.

.
.

vendredi 12 août 2016

LE SPETSNAZ NUCLEAIRE

SOURCE

LE SPETSNAZ NUCLÉAIRE
La méga-arme asymétrique peut être forgée en Russie vers 2020-2025. Elle éliminerait toute menace d’une guerre à grande échelle contre la Russie, même dans les conditions d’une supériorité absolue de l’ennemi en matière des armements traditionnels.
Une nouvelle guerre froide se déchaîne contre la Russie. Plus précisément, elle n’avait guère cessé. L’Occident consolide les succès de ses étapes précédentes et commence les préparatifs à son achèvement. Finalement, la Russie doit être anéantie.
Une issue asymétrique
Tout comme au milieu du XX siècle, l’Occident érige « le rideau de fer », mène la même politique du bloc, en accroissant l’effectif de l’OTAN et en le mouvant vers les frontières de la Russie. Pourtant pour nous la situation est incomparablement pire qu’elle n’était un demi-siècle avant. Le potentiel économique est affaibli ; on dépend d’une façon critique en matière des hautes technologies de notre adversaire principal ; on a perdu notre pivot spirituel (les idées du communisme) ; plus de communauté des pays alliés en Europe (à la manière du Pacte de Varsovie) ; dans l’industrie et les finances ce sont des oligarques disposés plutôt en faveur de l’Occident, ainsi que des fonctionnaires libéraux intimement liés avec eux, qui dominent. La Russie n’est pas capable de rivaliser avec l’OTAN en techniques militaires.
Donc on doit nécessairement chercher des nouvelles manières d’aborder le problème de la sécurité militaire, notamment du refoulement stratégique. Maintenir le potentiel convenable des forces stratégiques nucléaires en reste un élément-clef. Mais on voit ici des pierres d’achoppement. Malgré l’effectif peu nombreux (par comparaison aux autres composantes des forces armées), la triade nucléaire exige pas mal de ressources matérielles. Vu les problèmes économiques dus aux sanctions et à l’effondrement du marché de pétrole, les moyens pour maintenir la capacité combative au niveau nécessaire peuvent tout simplement manquer au pays. L’effectif de la triade nucléaire demeurant assez nombreux (dépassant cent mille), cela favorise la neutralisation de sa partie quelconque par des moyens de la guerre d’information. Le système d’une attaque globale rapide des États-Unis peut, en perspective proche, créer des conditions, quand les deux coups « décapitant » (porté sur les postes stratégiques de commandement de la triade) et « désarmant » (porté directement sur les porteurs de l’arme nucléaire) neutraliseraient complètement ou en partie essentielle la triade nucléaire de la Russie. De sorte que les recherches des voies asymétriques qui pourraient assurer le refoulement stratégique sont d’une importance vitale pour le pays. D’après le président Poutine, au lieu de participer à la course aux armements, on prendra des dispositions asymétriques. Il est évident qu’il s’agit des systèmes d’arme absolument nouveaux, fondés sur des idées tout à fait différentes.
Exigences à une méga-arme
Primo, elle doit infliger à l’adversaire une défaite garantie à cent pour cent. Ses effets doivent exclure toute neutralisation par des moyens existants comme perspectifs.
Secundo, son emploi, étant donné des conditions objectives qui le conditionneraient et la volonté politique de l’administration, doit être garanti. C’est très important, lorsque les positions des partisans de l’Occident sont fortes au pays, surtout aux échelons supérieurs du pouvoir, y compris le militaire et le politique. Lors d’une pression massive, médiatique comme psychologique, l’exécution de l’ordre d’emploi des forces nucléaires stratégiques peut être mise en question, car l’effectif nombreux de la triade ne permet pas assurer sa sûreté absolue, surtout quand la société est clivée.
Donc l’effectif nécessaire au service et à l’emploi de cette arme doit être minimal, pour assurer sa loyauté absolue (ou presque) et son empressement psychologique à exécuter l’ordre indépendamment de la situation sociale et de ses propres émotions. Ça fait quelques mille personnes.
En comparant la puissance mise à la disposition par la science au dommage exigé, on en vient à la conclusion, que sans recours aux processus destructifs secondaires le résultat ne peut pas être atteint. Ici des phénomènes géophysiques catastrophiques nous viennent à l’esprit. L’emportant à plusieurs degrés sur des munitions nucléaires les plus puissants, des géo-catastrophes peuvent être déclenchées par des actions relativement faibles. Donc une arme asymétrique pourrait utiliser les effets des processus géophysiques destructifs.
L’asymétrie du danger constitue une exigence de plus. C’est-à-dire que cette arme devrait causer au côté qui l’emploie un dommage incommensurablement moindre qu’au côté opposé. Vu les particularités géophysiques des territoires de la Russie et des États-Unis, c’est bien accessible.
