©Ranglin
Il est des matins où l’on se réveille avec des sentiments diffus qui vont au-delà de la nausée ou du dégoût. De ces moments où, à peine les yeux ouverts, après avoir regardé l’heure, cherché quel jour on était, balayé le décor qui t’entoure, tu te souviens que, ah oui c’est vrai, hier, tu as pleuré en regardant cette vidéo de Politis où des êtres humains qui ont fui leurs dictatures respectives, les guerres, la misère, avec pour seul désir que de vivre dignement ont été violentés par les forces de l’ordre. Eux et tout ceux qui avaient eu, nourris d’humanité et de solidarité, l’étrange idée de les soutenir, de les assister, de les entourer de cette chaleur humaine qui est la seule raison d’être.
J’entendais les cris, les pleurs, tous impuissants face à cette armada en tenue de ninja et je ne cessais de me répéter « Mais comment a-t-on pu en arriver là ? » Comment ce pays, terre d’accueil depuis toujours, qui a vu sa population s’enrichir de tous ces peuples avides de liberté, d’Espagne, d’Italie, d’Afrique, comment avons-nous pu devenir cette chose rabougrie, indigne, honteuse, inhumaine ?
Avant, en des temps déjà inquiétants, le PS avait « interpellé » le gouvernement de droite dure :
Comment te dire autre chose, au vu des évènements de la Halle Pajol, que tout ça n’est au fond qu’une posture ? La réalité c’est que, sitôt revenu au pouvoir, ses méthodes sont les mêmes. Un gouvernement de « gauche » !!!
Alors oui, tous ces abrutis du PS qui n’ont d’autres arguments que de te dire que tu fais le jeu du FN, que tu auras bien mérité le retour de Bismuth Ramirez, tous ces gens, qu’ont-ils fait de leur dignité, de leur humanité ?Qu’ils me disent quelle est la différence de traitement de tous ces pauvres gens, entre eux, la droite dure, le FN ?
Ont-ils si peu de mémoire ? Et nous, sommes-nous devenus de tels moutons dociles pour que ces scènes se répètent à l’infini ? Avons-nous oublié que si nous ne sommes pas là pour toutes ces personnes que la guerre, la misère, la mort poussent à l’exil, alors jamais, nulle part, nos propres cris, nos propres larmes ne seront entendus ? Pendant la présidence de celui qui est mis en examen pour corruption, nous étions mus par des combats idéologiques, de principes. Par cet axiome étonnant que « la droite et la gauche ce n’est pas pareil »… Ben si, tu vois…
Sous ce gouvernement de #Groite, ce qui nous étouffe et nous fait suffoquer, c’est la rage. La rage de l’électeur qui s’est fait berner. Nous n’attendions rien de Hollande. On avait le sentiment qu’on allait pouvoir se reposer, baisser la garde, le temps d’un quinquennat. Quelle immense trahison ! Et en se réclamant, aujourd’hui encore, de cette belle idée qu’est le socialisme, ils nous entraînent, malgré nous, dans cette honte.
Alors ce matin, je me suis réveillée, les yeux toujours humides, avec un dégoût que seule l’impuissance inspire. Une fatigue immense. Et sitôt l’oeil sur Twitter, la rage qui revient.
Rapport de l’Unicef et ses 3 millions d’enfants pauvres. En France. Sous un gouvernement socialiste. La corruption, la surveillance généralisée, chaque jour sa nouvelle loi liberticide. Manger tue, fumer tue, boire tue, manifester tue, s’exprimer tue.
ET MERDE !
Ces gens ne sont pas comme nous. Ils ne sont pas nous. Je voudrais pouvoir leur interdire de parler en mon nom, d’être ceux ou celles qui me représentent ailleurs, partout. Je suis fatiguée de leur mépris, de ce harcèlement des plus faibles.
Je me suis couchée pleine de rage et de larmes.
Je me suis réveillée pleine de larmes et de rage.
Elle est là qui gronde, qui enfonce son doigt dans la plaie béante de la République insultée.
Cette insurrection qui vient. Pour nos libertés. Pour l’égalité. Pour la fraternité sans laquelle nous ne sommes rien.
Rien.
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