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samedi 6 juin 2015

LES " BOMBES HUMANITAIRES " des pourritures de l'OTAN



Guerre au Yémen : les USA comptent utiliser des armes nucléaires au Moyen-Orient




Des rapports non confirmés qui se fondent sur une vidéo datée du 20 mai 2015 attirent l’attention sur une explosion massive sans précédent au Yémen. 
Les rapports avancent sans preuve corroborante que l’ explosion pourrait être le résultat d’une frappe nucléaire, au moyen d’une arme nucléaire tactique. Il n’y a pas de preuve allant dans ce sens. 
Mais peu importe la nature de cette explosion, il s’agit tout de même d’un crime contre l’humanité. 
Malgré l’absence de preuve concrète que l’alliance dirigée par les USA utilise des armes nucléaires contre le Yémen, ce qui s’est passé rend la question plus globale d’une guerre nucléaire au Moyen-Orient plus pertinente que jamais. 
Le programme nucléaire de Washington tel que défini dans le « bilan de posture nucléaire de 2001 » consiste à se doter d’un arsenal nucléaire tactique en vue de son utilisation contre des États non dotés d’armes nucléaires.  
Depuis 2002, des armes nucléaires tactiques ayant pour cible le Moyen-Orient sont entièrement déployées par les USA et l’OTAN. 
Les armes nucléaires tactiques, les soi-disant « mini-nukes » ou bombes nucléaires miniaturisées, sont des bombes antibunker munies d’une ogive nucléaire. Leur capacité explosive (par exemple, la bombe B61-11) va du tiers de la puissance de la bombe d’Hiroshima à six fois cette puissance.
La photo à droite montre une bombe nucléaire tactique B61-11, qui peut être larguée d’un bombardier B-2 ou d’un F-16.  
La bombe B61-11 est une véritable bombe thermonucléaire, une arme de destruction massive dans le vrai sens du terme.
Jusqu’à maintenant, nous disposons de preuves bien minces. Il n’y a pas eu de rapport sur les conséquences de la frappe présumée au Yémen qui aurait pu nous éclairer davantage.
Les médias institutionnels n’ont pas rapporté la nouvelle. La question nécessite une enquête plus approfondie dans le contexte de l’existence d’un programme de longue date aux USA qui prévoit l’utilisation d’armes nucléaires contre des cibles au Moyen-Orient.