Un jour sans l’Amérique
Tout d’abord, la Russie se trouve sur le continent de l’Eurasie, et sa partie essentielle, habitée par la plupart de sa population, est éloignée des espaces océaniques. Son altitude moyenne au-dessus du niveau de la mer garantit sa défense contre l’inondation même lors des géo-catastrophes d’une grande échelle, accompagnées des méga-tsunamis.
L’affaire est tout autre pour les États-Unis. La plupart de leur population (plus de 80%), ainsi que leurs industries principales, sont concentrées aux régions littorales ayant une altitude mince. Même un tsunami relativement faible, ne dépassant pas quelques dizaines de mètres, est capable d’entraîner des conséquences catastrophiques pour les E-U, ce qui était montré par l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans.
Une autre particularité géophysique de la Russie, c’est que la partie essentielle de son territoire à la Sibérie repose sur des couches du basalte épaisses de quelques kilomètres. Ces plates-formes se seraient formées suite à l’éruption du supervolcan il y a environ 250 millions d’années. De sorte que des coups portés, même très puissants, n’entraîneront pas de conséquences géophysiques catastrophiques.
Et les États-Unis ? On pense tout de suite au parc national Yellowstone situé à la caldeira du supervolcan du même nom, lequel, selon les estimations de certains géologues, s’approche à la période de son activation, ce qui se produit toutes les 600 mille ans. Sa dernière éruption a eu lieu justement il y a ces 600 mille ans. La puissance de ce supervolcan est à quelques degrés plus basse que celle que son homologue sibérien, de sorte que son éruption n’a pas abouti à l’extinction massive des êtres vivants sur la planète entière, mais elle a eu des conséquences évidemment catastrophiques pour le continent américain. Selon des géologues, le supervolcan Yellowstone peut exploser à tout moment, car les indices de l’accroissement de son activité sont là. De sorte qu’un choc relativement léger, tel que l’explosion d’une munition nucléaire de quelques mégatonnes, suffirait à provoquer son éruption. Les suites seront catastrophiques pour les États-Unis, ce pays s’éclipsera en un clin d’œil. Tout son territoire se couvrira d’une couche de cendres épaisse de quelques mètres, sinon de dizaines de mètres.
Encore un côté vulnérable des États-Unis du point de vue géophysique, c’est la faille de San Andreas, longue de 1300 km, à la jonction des plaques tectoniques du Pacifique et de l’Amérique. Elle longe le littoral de la Californie, sur terre comme sous l’eau. Deux autres failles la suivent parallèlement, celles de San Gabriel et de San Jacinto (deux liens en anglais). Ce système de failles forme une vaste région d’instabilité géophysique qui donne naissance aux tremblements de terre ayant des magnitudes jusqu’à 8,5 de l’échelle de Richter. Une seule explosion d’une munition nucléaire assez puissante pourrait provoquer des phénomènes catastrophiques, capables de détruire complètement l’infrastructure des États-Unis au littoral du Pacifique par des tsunamis dévastateurs.
On n’oublie pas des failles transformantes de l’Atlantique et du Pacifique. Longeant les deux littoraux des États-Unis, elles peuvent devenir des sources de tsunamis géants, qui pourraient causer un dommage irréparable sur l’étendue considérable de son territoire.
Le détonateur de la catastrophe
Donc, du point de vue géophysique les États-Unis sont un pays très vulnérable. Reste à définir les moyens d’exciter des processus géophysique d’une grande échelle. On se souvient de l’explosion de la munition thermonucléaire la plus puissante de l’histoire (environ 58 MT), Tsar Bomba, au-dessus de la Nouvelle-Zemble en 1961. Pourtant des experts de l’Occident en sont venus à la conclusion, que ce n’était pas la puissance intégrale de cette super-bombe, car le 3e étage en uranium-238, destiné à atteindre 100 MT, a été remplacé dans ce test par du plomb inerte. Sa masse étant celle d’une bombe de 16 tonnes, elle a été lancée d’un Tu-95. À présent une munition de 100 MT, aux dires des expérimentateurs du Centre de recherches nucléaires de Sarov et du spécialiste éminent russe Igor Ostretsov (lien en russe), pourrait constituer un dispositif de 5 à 7 tonnes. À noter que le missile balistique russe SS-18 « Satan » peut porter jusqu’à 8 tonnes de charge utile. Un dispositif de telle masse est aussi abordable aux satellites mis de nos jours en orbite autour de la Terre.
Les traités existants n’imposent aucune limitation sur la puissance d’une munition séparée, ne limitant que leur quantité. Mais la méga-arme dont il s’agit ici ne demande qu’un nombre très restreint de munitions.
