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lundi 14 décembre 2015

COP 21 : Tout va très bien, Madame la Marquise, Tout va très bien, tout va très bien. Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise,

Quel. Immense succès ! La COP 21 est un vrai événement historique ! Mieux, un vrai miracle ! Pour la première fois dans l’histoire 195 Chefs dEtat se sont rencontrés pour discuter d’une résolution commune. La Conférence de Paris, grâce à la patiente diplomatie de Laurent Fabius et François Hollande, a permis l’adoption, à l’unanimité, d’un document qui a reconnu la nécessité de prendre des mesures pour éviter que le réchauffement global dépasse les 2 degrés. Laurent Fabius a même reconnu qu’il faut, a terme, rester en dessous de 1,5 degrés. Tous les gouvernements de la planète ont accepté de faire des propositions de réduction volontaire de leurs émissions de CO2. Devant une telle démonstration massive de bonne volonté, une si merveilleuse unanimité planétaire, une si grandiose convergence mondiale de tous les pays, grands et petits, riches et pauvres, comment ne pas se réjouir ? Pour ceux qui peuvent se le permettre, il est temps d’ouvrir une bouteille de champagne et de célébrer cet extraordinaire succès de la gouvernance climatique internationale.


Il y a un seul petit détail qui risque de gâcher, un tout petit peu, la fête. Un petit détail, mais, enfin, qui n’est pas tout à fait insignifiant. De quoi s’agit-il ? Si tous les gouvernements tiennent leurs promesses, leurs engagements volontaires – ce qui, hélas, est peu probable, considérant l’absence d’accord contraignant, l’absence de sanctions et l’absence de contrôle – donc, si tous réduisent effectivement leurs émissions en accord avec leurs déclarations d’intention, dans ce cas de figure idyllique, hélas, hélas, extrêmement improbable, que se passerait-il ?


Eh bien, selon les calculs de scientifiques, dans ce cas-la, le réchauffement global atteindra néanmoins, dans quelques décennies, trois ou peut-être même quatre degrés. Ce qui veut dire la rupture du point de non-retour et le développement d’un processus irréversible de changement climatique, conduisant, dans des délais imprévisibles – mais sans doute, reconnaissent les scientifiques, bien plus courts que les prévisions actuelles – a une série de catastrophes sans précédents dans l’histoire de l’humanité : l’immersion des principales villes de la civilisation humaine (de Londres et Amsterdam à Rio et HongKong) sous la mer, désertification a une échelle immense, réduction dramatique de l’eau potable, incendie des dernières forêts existantes, etc. A quelle température la vie humaine deviendra-t-elle insoutenable sur cette planète ?


La Montagne COP 21 a accouché d’une souris. Si l’on veut éviter la catastrophe il faut passer outre a ces moulins de paroles, pour s’attaquer aux vrais racines du problème : l’oligarchie fossile, et, en dernière analyse, l’actuel système économique et social , le capitalisme. « Changeons le système et pas le climat ! » : ce mot d’ordre des dizaines de milliers de manifestants du Champ de Mars est la seule parole d’avenir prononcée à Paris le 12 décembre 2015.
Michael Löwy
source

Allô, allô, Lucas, quelles nouvelles
Notre château est donc détruit ?
Expliquez moi car je chancelle !
Comment cela s'est- il produit ?
Eh! bien voilà, madame la Marquise
Apprenant qu'il était ruiné
A peine fut- il rev'nu de sa surprise
Qu' Monsieur l'Marquis s'est suicidé
Et c'est en ramassant la pelle
Qu'il renversa toutes les chandelles
Mettant le feu à tout l'château
Qui s'consuma de bas en haut
Le vent souflant sur l'incendie,
Le propageant sur l'écurie
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument
Mais à part ça, madame la Marquise
Tout va très bien,tout va très bien !

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