Vidéo : Explosion de la bombe au Yémen 


L’utilisation présumée, mais pas encore confirmée, d’armes nucléaires miniaturisées (« mini-nukes ») au Yémen soulève la question plus large de la doctrine nucléaire des USA :
  1. Des armes nucléaires tactiques ou « mini-nukes » font partie de l’arsenal des USA et de l’OTAN.
  2. En 2002, le Sénat des USA a autorisé leur utilisation dans un théâtre d’opérations militaires conventionnelles.
  3. Elles peuvent être utilisées sans l’autorisation du commandant en chef.
  4. Les militaires étasuniens soutiennent que les « mini-nukes » sont des « bombes humanitaires » qui réduisent au minimum les « dommages collatéraux ». Sur la base d’avis de scientifiques travaillant à forfait au Pentagone, elles sont « inoffensives pour la population civile à proximité parce que l’explosion est souterraine ».
Bien que la preuve (qui est bien mince) d’une attaque nucléaire contre le Yémen ne soit pas encore confirmée, l’utilisation de « mini-nukes » contre des pays du Moyen-Orient est sur la table à dessin du Pentagone depuis au moins 20 ans. En 1996, sous l’administration Clinton, les USA étaient prêts à recourir à l’arme nucléaire tactique B61-11 dans une attaque contre la Libye.
B61-11
L’homme derrière ce projet diabolique de lancer une bombe nucléaire contre la Libye était le secrétaire adjoint à la Défense Harold Palmer Smith Junior. « Avant même que la bombe B61 ne soit prête, la Libye était considérée comme une cible potentielle ». (Bulletin of the Atomic Scientists, septembre-octobre 1997, p. 27, caractères gras ajoutés)
Harold Palmer Smith a été nommé par le président Bill Clinton pour superviser les programmes de défense nucléaire, chimique et biologique en privilégiant « la réduction et l’entretien de l’arsenal d’armes nucléaires des USA ». Dès le départ, son véritable mandat n’était pas de « réduire », mais bien « d’augmenter » l’arsenal nucléaire, en favorisant la mise au point d’une nouvelle génération de bombes nucléaires miniaturisées « inoffensives » en vue de leur utilisation sur un théâtre d’opérations militaires au Moyen-Orient.
L’objectif du département de la Défense sous les conseils d’Harold Smith était d’accélérer la « mise à l’essai » de la bombe nucléaire tactique B61-11 dans un pays du Moyen-Orient.
« Cinq mois après que [le secrétaire adjoint à la Défense] Harold Smith ait appelé à une accélération de l’échéancier de production de la [bombe nucléaire] B61-11, il a annoncé publiquement que l’armée de l’air utiliserait la bombe B61-11 contre la Libye… » (http://www.nukestrat.com/us/afn/B61-11.htm,)
Bien que le Pentagone ait nié par la suite son intention de bombarder l’usine de Tarhunah en Libye, il n’en a pas moins confirmé que « Washington n’écartait pas l’utilisation d’armes nucléaires [contre la Libye] ». (ibid., caractères gras ajoutés.)
Quelle est la pertinence de cette histoire concernant la bombe nucléaire tactique B61-11 et les menaces proférées alors par l’administration Clinton contre la Libye?
Le projet de frappe nucléaire contre la Libye a-t-il été mis au rancart?
Des pays du Moyen-Orient sont-ils pris pour cibles potentielles d’une attaque nucléaire? (pour en savoir plus, lire l’article de Michel Chossudovsky intitulé Dangerous Crossroads: Is America Considering the Use of Nuclear Weapons against Libya? Global Research, avril 2011).
Les armes nucléaires tactiques ont été spécialement conçues pour être utilisées dans des « conflits conventionnels avec des pays du Tiers-Monde » pendant la période de l’après-guerre froide. En octobre 2001, soit juste après le 11 septembre, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a envisagé d’utiliser la bombe B61-11 en Afghanistan. Les cibles étaient les bunkers souterrains d’Al-Qaïda dans les montagnes de Tora Bora.
Rumsfeld a affirmé à l’époque que les bombes antibunker « conventionnelles seraient en mesure “de faire le travail”, mais il n’a pas écarté la possibilité de recourir éventuellement à des armes nucléaires ». (citation dans le Houston Chronicle, 20 octobre 2001, caractères gras ajoutés.)
L’utilisation de la bombe B61-11 a été également évoquée durant le bombardement et l’invasion de l’Irak en 2003, tout comme lors des bombardements de la Libye par l’OTAN en 2011.
La bombe B61-11 était alors décrite comme « une arme nucléaire à petit rayon d’action précise qui pénètre dans le sol, capable de frapper des cibles souterraines de haute valeur », ce qui comprenait les bunkers souterrains de Saddam Hussein :
« Si Saddam était à la rigueur la cible ayant la plus haute valeur en Irak, il était alors fondé de défendre l’utilisation d’une arme nucléaire comme la bombe B61-11 pour s’assurer de son élimination et de la décapitation du régime. » (Defense News, 8 décembre 2003).
Il n’existe toutefois aucune preuve documentaire que la bombe B61-11 a été utilisée contre l’Irak.
L’utilisation de bombes nucléaires miniaturisées contre des États du Moyen-Orient non dotés d’armes nucléaires comme l’indique le « bilan de posture nucléaire de 2001 » demeure sur la table à dessin du Pentagone. En outre, l’arme nucléaire tactique qu’est la bombe B61-11 (Made in America) ainsi que sa version mise à jour B61 12 ont été déployées en vue de leur utilisation contre des cibles au Moyen-Orient, notamment en Iran, en Syrie et en Libye, par plusieurs pays européens, y compris cinq États non dotés d’armes nucléaires (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Turquie). La nouvelle bombe B61 12 est une arme d’une puissance de 50 kilotonnes pouvant être larguée d’un avion de combat F‑35.
Selon des rapports, Israël aussi possède un arsenal d’armes nucléaires tactiques.
 Source : Federation of American Scientists
La nature de l’explosion au Yémen
Bien que l’explosion au Yémen que l’on voit dans la vidéo (ci‑dessus) semble similaire à celle d’une bombe nucléaire tactique B61-11 avec son champignon caractéristique, il convient de noter que la bombe conventionnelle appelée Massive Ordnance Penetrator (MOP) déclenche une explosion similaire.
Qualifiée aussi de « mère de toutes les bombes », la bombe appelée Massive Ordnance Penetrator (MOP) est la plus grosse bombe conventionnelle de l’arsenal des USA (voir les images ci-dessous). L’explosion de cette bombe conventionnelle est (d’après la preuve photographique) similaire à ce que la vidéo du Yémen nous montre. De plus, selon des rapports non confirmés, la MOP a été utilisée lors de la guerre en Irak.
Autrement dit, la nature de l’explosion au Yémen ne prouve pas en soi qu’il s’agit du résultat d’une frappe nucléaire (tactique). Il pourrait s’agir de l’explosion d’une MOP ou d’une bombe antibunker. Mais la preuve demeure bien maigre dans tous les cas.
La MOP et la « mini-nuke » sont toutes les deux des bombes antibunker capables de pénétrer dans le sol. La MOP est toutefois une arme conventionnelle. Elle n’est pas équipée d’une ogive nucléaire.
Il convient de noter qu’à la mi-janvier 2015, soit deux mois avant l’assaut ayant déclenché la campagne de bombardement saoudienne contre le Yémen, « le Pentagone procédait à la mise à l’essai de la plus grosse bombe de son arsenal », soit une version améliorée de la Massive Ordnance Penetrator (MOP), sa bombe antibunker fabriquée par Boeing. (Photo d’archive d’une explosion de la « Mère de toutes les bombes »).
Selon des rapports, la Massive Ordnance Penetrator, ou MOP GBU-57, serait livrée avec un bombardier B-52 ou B-2 en raison de son poids. La décision d’effectuer une frappe au moyen d’une MOP proviendrait du « Global Strike Command » (commandement majeur de la US Air Force).
Mass Ordnance Penetrator MOP GBU-57A/B
Il y a cependant des indications selon lesquelles une version plus légère de la MOP serait mise au point. D’après le Air Force Magazine, le lieutenant-général des Forces aériennes des USA Phillip Breedlove (actuel commandant en chef de l’OTAN) a affirmé en juin 2010 que « la prochaine génération d’armes de pénétration devrait équivaloir au tiers de la grosseur de la MOP, de façon à pouvoir être transportée par un avion plus économique ».
L’image ci-dessous montre un bombardier B52 larguant une MOP, escorté par un F-16. La MOP est en fait un missile téléguidé.
B-52 larguant une MOP escorté par un F-16 pendant une mise à l’essai
Bombardier B-2 sur une base de la US Air force au Missouri. En le ravitaillant en vol, il peut être déployé partout dans le monde. Le B2 peut être utilisé pour larguer une MOP ou une bombe nucléaire tactique.
« Mother of All Bombs » (MOAB)
Michel Chossudovsky
Traduit par Daniel pour Mondialisation.ca

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