Le surlendemain
À titre de source garantie des processus géophysiques catastrophiques, un coup thermonucléaire dans le supervolcan Yellowstone serait envisagé en premier lieu. Une seule explosion d’une munition de 5-7 tonnes dont on a parlé plus haut déclenchera une éruption superpuissante. De ce fait les États-Unis cesseront d’exister, quoique pour le reste du monde les conséquences s’avéreront catastrophiques. La Russie en souffrira au plus bas point, vu son éloignement du lieu de l’éruption, l’étendue de son territoire et son emplacement. Les pays situés à l’autre bout du monde par rapport aux États-Unis subiront, eux aussi, un dommage relativement moindre. Pourtant l’éruption de Yellowstone, il faut le souligner, sera une catastrophe pour la civilisation entière. Mais telle est la destination d’une arme pareille : rien que la possibilité de son emploi doit couper court à toute idée d’une agression envers la Russie.
Une autre variante d’un méga-coup, c’est l’excitation des tsunamis géants. L’idée appartient à l’académicien Andreï Sakharov, père de la bombe H. Il s’agirait de faire exploser quelques munitions dans les points calculés le long des failles transformantes de l’Atlantique et du Pacifique (pas plus de trois à quatre pour une faille) à la profondeur de 1,5-2 km. De ce fait, selon les calculs de Sakharov et d’autres savants, une vague géante se formerait. Gagnant le littoral des États-Unis, chacune de ces vagues atteindra de 400 à 500 mètres, sinon plus, en hauteur. S’écroulant sur le continent, elle emporterait le tout à l’étendue de plus de 500 km. Si on fait des explosions à une profondeur encore plus grande, à proximité du fond de l’océan, où l’écorce terrestre aux jointures de plaques tectoniques est la plus mince, elle pourrait être localement détruite, et le magma, entrant en contact avec l’eau océanique, augmenterait en maintes fois la puissance de l’explosion. Dans ce cas la hauteur du tsunami dépasserait 1,5 km, et la zone de destruction s’étendrait à plus de 1500 km du littoral. Ce serait une arme exclusivement « pure » : « l’hiver nucléaire » ne viendrait pas, car des nuages poussiéreux géants ne se formeraient guère, et les vapeurs d’eau s’effondreraient sur terre en averses radioactives monstrueuses à proximité du lieu de leur formation, c’est-à-dire sur les mêmes États-Unis. Un coup pareil exciterait sans doute l’activité tectonique dans toute la région, y compris, fort probablement, l’éruption du supervolcan Yellowstone. La vague de retour emporterait l’Europe, donc l’OTAN entière. Ce serait un cataclysme colossal. Mais c’est une menace asymétrique de dernière ligne : plus de quelques régions de la Russie, plus de civilisation occidentale toute entière. À noter des conséquences catastrophiques d’une seule explosion puissante du côté de la faille San Andreas, San Gabriel ou San Jacinto.
Apocalypse, c’est simple et bon marché
Les scénarios envisagés témoignent du nombre très restreint de super-munitions requis pour une méga-arme asymétrique, à savoir pas plus d’une dizaine. Cela favorise son emploi garanti, stipulé plus haut.
Le transport d’une munition au lieu de son emploi pourrait être assuré par des moyens différents. Tout d’abord ce sont des missiles balistiques monobloc lourds, lesquels, partant ensemble avec des missiles secondaires, pourraient franchir d’une façon garantie tous les systèmes de défense antimissile, même pouvant être créés en perspective lointaine. Il est assez facile d’assurer la défense fiable, active comme passive (par dissimulation), à un petit nombre de complexes de lancement de mine.
Un tel missile peut être développé pour les sous-marins nucléaires de la classe Typhoon(projet 941), dont les complexes lanceurs acceptent des missiles R-39 de 96 tonnes. Un seul sous-marin pareil suffirait à assurer le refoulement asymétrique.
Les méga-munitions s’intègrent aisément aux fusées hypersoniques en cours du développement, lancées à partir des sous-marins ordinaires ou des lanceurs terrestres. En outre, elles pourraient être installées préalablement dans les points calculés aux profondeurs requises à partir des navires militaires imitant des vaisseaux civils. L’ordre à l’explosion pourrait être donné par l’intermédiaire d’un système combiné de télécommunication.

Le développement et le réglage de production des munitions pareilles, selon les spécialistes, peut prendre de 5 à 12 ans. De même pour les porteurs. De sorte que la Russie peut s’acquérir une méga-arme asymétrique dans les dix ans prochains, ce qui exclura toute menace d’une agression sur une grande échelle, même dans les conditions d’une supériorité absolue de son adversaire en armes traditionnelles.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire