FIDEL CASTRO

SOURCE

Fidel Castro est mort

Je pleure. Pour mesurer la dimension du personnage, il faut le contextualiser. Cuba est une petite île ; elle n’est pas un morceau de l’ex-empire soviétique qui s’acharne à survivre sous les tropiques.
Les Etats-Unis sont intervenus plus de 190 fois en Amérique du sud, une seule expédition a échouée, celle de 1961 à Cuba. L’invasion mercenaire de la Baie des Cochons, pour tenter de renverser Fidel Castro. Les archives de la CIA l’attestent : Fidel a été victime de plus de 600 tentatives d’assassinat de la part des Etats-Unis. Pendant 50 ans, il leur a tenu la tête.
Fidel est le libérateur, l’émancipateur, le fédérateur, il a permis l’affirmation d’une nation. Le castrisme naît d’une revendication d’indépendance nationale ; la Révolution a été le fruit d’une histoire nationale. Fidel a en quelque sorte inventé Cuba. Il est donc historiquement le fondateur, le ciment, il porte une légitimité historique que nul ne lui conteste.
Il y a eu à Cuba, c’est vrai, une forte personnalisation du pouvoir, résultat du charisme de cet homme exceptionnel et du rôle qu’il a joué dans le processus historique, de sa relation directe avec le peuple, de l’agression permanente des Etats-Unis.
Cuba a inventé des structures de « pouvoir populaire », A Cuba, le parti unique est le produit de la Révolution, d’un processus long et conflictuel de la fusion des trois organisations révolutionnaires. A Cuba, c’est la Révolution qui a fait le parti, et non l’inverse.

S’il y a des hommes qui jouent des rôles irremplaçables, dans des processus historiques donnés, Fidel Castro est de ceux-là.
L’histoire retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle, et que la faune de tous les anti-castristes est bien petite à côté de ce colosse. Son combat a permis l’avènement d’une Amérique latine nouvelle. De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’histoire. L’Amérique latine perd un Libérateur, un référent, une légende.
¡Hasta la victoria siempre, Comandante Fidel !
Jean ORTIZ
»» http://www.humanite.fr/blogs/fidel-castro-est-mort-627191
URL de cet article 31207 

JE SUIS FIDEL

SOURCE

Un ami est mort à Cuba.

Il y a parfois des coups de fil qui ne trichent pas. A la première sonnerie, on sait déjà. Qui appelle, et à quelle heure. Sans amabilités inutiles, trois mots sont lâchés. Entre camarades, on se comprend.
Les autres, tous les autres, ils diront ce qu’ils voudront. Ils sortiront des placards leurs commentateurs attitrés avec leurs papiers préparés à l’avance. Ils réécriront l’Histoire à leur guise, comme ils le font toujours. Peut-être même feront-ils semblant de découvrir aujourd’hui ce qu’ils s’obstinaient à ignorer hier. Lorsque des nains dressent le portrait d’un géant, c’est généralement de ses chevilles qu’ils parlent.
Mais un ami est mort, à Cuba. Et je crois que si vous l’aviez connu, vous aussi vous l’auriez aimé.
J’avoue qu’en ce qui me concerne, cela n’a pas toujours été le cas. Il y avait encore chez moi quelques traces de respect pour les faiseurs d’opinion. Je n’avais pas encore réalisé à quel point ils pouvaient haïr quelqu’un de bien. Mais au final, c’est bien un ami qui est mort, à Cuba.
Et comme pour la mort d’un autre ami, au Venezuela, les larmes me montent aux yeux. Et aujourd’hui aussi, ce n’est pas sa mort que je pleure, mais l’incommensurable injustice qui lui a été faite - avant, pendant et probablement après. Je pleure l’insondable médiocrité et bêtise de tous ces gens de très peu qui ne m’ont jamais inspiré autre chose qu’une vague indifférence ou mépris.
Lorsqu’un tel ami disparaît, à Cuba ou ailleurs, l’envie de chanter ses louanges te submerge. Tu cherches des anecdotes qui perceront le mur d’hostilité ou d’indifférence dressé par des plus forts que toi. A ton tout petit niveau, tu aimerais lui rendre un peu justice. Mais le plus souvent, tu passes au mieux pour un aficionado qui tenterait de convertir son entourage à sa toute dernière découverte musicale - comme si l’éthique, la fidélité envers ses convictions, la détermination, le courage, l’abnégation, l’honnêteté, la persévérance, l’amour de son peuple, et même le devenir de l’humanité, n’étaient qu’une affaire de goûts et de couleurs.
Et tu te poses évidemment la sempiternelle question du « pourquoi ». Mais cette question, qui est laquestion de toutes les questions, posée si souvent et depuis tant d’années, finit par s’émousser. Alors tu la reposes encore une fois, comme une lame sur une pierre à aiguiser les consciences, en vérifiant de temps en temps le fil avec ton pouce.
Quelque part, tapie au fond de toi, tu sens poindre la jalousie. La jalousie envers ceux qui l’ont côtoyé, qui l’ont connu mieux que toi. La jalousie envers un peuple qui a eu la suprême intelligence – pour ne pas dire l’audace - de l’entendre, de le comprendre, quand il a parlé avec ces mots qui n’appartiennent qu’à lui mais qui ne demandent qu’à être partagés. Des mots qui avaient, qui ont encore et qui auront pour toujours, la beauté de l’évidence.
Des mots lancés à la face de ses juges qui prétendaient rendre une justice qui leur était pourtant si étrangère. Des mots « tempétés » sur des places publiques, devant des millions comme lui, assoiffés de justice et d’un monde meilleur. Des mots posés aux micros des Nations-Unies, pour asséner leurs quatre vérités à un parterre composé essentiellement de nuisibles dont l’histoire ne retiendra pas le nom, encore moins le prénom. Et derrière les paroles, ces indispensables corollaires qui sont les actes.
Alors d’aucuns diront qu’il était exceptionnel, et ils auront raison. Mais j’aime à penser aussi qu’il n’aurait jamais été ce qu’il est sans tous ces autres qui l’ont reconnu, porté et suivi dans une des plus belles aventures humaines du 20ème siècle, et peut-être même du 21ème.
Merci donc à lui, et à tous les autres. 
Merci encore une fois pour votre solidarité, votre courage, votre bonté et votre persévérance.

Merci au peuple cubain, pour nous avoir donné Fidel.
Viktor Dedaj
« il y a des cadeaux que l’on range jalousement au fond du coeur »

Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.
Ibrahim
à Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.
URL de cet article 31211

NUCLEAIRE : LE FUTUR EST DERRIERE NOUS

SOURCE 

Cet homme est mon ami, mon plus grand et plus fidèle ami. Son dernier ouvrage m’inquiète. Au début, mes préoccupations allaient pour lui. Depuis deux ou trois ans, Yannick Bourg (alias Jean Songe) s’enfonçait dans sa nouvelle lubie, son obsession noire, le nucléaire. Il ne parlait plus que de ça, et plus jamais des Cramps. On laissait faire, on connaît l’animal. Puis son livre est arrivé, fin octobre : « Ma vie atomique » (Calmann Lévy). Une bombe, sans jeu de mots. 320 pages de glaciation dans le dos et de rires jaunes dans la tête, de ce jaune dont on fait les pales des beaux panneaux du nucléaire. Et là, dans la gueule, l’inquiétude.
Cette enquête accablante et hilarante sur l’industrie nucléaire est le fruit patient d’un fou au milieu de gens qui se disent sains (et saints). Un p’tit Gonzo au pays des failles et des fissions, des fusions et de la confusion. Un livre au cœur du plus grand mensonge que l’Homme se raconte à lui même.
Si j’étais producteur, j’achèterais les droits de « Ma vie atomique » et j’enverrais Bourg sillonner la France, avec son beau chapeau et son rire magnifique.
Si j’étais lecteur, j’acheterais son livre fissa, avant la grande fissure.
p.126, tu écris : «  toutes les mesures de précaution n’empêchent pas l’imprévu, à quoi on est toujours mal préparé, sinon ça ne serait pas drôle » Serais tu ok pour dire que c’est le meilleur résumé de tout l’esprit qui traverse ton livre ?
Si tu veux dire par là que je suis allé de (mauvaise) surprise en (mauvaise) surprise, oui, en effet. En béotien découvrant cette filière (le peu que j’en savais était léger), la somme de dysfonctionnements, aberrations, falsifications, mensonges, et j’en passe, qui couvre l’ensemble de A à Z a fini par dessiner un tableau qui m’a fait dresser le peu de cheveux qui me reste sur la tête. L’inquiétude est allée grandissante. Aujourd’hui, je suis satisfait quand je vois les panaches de vapeur qui s’élèvent des tours de refroidissement de la centrale de Golfech. Ça signifie que pour l’instant les installations fonctionnent…
Sur une échelle de 1 à 5, quels sont les cinq plus grands périls du nucléaire selon toi ?
Sans ordre de priorité, il y a l’arrogance des technocrates, et leur ignorance (quand il s’agit d’expliquer les vraies raisons d’une catastrophe, ils n’ont pas de réponse), qu’a souligné le rapport d’enquête de la commission sur la catastrophe de Fukushima. On n’est jamais à l’abri de ces gens-là.
Le vieillissement du parc nucléaire un peu partout, qui fait peser des menaces sérieuses, alors qu’on va certainement, pour des raisons économiques, prolonger la durée de fonctionnement des centrales en France.
La maintenance des installations, qui est de plus en plus confiée à des sous-traitants dont les employés sont très peu formés et à qui on demande une somme de travail accrue dans des délais raccourcis. Et comme la “ mémoire “ des installations se perd, une grosse partie du personnel d’EDF partant à la retraite, les incidents et les accidents risquent de se multiplier. Au passage, cet emploi d’un personnel peu qualifié permet à EDF d’afficher des bilans de santé de ses employés très satisfaisants. En effet, 80% des travaux, dont les plus exposés, sont à la charge des “ sous-traités “.
Des questions de sûreté/sécurité pas abordés, ou très peu, comme le terrorisme, les attaques informatiques, ou encore les drones qui ont surpris tout le monde.
La gestion des déchets reste une putain d’épine plantée dans le pied des responsables. Nulle part dans le monde ne fonctionne un centre de stockage définitif de ces saloperies à la longévité exceptionnelle. On entrepose, du provisoire qui dure.
Et puis il y a l’inattendu, qui échappe aux scénarios de catastrophe. Cette industrie s’est longtemps vantée de tout prévoir (quitte à laisser de côté des hypothèses estimées invraisemblables), mais qui peut tout prévoir ? La vie repose sur l’incertitude.
 Comment expliques-tu notre cécité ? Une propagande démoniaque ? Notre égoïsme ? 
A droite comme à gauche (à de très rares exceptions), le nucléaire fait consensus. C’est acquis, on ne revient pas dessus. En France, le programme nucléaire a été mené tambour battant, des records de vitesse d’élaboration et de construction ont été battus. Les politiques ont même devancé les demandes d’EDF. Il y a eu des oppositions citoyennes, mais le temps a joué puis les arguments économiques ont pesé fort dans les décisions locales. EDF arrose copieusement les territoires accueillant les centrales. Areva a mené des campagnes de séduction publicitaire assez performantes, une communication “transparente“ qui est un leurre. Dans les faits, l’industrie ne joue pas la transparence (des “incidents“ pas déclarés, ou en retard, des rapports bidonnés...). Et puis le citoyen s’habitue à (presque) tout, c’est bien le problème.
p.82, tu expliques qu’en Ukraine est apparue l’expression «  compter en vie ». Peux tu détailler ?
Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe de Tchernobyl, une Commission gouvernementale décidait quotidiennement du sort réservé à ceux envoyés dans les “points chauds“ (les plus contaminés) de la centrale dévastée. Telle intervention nécessitait tant d’hommes, dont on savait qu’on les condamnait. Alors on comptait “en vies“ les mesures à prendre. Je laisse à chacun d’apprécier le sens de cette comptabilité. Après ça, quand l’OMS ose dire en 2011 qu’on dénombre 30 décès officiels de travailleurs et 6000 cancers de la thyroïde (qui, aux yeux de certains, compte à peine pour un cancer, « ça se soigne très bien »), il y a de quoi se foutre en rogne. L’OMS qui a attendu 5 ans avant d’envoyer un représentant sur place et qui a poursuivi à Fukushima en déléguant aussi un seul représentant.
Si je reprends les données du radiobiologiste Nicholas Foray (scientifique reconnu par les nucléophiles) sur l’estimation la plus basse de 1% de la population la plus radiosensible, avec 600.000 liquidateurs passés à Tchernobyl (et dont le nombre pourrait grimper à 1 million), on obtient 6000 cancers létaux, avec une estimation à 5%, on est à 35.000 victimes. Et on ne parle même pas de celles et ceux aux multiples handicaps.
« Le passé est devant nous, le futur est derrière nous » (p.100), tu expliques ?
Je me reconnais dans une population andine qui considère qu’on fait face à son passé, on peut le contempler. Partout ailleurs, on pense que c’est l’avenir qui est devant soi. Non, le futur, on l’a dans le dos. Il est invisible, imprévisible. Ça vaut pour le nucléaire comme pour le reste.
Tu reviens souvent sur le nucléaire comme arme de dissuasion climatique. En gros : tu démontes le discours, très français, du nucléaire comme meilleur rempart contre le réchauffement climatique. Pourquoi y-a-t-il matière à ironiser ?
C’est simple. Encore du foutage de gueule. En 2011, le nucléaire assurait 11,7% de la production mondiale d’électricité, même l’hydraulique produit plus... Le parc mondial devrait être multiplié par VINGT (20) pour avoir un effet sur le climat. Et construire 8000 réacteurs est tout bonnement impossible. Donc, l’affaire est réglée. Il faut passer à autre chose.
Les déchets sont une de tes préoccupations. Je reconnais en toi l’amateur de SF quand tu parles de l’évolution du langage et qu’on ne sait pas comment prévenir les générations futures des enfouissements. Certains préconisent même, dis tu, de rien dire pour pas éveiller les soupçons. Est-ce que la réalité n’a pas eu raison de ta soif de fiction ?
Ah, tu touches un point sensible de ma réflexion actuelle. Je pense toujours que le rôle du romancier est de critiquer ce monde, sinon à quoi bon écrire ? Le patrimoine littéraire mondial est déjà colossal, combien de vies faudrait-il pour lire les ouvrages que nous estimons indispensables ? A présent, je ne sais plus trop si la voie (voix) de la fiction est la plus pertinente pour se confronter au monde. J’ai trois projets sur le feu : deux de fiction (noire) et un dans la lignée de ce que je viens d’écrire sur la filière nucléaire, mais dans un registre plus pamphlétaire.
Ta citation de Twain fait mouche («  il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés »). En quoi ton livre peut le faire... se tromper, lui ?
Pour le dire clairement, ce livre est une imposture, qui ne répond à aucun critère scientifique validé par la communauté internationale. Ce ramassis de faits et de racontars n’est que la somme d’inquiétudes que poserait la filière nucléaire qui finirait par inspirer la peur. Ce livre se veut aussi peu scientifique que la psychanalyse (où, comme disait Adorno : “rien n’est vrai que ses exagérations“), c’est une interprétation, en l’occurrence d’un cauchemar réel. En tant qu’écrivain de roman noir, je prouve mon attirance malsaine pour le côté sombre des choses du monde. Une des tâches de l’écrivain, je le répète, serait de critiquer ce monde, mais j’use de biais cognififs, d’arguments d’autorité, ne connais pas la “street epistemology“, cite des interviews (qui ne sont pas des preuves) et des extraits de livres (même ceux issus de Prix Nobel de physique ou autres spécialistes sont sans valeur scientifique), et les analyses que je fournis ne font pas consensus. Avoir passé plus de deux années à scruter la filière ne change rien à l’affaire. On peut donc me ranger dans la catégorie des climato-sceptiques ou des paranoïaques complotistes. Qu’on se le dise.
Tu sembles avoir travaillé sur documentation exclusivement. Est-ce à dire qu’il y a une telle masse d’informations que nous sommes noyés et qu’il nous faut des sauveteurs dans ton genre ? Autrement dit, qu’est-ce qui est le plus à craindre : la sur-information qui nous accommoderait avec le danger ou le secret défense ?
Je pratique le tri sélectif, comme avec nos déchets domestiques. L’information n’est pas un déchet, bien sûr, sauf quand elle est erronée, fausse ou fantaisiste. Une des tâches, c’est pas à toi que je vais l’apprendre, c’est simplement, quand on l’estime intéressante, de la vérifier. Il n’y a jamais trop d’informations mais le risque c’est de ployer sous son poids et de se faire écraser. Toutefois, le secret-défense reste une arme de dissuasion massive brandie par l’industrie nucléaire. Elle permet d’éviter un certain nombre de sujets qui fâchent, sur la sûreté & la sécurité des installations par exemple. Il y a aussi des “ boîtes noires “, des secrets de fabrication pour protéger le soit-disant secret industriel, qui font qu’au sein de cette industrie la division du travail règne en maître.
Quel a été le plus difficile dans ton enquête ? 
A un moment, je me suis enfoncé dans les détails techniques et je n’en voyais plus le bout. Un tunnel. Et puis l’actualité qui te rattrape sans cesse. Chaque jour, une ou plusieurs infos touchant au nucléaire venait ralentir ma progression ( je devais rester au contact du présent ) ou alourdir mes notes si l’info se révélait intéressante. Sinon, il n’y a pas eu de difficulté majeure. Savoir s’arrêter, peut-être, mais c’est aussi valable pour la fiction.
Est-ce que tu ne crains pas que ton découragement passe aussi pour une façon de tirer ta révérence en disant : démerdez vous, générations futures !
Tu me trouves découragé, ah bon ? Je suis en colère, et surtout contre moi, d’avoir été aussi insouciant, par ignorance, en faisant emménager ceux que j’aime le plus à 17 kilomètres d’une centrale. Après, si le bouquin peut éveiller quelques consciences...

Voir en ligne : http://calmann-levy.fr/livres/ma-vie-atomique/

mercredi 23 novembre 2016

ENCORE UNE FERMETURE DE COMMERCE

SOURCE
img_0704.jpg


Le Tasar K.O.

Pour solder le passif !
Voilà la grande surprise de la semaine. Le petit quincaillier baisse le rideau ; il ferme boutique, la mort dans l’âme, faute de clients. Il a l’amertume au cœur, lui qui espérait retrouver son lustre d’antan, attirer le chaland en astiquant très fort le cul des casseroles. Il avait renouvelé son stock, proposant désormais de la bonne cocotte en fonte, estampillée cuisine celte de tradition. Mais hélas, il s’est brûlé les ailes à vouloir retrouver ses fourneaux d’antan et s’est pris un magistral four en guise d’adieu.
Il avait bien essayé les poêles qui n’attachent pas, se libérant ainsi de tous comptes à rendre à la justice. Il se pensait au-dessus des lois, vendant des valises libyennes tout aussi bien que de la quincaillerie française. Dans son petit commerce on n’est guère regardant sur la provenance de la marchandise et encore moins soucieux de respecter les règles. S’affranchir des codes moraux, voilà la règle fondamentale de la profession.
Sa faillite précédente lui avait laissé un goût amer. Il s’était recyclé en allant donner des cours de cuisine électorale à ses amis les princes du tajine et du couscous. Il avait été reçu comme un coq en pâte, se voyant dérouler le tapis rouge, pour faire payer, fort cher, ses lumières en matière gastronomique. La cuisine tricolore est si réputée même quand elle est mâtinée d’un peu de goulache !
L’homme n’était d’ailleurs pas à un revirement près. Il se fit le spécialiste du changement d’enseigne, ne modifiant en rien la marchandise vendue, mais transformant le nom du magasin au gré de ses intérêts. Il se vit même contraint de prendre un gérant ou un simple prête-nom pour tenir officiellement la boutique à sa place. C’est vous dire qu’il n’a jamais été regardant sur la morale des affaires.
L’éthique ? Il n’a jamais compris le sens de ce terme. Pour lui, étiquettes et appareils, tout ça relève de l’électroménager. On affiche un prix, il n’est destiné qu’à leurrer la ménagère puis on affirme aimablement que les promesses n’engagent que les ploucs qui y croient. Il fait venir des casseroles du monde entier, les estampille hexagonales. Il se permet même le luxe de les facturer à quelques puissances étrangères pour inonder le marché français.
Lui qui n’a jamais vendu de stérilisateur, trop soucieux de ne pas inquiéter sa belle Italienne avec ce terme qui eût contrarié son énorme appétit, il doit tirer sa révérence après une large déconfiture. C’est une nouvelle ironie du sort : ce sort qui lui avait fait perdre la face, cinq ans plus tôt quand un marchand ambulant, vendant ses produits sur un pédalo, l'avait devancé.
Pour les deux désormais, c’est le naufrage assuré. Ils vont pouvoir se retrouver, dans les groupes des anciens de la gamelle et de l’étamage. Ce n’est certes pas une fin très glorieuse mais c’est ainsi quand on ne sent pas venir le vent du boulet ; il vous surprend toujours quand il survient. Ce boulet, justement, qui risque fort de le rattraper et de finir à son pied. On dit que quelques affaires douteuses traînent à son sujet.
Les fameuses casseroles remontent à la surface quand le navire sombre. C’est cousu de fer blanc aurait prétendu le juge, apprenant que sa défaite allait lui permettre de lancer la curée. On sait que le courage manque souvent à ces hommes qui ont besoin de se vêtir de grandes robes pour asseoir leur autorité. Le parquet va finir par grincer et le quincaillier cesse d’être verni par la chance.
Si beaucoup se réjouissent de la disparition de ce vendeur douteux, bateleur intarissable qui a osé se prendre pour un bonimenteur, je vais, quant à moi, beaucoup le regretter. Il m’a si souvent inspiré, servant de repoussoir absolu, de paradigme magnifique de la vénalité et de l’hypocrisie de nos inénarrables commerçants. Je ne risque cependant pas de manquer de sujet. Un vendeur de rillettes artisanales et locales risque d’acheter le fonds de commerce. Ce dernier , malgré sa bonne mine d'homme à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, ne me semble pas tout à fait franc du collier : il va nous tondre sans froncer les sourcils.

Casserolement leur.

CASSE TOI POV'CON !! ET JE TIRE LA CHASSE SUR CETTE GROSSE MERDE

SOURCE


Sous sa présidence, la politique extérieure de la France enterra le noble héritage de la "grandeur". Nicolas Sarkozy manifesta à l'égard des USA un zèle admiratif. Il voulait être le premier de la classe dans la cour atlantiste. Il y a réussi, mais au prix de notre indépendance. Cet alignement par le bas de la singularité française se paye encore aujourd'hui.

Abandonné au milieu du gué par son propre électorat, Nicolas Sarkozy quitte la scène. Comme ses prédécesseurs, celui qui fut président de la République de 2007 à 2012 a exercé la plénitude de ses attributions en matière internationale conformément à la pratique constitutionnelle du "domaine réservé". Mais que retiendra l'histoire de ce passage aux affaires ? On peut répondre sans excès de sévérité qu'il en restera peu de chose.
L'inflexion qu'il donna à la politique extérieure, en effet, se résume à un alignement inédit de la France sur les USA. En confiant les forces françaises au commandement intégré de l'OTAN, en mars 2009, il accomplit un spectaculaire bond en arrière ! Avec lui, la France rentra au bercail atlantiste que le général de Gaulle lui avait fait quitter en 1966. Comme si l’indépendance gaullienne était une simple parenthèse, ce président qui se disait gaulliste jeta aux orties un précieux héritage.
Sous sa présidence, la France fut sommée d’entonner un refrain éculé : ces Etats-Unis qui sont nos sauveurs d’hier, comment pourrions-nous les décevoir ? Entre une hypothétique déception américaine et celle, inévitable, des peuples du Sud, le tandem Sarkozy-Kouchner, à l'époque, a fait son choix sans hésiter. Il a scellé, jusque dans les réunions d’état-major, le mariage contre-nature avec une hyperpuissance erratique dont la lubie conservatrice, au même moment, s’effondrait avec fracas.
Ce reniement, Nicolas Sarkozy l'a pleinement assumé. Comme son successeur François Hollande, il a occulté la signification de la décision prise par le général de Gaulle en 1966. Le sort du monde, alors, était suspendu à l’affrontement entre les blocs, l’Amérique engagée au Vietnam, le Tiers Monde en effervescence. En sortant la France du carcan atlantique, de Gaulle voulait conjurer l'affrontement des deux camps et tendre la main aux peuples du Sud. Il s'agissait pour la France d'affirmer sa souveraineté, de faire entendre une voix indépendante.
C'est pourquoi le général de Gaulle reconnut la Chine populaire, dénonça l’intervention américaine en Asie du Sud-Est (discours de Phnom Penh) et amorça la détente avec l’URSS. Sortir de l’Alliance atlantique ? De Gaulle n’y a jamais songé. Mais en soustrayant les forces françaises au commandement américain, il donnait sa crédibilité à une politique étrangère indépendante. Il confortait son plaidoyer pour un monde multipolaire. La France retrouvait son éclat parce qu'elle avait quelque chose à dire au reste du monde.
Sous Nicolas Sarkozy, le retour d'une France repentante à la maison-mère eut lieu au pire moment. A peine élu, Barack Obama entendait sortir son pays du guêpier irakien. Mais il voulait aussi poursuivre la guerre en Afghanistan pour y traquer Ben Laden. Cette incohérence stratégique aurait dû inciter à la prudence, mais l'exécutif français n'en avait cure. Se ralliant à la bannière étoilée, il dépêcha sur le terrain de nouvelles troupes et les confia aux bons soins des généraux américains. Bras séculier d’un Occident vassalisé par Washington, l'OTAN s'embourba en Afghanistan comme les USA en Irak.
Mais le pire était à venir. Au printemps 2011, l'intervention militaire contre la Libye illustra jusqu'à la caricature la dérive d’un appareil militaire inféodé aux calculs politiciens des dirigeants français, britanniques et américains. Ce pays qui connaissait le PIB par tête le plus élevé d'Afrique fut dévasté, son président lynché et 30 000 personnes massacrées pour satisfaire les appétits pétroliers du camp occidental. Conseillé par un pseudo-philosophe bénéficiant d'un accès illimité aux médias, Nicolas Sarkozy fit figure de chef d'orchestre de ce "regime change" déguisé en opération humanitaire. Triste gloire. Cette supercherie tourna au désastre, et la région sahélienne continue d'en faire les frais.
Plaidant en faveur de l’intégration militaire, l'ancien président préconisait une France "alliée mais pas vassale" et "fidèle mais pas soumise". Etrange dénégation à vrai dire, et trop insistante pour ne pas s’apparenter à un aveu ! Une France ni "vassale" ni "soumise" ? Mais sous Nicolas Sarkozy, la France rallia le commandement intégré de l’OTAN. Elle doubla le nombre de militaires français en Afghanistan. Elle absout généreusement Israël de toute responsabilité dans la tragédie de Gaza en 2009. Elle contribua à la diabolisation du Hamas et du Hezbollah. A la remorque de Washington, elle jeta même de l’huile sur le feu, avec Bernard Kouchner, dans le conflit du Darfour.
Avec enthousiasme, Nicolas Sarkozy relaya sur tous les fronts la propagande américaine contre "l’Axe du Mal". Il pratiqua une surenchère belliciste (en vain, heureusement) contre la République islamique d'Iran. Résumant la situation en août 2007, le président français se contenta d’une traduction littérale de l’antienne des néoconservateurs américains : "Iran Bomb or Bomb Iran". La France faisait partie du trio diplomatique censé explorer les voies d’une solution pacifique à la crise, mais l'exécutif français sabotait lui-même les négociations auxquelles il participait !
Pour jouer ce rôle sur la scène internationale, Nicolas Sarkozy n'avait pas besoin de se forcer. Inconditionnel avéré des USA, il admire sa puissance. A croire qu'elle le rassure, lui qui avalisa le renoncement français .. Son amour pour les Etats-Unis traduit sa fascination pour un modèle américain, plus fantasmé que réel, dont la vertu est de faire ressortir cet archaïsme français dont il prétendait nous débarrasser. Si les Européens (et surtout les Français) vous dénigrent, aimait-t-il déclarer aux Américains, c’est parce qu’ils sont jaloux de votre réussite.
Cette allégeance proclamée induit une attitude inimaginable chez ses prédécesseurs. En septembre 2006, bien avant son élection, il fit le procès rétrospectif de l’opposition de Jacques Chirac aux entreprises guerrières de George W. Bush. "J’ai toujours préféré l’efficacité dans la modestie plutôt qu’une grandiloquence stérile, déclare-t-il devant la French American Foundation. Et je ne veux pas d’une France arrogante et pas assez présente". La messe est dite ! Nicolas Sarkozy n'est pas Dominique de Villepin. A sa place, il aurait cautionné la politique irakienne de George W. Bush.


Sous sa présidence, la politique extérieure de la France enterra le noble héritage de la "grandeur". Nicolas Sarkozy manifesta à l'égard des USA un zèle admiratif. Il voulait être le premier de la classe dans la cour atlantiste. Il y a réussi, mais au prix de notre indépendance. Cet alignement par le bas de la singularité française se paye encore aujourd'hui. Il a signé le reniement d’une tradition qui conférait à la France une aura singulière. Fossoyeur du gaullisme, Nicolas Sarkozy a légué à son successeur son propre renoncement. Et ce n'est pas François Hollande, hélas, qui restaura avec éclat ce qui faisait jadis la singularité du message de la France.

lundi 21 novembre 2016

AVIS A LA POPULATION


FRANCOIS ASSELINEAU « Qui gouverne vraiment la France et l’Europe ? »

"" DURIEN "" et ""DUCON"" EXTERMINENT LA CRAPULE ""ENCULEE"" CONNARD"" ABRUTIE"" SARKOSY de NAGY-BOCSA

SOURCE


Il avait tout prévu, l’ex-matamore élyséen, et surtout de sortir en tête du 1er tour de la « primaire de la droite et du centre » pour dynamiser sa campagne présidentielle. Tout prévu, sauf que le bon sens des électeurs le renvoie dans les poubelles de l’Histoire d’où il n’aurait jamais dû ressortir après son échec de 2012...
Hier soir, Sarkozy a subi une bérézina politique dont il ne se remettra pas. Pire, cette cuisante déroute lui est infligée par ceux-là même, Fillon et Juppé, qu’il surnommait, avec un grand mépris et son élégance coutumière, « Durien » et « Ducon » lorsqu’il était au pouvoir.
Avec respectivement un score de 44,2 % et 28,4 %, les deux anciens Premiers ministres administrent une déculottée magistrale à celui qui entendait vendredi dernier dans son dernier meeting « siffler la fin de la partie » à son avantage, sous les acclamations d’un public de groupies aveugles et sourdes au rejet du personnage. Avec un score de 20,6 %, Sarkozy sort laminéridiculiséhumilié, de cet exercice électoral, malgré un statut d’ancien Président de la République dont il pensait qu’il suffirait à écarter les ambitions des sous-fifres qui avaient eu l’outrecuidance de lui disputer la suzeraineté du parti.
Sarkozy avait pronostiqué un « effet de blast » en sa faveur à l’occasion de son entrée dans la campagne de la « primaire ». Non seulement cet effet de blast ne s’est pas produit, mais Sarkozy a dû galérer pour ne pas être irrémédiablement distancé durant la campagne qui s’est achevée vendredi soir par ce « Durien » et ce « Ducon » qu’il a régulièrement traités de « connards », d’« abrutis » et même d’« enculés ». Des qualificatifs dont il a, il est vrai, également affublé les syndicalistes, les magistrats, les chercheurs, les diplomates, les militaires, les ministres, ses propres collaborateurs, et même les Bretons.
Les Français ne s’y sont pas trompés : la campagne de Sarkozy a été marquée par une double imposture.
En se présentant comme « le candidat du peuple contre le système », notre pathétique matamore a, en espérant bénéficier du syndrome Trump, carrément pris les électeurs pour des cons. À l’exception du cœur partisan de LR, principalement constitué de militants gravement diminués par leurs œillères, qui pouvait gober un argument de cette nature ? Sarkozy est en effet un pur produit de ce « système » subclaquant. Il en est même l’archétype : méprisant envers les faibles et servile avec les puissants oligarques de l’industrie et de la finance.
La deuxième imposture de sa campagne a résidé dans sa prétendue volonté, assénée avec la force des bonimenteurs de foire, de respecter les attentes du peuple, n’hésitant pas à arguer qu’il avait toujours agi ainsi. Impossible de lister ici tous les manquements à sa parole que Sarkozy a infligés à ce peuple qu’il espérait une fois de plus rouler dans la farine pour servir ses rêves égotiques de puissance. Mais nul n’a oublié la manière dont, en 2008, il a jeté dans la cuvette des chiottes le résultat du référendum de 2005 portant sur le projet de traité constitutionnel pour l’Europe. En cette occasion les Français avaient pourtant dit NON à une large majorité. Un vote d’« abrutis » sans aucun doute.
Les plus de 4 millions d’électeurs à la « primaire de la droite et du centre » ont, en ce dimanche, fait œuvre de salubrité publique en débarrassant le paysage politique national de cet aventurier cynique, menteur, manipulateur, inculte et vulgaire qui n’aurait jamais dû pouvoir accéder à la fonction présidentielle.

L’avenir de Sarkozy est maintenant dans le box des accusés. Plus rien ne s’oppose en effet à un renvoi en correctionnelle par le juge Tournaire dans le cadre de l’affaire Bygmalion. Avant sans doute un procès ultérieur dans le cadre de l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007. Jamais avant Sarkozy, un candidat à la présidence n’avait à un tel point été suspecté d’avoir violé la démocratie en fraudant massivement, et à deux reprises, le scrutin majeur de la République. Des milliers de petits délinquants sont, chaque année, condamnés et incarcérés pour des faits nettement moins graves. La parole doit maintenant être donnée aux juges.